18

:On ne pouvait plus rien faire pour elle, Alicia. Nous nous sommes rendu compte de l'hémorragie bien trop tard.

Je reconnais la voix de mon collègue, le Dr Wong. Je sens mes jambes fléchir et je m'appuie contre le mur. Le regard fixe dans le vide, je laisse mes larmes couler. Tout le monde s'en va, mais je reste dans la salle avec le corps de la petite à côté de moi. Comment vais-je annoncer ça à sa mère ? Que sa petite fille est morte sous mes yeux alors que je lui avais promis de la sauver.

C'est avec un effort surhumain que je quitte le bloc opératoire. Dans le couloir, Évelyne vient me demander des nouvelles de sa fille. N'ayant pas la force de lui répondre, je continue mon chemin telle une lâche. Mais j'entends une voix se briser, je conclus qu'on lui a annoncé. Je ne supporte plus cela, donc je quitte l'hôpital en entendant Rosa crier mon nom. Je monte dans ma voiture et je conduis sans destination précise, mais finalement je me gare dans un parking et me laisse aller.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée dans ma voiture, mais je finis par rentrer chez moi. Une fois à la maison, je me dirige directement vers ma chambre. Après quelques minutes passées sous une douche froide, je me glisse dans mon lit. Quelqu'un frappe à ma porte et j'autorise la personne à entrer.

Carmen : Madame, le dîner est prêt. Vous avez l'air épuisée, je peux vous le faire monter si vous voulez.

Alicia : Non, ce n'est pas la peine, Carmen. Je n'ai aucunement faim. Merci et bonne nuit.

Carmen : Pareillement, Madame.

    [Point de vue de Samuel]

Ça fait au moins une heure que je suis dans mon bureau, à étudier le contrat que je dois signer avec mes investisseurs, quand Carmen vient m'annoncer que le dîner est servi et me demande des nouvelles d'Alicia. Parce qu'après tout, c'est mon épouse.

Carmen : Madame ne viendra pas dîner.

Sûrement, elle l'a déjà fait avec son amant, mais curieux, je demande pourquoi.

Carmen : Elle n'a pas l'air d'aller bien, Monsieur. Depuis son arrivée cet après-midi, elle s'est enfermée dans sa chambre.

Après ça, je demande à Carmen de me laisser et je me rends à l'étage. Une fois devant la porte de la chambre d'Alicia, je m'apprête à frapper, mais finalement je renonce à cette idée. Peut-être qu'elle ne veut pas être dérangée. Finalement, je prends le chemin de ma chambre.

Le lendemain

Aujourd'hui, je ne suis pas allé travailler. Je risque d'avoir des explications à fournir à la direction de l'hôpital, mais franchement, je n'ai pas la force d'y aller. Les événements d'hier me reviennent sans cesse et je n'ai pas dormi de la nuit. Je suis toujours dans ma chambre, refusant de manger ou de boire. Certains diront que mon comportement est disproportionné, mais lorsque vous lisez dans les yeux de votre patient qu'il vous voit comme son seul espoir, et que cet espoir se brise, oui, vous aussi vous êtes brisé.

Toujours allongée dans mon lit, des coups résonnent à ma porte, qui s'ouvre sur Samuel. Vêtu d'un pull en laine rouge dont il a retroussé les manches et d'un pantalon noir. Sa barbe de trois jours lui donne un côté très séduisant. Je me surprends à le regarder comme si c'était la première fois que je le voyais. Il faut dire que ça fait des jours qu'on s'évite. Sinon, quelqu'un peut dire à mon cœur de se calmer ?

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