18 : Vies (3/3)
Devant l'écran du petit ordinateur, Estelarielle apprenait. L'Histoire Humaine s'imprimait dans son esprit et lentement, les stratégies et méthodes de combat se mettaient en place. Les articles et vidéos d'archives montraient que l'Humanité dans son ensemble était habituée aux tragédies, aux massacres, à la version la plus brutale des conflits. Les techniques de guérillas ici décrites lui laissaient présager des problèmes grandissants. Elles étaient déjà en applications tout autour des zones de combats et les attaques sur les voies de communications mettaient en péril les mouvements ordonnés des immenses armées Silridriss. Il manquait toujours quelque chose aux troupes pour être pleinement efficaces. Des munitions, du carburant, les vivres ou des pièces de rechange. Parfois les renforts qui n'arrivent pas au bon endroit, ou trop tard... Cette pression constante, sans compter les attaques de snipers éparpillés et bien camouflés commençait à générer une colère sourde dans les rangs vis-à-vis de cet adversaire insaisissable. Les seconde et troisième guerres mondiales, les guerres d'Afghanistan, la guerre du Vietnam ainsi que les conflits ultérieurs firent lui prendre conscience du bourbier dans lequel son armée organisée pénétrait. Le regard de la souveraine se posa sur le boîtier noir du disque dur désormais inutile en poursuivant ses réflexions.
Ils sont passés de tribus à peuples, ensuite à royaumes, pays, et enfin nations. Désormais, chacun d'entre-eux peut devenir une menace potentielle, du paysan au prisonnier. Il ne lui suffit que d'une seule occasion et la probabilité qu'il la saisisse est élevée... Comme pour ce ''disque dur''. Dans le passé, face à ce genre de combat, les défenseurs ont toujours été vainqueurs. Il faut trouver une solution pour les vaincre...
Une frappe à la porte la sortit de ses pensées. Elle sut immédiatement qui était derrière la porte et ce qu'il venait lui annoncer. Elle se leva et quitta la pièce pour rejoindre son interlocuteur dans le couloir.
Un mage.
Habillé dans un riche vêtement ample en rouge et en vert, le maître dans la manipulation de l'Erapha attendit. Il ne prononça aucun mot, et regardait la souveraine avec respect et dévotion au sein du couloir doré.
« Allons-y » Finit-elle par dire.
Le sorcier se retourna et effectua un trajet complexe dans les profondeurs du navire impérial. Les deux individus évoluèrent dans les coursives d'or et de lumières sans faire attention à la grandeur et la beauté qui s'en dégageait. Il finirent par arriver devant une porte dorée que le guide silencieux ouvrit et maintint ouverte pour Estelarielle.
A son entrée, les trois autres mages turent les discussions et s'écartèrent de son passage avec une révérence. Le dernier fermait la pièce. Au centre, deux autels avec les corps réparés de Marilyn et de Véronique. En dehors de leur blancheur de peau cadavériques, ces dernier étaient parfaitement conservés. Le Major portait encore sa combinaison de pilotage verte mais sans casque. La balafre était toujours là, comme le collier en or. L'apprentie journaliste n'avait pas de traces des morsures et ses vêtements avaient été réparés. Les deux autels, finement ouvragés avec des motifs en bismuth complexes trônaient au milieu d'un cercle d'une vingtaine de colonne dans une salle cylindrique et sans ouvertures autre que la porte. Estelarielle se déplaça sans un bruit et observa les deux femmes allongées avec un léger sourire.
« - C'est du beau travail, Mages.
- Vous nous honorez, Ô Déesse-Impératrice, fit l'un d'entre-eux.
- Sortez maintenant. Je m'occupe du reste. »
Sans dire un seul mot de plus, les quatre individus sortirent en effectuant le minimum de bruit. La porte fermée, Estelarielle s'approcha de la tête de Marilyn. Elle se positionna dans l'axe du corps, et approcha sa main droite du cou du cadavre. Les griffes de sa main droite sortirent dans un mouvement souple et parfaitement maîtrisé tandis que la gauche empêchait l'ample pièce de tissu du bras de toucher le corps. La protubérance touche à l'endroit précis de la jugulaire, puis remonte lentement vers la joue. Au fur à et à mesure du mouvement, la peau reprends peu à peu des couleurs normales, puis, au milieu de la joue, une onde d'Erapha se propage à grande vitesse sur le corps avec des reflets bleus, roses et violets. Dés le début des déplacements Marilyn s'étouffe, crache, se tourne pour évacuer ce qui lui obstrue les poumons. Elle tombe lourdement de l'autel et se tient à genoux tandis que l'eau salée quitte son corps pour recouvrir le sol d'or de la pièce. Le souffle rauque et court, les larmes aux yeux, la jeune femme reprends petit à petits ses esprits tandis que l'oxygène retrouve son chemin vers son sang. Son cœur bat, elle doit calmer cet aspect animal qui lui crie de tout faire pour survivre même si elle est actuellement hors de tout danger immédiat. Lentement elle relève la tête pour constater la souveraine qui s'était légèrement décalée pour l'observer sans plus de sentiments.
