Un amour à double tranchant
« Écoute le. Écoute le chant de l'ange. Écoute le chant de l'ange qui pleure ta déchéance. Écoute le. Écoute le mélodrame que fut ta vie aux côtés de celui qui ne l'aimât que temps en pi. Écoute le mélodrame que fut ta vie aux côtés de celui qui ne l'aimât que temps en pi tandis que l'ange noir se jouait de ses malheurs. Écoute le.
Entends le. Entends ce battement. Entends ce battement d'aile de ce papillon qui n'arrive plus à voler. Entends le. Entends les lamentations de celui qui se brûla face au feu de la vie. Entends les lamentations de celui qui se brûla face au feu de la vie qui le dévora par l'intermédiaire d'une voix vengeresse d'une vie volée. Entends le.
Du métal noir oscillant sur les os nacrés de celui dont le regard ne parvenait point à quitter celui de son assaillant. Une lame chauffée à blanc dessinant à l'encre de sa magie sur les draps auparavant opalescent de leur tachetés vies qui s'écoulaient. Un courant d'air d'une froide morsure sur des perles de grenat oscillant sur ces courbes naissantes.
Apprends-lui. Apprends lui à oser être. Apprends lui à oser être qui il était destiné à être. Apprends lui. Apprends lui le chemin à parcourir pour se réveiller. Apprends lui le chemin à parcourir pour se réveiller de ce cauchemar incessant qui oppresse chaque rêve qu'il lui aurait été donné d'avoir. Apprends lui.
Libère le. Libère le petit enfant qui sommeille. Libère le petit enfant qui sommeille en ce cœur froid et dur d'apprendre ce qu'autrui ne lui soustrait. Libère le. Libère le pour que son âme renaisse sous des traits nouveaux. Libère le pour que son âme renaisse des traits nouveaux qui n'auront alors point d'idées désormais sur la vie. Libère le.
Vaincs la. Vaincs la peur qui assiège ses sens. Vaincs la peur qui assiège ses sens pour ne laisser que des débris anesthésiés du sens profond qu'est l'autre. Vaincs la. Vaincs la rancœur qui dirige et élégie sa vie pour la diriger. Vaincs la rancœur qui dirige et élégie sa vie pour la diriger afin que d'une marionnette il ne reste que de vagues débris éparses qu'elle manierait à sa seule guise. Vaincs la.
Aide la. Aide la juvénile voix qui hurle à tes conduits auditifs de conquérir cette âme. Aide la juvénile voix qui hurle à tes conduits auditifs de conquérir cette âme meurtrie qui n'a de cesse de se réinventer une vie qui n'est jamais acquise. Aide la. Aide la pénombre à s'établir une place au travers de la violente vérité. Aide la pénombre à s'établir une place au travers de la violente vérité qui ne cherche qu'à annihiler tout sens de la morale. Aide la.
Prie la. Prie la Miséricorde pour ton salut. Prie la Miséricorde pour ton salut prochain de l'issue fatale de ce combat. Prie la. Prie la bonne Fortune de te laisser la vie. Prie la bonne Fortune de te laisser la vie pour celle que tu dois prendre cette nuit. Prie la.
Triomphe ainsi. Triomphe ainsi de ce perfide monstre cruel qu'est la gloire de ce combat final. Triomphe ainsi de ce perfide monstre cruel qu'est la gloire de ce combat final du bien pour le mal. Triomphe ainsi. Triomphe ainsi de ce que le monde rejeta par peur de l'évidence. Triomphe ainsi de ce que le monde rejeta par peur de l'évidence qu'était le pouvoir de la haine sur l'amour. Triomphe ainsi.
Tic Tac. Résonne donc ta panique dans ton âme torturée par le dénouement possible de ce dernier acte.
Ding Dong. Il sait que tu l'entends, que tu entends cet appel au sang et à la magie coulant le long de tes doigts souillés.
Tic Tac. Ne la fais point attendre puisque ses secondes à tes côtés comptés alors que tu croyais seulement pouvoir lui échapper.
Ding Dong. Elle sent bien ton effroi donc ne la fait point attendre tandis que la partie ne fait que commencer.
Tu te tins enfin là, surplombant ta proie dont le souffle erratique semble une fois n'est pas coutume défiler le rouge de ta lame qui, d'un coup déterminé, effleure la dorure qui servait d'habitacle à la positivité. Tu te tins enfin là, contemplant d'un regard meurtri de remords celui que ta cible rougeâtre hurle d'achever pour de sa mort, tu renaisses.
Tue le. Tue le mécréant qui ose, à ton audacieuse vie, insuffler des chaînes bien trop lasses. Tue le mécréant qui ose, à ton audacieuse vie, insuffler des chaînes bien trop lasses dont tu dois te délasser en cette nuit. Tue le. Tue le mal qui ronge à la base. Tue le mal qui ronge à la base de ta douleur inexpiable d'avoir eu aimé un monstre aux allures d'anges. Tue le.
Délivre toi. Délivre toi de ce contrat inoubliable qui déteint à votre âme sans le sou. Délivre toi de ce contrat inoubliable qui déteint à votre âme sans le sou que la colère paye à sa seule monnaie d'échange. Délivre toi. Délivre toi de ce musée des regrets qui te hantent et te rongent. Délivre toi de ce musée des regrets qui te hantent et te rongent pour qu'à la lumière de ta haine, ton âme n'en brille que plus fort. Délivre toi.
Vomis le. Vomis le mensonge qu'est ta vie. Vomis le mensonge qu'est ta vie pour exorciser de ce corps pollué toute ces ténébreuses pensées. Vomis le. Vomis le dégoût de ton être pour ces deux enfants devenus ta proie. Vomis le dégoût de ton être pour ces enfants devenus ta proie qui ne chasse que ceux qui corrompirent ce qui fut l'équilibre de ces mondes immondes. Vomis le.
Absorbe la. Absorbe la magie qui pullule à leurs sens aux amours éteints dont les titres résonnèrent à l'absence de tes tympans. Absorbe la magie qui pullule à leurs sens aux amours éteints dont les titres résonnèrent à l'absence de tes tympans pour te rendre sourds à leurs jérémiades juvéniles. Absorbe la. Absorbe la colère de cette voix qui te hurle te planter toujours plus loin ce couteau symbolique. Absorbe la colère de cette voix qui te hurle te planter toujours plus loin ce couteau symbolique pour qu'il se gorge de ce qu'ils t'ont pris. Absorbe la.
