2 : "Caprice chaud" (2/3)
Arsear entra dans la pièce d'eau le regard absent. Un regard dans la glace en face de lui confirma ses craintes : il était nu et du sang légèrement orangé parsemait son corps et son visage. Mais c'était l'état de ses mains l'horrifiait le plus. Il ne voyait même pas la couleur des écailles tant le sang les recouvraient. Il resta ainsi, changeant régulièrement la contemplation macabre des parties de son corps ainsi peintes. Il n'osa regarder au niveau de son sexe de peur d'y trouver un spectacle plus glauque encore.
Le Silridriss fini par se décider à se laver sous l'espèce de fluide un peu visqueux. Il n'y resta pas longtemps, se sécha, le fluide nettoyant restant s'évaporant rapidement. Il se pencha de nouveau devant le miroir l'esprit embrumé par ce qui s'était produit quelques heures plus tôt. Il resta de longues minutes ainsi, à contempler sa propre image, l'esprit peu clair taraudé de questions.
Finalement, il sortit de la pièce pour aller dans son bureau, puis dans la chambre. L'aspect de la pièce aurait pu faire concurrence à une salle de torture tant l'endroit était devenu sordide. Les draps étaient couverts du sang de la gnome et des meubles avaient été renversés. Le corps déchiré de l'intérieur, et lacéré à l'extérieur, Rig-rid s'était recroquevillée sur le coté, en position fœtale au milieu du lit. Elle ne bougeait plus, et ses blessures fumaient d'une vapeur orangée.
« - Rig-rid ? Demanda le saurien en s'asseyant sur un bord du lit. Est-ce que tout va bien ? »
Durant un court instant, Arsear eut la peur de sa vie car la gnome ne réagit pas. Mais la sensation de la main chaude de l'ingénieure sur son bras le rassura.
« - Ça va, murmura-t-elle en lui montrant un visage tuméfié couvert de larmes séchées. Je savais que ça faisait très mal... Mais pas à ce point-là.
- Je t'avais dit que ce n'était pas une bonne idée. Il ne faut pas renouveler l'expérience, c'est dangereux et le résultat me déplaît.
- Cessez donc de vous inquiéter pour une esclave Monseigneur. Si cela se savait... Quand au résultat, ça n'avait pas l'air de vous déplaire tant que ça, dit-elle avec un sourire un triste et fatigué, Et ne vous inquiétez pas : la malédiction fait déjà son œuvre. Ça me brûle de l'intérieur, je le sens... Et la douleur disparaît petit à petit. D'ici quelques minutes j'irais bien mieux et je reprendrais le travail.
- Non, tu restes ici tant que tu n'es pas totalement rétablie.
- Il reste quand même un point à régler Monseigneur, éluda doucement l'ingénieure : les preuves. »
Arsear eut un recul de surprise. Lui qui s'inquiétait de la santé de la gnome recroquevillée devant lui, celle-ci lui rappelait ses devoirs. Il resta quelques instants auprès de l'esclave, s'assurant que son état n'empirerait pas. Puis il se leva, enfila ses vêtements de seigneur Silridriss, et sortit. Il lui fallu peu de temps pour retrouver ses habitudes de commandant de la quatrième flotte :
« - Berik, envoi un groupe d'esclaves ranger et nettoyer ma cabine. Braniss, quelle est la situation de la flotte ? Demanda-t-il à l'aide de la broche de communication.
- La flotte est prête, nous attendons vos ordres, répondit son frère.
- Bien, que tout les navires se préparent à passer dans Asterech sur mon ordre.
- Bien monseigneur. »
Arsear arriva sur le pont de commande du navire qui se préparait à changer de monde. L'odeur de sang qu'il véhiculait, même faible, fit sourire quelques-un de ses subordonnés. D'autres se regardèrent d'un air entendu.
« - On y va, déclara-t-il simplement, quatrième flotte, cap sur Asterech. Il faut trouver le cœur d'Erapha pour la gloire de la Déesse-Impératrice. »
*
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*
Le colonel entra dans la salle d'opération de Bordeaux. Il se dirigea immédiatement dans une zone sécurisée et passa les contrôles de la manière la plus habituelle qui soit. Pourtant, il ne put retenir un mouvement de surprise lorsqu'il entra dans son bureau : quelqu'un l'attendait.
