Nuit 3
Le lundi soir, dès son retour, Charles exposa d'autres bouts de poèmes sur son bureau, que lui et Aloïs s'empressèrent d'assembler. Charles était retourné dans son grenier où il avait fouillé de fond en comble la vieille malle et ses alentours. Il réussit à dénicher deux parties additionnelles, mais il semblait en manquer une. Au bout de plusieurs minutes à tout ranger, il trouva le dernier bout du poème collé sur le côté d'une planche en bois.
Aloïs semblait particulièrement intéressé par le poème, il n'espérait que de le voir complet. Et d'autre part, c'est lui qui s'empressa de tout lire à vive voix :
"Une étoile de verre brisé en plein centre,
L'écran restait obstinément noir et glauque,
C'est la déchirure perdue dans son antre,
Qui s'est enfoui dans un néant réciproque.
Avec une poignée de poussière dorée
Les signaux envoyés sont encore amplifiés,
Ils défilent à travers les débris de marée ;
Là-bas, les divinités ne sont qu'invités.
Allons rejoindre dans son éther rotation
L'éternel paix de la céleste réunion,
Au moment même où les étoiles deviennent Étoiles,
Dans le creux de tes mains un univers s'installe.
L'infinité des ténèbres plane et s'étend,
Le bruit sourd du silence est assourdissant.
Je suis esclave des choses magnétisantes,
De l'inconnu, et des ombres transparentes.
Les forces de la gravité me prennent,
L'apesanteur m'abandonne et m'emmènent,
Comme la sombre allégorie du théâtre,
Quelque choses que je ne peux combattre."
V.Ⱶ
Aloïs buta sur la dernière lettre qui signait le poème. Malheureusement Charles n'avait pas réussi à retirer le papier sans l'abimer, et la dernière lettre restait illisible.
-Ça ne doit pas être si grave que ça ! Conclut Aloïs. On pourrait peut-être deviner qui l'a écrit. Tu sais qui vivait chez toi autrefois ?
Charles répondit après plusieurs secondes.
-Oui, il n'y a eu que ma famille, depuis plusieurs générations, mais mes origines sont floues, on ne m'a jamais vraiment bien expliqué, et je ne crois pas que mes parents soient plus avancés que moi à ce sujet...
-Eh bien on peut espérer que ton ancêtre était publié ; même s'il était à peine connu, on n'aurait pas de mal à le retrouver, nous avons le papier qui ne date pas d'hier, mais pas plus vieux que la découverte des trous noirs, la calligraphie, et une lettre et demi pour son nom. Un V et un F, ou un H, ou un E, ou un P...
-Donc je cherche un poète du XIV°, qui a écrit sur l'astronomie... Je fais la recherche !
Après plusieurs minutes, les yeux rivés sur son portable, les expressions sur le visage de Charles se déformaient au fur et à mesure que ses doigts glissaient sur l'écran de son téléphone portable. Aloïs s'approcha de lui, et Charles montra sur son portable les différents éléments qu'il avait trouvés.
-Regarde Aloïs... Tout... Tout coïncide... son écriture, son style, son époque... C'est un poème de Victor Hugo !
Tous deux pâlirent, et d'une voix étouffée, presque inaudible, Aloïs peinait à croire ce qu'il commençait à comprendre :
-Donc Victor Hugo... C'est ton...
[C'est la Fin de cette nouvelle ! Dites moi ce que vous en avez pensé, et ce qu'il faudrait que j'améliore !]
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