Finis la. Finis la mission qui t'a été donné quand tu es arrivé en leur lieu saint. Finis la mission qui t'a été donné quand tu es arrivé en leur lieu saint afin que puisse ressurgir des temps passés les Landes divines. Finis la. Finis la vie qui te fixe avec l'étrangeté d'une angoisse non dissimulée. Finis la vie qui te fixe avec l'étrangeté d'une angoisse non dissimulée tandis que tous ses pores te hurlent de l'épargner. Finis la.
Refais le. Refais le monde à la divine évidence de leurs absences. Refais le monde à la divine évidence de leurs absences de ces terres qu'ils salissent de leurs spectres. Refais le. Refais le sortir des évanouies mémoires. Refais le sortir des évanouies mémoires cet enfer aux irrésistibles attractions. Refais le.
Embrasse le. Embrasse le monstre qu'ils ont façonné de toi. Embrasse le monstre qu'ils ont façonné de toi pour que de leurs propres mains ils tombent. Embrasse le. Embrasse le petit tueur qui sommeillait captif de leurs égos. Embrasse le petit tueur qui sommeillait captif de leurs égos pour qu'éclose l'arme fatale qui leur ôtera leurs derniers soupirs d'extase. Embrasse le.
Aime la. Aime la paix qui émergea du sang et de la magie de tes victimes aux sens innocents. Aime la paix qui émergera du sang et de la magie de tes victimes aux sens innocents et semblants meurtriers pour les coupables. Aime la. Aime la liberté chérie qui te tend les bras. Aime la liberté chérie qui te tend les bras pour t'emmener dans ta nouvelle cage d'ivoire. Aime la.
Réalise le. Réalise le petit squelette que tu n'es qu'instrument de mon courroux. Réalise le petit squelette que tu n'es qu'instrument de mon courroux divin qui sévit en ces terres arides. Réalise le. Réalise le divin jugement qu'est celui qui anéantit les apparences pour que le vide ne puisse l'emporter. Réalise le divin jugement qu'est celui qui anéantit les apparences pour que le vide ne puisse l'emporter et que la vie nouvelle n'ait point rejoint l'étreinte chaleureuse de Reaper en vain. Réalise le.
Obéis moi. Obéis moi partenaire pour que je puisse jouir de leur défunt trépas. Obéis moi partenaire pour que je puisse jouir de leur défunt trépas qui n'a eu de cesse de me sustenter jusqu'ici. Obéis moi. Obéis moi Killer et tue encore pour que notre jeu continue. Obéis moi Killer et tue encore pour que notre jeu continue pour notre indéfini loisir seul maître du jeu. Obéis moi.
Paye le. Paye le lourd tribut de ta sanité pour mon salut. Paye le lourd tribut de ta sanité pour mon salut que tu n'envisages plus depuis mon précédent départ. Paye le. Paye le que je puisse éponger la dette qu'aura causé la trahison. Paye le que je puisse éponger la dette qu'aura causé la trahison d'un squelette par amour pour un autre qui ne l'aimât point. Paye le.
Ne vois-tu pas partenaire que tu auras tout détruit ? Ne vois-tu pas partenaire que tu auras tout détruit de notre bien trop long jeu de morts ? Ne m'entends-tu plus partenaire ? N'entends-tu plus ma voix salvatrice qui elle seule sur correctement guider ta main à planter la lame dans cette âme qui désormais flétrit à tes pieds nus parés de ses anneaux dorés ?
Prends la. Prends la main que je te tends pour la dernière fois. Prends la main que je te tends pour la dernière fois que nous valserons ensemble. Prends la. Prends la pomme dorée de celui qui aura osé salir de ses égoïstes choix ta splendeur. Prends la pomme dorée de celui qui aura osé salir de ses égoïstes choix ta splendeur qui morcelle la noirceur opaque qui vint faire irruption dans la pièce.
Pleure le. Pleure le monstre hideux la mort de celui qui naquit à l'instant même de son premier cri. Pleure le monstre hideux la mort de celui qui naquit à l'instant même de son premier cri pour extérioriser la douleur de perdre celui qui complaisait ses malsains délires. Pleure le. Pleure le sang obscure qui dû noircir les ailes de la blanche colombe. Pleure le sang obscure qui dû noircir les ailes de la blanche colombe que cet être difforme pourchasse à travers le château précieux. Pleure le.
Cours et sauve toi partenaire. Cours et sauve toi partenaire pour que de plus propices hospices te permettent d'accomplir la destinée qui t'incombe de veiller au bien de ce domaine. Prends ton envol. Prends ton envol et fuis celui qui te tint serré dans ses serres de rapaces à la famille meurtrie de l'un de ses semblables.
Pare toi. Pare toi de ce voile qui t'incombe d'avoir assassiné pour un autre celui qui t'enchaînait à un spectacle macabre. Pare toi de ce voile qui t'incombe d'avoir assassiné pour un autre celui qui t'enchaînait à un spectacle macabre dont tu n'as jamais voulu prendre part bien malgré toi. Pare toi. Pare toi de ton plus beau jeune d'acteur pour duper celui qui sait déceler le mensonge d'une vérité. Pare toi de ton plus beau jeune d'acteur pour duper celui qui sait déceler le mensonge d'une vérité afin de mettre à plat ses doutes à ta perfidie retrouvée malgré ta captivité. Pare toi. »
Killer n'en pouvait plus, il étouffait étranglé par les tentacules visqueuses qui enserraient sa gorge dans l'unique but de briser, telles de simples brindilles, les cervicales du tueur qui dut lâcher, à défaut d'avoir emporté l'arme du crime, la preuve de son méfait qu'était en soi l'âme fendue de l'un de ses deux maîtres.
N'ayant aucunement le droit en sa qualité d'esclave d'appeler par le dénominatif prénom ses maîtres, celui qui n'aurait dû être qu'un simple vagabond tenta vainement de supplier son possesseur de ne point mettre un terme aux méandres tumultueuses qu'était sa vie qu'il affectionnait à défaut de n'avoir jamais rien connu de plus qualitatif.
Killer : Je vous le jure sur ce que vous vous apprêtiez à m'ôter mon Maitre. Maitre votre jumeau n'est guère allez compter ses mésaventures à dame la Reine votre regrettée Mère. Aujourd'hui encore, il ne souhaitera pas le bonjour Reaper notre bonne Fortune à tous. Encore est-il dans sa couche qu'il m'a fait partager en cette illuminée nuit. Fort de tous ces éléments en votre désormais connaissance, je vous Maitre de ma Lune de faire preuve de miséricorde quant à l'avortement de ma précédente tentative à l'encontre de mon Maitre du Soleil.