« - Bonjour Colonel, fit l'invité.
- Consul Kasheb, que puis-je faire pour vous demanda le gradé au politique avec une peau légèrement translucide.
- Je suis venu pour savoir où en était notre petite affaire... La russe a déjà fait capoté l'opération ''Rubis vert''. Cela m'ennuierait d'apprendre qu'elle fera capoter ''Souffle rauque'' et ''Caprice chaud''.
- C'est très peu probable : Cette opération n'est décrite que dans l'ordinateur de sécurité de la base. Comme toutes les opérations secrètes depuis que le ''Carré d'argent'' s'est invité dans l'équation de ce conflit.
- C'est vraiment sûr ? Demanda le politique, avec ces pirates il faut s'attendre à tout.
- Oui, l'ordinateur en lui-même est déconnecté du réseau principal. Les mises à jour du système d'exploitation se font lorsque les serveurs sont physiquement déconnectés. Il n'y a aucun risque d'intrusion. Quand bien même il y aurait une intrusion... ils n'auraient accès à rien.
- Hum...
- Vous ne semblez pas convaincus.
- Et une intrusion physique ? Demanda le consul.
- Dans un secteur de niveau quatre ? Même moi j'ai du mal à y accéder.
- Vous savez sans doute que l'on joue gros sur ces opérations n'est-ce pas ?
- Oui, mais elles ont toutes été validées en haut lieu. Je suis stratège, je laisse le soin aux politiques le soin de faire les conneries à grande échelle, je me contente de les appliquer. »
Le soldat quitta son pardessus et l'accrocha sur le porte-manteau prévu à cet effet avant de se retourner vers son invité.
« - Vous désapprouvez les choix qui ont été faits ? Demanda le politique.
- Je n'ai pas mon mot à dire là-dessus, éluda le colonel.
- Mais vous désapprouvez.
- Si vous voulez tout savoir,... je me dis parfois qu'il y a d'autres solutions... Un conflit qui débouche sur un autre,... puis un autre,... et un autre encore... Nous avons eu tant de mal à nous défaire de tout ça. Et vous voulez recommencer comme dans le temps ? En ce moment même, des jeunes gens sont en train de se faire trouer la peau... Ils comprennent parfaitement les souffrances de leurs ancêtres. Tout comme eux, ils placent leurs avenir entre les mains de leurs dirigeants. Vous en l'occurrence. Et, ce que je vois, moi, c'est qu'au lieu de préparer la paix, vous mettez en place la prochaine guerre. Et comme je considère que je n'ai pas forcément toutes les informations, je fais comme eux : j'espère que les décisions que vous prenez sont les bonnes. »
Face à une telle franchise, Arionis fut réellement surprit. Mais la lassitude qu'il voyait sur le visage du militaire n'était pas feinte : vingt ans de guerre, à voir partir des soldats sur les différents fronts avait moralement usé l'homme.
« - Sincèrement, Colonel... Vous pensez vraiment ce que vous dites ? Demanda le politique en sortant une tablette tactile de sous sa veste.
- Oui.
- Bon, ne dites à personne que je vous ai montré ça voulez-vous ? D'après les récentes études, la population reste persuadée que le problème principal est celui que pose les Chimères. Les Silridriss sont en seconde position. Lorsque l'on demande aux interrogés s'ils sont prêts à faire la paix avec les chimères, quatre-vingt-dix sept pour cent se disent favorable. Mais quand on demande s'ils sont prêts à déménager pour laisser vivre les chimères, le chiffre tombe à vingt pour cent. Lorsque l'on demande s'ils sont prêt à avoir une chimère pour voisin, le chiffre descends encore, à cinq pour cent. Ce sondage est généralisé à la zone Europe-Afrique. De ce que je sais, les autres régions du monde ne sont pas beaucoup mieux. Ce qui signifie que si tout le monde est prêt à vivre en paix avec les chimères, il n'y a aucun endroit dans le monde où elles peuvent vivre sans que la population de la zone le désapprouve fortement.
- Et leur monde d'origine ? Il existe toujours non ?
- C'est devenu un désert de cendres depuis le passage des Silridriss. L'eau n'est plus potable et le ciel est constamment gris, les températures ont baissé... au point que c'est en train de générer un genre d''Hiver nucléaire''.
