8

Tom se coucha avec la sensation qu'il avait remporté le pactole.

Il avait passé le reste de sa soirée à observer Zoey – sa fausse petite-amie – appuyée contre l'un des balcons de la tour d'Astronomie. Elle n'avait rien dit, s'était contentée de pleurer jusqu'à ce qu'elle en baille d'épuisement. Tom était resté de côté sans savoir ce qu'il devait faire. Il avait des amis – de ceux qu'on fréquente la plupart du temps par obligation. Et il aimait son frère – même s'il avait tendance à ne pas le lui montrer. Le préfet n'avait jamais fréquenté une fille comme Walker et, jusqu'à peu, ne s'était jamais imaginé le faire.

Conscient que ça le travaillerait, il s'était promis de s'accorder un temps de réflexion, peut-être même d'étude. Pansy était, pour des raisons évidentes, une experte en la matière. Elle saurait lui donner les clés manquantes pour leur future comédie. Lui n'avait pas une expérience très évoluée en la matière – pour ainsi dire, c'était la première fois qu'il envisageait sérieusement de fréquenter quelqu'un, même si c'était pour servir ses intérêts.

Le Serpentard était perdu dans ses pensées, incapable de dire si le temps continuait de s'écouler ou s'il s'était arrêté pour lui, l'autorisant à éluder la question, à la retourner dans tous les sens. Ce fut Zoey qui le sortit de sa torpeur, enfin prête à rentrer au dortoir.

Tom hésita à lui parler, à lui demander de se livrer sur les raisons pour lesquelles Cormac la terrifiait tant. Ils avaient un passif, c'était évident. La question lui brûlait les lèvres, presque autant qu'une bonne réponse en cours de Défense Contre les Forces du Mal. Toutefois, il avait beau manquer de compétences sociales, il n'était pas non plus stupide à ce point. Mattheo passait son temps à répéter qu'il manquait de tact. Tom s'en était souvent vexé. Cette fois-là, il ne manquerait pas de donner tort au benjamin.

Aussi le Serpentard avait-il préféré ne pas revenir sur l'incident McLaggen. Tom raccompagna Zoey jusqu'à la porte de la salle commune des Serdaigle, l'observa résoudre avec une aisance déconcertante l'énigme pourtant compliquée que le heurtoir lui posait et la laissa s'enfoncer dans le couloir qui menait à ses dortoirs.

Walker est loin d'être la plus jolie jeune femme de l'école, songea-t-il en tirant sur lui les couvertures. Mais elle a un charme qui ne laisse pas les autres indifférents.

C'était tout ce dont il avait besoin.

Tom avait planifié la suite de ses études aussi méticuleusement qu'il avait édifié ses sept années à Poudlard. Lorsqu'il aurait fini premier de sa promotion – et qu'il aurait obtenu tous les ASPICs nécessaires à sa réussite, le jeune homme postulerait au Ministère de la Magie. En parallèle de sa formation, il travaillerait au magasin de Barjow et Beurk et, dès qu'il aurait mis la main sur le commerce, Tom n'aurait qu'à peaufiner son image politique.

Il se savait brillant, séduisant et extrêmement ambitieux. Il ne lui faudrait pas très longtemps pour gravir les échelons et prendre au Ministère une place de choix. Alors, même s'il était un Sang-Mêlé, même si sa mère avait traîné le nom des Gaunt dans la boue en s'unissant à un Moldu par deux fois, toutes les familles conservatrices de Sang-Pur seraient obligées de reconnaître son influence et celle de son petit frère. Mattheo n'aurait plus à se battre contre ses trop nombreux détracteurs, il aurait ce qu'il voudrait en un simple claquement de doigt. Il pourrait marcher la tête haute dans les couloirs et clamer fièrement son nom de famille plutôt que de le porter comme le vêtement de la honte.