Alors que ces quelques gerbes au goût bien trop amer lui ravageaient le gosier qui déblatérait ce récit auquel son esprit qui prisait une liberté illusionnée n'avait accès, le jeune esclave attendait avec espérance de pouvoir un jour vomir toute la haine qu'il avait accumulé en son sein pour ses maîtres. Enfin cela était encore si son bienvenu maitre si présent ne resterait encore point la prise à son cou gracile avant de le lancer avec fracas à travers le long couloir pour qu'il embrasse à pleines dents fracassées le mur joint déjà marbré des déchaînements de rage de celui qui régentait la vie du squelette aux larmes noires sous les orbites.
Comme le plus petit aurait aimé cracher à ses pieds vêtus toute la rancune et la colère qui rendait à son âme ciblée cette détermination qui faisait à coup sûr sa seule survie. Comme le plus petit aurait aimé à couteaux ciseler ce joli petit minois satisfait qui ramassait la pomme maudite, la cajolant de ses doigts crochus comme le plus beau des trésors qu'il ne manquerait en rien d'aller restituer à celui qui partagea sa couche à sa venue en ce monde détruit.
Pourtant, malgré son envie de suivre les directives de son partenaire de toujours pour aller, avec une joie non contenue reprendre ce qui lui avait été volé ; pourtant, luttant contre ce besoin primaire de retrouver une liberté idéalisée, il se releva et après s'être vaguement épousseté, il regagna à pas feutrés les coulisses de la scène, à savoir la salle de loisirs.
Il s'agissait là de la plus belle est la plus simple des pièces. Toute parée d'or et de fortune, le sol froid d'un marbre d'un autre temps s'étendait sur de nombreux mètres allant jusqu'à mièvrement lécher le bord bas des murs dont les frasques fresques jalonnaient ces pans autrefois dénudés à leurs couleurs outragées. Les feuilles d'or venaient à leurs tours entrelacés leurs ébats à leurs froissures dépareillées afin que portes et fenêtres soient elles aussi déshabillées de leurs vierges éclats.
Leurs éclats venaient tendre une main aventureuse mais toutefois timides à l'ambre qui côtoyait à ses semblables spinelles, rhodonites valsant avec les rouges rubis et les caramels topazes qui s'accordaient avec les dorés citrines, béryl et autres scapolites qui complétaient les parures des brisures dont le détail revenait au mérite des architectes d'un autre temps.
L'éclat de ces simples pierres opalescentes rendaient ainsi presque fictif les envolées de plusieurs mètres appelées portes bien que sans leurs bois qu'avaient jugés inopportuns les concessionnaires de ces lieux où le mot d'ordre était le paraître au défaut même de la praticité ou de l'agréable.
Mais si le marbre impeccable faisait de l'œil à ces précieuses, ce n'était pas sans s'accoutrer avec dégoût de nombreux tissus brodés de mains d'experts qui n'avait que comme vocation la plus coutume de perpétuer à ceux qui n'étaient eux l'embarras de camoufler le laid au profit seul du beau. Les tapis circulaires étaient donc jetés là sans harmonie aux velours des dalles de tissus carrés qui faisaient de l'œil borgne aux vestiges encore vêtus de leurs plus simples appareils.
Et pour complaire à ces luxures, les plafonds bien trop hauts ne s'accordaient qu'à refuser de se voir dépareiller de lustres, y préférant, pour copier la spiritualité des pieux temples, d'innombrables bougies qui se voyaient toujours doublés de mille encens aux senteurs toutes plus capiteuses les unes que les autres à leurs corps en sueurs.
Se mêlaient au travers de l'habitacle une vraie fétidité où la bourgeoisie se complaisait. Elle exhalait un amer arome de café et se voyait d'une utopie passée une peinture déjà vieille à cette époque, qui représentait un gourmand. Des orangers en bâtonnets répandaient leurs suaves émanations avec un scintillement d'émaux, de perles et d'or, et une fragrance de fleurs et d'aromates.
Pourtant, tout était bon pour camoufler, comme une femme se parerait de mille artifices, ce qu'il se passait réellement en ces lieux. Il valait bien d'une ingénieuse audace pour détourner au visiteur l'attention qu'il pourrait porter à ces voluptés que cachaient les divers corps éparses derrière les draps qui n'attendaient qu'un mot, qu'un geste de leurs maîtres pour obéir à ce qui brisait leurs âmes.
N'allez chers visiteurs pas croire que tous ces fluides jonchant les murs étaient tous corporels. Non. Les maîtres n'étaient pas tous de tels rustres mais certains appréciaient à leurs instincts immoraux de faire ce qu'aucun être sain d'esprit ne ferait à celui qu'il prenait pour son égal ou non. Haha- que dis-je, il n'est point question d'égalité dans une relation de maître à esclave. Et cela, Kandid, riche marchand de cette « sous-espèce » l'avait bien appris à ses dépens, son matricule encore marbré à même son âme.
***
Error : Comment as-tu me trahir ainsi Blueberry ?! Je te traitais en égal à ta ma condition malgré ton statut, alors parle. Comment as-tu osé porter pareil coup bas à celui qui t'a fait sien malgré l'hideuse et repoussante affaire que tu es ? N'as-tu donc point honte d'avoir sans état d'âme porté telle injure à mon image, moi qui suis à la tête des armées du prince qui gouvernera bientôt nos vies à tous ? s'insurgea le maître dont le ventre enflé révélait à la face du monde ce que le militaire gardait en secret.
Blueberry : Je n'ai que pour vous déplaire mon maître que rempli le devoir que vous m'aviez assigné. Vous souhaitiez partager la couche d'une âme suffisamment muette pour ne point s'aventurer à ébruiter que vous vous complaisez à former des attributs dégradants à votre statut. Qui puis-je si vous êtes en âge d'être fertilisé ?! Qui puis-je si votre soumission vous oblige à porter le fruit de nos nuits endiablées ? Qui puis-je si vous n'êtes heureux que soumis ? demanda l'esclave dont les pleurs étaient autant heureux d'avoir une descendance que peureux du sort qui serait le sien d'avoir contrarié son maître qui posa sa sentence sans un regard pour le miséreux.
Ainsi, celui qui aura rempli et son maître et son rôle premier qu'est d'obéir aura à son courroux d'être castré pour que pareille parjure à l'honneur du maître ne soit reproduite. Mais l'esclave refusa son sort. Il refusa d'être injustement, pour un odieux égo blessé de mâle impuissant, de subir pareille souffrance. C'est pourquoi le premier coup fut porté.