- Bon, d'accord pour les chimères. Mais les deux sujets de tests Berserker ? Ils ont pourtant prouvé qu'ils pouvaient être efficaces sur le terrain non ?
- Ils ont désertés. La peine pour la défection est la mort. N'importe quel tribunal militaire serait d'accord avec ça. Ils sont morts ; ils le savent et, au lieu de l'accepter et de permettre les examens plus poussés pour permettre de mieux comprendre les effets de cette machine, ils se sont enfuis. Peu importe les résultats qu'ils auront sur les champs de bataille, rien ne pourra remplacer cette perte d'informations.
- Moi, ce que je vois, c'est qu'avec la disparition de la base de Clermont-Ferrand, vous avez peur de passer pour un docteur Mengele. Un genre de savant fou qui joue avec des choses qui ne contrôle pas au point de mener à une horreur bien réelle.
- C'est en partie vrai. Mais pas assez pour justifier une vendetta personnelle. Les choix que j'ai fait, notamment celle de signer les cinq directives neuf pour les trois soldats et les deux chimères m'ont, ce jour-là, paru la meilleure option possible. Et je ne regrette pas mon choix, fit le politique en se levant. Rappelez-vous colonel, nous faisons tous des choix difficiles, le tout est de vivre avec. »
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* *
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« - Hécate ? Je peux te parler ? »
A l'appel de son nom, la jeune femme tourna la tête. Le container qui leur avait été attitré correspondait aux standards. Deux autres combattants, qui avaient rejoins l'escadron papillon en cours de route relevèrent la tête. Le premier lisait une revue pour adulte au fond de sa couchette, le second jouait aux cartes sur la table.
« - Je me doutais que l'un de vous viendrais mettre les pieds dans la plat, dit-elle en jetant le magazine qu'elle aussi avait dans les mains. Alors vas-y, je t'écoute Cyclope.
- Tu sais très bien qui pilote cette bécane à tête de loup.
- Oui, et ?
- Oh, sans dec' ? Fit un des soldats
- T'en mêle pas Fender, stoppa immédiatement le sniper des papillons. Hécate, ce mec va tous nous éclater et ensuite il ira se torcher à notre mémoire...
- Quoi ? Mais c'est qui ce type ?
- C'est le type qui nous a entraînés, répondit la supérieur. Le mec qui a crée les papillons. Le seul bonhomme qui nous ait toujours tous maîtrisé en simulation. Mais de l'escadron originel il ne reste que quatre personnes : Samson, Shojo, lui et moi. Pour le moment, je suis les ordres, mais vu qu'on le connaît bien, je me demande vraiment ce qui lui ai passé par la tête. Si c'est possible, j'aimerais lui parler avant de m'occuper de son cas.
- En attendant, Shojo n'arrête pas de chialer, informa Cyclope, je doute qu'on puisse en tirer quelque chose sur le terrain quand ce sera nécessaire.
- Moi, ce qui m'inquiète plus, c'est que je ne sais pas du tout ce qui se passe dans la tête de l'autre loup... celui qui est avec nous. Et j'ai vu comment elle a réagit le jour du briefing... Il va falloir la tenir à l'œil.
- Euh,... je ne connais pas ce mec, fit le dénommé Fender, mais il était dans quel escadron ?
- Rock, murmura imperceptiblement la chef d'escouade.
- Oh merde...
- Et même dans cet escadron, il s'y était fait une réputation... Doux-Dingue, le type le plus taré de la base...
- Et c'est ce mec que l'on va affronter ?
- Y'a de grandes chances. L'escadron qu'il a du monté doit être du même acabit que Rock. On va au-devant d'une violente bagarre. »
La porte du caisson s'ouvrit violemment et Shojo entra comme une tornade. Dans ses mains, une tablette numérique
« - Regardez-ça ! Regardez-ça ! Dit-elle détruisant le jeu de cartes sur la table pour y poser son écran.
- Shojo, c'est pas le moment.
- Boucle-là pauvre type ! Et regarde ça ! »
Sur l'écran, la voix d'Happy Summers commentait un combat des armures blanche et rouge. Les plans provenaient d'autres machines, mais il était clair que le combat était violent.
« - Toujours aussi dingue... commenta le sniper.
- Moi, ce qui m'inquiète, c'est qu'ils ont l'air d'être réglos, fit Hécate.