« - Oh merde... Réussit-elle à articuler avec une voix de vieux fumeur entre deux quinte de toux. Par habitude, sa main alla chercher le pistolet absent de son ceinturon.
« - C'est inutile. Ici tu es ici en mon pouvoir, déclara calmement Estelarielle. Je t'ai ramenée à la vie car tu vas me servir. Ton cœur ne bats que parce que je le désire. Ton corps n'est viable que parce que je l'ai décidé. Ton âme et ton esprit eux-mêmes n'ont repris leur place que de part mon bon vouloir. Désormais, tu m'obéiras et exécuteras mes ordres avec diligence et respect. »
Marilyn se contenta de tousser quelques secondes encore avant de se redresser et de regarder la Déesse-Impératrice dans les yeux. Même ainsi la Silridriss restait impressionnante.
« - Qu'est-ce que j'y gagne ? »
La réponse perturba la souveraine quelques instants. Visiblement, la perversion de l'âme humaine semblait plus compliquée que prévu.
« - Reprendre ta vie d'avant.
- Que faut-il faire ?
- Retrouve ton ancien amant. Puis, élimine-le. »
La guerrière ne répondit pas. Et la souveraine comprit qu'elle ne le ferait pas de son plein gré. Elle décida de forcer son obéissance. En un instant, Estelarielle, la main sur le front du Major accédait à la psyché. La combattante hurlait à pleins poumons sous la douleur. Les vaisseaux sanguins de la tête de la pilote brillèrent sous la poussée énergétique.
La Déesse-Impératrice comprit également où se trouvait le problème. Les âmes Humaines étaient complexes et organisés en strates. Les sentiments de la jeune femme étaient profonds, y toucher maintenant aurait eu le même effet que d'en faire un zombie sans âme. Seul le temps de servitude permettrait d'effacer cet encombrant passé. Pour cela, la partie superficielle fut nettoyée de tout ce qui n'était pas nécessaire. A la place, elle y installa une croyance dans sa nature Divine. Des ordres pouvaient désormais lui être donnés et exécutés si une contre indication d'un désir inférieur ne revenait pas tout mettre en cause. Avec l'habitude, les parties profondes seraient gommées et progressivement remplacées. En regardant au plus profond des limbes de la guerrière, la saurienne eut soudain l'impression d'être elle aussi observée. Quelque chose d'autre, d'invisible et de malsain se trouvait là, profondément enfouit sous ces couches de personnalités. Intérieurement, la sensation d'être la cible d'un prédateur monstrueux et invisible la fit douter quelques instant du bien fondé de la stratégie employée. Cette sensation impure et souillée lui en rappelait une autre, qui avait eut lieu lorsque le pilote de l'armure blanche avait perdu tout contrôle.
Elle sortit de l'esprit de la combattante. Le regard de cette dernière avait changé. Plus de haine, de colère ou d'inquiétude envers elle. Mais la personnalité avait définitivement été altérée.
Cela ne serait pas suffisant pour un assassinat, il faudra trouver autre chose.
« - Tu vas désormais agir en mon nom.
- Il sera fait selon vos désirs, Ô Déesse-Impératrice.
- Que sais-tu faire ?
- Je sais me battre.
- De quoi as-tu besoin ?
- D'une équipe compétente, mon armure et d'un objectif.
- Et elle ? Que sait-elle faire ? Demanda la souveraine en désignant Véronique qui n'avait pas encore reprit vie.
- Elle est douée dans les relations publiques. »
*
* *
*
La chambre d'hôpital était silencieuse et plongée dans la pénombre. Suffisamment éclairée pour voir ce que les individus à l'intérieur faisaient, et assez sombre pour se reposer. Les équipements médicaux non nécessaires avaient été éteints et seuls deux personnes restaient encore éveillées. De là où il s'était assis Kouiros surveillait la porte et sa compagne, endormie sur un siège. De temps en temps, son regard se déplaçait sur les différents éléments ou les protagonistes dans la pièce. Salida dormait elle aussi allongée sur le lit d'hôpital, les trois hybrides également, dans des bacs en plastiques avec leurs noms respectifs, mais leur père, le roi, lui ne l'était pas.
Il s'était assis devant les bacs en plastiques contenant ses enfants et n'avait plus bougé depuis. Perdu dans ses pensées depuis deux heures, il n'avait plus prononcé un seul mot lorsque les enfants était arrivés. Kouiros le savait, il se passait quelque chose dans la tête de cet homme.
