6 : Oklahoma City (1/3)
A l'intérieur du château volant, les gardes patrouillaient sans cesse. Pas de pause, ni de repos. De manière triste, le jeune homme les regardait arpenter l'immense bâtisse en long, en large et en travers. Il supposait la présence d'au minimum une centaine de soldats. Mais ils bougeaient sans cesse, avec des itinéraires de patrouille changeants. Impossible pour lui de trouver une méthode de comptage efficace. Bien que curieux, il avait abandonné l'idée de connaître précisément la taille de la garnison qui composait la défense du château dans le ciel. Manuel avait alors longuement interrogé Ego sur ce qui était arrivé aux Silridriss qui avaient pénétré son esprit lors de la création du Berserker, dans la cité d'Alikaross.
« - Ils sont morts. Lorsqu'ils ont pénétré ici, j'ai tout de suite considéré cela comme une violation de ton esprit. La bête aussi. Nous nous sommes mis d'accord sur sa libération, et sur les conditions de son retour dans sa tanière. Nous devions à la fois protéger ton monde intérieur, et sauvegarder ton corps physique. Nous n'avions pas le choix.
- On peut discuter avec elle ? Avait demandé Manuel sidéré.
- Non, pas à proprement parler. Seules tes envies, tes instincts les plus profonds l'atteignent. Tu peux passer un pacte avec elle, c'est difficile mais elle est prête à tout pour faire des destructions. Et attention au prix à payer : les traumatismes engendrés par la guerre n'ont peut-être pas d'incidences actuellement... mais rien ne dit qu'ils ne ressurgiront pas plus tard. Les tatouages que je porte n'ont pas toujours été là.
- Et Salida ? Elle n'a pas eu de problèmes elle lorsqu'elle est entrée ici.
- Oui, mais tu avais déjà une profonde amitié pour elle, et l'ordre de la maintenir en vie. Il n'y a donc eu aucun soucis. Ce ne fut pas le cas avec ces deux-là. »
Depuis cette discussion, Manuel, adossé à un rempart, regardait les orbites vides du crâne Silridriss tel un acteur de Hamlet.
Soudain, le loup blanc au regard vairon, stoppa les réflexions du jeune homme sur la présence des ossements dans le bâtiment : « Nous approchons, tes amis nous attendent.
- Allons-y. » Répondit simplement le jeune homme en se redressant et en posant le crâne sur un créneau.
Immédiatement, dans un fondu digne des grands films du cinéma les ténèbres le cernèrent. Autour de lui apparurent alors Nemaya et Fernand ainsi que leurs doubles oniriques.
« - Alors ? Demanda Manuel.
- J'accepte de jouer le jeu, mais pour un temps seulement, répondit la guerrière d'une voix claire et agréable.
- Le temps du conflit me suffira, répliqua le jeune homme.
- Holà tout le monde ! Calma de suite Fernand qui sentait la situation devenir aussi électrique que lorsqu'ils s'étaient séparés quelques heures auparavant. Les vis-à-vis des deux combattants n'étaient pas des loups pour rien : leurs caractères étaient sensiblement identiques. Solides, fiers, indépendants, décidés, droits dans leurs bottes et prêts à se battre si nécessaire. Les deux animaux grognèrent leurs mécontentements respectifs dans des positions de méfiance réciproque.
- Fernand m'a dit quels étaient tes objectifs, mais je veux te les entendre de ta bouche.
- Je veux vivre en paix avec ma femme sans avoir à me demander quand ces enfoirés viendront me chercher pour me mettre des chaînes.
- Il m'a aussi dit que tu voulais tous les massacrer.
- Si nécessaire, oui, et je n'hésiterai pas. Pas après ce qu'ils ont fait à toutes les personnes qu'ils rencontrent. »
Les deux animaux ne changèrent en rien leur postures méfiantes ni même leurs grognements. Fernand fit apparaître la carte holographique de la zone pour changer le sujet de la conversation.
« - Où sommes-nous ? Demanda Nemaya tandis que le loup s'intéressait lui aussi à la carte.
- Nous sommes au sud d'Oklahoma-City. Les Silridriss y sont en force.