À son plan machiavélique, il ne restait qu'une seule ombre au tableau : le mariage. Dans la société sorcière, un mariage de convenance était encore particulièrement apprécié dans les hautes sphères. Preuve qu'il aurait réussi, Tom imaginait sans peine ce moment où les patriarches Sang-Pur toqueraient à sa porte pour qu'il accepte d'épouser leur fille. Bien sûr, dans sa grande prévenance, Tom avait déjà choisi l'élue qui porterait son nom et achèverait son ascension sociale. Greengrass. N'importe laquelle tant qu'il parvenait à en épouser une.

Avant cela, toutefois, il lui fallait prouver aux autres qu'il était un homme à marier... et c'est là qu'elle intervenait.

Zoey... Walker. C'était – ça le répugnait de se l'avouer – une jeune femme vraiment gentille. Brillante. Les professeurs l'appréciaient presque autant que Granger, une Gryffondor dont la réputation scolaire égalait celle du jeune homme. L'avantage, était que Zoey était à sa portée : une Sang-Mêlée, elle aussi. Si elle lui donnait une chance, même une fausse, le regard des autres changerait sur Tom. Il serait plus accessible. Cela jouerait en sa faveur. Il pourrait terminer son année sans que l'on se méfie de lui. Sans parler de son accès à la réserve...

Un voisin de dortoir grogna, extirpant Tom de ses réflexions. Il se retourna dans son lit, plus satisfait qu'il ne l'avait jamais été depuis la rentrée.

Walker, petite chose rousse. La meilleure amie de son frère... Il y avait cette règle tacite qui interdisait les frères et sœurs à sortir avec un ou une amie, surtout si l'on y accolait l'adjectif qualificatif meilleur. C'était une règle stupide et Potter était le premier à l'avoir piétinée en embrassant la sœur de Ronald Weasley. Avec Mattheo, ça ne risquait pas d'être une promenade de plaisance. Tom allait devoir gérer cette situation, aussi. Comme si Cormac ne suffisait pas, son frère allait sûrement représenter un obstacle à cette fausse relation... en espérant qu'il soit suffisamment stupide pour y croire.

Tom se tourna à nouveau dans son lit, confus. Est-ce que c'était de l'angoisse ? Une ombre dans ce plan censé être parfaitement ficelé ? Non, impossible. Le jeune homme devait se concentrer sur ce qu'il avait déjà, sur...

Walker et sa lubie pour l'Histoire de la Magie. Drôle de passion, quand on sait qui enseigne la matière à Poudlard. Personne n'aimait ce cours. Ni lui, ni Granger, ni qui que ce soit de normalement constitué. La rumeur courrait pourtant que la Serdaigle était une passionnée, probablement la seule, et qu'elle rendait certains cours étrangement intéressant. Tom aurait aimé être une petite souris pour voir ça. Ç'aurait été une première dans le cours du professeur Binns !

Sa bonne réputation n'était peut-être qu'une image qu'elle se donnait ? Zoey n'avait pas hésité une seule seconde à réclamer l'accès de la réserve et, lorsqu'ils s'étaient retrouvés entre les étagères, elle s'était plongée dans les savoirs restreints de la bibliothèque du château sans craindre les connaissances que contenaient les ouvrages. Elle aussi, devait avoir de l'ambition. Peut-être que la fréquenter, même pour de faux, ne serait pas si ennuyant que cela ?

Devrait-il l'embrasser devant les autres ? Sûrement. Lui tenir la main ? La serrer contre lui ? Évidemment. Il était sorti avec quelques filles, un an plus tôt. L'une d'elle avait même accepté d'explorer avec lui cette sexualité qu'il découvrait à peine. Son désir n'avait pas été particulièrement fort et, somme toute, s'était vite tu face à son ambition et le temps qu'il consacrait à ses études. Mais il avait aimé ça et... et n'aurait jamais pu l'imposer à Walker.

Cette pensée le rassura. Il y avait encore une limite, à tout ça. Frontière indicible dans le respect de l'intimité d'autrui, chose que Tom ne s'était jamais véritablement empêché de franchir. Avec Zoey, toutefois...