- Je vous avais dit qu'ils l'étaient ! Déclara triomphalement Shojo avec un grand sourire
- Faudra s'en assurer avant toutes choses. » Termina la chef de l'escadron.
*
* *
*
Avec des gestes très assurés, Kouiros démonta la cuisse de sa machine. Il retira le blindage presque sans forcer avant de le poser sur un établi un peu plus loin. Dans la soute, les autres machines observaient silencieusement ce que la chimère réalisait. De la pénombre sortit un gnome défiguré.
« - Hump ! Qu'est-ce tu fais la bestiole ? Demanda-t-il l'air bougon.
- Bonsoir Grim, j'aimerais que tu cesses de m'appeler ainsi, j'ai un nom : Kouiros, répondit le héros chimérique en prenant une bande de métal et un étrange semblable à un pinceaux.
- Qu'est-ce tu bricoles ? Non... pas comme ça tu vas tout saloper ! » Grogna-t-il en clopinant vers le bouquetin aux cornes coupées avant de le bousculer pour prendre les outils.
« - Et je t'ai demandé ce que cette machine t'as fait pour que tu veuille la bousiller à ce point.
- C'est ma machine, je ne veux que l'améliorer en suivant les plans que nous avons réalisé ensemble. »
Le sourire édenté éclaira le visage déformé d'un rictus moqueur, puis un rire glauque résonna dans la pièce. Kouiros croisa les bras face au gnome, attendant qu'il se calme.
« - Pauvre fou, déclara le gnome : ce n'est pas ''Ta'' machine. Elle n'appartient qu'à elle-même ! Lui as-tu au moins demandé son avis avant de la mutiler de la sorte ?
- Ce n'est qu'une machine... commença Kouiros
- Vraiment ? Coupa Grim en se rapprochant d'un coup sec. Es-tu prêt à parier ta vie là-dessus ?... »
Kouiros se tut et posa des yeux interrogateurs sur l'armure en partie démontée tandis que le gnome continuait :
« ... Tu n'as aucune connaissance ou expérience en ingénierie et tu te lances là-dedans ? On croirait un gosse qui joue avec un fléau d'armes !
- Alors apprends-moi, coupa Kouiros en profitant de la reprise de respiration du gnome. Ce que je sais, c'est ce que la princesse m'a transmis. Apprends-moi la suite.
- Ça ne s'apprend pas en une leçon : il faut des années de pratiques. Et si tu commences, tu devras finir !
- Grim, j'ai tout mon temps. »
Le gnome regarda Kouiros de son visage déformé pour chercher le mensonge, mais le combattant était on ne peux plus sérieux. Au bout d'un certain temps, il comprit que le bouquetin voulait apprendre de la manière la plus honnête qui soit, de nouveau, il éclata de rire avant de parler de nouveau.
« - Commence par remonter cette pièce. Ensuite, je vais te donner ta première leçon : tout artefact, qu'il fonctionne à l'Erapha ou non, porte une âme... Ô non, ne me regarde pas avec ces yeux surpris, c'est vrai. Mais ce n'est pas une âme comme la tienne ou la mienne, c'est une âme fabriquée, comme la machine elle-même.
- Par qui ? Demanda le bouquetin en repositionnant la pièce de métal.
- Par celui qui a conçu l'artefact en question pardi ! Regarde cet engin... Il ne laisse personne indifférent. L'âme qu'il porte transparaît par l'impression qu'il laisse. Comme une œuvre d'art, elle ne parle pas, mais elle discute par l'intermédiaire des sensation qu'elle génère.
- C'est remonté. Que dois-je faire maintenant ?
- Commence par t'excuser, puis, demande-lui l'autorisation de la modifier... Fait-le verbalement ou mentalement, peu importe. Elle répondra par les sensations qu'elle provoquera chez toi... Ensuite, nous feront les modifications ensemble.
- J'ai deux engins à modifier.
- Et ? Pour le moment, reste concentré sur l'une des deux. Un travail mal fait et ta machine te trahira dés qu'elle pourra. »
*
* *
*
« - Asterech... » Murmura Arsear sur le balcon extérieur, tout en haut du navire.