La rébellion était ainsi, il lui était hors de question de subir pareille douleur pour une parjure si bienheureuse. Comme il fut heureux d'avoir tacitement étudié une à une les mille tactiques militaires de Error pour, à leur surprise mutuelle, être capable d'ébouillanter celui qui perdit pratiquement la vue à son visage désormais à moitié fondu. Mais loin de courir pour échapper à la sentence de s'être levé contre son maître, Blueberry s'enhardit de cette ébauche de vengeance pour ces années de dégradant traitement où injures et parjures étaient coutumières et d'une dague empoisonnée à l'âme, il tenta de mettre un terme final à ce passé qu'il fut obligé de fuir quand des soldats en factions vinrent se mêler à ce massacre.
Cours, et fuis ta misère petit bleuet. Prends la tangente et forge toi une vie nouvelle dans ces rues que tu ne connais point. Fais la manche, vends ton corps à quelque fortune pour trouver gîte et couvert qui ne t'accueillît point, sale que tu es d'avoir fui ta condition. Ne te reste-t-il donc qu'à aller faire pénitence au temple maudit pour que le dieu de l'Outre monde accepte ta venue en au-delà ?
Non. Si les injustices se multipliaient au dehors de ce palais à la déité à la Faux implacable ; en ces lieux, la mutique aide qu'il y trouva l'accueillit comme sien. Qu'il était beau ce muet prêtre caché sous sa poussiéreuse capuche qui sourit doucement à cet enfant répudié du monde. Si Dust fut son nom attribué à sa naissance, le prêtre plus muet qu'une tombe accorda la Miséricorde à cette âme damnée, refusant d'un accord avec celui qu'il servait que la flamme de Vie de cet esclave ne soit cédée à la garde de Reaper.
En cette sainte demeure, Blueberry ne fut plus Blueberry, l'esclave de son Maître Error ; mais Kandid, squelette libre à qui la déité Reaper accorda la Miséricorde pour ses actions passées qui n'avaient été en somme point si irrationnelles qu'elle ne pourraient le paraître. Bien moins irrationnelles que son désormais titre de marchand de drogues et esclaves.
***
Killer regarda autour de lui, cherchant à la dérobée de quoi satisfaire sa soif d'un nectar ambroisie, le nectar des dieux en somme. Comme ces maîtres étaient insolents de se croire au-dessus de tous jugements condamnables de se croire accordés un titre à la gloire des dieux qui s'avéraient bien trop cléments.
Il ne remarqua même pas Fásma qui errait à ses côtés, pauvre spectre qui, parmi les vivants, hantait cette terre qu'il ne pourrait jamais plus fouler de sa vie inexistante désormais. Loin d'être mort haineux envers ce monde qui l'avait assouvi de son mutisme, il s'était éteint une nuit de fête endeuillée de voir son prêtre de l'Outre monde se faire rappeler par son créateur qu'il se fustigeait de n'avoir pu servir comme son devoir le voulait.
Mais a contrario de lui en vouloir de n'avoir pu remplir son rôle à la société, Reaper avait bien trop aimé Dust pour continuer de le voir souffrir sans un mot face à ce marchand d'esclaves qui avait volé la liberté individuelle de celui qui n'avait pu se résoudre à blesser son protégé. Alors Kandid n'avait eu aucun mal à s'emparer de l'âme de celui qui croyait aimer malgré que la gentillesse désintéressée n'avait point de mal à être mal à être confondue à une inclinaison pour autrui.
Mais le poussiéreux n'aimait pas le marchand, il haïssait ce monstre avide d'argent fait sur la vie de pauvres gens. Il avait haï ce collier autour de son cou dans les cordes vocales ne vibraient pas ; il avait haï cette maison close qu'il arpentait pour aller voir chaque nouvel esclave pour panser une à une leurs blessures alors que ces pauvres personnes le suppliaient de lui venir en aide pour qu'ils puissent fuir un maître de substitution bien trop amers de n'avoir le pécule de pouvoir s'acheter plus longtemps qu'une soirée les grâces de s'eux aux destins enchaînés.
Fásma se souvenait particulièrement bien d'un petit esclave aux larmes noires sous ses orbites dépourvues de pupilles. Il se souvenait très bien de ce jeune prêtre de la déité du Paradox, il n'avait pu que trop bien comprendre le désarroi de ce presque aveugle qui continuait encore de prier son dieu pour une Miséricorde qu'il n'obtint aucunement quand ses deux nouveaux maîtres l'achetèrent à prix d'or sous le grand sourire du bleuet qui comptait chaque pièce pour s'assurer que le compte y était. Il ne pourra jamais oublié ce cri inhumain quand sa chaîne se tendit pour l'emmener au palais qu'il n'avait toujours vu que du jardin de son temple de cristal.
Ce même prêtre qui soupira à l'instant même en voyant le couple d'esclaves de divertissement faire leur show pour l'amusement malsain de ceux qui leurs jetaient quelques pièces que leur maître récupérera pour son seul enrichissement bien qu'il ne soit guère à l'origine de ce spectacle macabre auquel tous assistaient.
Loin de leur vocation première d'être danseurs, chanteurs ou encore acrobates à d'enflammées acrobaties ; Ink et Cross ne réussissaient à plaire à leur public qu'au prix de leurs souffrances qu'elles soient psychologiques ou encore bien plus physiques pour les rires de ceux qui n'en ressentaient que de malsaines satisfactions dont l'origine restait encore obscure.
Extraits dans le luxe, leurs sentiments étaient emmêlés. Plus d'enfance depuis longtemps, leur innocence était sous scellé. Une corde, un cou, un tabouret qui tombe, une famille, des amis, une tombe, c'était le raccourci de l'âme, des exclus des cœurs brisés. C'était le corps qui lâche, émotions non maîtrisées. Se moquer était à la mode, la haine en déborde. Vivre ou ne pas vivre ; vivre leur rêve même à tous prix. Tout donner du jour et la nuit, s'abandonner à l'infini.
Vivre ou ne pas vivre pour la gloire perdue d'être un jour reconnu, pour l'argent qu'ils ne récolteront jamais, pour un rêve devenu aliéné faudrait-il mieux y aller à genoux. Pour cette passion qui les dévorait, où ils voyaient passer la mort puisqu'elle faisait partie du décor.