- Et ils ont une excellente stratégie, continua Manuel, dés qu'un de leurs navire est trop endommagé, ils le changent de monde pour réparations.
- Comment sais-tu cela ? demanda la guerrière.
- J'ai lu des rapports de batailles pendant que Fernand se chargeait de t'expliquer les points importants de la religion Silridriss.
- Ça va être chaud... commenta son ami de toujours.
- Attends, je t'ai pas dit le plus beau : D'après les infos qu'ils ont, c'est une favorite qui commande en face. En plus, ils ont des troupes spécialisées dans la maîtrise poussée de l'Erapha. Pour leur stratégie, reprit immédiatement Manuel, nous allons faire pareil, plus rapides et mobiles, nous aurons l'avantage. Le premier qui voit une fuite fait une requête au calculateur : pas question qu'un seul de ces enfoirés nous échappe. Quel que soit celui qui fait la demande, il fait passer les résultats pour ne pas surcharger Noral... tu lui as donné des accès ?
- Bien sûr !
- Bon, alors au boulot, Nemaya, vu tes équipements, concentre-toi en priorité sur les gros-porteurs. Fernand, avec moi : on lui dégage le chemin.
- Et les troupes spéciales ? Demanda la jeune femme.
- On les dessoude à l'ancienne ? Proposa Fernand.
- Oui, et en priorité si on les repère.
- Manuel, laisse moi récapituler : on attaque et on tire sur tout le monde, même sur les fuyards, c'est ça ? Interrogea Nemaya.
- Et en dehors de la possible Favorite, pas de prisonniers, précisa le jeune homme.
- C'est excessif je trouve... émit Fernand.
- Non, corrigea Nemaya. C'est logique, strictement logique. Si on considère qu'un fuyard va revenir avec du renfort, autant l'éliminer tout de suite. Et comment veux-tu faire des prisonniers ? Nous ne sommes que trois... Ce qui m'inquiète, ce serait plutôt la réaction américaine.
- Ils nous foutent la paix, on fait pareil. Ils nous emmerdent, on tire. » Confirma Manuel
Sidéré, Fernand regardait ses deux équipiers sans vraiment croire ce qu'il entendait. La guerrière russe commença à suggérer un type d'approche avant que le combattant ne la coupe :
« - Holà ! Holà !... Temps mort tout les deux !! Déclara-t-il en faisant un ''T'' avec les mains. Vous vous entendez parler, là ? ''pas de prisonniers'', ''tir sur les fuyards'', ''abattre des américains s'ils s'interposent''... Mais putain y'a que moi que ça choque ?! Dit-il avec colère.
- Oui, répondit Nemaya.
- Non, fit Manuel.
- Non, se corrigea la guerrière avec un regard pour ce dernier.
- Mais putain Manuel, comment en est-on arrivé là ? Comment se fait-il que nous en sommes à envisager de tirer sur des Humains ?
- ''Directive neuf''... murmura le jeune homme. Nous n'avons pas choisi : nous y sommes contraint. J'ai en tête le nom du salopard qui a signé ça... je te garanti que je vais lui expliquer la vie à ma manière si on devait le rencontrer... Quand aux lois de la guerre, les Silridriss ne les respectent pas. Alors on fait pareil.
- Directive neuf ? Demanda Nemaya.
- L'acte de décès, ainsi que l'autorisation de pratiquer des expériences sur toi et, enfin, finir par une vivisection, répondit Manuel.
- Ha bon ?! Merde alors... ironisa-t-elle.
- Te marre pas : un des documents est à ton nom. »
Le loup gris se figea, tout comme sa version humaine. Anticipant la question de la guerrière, Ego fit apparaître devant eux le scan de preuve.
« - Arionis ! Enfoiré !
- Tu le connais ?
- Rapidement...
- Oublie pas de me le présenter le cas échéant, commenta Manuel tandis que la jeune femme fermait de le document avec rage.
- Je persiste à dire qu'attaquer les troupes humaines est une connerie, insista Fernand.
- On est là pour les pierres, rien d'autres. À la limite, on leur applique les règles d'engagement classique... commença Nemaya.