Le paysage autour de lui était saisissant. A perte de vue s'étendait un monde étrange, désertique et pourtant, étonnamment gracieux. À cette altitude plutôt basse, il pouvait voir les reliefs du sol, qui, travaillés des millions d'années durant par les courants marin, n'étaient que courbes gracieuses à pertes de vues. Les collines ainsi crées, rayées à l'horizontale par les couleurs pastels des différentes states, tels des empilement de couches de couleurs. Les majeures de ce spectacle sec et insolite étaient le blanc, un bleu-noir et un bordeaux. Quelquefois, des ruines, vestiges de quelques constructions sous-marines, agrémentaient le paysage. L'expédition avait envoyé des éclaireurs pour les explorer. Mais ces derniers revenaient toujours bredouilles. Pourtant, Arsear avait maintenu l'ordre qu'une équipe inspecte chaque vestige qu'ils croiseraient.
Le ciel était d'un bleu foncé alors que le soleil, d'une couleur orangée, était encore haut dans le ciel. Il releva son visage reptilien vers le ciel, cherchant quelque chose dans les airs, quelque chose qu'il ne trouvait pas au sol.
Mais, là aussi, il se heurta à une immensité vide et silencieuse. Cet ennemi commençait à rendre les combattants des différents équipages nerveux et agressifs. Pour limiter les dégâts, il avait demandé aux différents capitaines d'organiser des tournois de combats à mains nues ou à l'épée. La limite était de deux combats par jours. Intérieurement, le Silridriss savait que cela ne durerait qu'un temps... le temps nécessaire pour finir le tournoi.
« - Rig-rid ? Murmura-t-il pour activer la broche.
- Oui Monseigneur ?
- Comment vas-tu ? »
La gnome comprit immédiatement le double-sens de cette phrase.
« - Je vais bien. Je suis complètement rétablie. Pourquoi ? Vous désirez recommencer ?
- Rig-rid ! Corrigea le saurien en fronçant les sourcils, je t'ai dit... » Il ne finit pas sa phrase : il entendait l'esclave rire. Un rire franc et doux, réel, quelque chose qui venait du fond du cœur. Il n'avait jusqu'alors jamais entendu un son véhiculant un tel sentiment. Cela lui arracha un discret sourire.
« - Il suffit Rig-rid, murmura-t-il gentiment, cesse donc de me mettre dans l'embarras veux-tu ?
- Bien sûr Seigneur. Mais vous savez comme moi que... et bien.. voilà... Je suis désolée, je cherche encore une solution pour supporter cela. »
Arsear, devant l'incroyable spectacle qui s'offrait devant lui prit une profonde inspiration avant de parler :
« - Fait ce que tu dois pour tenir le coup. Si je ne me trompe pas, ça ne durera qu'un temps. Si je dois en faire les frais comme tout à l'heure, essaye de faire cela discrètement veux-tu ? Il serait dommage de nous compromettre maintenant.
- Monseigneur je...
- Je n'ai pas fini. Tu as raison pour la dernière fois, j'y ai pris du plaisir. Mais quand j'ai repris mes esprits, j'ai eu énormément de peine pour t'avoir infligé un tel traitement. Bien plus que ce que j'aurais pu imaginé. Alors je te laisse à l'initiative et la fréquence de... cet acte. »
Le silence de l'ingénieure fut gênant pour les deux protagonistes de cette conversation. Arsear n'osait s'avouer et avouer ce que la gnome avait deviné : Les sentiments n'étaient plus factices, ce n'était plus une supercherie montée de toute pièce. Arsear, n'y tenant plus, brisa le silence d'une manière maladroite :
« - Est-ce que la boussole fonctionne ?
- Non, elle ne fonctionne pas, murmura Rig-rid, la quantité d'Erapha contenue à bord des navire brouille le signal. Si je veux obtenir un résultat, je vais devoir monter à bord de chacun des navires pour annuler les interférences.
- Combien de temps ?
- Une semaine environs.
- Osrak !
- Oui monseigneur ? Répondit l'enseigne du tac au tac.
- Tu assureras la protection de Rig-rid durant son déplacement sur les autres navires. Personne ne doit la toucher ni même lui barrer le passage. Est-ce clair ?
- Oui Monseigneur.
- Rig-rid, rejoins Osrak et commence tout de suite.
- Bien monseigneur... »
Et fait attention à toi... pensa le Saurien lorsqu'une vague de chaleur lui fouetta le visage.
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