Être seuls, être là. Être enfin face à soi-même fort, et faible à la fois. Être encore face à soi-même nus de leur condition première, doux face à l'autre qui n'est que soi. Être un jour, une nuit encore en vie face à soi-même. Rien d'autre ne comptait que la survie à tous les prix de ceux de la vie elle-même. Renoncer au grand amour, au paradis il y avait toujours son enfer.
Était-ce la paix, est-ce la guerre ? La vie valait-elle une carrière ? Oh mon amour, ma raison, chantaient toujours l'un à l'autre mais à l'affiche il n'y avait qu'un nom, celui de leur propriétaire, le seul flottant comme un courant sur les dents des autres comme un murmure bien connu. Comment dire oui, comment dire non ?
Vivre ou ne pas vivre, dans les poussières de la scène à corps perdus à perdre haleine, ils donnaient leurs vies pour un regard des autres qui n'étaient eux. Dans la glace, seuls comptaient l'acclamation de cette foule d'inconnus à leurs regards avides d'avoir un morceau d'eux. Mais la gloire au prix de leur vie valait-elle le coup d'être vécue ?
Vivaient-ils vraiment quand leurs moindres gestes étaient scrutés à la vue de tous pour leurs seuls loisirs ? Vivaient-ils quand le simple fait de manger un morceau rassis de pain laissait ce goût amer d'être une vue d'autrui ? Avaient-ils encore la moindre réelle « volonté » quand ils se levaient le matin dans le seul but d'être « vu », avaient-ils la moindre réelle « volonté » quand toutes leurs actions étaient dictées par le nombre de « vues » qu'ils auraient, avaient-ils la moindre réelle « volonté » quand toute leur vie n'était dirigées que pour toujours plus plaire aux autres à défaut de vraiment prendre part à ce qu'ils faisaient ?
A l'opposé de cette volonté de plaire, ce trouvait un jeune monstre difforme par sa laideur qui aurait aimé se complaire dans l'ombre de son anonymat mais celui qui le vendit pour une poignée de drogues n'avait que d'autres desseins pour sauver la vie de son fils trop fragile de sa naissance difficile.
Le temps d'un amour entre un fermier et un cannibale était bien fini, mais le show devait continuer l'heure du spectacle ayant sonné dès que celui à trois têtes avait ouverts les yeux sur ce monde qui ne pouvait l'accepter. Depuis ce jour, il était pariât d'une société rejetant le non ordinaire pour le faste commun des mortels. Trois têtes pour un corps déformé, il n'était qu'un monstre renié et puni des dieux dont l'une des têtes portait l'absence d'antre buccal pour avoir trop conté médisances contre ses paires alors qu'une autre de ses gueules n'avait guère d'yeux pour pleurer son malheur d'être jeté là sans ses ailes pour rejoindre les cieux qui ne voulaient plus de lui.
Après lui ils criaient, mais il ne pouvait pas être vu au rideau faisant obstacle. Un cadeau exploité, si bien caché, il était superbe à ceux qui riaient de son malheur. Mais non, il ne pouvait pas de quelle volonté divine, quand ils chantaient pourquoi son aimé n'était-il donc pas là à ses côtés pour le bercer comme il l'avait tant fait par le passé ?
Lui il ne voulait que le voir, il avait besoin de le voir. Oui Horror voulait voir Farm. Que s'était-il passé pour qu'il perde le seul qui avait souri en le voyant volé le peu qu'il avait besoin pour satisfaire la faim constante qu'était sa malédiction ? Que s'était-il passé pour qu'il perde le seul être que comptait cette terre qui avait accueilli et aimé ce être répudié, faisant fi de sa laideur difforme ?
Hurlant en silence son propre chant de misère, un monstre était prisonnier de son cauchemar. Il était un chien à trois têtes, à queue de dragon et au cou entouré de serpents cherchant un peu d'air. Pourquoi son amant l'avait-il laissé sans un regard ? Lui-même était condamné à chanter pour eux, il ne pouvait les voir, se moquant de tout ; alors qu'en le voyant si faible, les maîtres criaient en cœur : « Debout Aimshig, monstre sans valeur ».
Seul en ce triste lieu, il aurait dû sentir que son aimé le laisserait. Aucune explication sur son au revoir, juste avant la nuit alors que ces deux jeunes anges, maîtres de tous ici-bas, l'avaient laissé aussi. Horror besoin d'espoir, comme il voulait le revoir son petit fermier et leur fils. Il paniquait et fuyait cette vie déflorée de sa présence. Tandis que les autres voulaient sa vie, il ne cherchait que sa voix. Mais il avait levé les yeux, il n'était pas là alors il cherchait de son mieux la raison de cela.
Ah oui, ce monde de beauté, que rien ne pouvait égaler. Et, comme à chaque jour, sa disgrâce faisait bien tâche à côté. Mais pourtant, il se laissait à penser, que l'amour aurait pu bien arriver. Mais la dure réalité ; état que personne ne saurait jamais l'aimer. Hideux, voilà ce qu'il était, une ébauche de la nature peint par une main gauche. Il était une injure, une bavure.
Oh il le savait, jamais ô grand jamais, les chansons d'amour pourraient s'inspirer de lui. Qui voudrait de « ça » ? La question ne se posait même pas. Les tendres baisers que l'on ne voulait lui accorder. Même le toucher, personne n'aurait plus cette pitié.
Une toile de tissus va recouvrir sa laideur. Alors leurs regards ne lui feront plus peur. Dans l'obscurité, il allait très bientôt étinceler. Voyez son amour s'illuminer ! Ce n'était juste qu'un milligramme du feu d'artifice prêt à les aveugler à tout jamais. C'était amusant, ce monde était si bizarre pour ce déchu !
Mystère, les dieux auraient-ils pu prévoir de la folie du désespoir qui mènerait lentement ce bien beau monde vers son abattoir ? Il ne le sait pas, peut-être n'était-ce que lui qui ne méritait de vivre ici-bas ? Il pensait qu'il n'était pas planifiée pour résister à ça. Non il ne l'était pas.
Une pâle copie, un imposteur à punir. Il ne faisait que fuir, que partir, que courir avant de disparaître, effacé par cette acidité. Il voudrait apprendre à s'aimer, s'embraser car il sait qu'il va finir par brûler comme un loup dans la nuit, comme le feu les fascinent. Un brouillon encadré, de bordures dorées, rendait du plus bel effet, tout va valser, tout va s'écrouler, il sera à nouveau délaissé...