- ...accompagné d'un message leur enjoignant de nous foutre la paix, compléta Manuel. Alors qu'est-ce que tu en penses ?
- Ok, et contre-eux, on privilégie le combat numérique, répondit le jeune homme encore choqué.
- Bien.
- Pourquoi pas...
- Reprenons, fit Manuel devant la carte, donc tu proposes de commencer par... »
*
Dans le centre de commandement enterré, un général regardait ses troupes de replier lentement. Devant lui, une carte de tout l'état d'Oklahoma, avec quelques débordement vers les états limitrophes. Les Silridriss savaient se battre, leur flotte avaient soigneusement évité les armes de destructions massives que les humains avaient lancés en changeant de monde juste à temps. Leurs troupes mécanisées, incroyablement nombreuses pour être ainsi sans cesses détruites et reconstituées avaient taillés en pièces les défenses humaines, bien inférieures en nombre. Ils disposaient maintenant d'une bonne expérience des armes humaines et se repliaient quand la situation l'exigeait. Le vieux général avait pourtant réussi quelque tours qui les avaient affaiblis, mais pas assez pour les stopper et inverser le cours de la guerre dans la zone. Sur la carte holographique en face de lui, les points bleus tenaient encore la ville fortifiée d'Oklahoma-City.
Mais pour combien de temps encore ? Lorsque leur flotte arrivera à portée de tir, ils s'en donneront à cœur joie...
« - Mon général ? Fit un soldat à sa droite en lui tendant une tablette numérique.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Trois signatures radar s'approchent de leur flotte par le flanc sud. L'avion radar n'arrive pas à identifier le matériel, et ils restent en dessous de la couverture nuageuse : le satellite ne les voit pas non plus. En revanche, le spectromètre et l'infra-rouge ont donné ceci.
- Même si la forme pourrait correspondre, c'est trop froid pour des chimères... constata le supérieur en voyant les images des trois machines.
- Ils ont aussi des signaux amis qui proviennent du vieux continent.
- Mais qu'est-ce que c'est que ces bordels ? On dirait des armures avec des ailes... A-t-on réussi à les contacter ?
- Oui, mais leur seule réponse est : ''Ne vous mettez pas sur notre route''
- Ils veulent crever ou quoi ? Recontactez-les ! Et ramenez-moi ces abrutis !
- C'est une réponse automatique enregistrée, je ne sais pas ce qu'ils vont faire, mais ils sont décidés.
- Rhaa ! Les cons ! Qu'ils aillent au diable ! »
*
Dans l'un des navires Silridriss, un opérateur repéra l'approche des trois machines de guerre. Il le signala immédiatement à l'un de ses supérieurs. Ne comprenant pas la menace, ce dernier décida d'envoyer un escadron aérien pour les intercepter.
*
Autour de la carte holographique, les trois humains, accompagnés de leurs homologues gardaient le silence. Lentement, celle-ci se modifia.
« - Ils nous envoient du monde... commenta Manuel.
- Hé, Manuel, maintenant que nous ne sommes que trois... tu pourrais faire tourner la musique ? Demanda Fernand.
- Hum ?
- Oui, et si tu pouvais en faire profiter les Silridriss également, histoire parasiter leurs communications, d'affoler ces enfoirés et leurs faire rencontrer les grands noms du hard-rock par la même occasion.
- De la musique ? Demanda Nemaya
- Ouais... et pas du n'importe quoi ! Accroche-toi à ta culotte ma grande !
- Comme tu veux... Allez, on s'en tient à ce qui a été déterminé. Bonne chance à tous, fit Manuel en relevant les yeux.
- Faites gaffe ! Renchérit Fernand
- Que Dieu nous protège. » Termina Nemaya.
L'instant d'après il sentit son esprit attiré vers l'arrière puis être inséré dans la machine blanche. Le froid le saisit aussitôt : La nuit, les nuages noirs, la pluie et la température de cette fin d'hiver le mordit jusqu'aux os. Pourtant, malgré l'eau qui ruisselait sur les poils de la machine, et le manque de visibilité, le jeune homme plongeait au cœur de la tourmente. La tempête dans laquelle il était n'avait rien à voir avec celle de flammes et de sang qui allait bientôt l'envelopper.