Tout à l'heure, dans le couloir puis à la tour d'Astronomie, il avait hésité à explorer ses pensées. Tom était doué pour l'Occlumancie. Il ne lui aurait fallu qu'un regard pour sonder l'esprit de la jeune femme. Le Serpentard s'était résigné juste à temps. Il avait beau déborder d'arrogance et en être fier, il n'aurait pas su se regarder dans une glace s'il avait violé l'esprit de Zoey Walker. Elle semblait déjà assez souffrir. Une intrusion de plus, si elle s'en était rendue compte, aurait sonné le glas de son plan et, par le même occasion, aurait empêché certains de ses projets de se réaliser.

En réalité, maintenant qu'il savait qu'elle avait cédé, le jeu semblait deux fois plus intriguant. Jusqu'où irait-elle pour se protéger ? Quelle place lui offrirait-elle ? Savoir. Il voulait savoir.

Tom bailla à s'en décrocher la mâchoire. Épuisé, il se roula en boule sous ses couvertures, tira son édredon sous son cou et ferma les yeux.

Il était prêt. Prêt à déjouer toutes les attentes. À surprendre. Prêt à ravir – pour de faux – le cœur de la douce, trop gentille, et brillante Zoey Walker.

*

Au plus grand damne de la jeune femme, Tom s'était posté devant la porte de la salle commune, assis sur le rebord de l'une des larges fenêtres, un livre à la main. Comment le savait-elle ? C'était un première année, terrifié par le préfet-en-chef, qui s'était brusquement engouffré dans la pièce avant même que la lourde porte ne se referme sur lui. Curieuse, Zoey s'était approchée du groupe qui l'entourait et avait laissé traîner ses oreilles pour écouter leur discussion.

– Mais qu'est-ce qu'il fait là ! pleurnicha l'enfant. Est-ce qu'il va encore m'enlever des points parce que je cours dans les couloirs ?

On tenta de la rassurer, de le convaincre que Tom Riddle n'était pas venu pour le hanter mais rien ne put l'apaiser.

– J'ai jeté un coup d'œil, admit une quatrième année. Il est en train de lire.

– Il n'est pas obligé de venir lire sur le palier de notre porte... grogna Cho Chang, une septième année.

Zoey se pinça l'arête du nez. Il n'y avait qu'une explication possible et cela la concernait directement.

– Je vais aller voir ! se signala-t-elle au reste de ses camarades. Peut-être qu'il attend simplement nos préfets.

On la remercia, surtout le première année, qui la regarda avec de grands yeux ébahis. Elle n'avait pas spécialement envie d'y aller mais avait conscience que la présence du Serpentard devant sa maison pouvait déranger ceux qui le craignaient le plus. Deux ans plus tôt, alors qu'elle n'était qu'une timide quatrième année, elle aurait été terrifiée de tomber sur le tout juste nommé préfet de la maison vert et argent à la sortie du lit.

Zoey se glissa donc à l'extérieur de la salle commune, priant pour que Lorenzo ne débarque pas à son tour par on ne savait quel jeu du sort. Quand la porte se referma derrière elle, Tom leva le nez de son livre et lui adressa un sourire dénué de chaleur. Ses yeux n'exprimaient rien si ce n'était l'ennui du temps qui passe et la morne existence que le jeune homme menait sur les bancs de l'école.

La Serdaigle serra les poings, cherchant en elle la moindre petite trace de courage. Le souvenir de la veille était encore brûlant dans sa mémoire. Tom lui avait sauvé la peau... il avait malheureusement assisté au reste. Les larmes, l'angoisse, la peur panique qui l'avait prise et le soulagement amer d'y avoir échappé. Tout ça se mélangeait à la honte qu'il l'ait vue s'effondrer, qu'il l'ait entendue pleurer. Et qu'il soit resté assis tout ce temps dans un coin, sans bouger.

– Tu es matinal, Riddle, observa Zoey pour débuter la conversation.

– Toi aussi, Walker.

– Tu es venu vérifier que je n'avais pas fui pendant la nuit ?

– Tu n'aurais pas osé, si ?

La jeune femme soupira.

– Crois-moi, je l'ai envisagé.

Il ne sourit même pas, ce qui agaça l'étudiante, encore à moitié endormie.