Comme tous ceux avant, par le passé il ne supportera pas cet éloignement. « Loin de moi, loin de moi » répétaient-ils. Malgré ça, la main gauche l'ayant peint a fait de lui une œuvre unique. Peut-être qu'après tout, il était magnifique ? L'amour pourrait fleurir en lui, si seulement ils voyaient la beauté qu'il avait en lui. Un jour ils comprendront que les cieux ne seraient splendides sans lui. Bientôt il brillera !
Pour l'instant, il devait continuer d'être l'esclave de sa vie tout comme l'émissaire de la divinité du Paradox se devait de remplir son rôle. Les paroles de son partenaire avaient été claires et limpides comme de l'eau de roche, il devait achever les jumeaux ses Maîtres pour des raisons qui lui échappaient mais peu lui en importait. La seule chose qui importait à son âme était de satisfaire les demandes de celui qui l'avait éveillé à la vie.
Il releva le crâne à la douleur à son cou par l'électrocution qui lui indiquait que l'un de ses Maîtres enquérait sa présence et avança vers le lieu de son abattoir à savoir la chambre qu'il avait quitté tantôt en possession de la pomme dorée souillée par la rancœur de sa lame de détermination. Ainsi, il passa devant Fewashi, guérisseur de ces terres et surveillant de celui désormais insulté de Hikui par l'ordre militaire.
Faible, ainsi était devenu Error, l'ancien forcenât à l'ordre seul des jumeaux sous le commandement de Nightmare appelé Maître de la Lune par ses paires. Mais loin de le répudier pour le châtiment de son ancien esclave rebelle, Error jouissait auprès de son ami toujours des mêmes privilèges que jadis, épaulé par le guérisseur qui égaillait toujours les journées ternes de Hikui.
Un rire dans une discussion bien trop sérieuse pour ne pas être ennuyante, une distraction de la taciturne routine que consistait la prise quotidienne de ses diverses drogues pour palier à ses différents handicaps, un flirt innocent d'un médecin un peu maladroit quant à l'affirmation de ses sentiments pour son patient, une douce et tendre romance incertaine entre deux âmes échouées sur ces terres vallonnées de sable. Rien de plus ne leur était souhaitable que de continuer à s'apprendre sans de vraies contraintes.
Des contraintes comme pouvait en avoir la petite poupée qui passa l'immense porte pour se faire plaqué au sol par les auras combinées du Maître du Soleil et du Maître de la Lune qui n'avait comme vocation première que de protéger la flamme de Vie de son cadet qui, inconscient de cette façon du monde autour, se trouvait être fait d'un enfant capricieux incapable d'assurer le règne qu'aurait dû être le sien si le second héritier des terres d'ici n'assurait pas dans l'ombre la régence.
Dream : COMMENT AS-TU OSER ESSAYE DE ME TUER ESPECE DE PETITE MERDE ?! hurla-t-il retenu par son frère outragé d'un tel langage. TU MERITES QUE JE T'EVENTRES AVEC TON SALE COUTEAU POUR T'ETRANGLER AVEC DES BOYAUX FILS DE CATIN ! ET ARRÊTES DE ME FIXER AVEC TES ORBITES DEPOURVUES DE PUPILLES, TU ME FILES LA GERBE ! COMMENT AI-JE PU TE FAIRE PARTAGER MA COUCHE LA VEILLE-MÊME OU TU TENTES DE TE DEBARASSER DE MOI ! JE SUIS UN HERITIER DIVIN ALORS QUE TU N'ES QU'UN DECHET CHITSIRU, UNE PERSONNE QUE JE POURRAIS REMPLACER D'UN SIMPLE CLAQUEMENT DE DOIGTS.
Killer : Je ne suis point né pour vous servir ne vous en déplaise Maître du Soleil. Vous ne savez guère que vous complaire dans un festin de fastes et de soumission de la part des autres qui ne sont point moi. Je n'obéirais en tout point qu'à la volonté seule du dieu auquel vous m'avez arraché pour satisfaire vos égo d'avoir en votre possession le dernier prêtre des dieux puisque dans son attachement à son défunt sien, le dieu de l'Outre monde refusa à quiconque de s'apparenter à son temple de la même manière que l'eut fait Dust. Mais ne vous en déplaise, je ne compte point périr à vos ordres tant que ma mission ne sera pas achevée, assura-t-il avec une lenteur exagérée pour qu'il n'y ai pas de mésentente quant à la teneur de son discours.
Nightmare : Petit ingrat que tu es. Comment oses-tu te rebeller envers nous qui t'avons fait nôtre quand les autres se presseraient pour n'avoir qu'une œillade de la part des héritiers du dieu du Paradox ? Serais-tu aveuglé d'une lancinante jalousie pour vouloir anéantir un pays entier ? Serais-tu si tyrannique pour envier à nos magistrats la droiture de notre gouvernement qui régit d'innombrables demeures réduites en cendres par ton seul égocentrisme ? Serais-tu le pourfendeur des flammes de la Vie de ces innocents entièrement décimés ? Serais-tu trop ignare pour ne pas voir les souffrances et les cris de ce peuple affligé ?
Killer : Ne parlez point d'un peuple dont vous ne connaissez guère les bassesses. La nation ne serait que ravie de voir un pic magnifier vos têtes échappées d'un corps disgraciés. Accablés de vous voir parader dans votre insidieux royaume, l'opinion est versatile à ce qui lui est le plus favorable ; des martyrs il ne restera que vos poussières. Ne voyez-vous pas les cadavres empilés des esclaves dont vous seuls entretenez les maîtres infectes ? En votre propre château, vous accueillez les fastes des plus démunis. Aimshig lui-même se voit couvert d'un vulgaire drap pour que sa beauté n'effraye pas les plus hideux ! Lui qui de son devoir garde l'entrée du domaine des dieux se voit rendu en vulgaire bête de cirque, n'y voyez-vous point une mise en garde de la destruction prochaine de ce monde Maîtres ?
Nightmare : Dans les ténèbres glacées de cette immensité, tu voudrais briser cette cage de cristal. Mais la lumière ternie de la surface te fait mal. L'enfant des abysses pourrait-il un jour couper ses liens d'acier ? Entends-toi ! Fais rugir ta voix dans un ouragan ! Et si tu le dois, détruis ce monde dans un hurlement sans l'aide futile d'un tiers ! Oui, la colère de ce typhon déborde de ton cœur. Mais ne recule pas car moi je veux voir ce que tu as en toi ! Quelle est cette histoire où tu attends ton sauveur ? Un destin au goût de papier glacé. Décide toi-même de ton « happy ever after » Chitsiru. Si ton bonheur est ailleurs, pourquoi ne pas tout recommencer ? Marche bien droit sur les lames, sans pouvoir verser une larme. Libère-toi de ce dieu qui ne vient pas quand tu le pris chaque heure du jour comme de la nuit, romps les liens qui te rattachent à ce qui n'existent guère que dans ton inconscient pour rejoindre enfin le monde réel. Réveille-toi Chitsiru avant de te perdre, souffla le Maître de la Lune qui vint quérir sans un mot de plus les dents du plus petit qui ne le repoussa aucunement, intensifiant même ce doux échange.