- Ils sont là. Informa simplement Ego en mettant en surbrillance l'escadron ennemi. Manuel n'eut aucun mal à reconnaître les rapaces noirs.
- Ego, j'espère que tu as une liste de lecture bien méchante à me mettre sur les oreilles.
- J'ai tout ce qu'il te faut... Bon, je lance, et je cherche leur mode de communication.
- Ok, Oublie pas de transmettre à Fernand et Nemaya. C'est parti !
A la sortie d'un nuage noir comme la suie, la rencontre entre le trio de machines modifiées et celle des chasseurs Silridriss fut d'une extrême violence. D'un simple coup d'œil, Manuel vit le titre de la musique : ''Through the fire and flames'' d'un groupe nommé ''Dragonforce''. On ne peut plus pertinent dans le cas présent, pensa-t-il.
En quelques tirs, les dix engins ennemis furent envoyés dans les méandres de l'histoire. Les trois machines de guerre augmentèrent alors leur vitesse pour se lancer à l'assaut de la flotte adverse. Un énorme groupe de navires noirs entouré par une nuée de chasseurs. D'un coup d'œil, le zoom fit son office, et le jeune homme vit distinctement les détails des navires de guerre. Les boursouflures cachant des armes, les soutes remplies de machines de guerres toutes plus horribles les unes que les autres.
Ça va chier !
*
Sur son écran radar, couplé à la vision satellite, l'opérateur humain dû se pincer pour s'assurer qu'il ne rêvait pas : Les trois Berserkers n'avaient même pas été ralentit par l'escadron de chasseurs. Ils s'étaient approchés des gros porteurs à grande vitesse et les attaquaient désormais quasiment au corps à corps. La densité de machines explosa dans ce volume, il avait du mal à voir qui était qui tant tout était embrouillés. Soudain, un navire explosa, suivi de près par un autre quelques secondes plus tard.
-Dites-moi que je rêve... C'est impossible
*
Au sein de la flotte Silridriss, ce fut une surprise totale. Trois engins d'une puissance défiant toute logique attaquait une flotte de cinquante navires. La plupart des tirs, déviés à cause des boucliers ne touchaient pas leurs cibles. Et vu que les trois engins se déplaçaient en plein cœur de leurs formation, cela se finissait généralement en tir ami.
La favorite arriva sur le pont du navire amiral, et son visage laissa entrevoir une intérêt non masqué en voyant un rayon rouge découper un troisième gros porteur en biais.
« - Favorite, toutes nos communications sont parasitées par un bruit assourdissant !
- Lancez les mages sur ces trois fous qui osent défier la Déesse-Impératrice ! Dites aux autres de se replier, tant pis pour ceux qui n'entendent pas ! Je monte sur le toit moi aussi, je vous suggère de regarder où vous tirez si vous ne voulez pas avoir d'ennuis ! »
*
Les trois Berserkers se déplaçaient suffisamment déployés pour pouvoir manœuvrer et assez proche pour se couvrir mutuellement. Les trajectoires totalement folles liées aux extraordinaires capacités de leurs machines les rendaient quasiment intouchables.
Manuel, l'épée dans la main droite, le pistolet dans la gauche affrontait les chasseurs comme un avatar de la destruction. Il le sentait, le berserker était dans son élément dans cette mêlée entouré de cibles. L'engin, conçu spécifiquement pour ces situations, tournait à plein régime. De la destruction au niveau industriel dans un environnement plus qu'hostile. Tant au niveau des conditions météorologiques que de l'enfer dans lequel il évoluait. Le froid de la pluie, les nuages noirs comme la nuit, la foudre et le tonnerre transformaient le ciel en un adversaire potentiel supplémentaire. À sa droite, quatre chasseurs lui foncèrent dessus en une formation carrée. A l'aide du pistolet, il ramollit les ailes de ceux du dessus. Elles se plièrent et les forcèrent à s'écraser sur les deux du dessous. Un autre passa sous lui. D'une pirouette, il se retourna, et trancha une aile au passage avant de lancer la lame sur un pousuivant en haut à droite. Il récupéra cette dernière à l'aide du grappin avant de tirer derechef sur un nouvel assaillant. La foudre éclairait parfois d'un instant très bref le conflit dantesque qui avait actuellement lieu. Quelque fois, un tir frappait l'un de ses boucliers mais rien de méchant dans sa situation. Ses mouvements dans les trois dimensions étaient bien trop aléatoires pour être prévus. De plus, il avait tendance à se cacher parmi les nuages noirs pour sortir par surprise et surprendre ses ennemis en flacheuses postures. Curieusement, ces derniers avaient du mal à le repérer dans les vapeurs d'eau. Lui, en revanche, se repérait parfaitement à l'aide des vibrisses.