– Tom, tu ne peux pas te pointer devant ma salle commune comme ça, sans raison. Nous avons des préfets très capables qui...

– Je ne peux pas attendre ma petite-amie ?

Elle tressaillit, désarçonnée par le commentaire faussement innocent du garçon. Paniquée, Zoey saisit le préfet par les épaules, l'obligea à se lever et le traîna dans les escaliers jusqu'à ce qu'ils soient suffisamment éloignés de la salle commune.

– Si quelqu'un t'entend on...

– Mais je voudrais qu'on m'entende, Walker, murmura Tom.

Il semblait se délecter de la situation.

– Tu te souviens de notre contrat, non ?

Zoey vérifia qu'il n'y avait personne autour d'eux avant d'acquiescer gravement.

– Je ne vais pas faire semblant de te fréquenter pour que nous cachions notre relation. Dans ces cas-là, autant arrêter ici notre petite aventure.

Puis, réalisant ce qu'il était en train de dire, Tom fronça les sourcils et une ombre furtive s'empara de son regard.

– Tu ne vas pas me dire que tu regrettes, si ?

Zoey secoua vivement la tête. Peut-être un peu trop vivement car elle sut immédiatement qu'il en avait tiré une trop grande satisfaction.

– Non, Riddle, avoua-t-elle. C'est juste... j'y ai réfléchi.

– Ah ?

– Et... comme ça, du jour au lendemain ?

– Oui.

– Personne ne vas y croire.

Zoey n'en revenait pas d'avoir cette discussion avec Tom Riddle. Ce n'était pas son pire ennemi, mais, si elle avait pu choisir, l'étudiante aurait probablement trouvé une autre personne sur qui jeter son dévolu... même si ce n'était que de la comédie. Elle avait sous la main Lorenzo et Mattheo, deux des garçons les plus appréciés de l'école. Pourquoi diable aurait-elle choisi Tom, qui, loin d'être repoussant, n'avait rien d'un prince charmant ?

– C'est moi qui ne te suis pas, pour le coup, Walker.

La jeune femme tira doucement sur la manche du garçon, lui indiquant d'un signe de la tête qu'elle voulait poursuivre leur chemin. Tom se laissa guider sans protester.

– Alors ?

– Je vais t'expliquer, sois un peu patient !

Zoey crut qu'il grondait. Elle mit cet étrange son de mécontentement sur la fatigue grandissante qu'elle éprouvait un peu plus chaque jour et prit naturellement la route de la Grande Salle, obéissant à son estomac vide.

– Qu'est-ce que tu comptais dire aux autres ? demanda la Serdaigle quand ils eurent rejoint les escaliers et qu'ils se mêlaient aux autres élèves.

Dans le brouhaha général, leur conversation passait relativement inaperçue.

– Que c'était une évidence, songea le préfet en passant une main dans ses cheveux.

– Une évidence ? Alors que nous nous fréquentions à peine ?

– Nous nous sommes écrits cet été.

– Quelqu'un pourra facilement démentir cette affirmation.

– Qui ?

Elle déglutit.

– Cormac.

Tom l'observa perdre ses couleurs. Il était assez indifférent à ce changement de comportement mais saisit immédiatement que l'excuse qu'il avait inventé pendant la nuit ne marcherait pas.

– À quoi penses-tu, alors ?

– Nous devrions faire comme les autres, souffla Zoey sans oser le regarder.

– Comme les autres ?

Flirter.

Le Serpentard la dévisagea et pour la première fois, Zoey sentit qu'elle l'avait déstabilisé. Elle n'eut pas le temps de s'en réjouir car, la seconde suivante, Tom avait recouvert son masque habituel.

– Je ne flirte pas, Walker, rétorqua-t-il sèchement. Surtout pas avec toi.

– Tu veux qu'ils croient à notre histoire ? s'impatienta la concernée, plus vexée qu'elle ne l'aurait souhaité par la réplique du jeune homme. Tu veux que Mattéo pense que nous avons effectivement un... quelque chose... ?

– Bien sûr, c'est tout le but de la manœuvre.

Zoey ricana.