Agacé de voir son petit jouet être accaparé par son jumeau tentaculaire, le squelette aux pupilles blondes râla comme un enfant et sortit de la chambre pour laisser libres les âmes qui souhaitaient encore s'unir dans cette chambre aux encens boisés. Qu'aurait-il pu faire ? Mettre ses menaces à exécution et tuer de sa main leur esclave rebelle ? Mais comment paraître crédible quand son propre frère ne se privait pas d'enlever uns à uns les vêtements de Killer pour apposer mille caresses d'une douceur d'un autre temps.
Il n'était aucunement idée de forcer un accouplement, ni de blesser celui qui avait attenté à la vie du Maître du Soleil ; la seule volonté de Nightmare était de montrer au presque aveugle que de s'éloigner de ce dieu qui n'avait jamais manifesté le moindre égard pour son prêtre n'était pas une contrainte mais bien au-delà, une jouissance qu'il devait s'accorder pour les plaisirs de son âme à défaut de n'avoir sa flamme de Vie.
Se sentant enfin vivre, la cible rouge dont le centre comportait une serrure obscure sans clé exaltait du bonheur simple d'être désiré, adulé par celui qui l'abreuvait de trop de tendresses à son inclinaison étrange. Mais qu'importe s'il aimait celui qui ne lui était pas destiné à l'essence même de leur début sur ces terres.
Un mauvais feu brûlait en eux. Ils ne pouvaient rien faire, il était déjà trop tard. Le maître de la Lune ne rêvait pas de fastes et territoires mais de celui qui l'emmènerait très loin de leurs regards. Est-ce qu'en amour tout se vaut, y avait-il pour lui une place ? Serait-il libre d'aimer qui il voulait ou ne serait-il comme eux esclave du rôle que d'autres avaient choisi pour lui ?
Si même cela ne leur revenait pas, il aimait qui il pouvait, qui il croyait dans ce monde esseulé de droiture d'esprit. Foudroyé, il choisissait pas. Et si son désir les décevait, si son cœur ne leur allait pas ; c'était sa beauté particulière. Quand il fermait les yeux, il rêvait d'un parfum de danger fixé de ces orbites vides de ce que d'autres appelé de reflet d'une âme qu'ils avaient d'ores et déjà perdue dans le vis. Il n'était que trop sûr de ce qu'il voulait pour lui et lui seul.
Leurs cris d'extase se mêlaient à leurs sueurs pour former un cocon qu'eux seuls ne pouvait percer au travers de la couette qui ne manquerait pas bientôt déjà de recouvrir leurs enlacées nudité pour cacher aux yeux indiscrets ce que tous savaient de toute façon. Mais y avait-il vraiment matière à cacher quand le plus petit se releva en baillant après avoir tendrement embrassé celui avec qui il venait de coucher pour récupérer rendus éparses ses vêtements. Un mot ou un vocabulaire entier ne saurait décrire le maelström d'émotions qui secouaient la petite âme rougeâtre.
Killer : Oh mon dieu, es-tu donc si pervers de me faire douter de celui que je suis censé être de la sorte ? N'as-tu donc aucune pitié envers celui qui avec toute sa piété te célèbre comme la plus divinatoire des déités ? Ne suis-je donc qu'un pion à ta solde, un assassin à tes seuls caprices qui se doit sans état d'âme de tuer sans réserve les proies qui sont les tiennes ? Je ne sais, mon dieu, si ces mots monteront jusqu'au Ciel ou si tu entendras tout là-haut ce très humble appel mais moi, l'exclu, l'impur, l'esclave ; en toi, j'espère toujours car dans le cœur de ces terres, les esclaves ont droit d'amour. Protège, mon dieu, les malheureux. Éclaire la misère des cœurs solitaires. Nul âme à part moi ne t'entendra si tu restes sourd aux mendiants d'amour. Je ne désire rien, ni gloire ni biens. Mais l'esclave qui a faim doit mendier son pain. Entends pour mes frères cette humble prière car les esclaves sont tes enfants, tous les esclaves sont enfants de dieu, pria celui qui épargna encore une fois la vie du Maître de la Lune pour aller traquer le Maître son jumeau.
Guidé par la main de son créateur, Killer que tous appelaient Chitsiru voguait entre les ombres armé de sa détermination pour traquer avec l'aisance des dieux sa proie qui souffla une lente rengaine suppliante devant celui qui ne cillait pas. Il le devait, il devait le faire, il devait ôter la vie de ses Maîtres les jumeaux pour la seule satisfaction du dieu son créateur.
Tout ce qu'il avait pu voir fut sa peur quand il tomba, succombant sous le poids de son choix. Il n'avait pu rester sans obéir bien que son unique désir est de pouvoir se sauver, se libérer des chaînes de la dure fatalité, trouver un moyen pour eux tous de continuer, d'avancer, d'espérer et d'être libérés.
Mais tout ce qu'il put voir à la mort de Dream, ce furent ses propres larmes d'avoir tué celui qui n'était en somme qu'un grand enfant, jeté dans une sphère qui avait tenté de brouiller comme elle l'avait pu l'innocence de celui qui s'était acharné à ne pas changer dans l'étouffante illusion de ce royaume.
Il le savait désormais, il devait rejoindre celui qui était son créateur. Et pour y parvenir, l'ultime coup d'éclat serait de récupérer l'âme de celui avec qui il venait de s'accoupler. Mais... cela il ne le pouvait s'y résoudre ; il ne pouvait, à présent face à celui qui le regardait horrifié du spectacle, ôter la vie du seul être qu'il... aimait.
Mais il n'en était rien pour le dieu du Paradox qui refusa que sa poupée mécanique lui soit retirée. Enfant qu'il était, ce dieu aux immenses ailes dorées ouvrit ses quatre orbites bien qu'il en gardait habituellement deux fermées pour poser sur son émissaire pour le brûler de son regard dépareillé. Et si les orbites gauches jaunes à un point orange tremblaient de rage, celles orangées de droites dardées d'un soleil jaune brulaient d'un léger amusement alors que ses quatre bras se dépliaient pour saisir dans leur fuite les deux inopportuns.