Fernand abattait des nuées entières, ses armes crachaient un flux ininterrompus de projectiles qui manquaient rarement leurs cibles. Les boucliers ennemis faiblissaient rapidement avant de lâcher. Parfois, un chasseur passait son périmètre défensif, d'une baffe, il se débarrassait du gêneur. Ses déplacements n'avaient rien à envier à ceux de Manuel sans compter que des boucliers mobiles quittaient fréquemment ses épaules pour stopper des tirs trop bien ajustés. Sa vision était saturée de cibles. Les navires, les batteries anti-aériennes et les chasseurs luisaient de rouge sous ses yeux et ses doigts ne lâchaient pas les détentes.
Nemaya, habituée à combattre seule depuis des années, ressentait un certain soulagement à se battre aux côtés de personnes qui arrivaient à la suivre. Mais, surtout, elle se battait désormais pour elle. Cette fois-ci, aucun ordre ne lui avait été donné, mais la conviction qui l'animait ne la rendait pas moins dangereuse. Aussi déterminée que ses équipiers, elle se posait sur les navires, se débarrassait des quelques gêneurs que ces derniers n'avaient pu éliminer avant de trancher le gros porteur au laser. Au septième bâtiment, de nombreux Sarbacks l'attendaient sur la coque. Ses lourds boucliers vibrèrent d'une lueur bleutée tandis qu'elle s'approchait de sa cible. La main droite alla pour la première fois chercher sa lame dorsale avant d'engager le groupe de protection. L'énorme épée, équipée du fil d'Erapha, ne pouvait être stoppée par ces troupes. Soudain, le laser brilla, mais sa trajectoire fut déviée par un ennemi dont elle avait sous-estimé la rapidité. Ce cernier frappa avec l'une de ses lames tandis que le rayon rouge déchirait la nuit. Il découpa une petite partie du navire qui glissa dans le vide, emmenant avec lui son assaillant.
« - Nemaya dégage ! Il change de monde ! Twister à fait la requête à Noral ! »
Une immense déchirure était apparut devant le navire et ce dernier avait commencé à la traverser. Le loup gris décolla pour replonger dans la mêlée, en son fort intérieur, la guerrière souriait : tout se passait comme prévu.
*
Un silence morbide régnait dans la salle d'opérations. Le regard médusé, le commandant voyait la flotte Silridriss qu'il combattait depuis tant de temps se faire mettre en pièces par... trois AMC. Sous ses yeux, trois navires s'enfuyaient en changeant de monde, et un huitième chutait, nimbé de flammes en certains endroits.
« - Est-ce que leurs systèmes anti tir-ami sont opérationnels ? Murmura-t-il au sergent.
- Oui. Leurs signaux sont ceux de l'Europe... mais ils fonctionnent.
- Balancez tout ce qu'on a d'auto-guidé. Il ont une grosse pression, faut les soulager au maximum.
- Commandant ? Un message du commandement, fit un autre soldat. Nous devons nous focaliser sur l'élimination ou la capture des des trois machines et de leurs pilotes.
- C'est une plaisanterie !
- Non, ce sont les ordres. »
Le supérieur retourna à la contemplation des images d'une extrême violence. Sur l'écran, les flashs de la bataille scintillaient comme des milliers d'étoiles ; une explosion plus forte que les autres signala la nouvelle destruction d'un gros porteur.
« - Quels sont vos ordres mon commandant ?
- Je vous les ai déjà donnés ! Filez-leurs un coup de main ! Nous les attraperons à la fin de la bataille. Allez ! »
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