– Si tu penses que Dumbledore ou McGonagall se laissera berner par ton pseudo coup de foudre, tu te fourres la baguette dans l'œil. Et ne parlons pas de ton frère.

Les mâchoires de Tom se serrèrent. Il détestait l'idée de devoir l'admettre mais Zoey avait raison. Elle marquait un point : ce n'était pas le genre du Serpentard de tomber amoureux, encore moins de s'afficher avec une fille.

– Qu'est-ce que tu proposes, alors ? Je dois t'offrir des fleurs ? Venir te chercher à tes cours ? Te harceler comme ton Gryffondor jusqu'à ce que tu acceptes de sortir avec moi ?

Il avait craché ses mots et Zoey se figea presque dans le couloir qu'ils étaient en train de traverser. Elle lui jeta un regard méprisant et son visage se déforma pour laisser place à un profond dégoût.

– Tu me fais pitié, Riddle, si tu penses que je suis flattée par le comportement de McLaggen.

Tom sut qu'il avait merdé mais refusa de le lui montrer. Des excuses, très peu sincères, c'est tout ce qu'elle obtiendrait de lui.

– C'était une mauvaise manière de m'exprimer, articula-t-il, contenant comme il pouvait son agacement derrière ce regard impassible et glacé.

Zoey leva les yeux au ciel. Il l'avait blessée, il devrait en assumer les conséquences. Puisqu'il agissait comme un imbécile, il se débrouillerait pour l'approcher et montrer à l'ensemble du château qu'il avait de l'attirance pour elle. C'était son idée, après tout. Elle ne cherchait que sa protection. C'était lui qui avait désespérément besoin d'elle.

– Une semaine, rétorqua Zoey en se remettant en route. Tu as une semaine pour me faire ta demande.

– On ne parle pas de mariage, Walker.

– Je sais. Figure-toi que je me respecte, Riddle et il est hors de question que je te tombe dans les bras parce que tu es mon chevalier servant sur son cheval blanc.

– Qu'est-ce que tu attends de moi ? s'énerva Tom en la saisissant par l'épaule, l'obligeant à s'arrêter à nouveau.

Zoey se retira abruptement de cette étreinte, troublée par la peur qu'elle avait si subitement provoquée en elle. Elle recula d'un pas mais se refusa à regarder Tom, craignant qu'il ne lise en elle comme dans un livre ouvert.

– Je suis sûre que tu trouveras par toi-même ! l'informa la Serdaigle en le toisant sévèrement.

Cela lui semblait être le bon moment pour une sortie dramatique de scène. Zoey estima qu'elle avait assez vu le jeune homme pour l'instant et esquissa un pas sur le côté pour le contourner.

– Tu es tout le temps avec Mattheo et Lorenzo, je ne pourrais jamais t'approcher, se plaignit le garçon. Rends-moi au moins la tâche un peu facile !

– Une semaine, Riddle. Pas un jour de plus, pas un jour de moins.

Elle le dépassa, la tête haute, la moue décidée.

– Walker, cette discussion n'est pas...

– Une semaine ! répéta-t-elle.

Et la Serdaigle accéléra le pas, plus décidée que jamais à gagner au moins cette bataille. Ce n'était pas la guerre qu'elle remporterait. Du moins, pas celle-là. Chaque petite victoire était toutefois bonne à prendre et elle savait qu'avec Tom, celles-ci se raréfieraient avec le temps.

Zoey avait peut-être accepté ce pari un peu fou de fréquenter le préfet-en-chef, mais, si elle le faisait, alors ce serait selon ses règles. Si Tom espérait qu'ils entreraient mains dans la mains dans la Grande Salle ce matin, il se fourvoyait. Il l'aurait, quoiqu'il advienne. Parce qu'elle avait besoin de lui. Besoin de son aura et de l'étrange sensation d'apaisement qu'il provoquait chez elle. L'étudiante voulait simplement, s'il était possible, croire au prince charmant.

Et ce n'était pas une mince affaire.

Si Cormac McLaggen lui avait enseigné quelque chose, c'était bien qu'une telle personne n'existait pas. Encore moins à leurs âges.


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