SwapDream ! Dream : Je dois admettre ma déception Darling. En toi je plaçais tant d'espoir de te voir achever les imposteurs de ces terres que je me dois de te faire part de ma surprise quant à ton choix d'épargner ce poulpe orgueilleux. Comment peux-tu penser que cet esprit vivant aurait pour toi petit golem des sentiments dont je t'ai dépourvu à ta création. Tu n'es qu'une coquille vide sans rêve que je me dois désormais de reformater. Tu ne peux avoir d'adoration Killer que pour ton créateur.
***
ll était une fois il y a fort longtemps, dans un village à l'abri des regards, un jeune squelette, se cachant et voici son histoire. Détesté depuis qu'il était né, « Vas-t-en, enfant du démon » avaient-ils crié. Maintes fois, les coups ne cessaient de le briser. Certes rien en particulier, ne pouvait le faire pleurer, mais quand la nuit retombait c'est là qu'ils l'enfermaient. Il ne savait pas, pourquoi personne ne lui expliquera à quoi ressemblait la gentillesse après une dispute, ou la chaleur d'une main qui le relèverait de sa chute.
Mais il sentait que son cœur avait vraiment froid. Il ne mourrait pas et il se demandait bien pourquoi alors que il n'était qu'une coquille vide sans rêve ? Et ce conte inconnu, avant de n'être achevé est absorbé par l'onde du coucher de soleil et disparut dans les cieux pour y découvrir la vie nouvelle qui l'attendait.
Dans son quotidien rempli de violences, et de regards méprisants à son avance, avant même qu'il ne s'en aperçoive, l'autre était là. L'autre ne devait en aucun cas lui parler mais rien ne pouvait défaire cet instant céleste. Il n'avait nulle part où aller, il n'était pas désiré de ceux de ce monde mais, « Rentrons ensemble», l'autre riait pendant qu'il l'emmenait. Sans pouvoir résister, il avait alors été emmené. Comme absorbé par l'onde du coucher de soleil, il disparaissait dans les airs.
L'ange haït de tous n'était dès l'ores plus petit enfant mais l'égal de ce dieu qui avait désormais un compagnon de misère. L'un avait été mis dans une garde sécuritaire, régissant la vie de ses médisants quand l'autre avait enfin une épaule sur laquelle pleurer la colère et l'oubli qu'on lui voulait de prendre la flamme de Vie des mourants. Un équilibre nouveau avait sonné pour SAMAG VERSE dite la sphère du désert.
***
Enfermé à l'intérieur d'un minuscule jardin dans les Cieux, il y a ce squelette, qui ne fait rien que de rêver d'un amour qui semble incertain, rien d'autre que celui de son créateur divin. Ce Dieu, ayant connu des civilisations toute la volonté, ne ressent qu'une vague charité pour son émissaire qu'il eut arraché à ce début de vie.
SwapDream ! Dream : Cet amour unique que tu désires tant, je ne le possède pas, est-ce que tu comprends Chitsiru ? Jamais je ne pourrais rendre à mon golem, des sentiments qui ne sont qu'illusoires.
Killer : Même si tu ne peux m'offrir d'affection en retour, permets à mon rêve de vivre au grand jour, supplia la voix adulant celui qui d'un tour de clé réinitialisa sa petite poupée, supprimant à nouveau tout libre arbitre et tous souvenirs de sa vie passée.
Et, bien que le grand Dieu le rejeta, si loin de sa portée, le squelette totalement éperdu s'obstina à aimer son dieu puisque ce fut tout ce qui lui resta de son effacement de sa vie passée. Hélas, ce n'était même guère la première fois que le dieu « punissait » de sa sorte sa poupée mécanique.
SwapDream ! Dream : Mais emporte donc ton amour insensé, et enferme le au mieux. Profite du temps qu'il t'est accordé, vis des jours heureux loin de ces monstres qui peuple le monde de ces terres d'en bas.
Serait-ce un être bienveillant... sans sentiment ? Il était supérieur à l'esprit du monde. Pour le sonder, il faudrait au pauvre squelette bien d'autres moyens. L'humanité née d'une romance divine succombe bien vite à ses mauvais penchants et en oublie facilement qui est son parent, devenant méprisant ~
Enfermé seul dans ce jardin, Killer était prisonnier de ses pensées et de ses réflexions ; se demandant l'intérêt de sa création. Mais jamais personne ne répondra à ses questions. L'amour donné par celui qui n'aime que lui avec passion ne sert qu'à décimer tout ce qu'offre le squelette avec ferveur. Jamais il ne pourrait se voir retourné l'impossible liaison d'un créateur à sa création aussi parfaite soit-elle.
Mais l'humanité née d'une romance divine était destinée à faire tomber son créateur. Et tandis que l'amour éclot, la peine se créa ailleurs pour le grand malheur. Celui qui fut oublié des dieux se lèvera bientôt avec celui l'être aux appendices difformes dont l'amour fut égoïstement pris pour reprendre aux Cieux leurs droits sur ces terres.
Killer : Et jusqu'au jour où ces engrenages s'arrêteront, je t'aimerais toujours avec passion...
Continuant de s'accrocher à ce dieu en manque d'amour, la poupée poursuivit son rêve de pouvoir l'atteindre un jour. Et soulevant son corps encore une fois, le dieu du Paradox chercha à trouver dans ses yeux une chaleur désirée depuis tant d'années. La poupée que cet ange triste et seul une belle journée a créé affichait dès à présent un réel visage souriant. Né de sa volonté divine, le golem l'honorait par des chansons afin d'obtenir sa satisfaction mais l'aimer lui et lui seul était son unique ambition ~
Solitaire dans ce petit jardin, il patientait encore et toujours dans l'espoir d'être aimé. C'était le but de sa destinée, c'était ainsi que son dieu l'avait créé. Uniquement rattaché au nom de dieu qu'il possédait depuis la nuit d'un temps ; son esprit depuis les plus hauts sommets ne se rendait vers l'amour infini que sa création lui tendait. Car il fallait à ce dieu une adoration sans limite après tant de haine, il lui fallait susciter chez l'autre l'amour dont il dépendait pour s'aimer lui-même.
Alors quand Nightmare vint avec Horror reprendre Killer aux Cieux, il ne trouva que les restants roussis d'une jolie poupée mécanique endormie.
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