Lentement, le roi se leva sans faire de bruits et s'approcha du premier enfant. Le petite créature portait un pelage d'un noir de jais et dormais tranquillement du sommeil des nouveaux-nés. D'un aspect félin, l'enfant n'en avait pas moins la morphologie d'un humain. L'étiquette sur la caisse portait son nom et son sexe : Un petit garçon du nom de Clémark. Le regard du roi alla ensuite au second enfant. La jeune fille du nom d'Aphrotim affichait un style plus canin et un pelage roux. Manuel se pencha sur le berceau de plastique et de sa main commença à caresser la boule de poil sur la tête et dans le cou. Ce fut à peine si cette action réveilla la petite créature qui se tordit légèrement avant de reprendre son somme sous les marques de tendresse de son père. Le monarque laissa ensuite son attention passer dans le dernier réceptacle pour enfant : dedans se reposait Kalisto, la seconde fille. Ses poils rouges, sur sa forme entre biche et gazelle faisait un peu décalé, mais rien d'alarmant suivant les médecins. Tous avaient une morphologie décalée de l'espèce humaine, comme leur mère. Manuel continua de caresser ainsi la petites créature avant de se stopper de manière brutale.
De là où il se trouvait, Kouiros le vit se redresser et se diriger vers la sortie avec conviction mais sans un seul bruit. Il se redressa et se dirigea à sa suite. Ce qu'il venait de voir l'inquiétait. La dernière fois qu'il l'avait vu avec un tel regard, c'était le jour du sauvetage de la reine près de Pau. Quel que soit ce que le jeune père venait de décider, il devait s'assurer qu'il ne ferait rien de dommageable.
Les deux personnages sortirent l'un à la suite de l'autre dans le couloir aseptisé et rempli de lumière.
« - Je vais à la base, déclara simplement Manuel. Préviens-moi quand Salida aura reprit des forces.
- Attends, qu'est-ce que tu as l'intention de faire ?
- Je vais faire ce que l'on attends de moi : mettre fin à cette guerre. D'une manière ou d'une autre, ces enfants ne doivent jamais passer par ce que nous avons vécu.
- Doucement Manuel, pas de bêtises, hein ?!
- Voyons Kouiros, on se connaît depuis longtemps maintenant, depuis quand est-ce que je fais des bêtises ?
- Depuis qu'on se connaît, répliqua le bouquetin le plus sérieusement du monde. »
La réplique aurait pu prêter à sourire mais Manuel comprit alors que son ami s'inquiétait pour lui, et de ses actions.
« - Kouiros, j'ai une femme et des enfants maintenant. C'est une sacrée responsabilité. Il est hors de question de faire n'importe quoi n'importe comment.
- Et tu es le roi.
- Accessoirement. Rassures-toi, je vais à mon atelier plus précisément, je vais y amener mon armure, ça sera plus simple pour faire des simulations. J'ai quelques idées et je vais voir si l'on peut les mettre en application. »
*
* *
*
Le bâtiment qui avait été fourni à l'armée par la zone dévastée était celui d'un vieil hôtel. Mais son utilité n'avait d'intérêt qu'en période de paix, sa reconversion ne posa aucun problème majeur. Son alimentation électrique en revanche, soumise aux sursauts de tension de cette ville faite de bric et de broc, avait dû être débranchée. Un générateur électrique plus fiable avait été installé dans une cave, et des câbles noirs couraient dans les couloirs sur des chemins de câbles improvisés sur les faux chandeliers et montants de portes. Dans les chambres, les lits avaient été mis à la verticale et collés contre les fenêtres pour limiter l'espionnage et augmenter l'isolation thermique. Ce n'était pas parfait, mais c'était mieux que rien. Radio, cartes et schéma emplissaient la majorité des pièces, le reste étant utilisé pour l'intendance et le repos. Installé au deuxième étage de la bâtisse, Le commandant Higas finissait son rapport écrit sur la situation. l'installation spartiate ne l'avait pas épargné, et, en dehors d'un petit bureau qui avait conservé son utilité première, son lit se bornait à un sac de couchage, une petite plaque électrique pour une cafetière et deux tasses qui n'avaient pas souvent été nettoyées. Les murs en moquette verte et lambris montraient les signe d'une usure prématurée et d'un entretien oublié depuis quelques mois.
Il s'arrêta et relu le texte.
Tout y était. La situation leur échappait, les gens de la zone dévastée prévoyaient de s'enfuir vers les cités d'argent, avec eux, la seule capable de contacter directement le souverain pour la négociation d'une alliance.
Quelle merde... pensa-t-il en se tenant le front.
Il ne faisait toujours pas confiance aux chimères, quelles que soient le camps qu'elles aient prises.
Ces putains de créatures ne devraient même pas exister. Comme les Silridriss d'ailleurs. Mais pourquoi tout ces abrutis ont décidé de venir ici... Qu'est-ce qu'il y a sur terre qui a tant de valeur que l'on déclare la guerre à tout va ?
A peine le bouton d'envoi cliqué que quelqu'un frappa à la porte. En se retournant, le commandant constata un jeune soldat dans l'embrasure qui effectua un salut militaire parfait.
« - Venez-en au fait.
- Deux chimères sont arrivées pour vous rencontrer mon commandant. Il s'agit du Diplomate Sellgan et de son garde, déclara-t-il un peu mal à l'aise.
- Où sont-ils ?
- Toujours à l'accueil pour le moment.
- Amenez-les dans le mess des officiers. Je vous y rejoins. Mettez un garde devant la porte par sécurité.
- Bien mon commandant. »
L'officier attendit encore quelques minutes une hypothétique réponse rapide de ses supérieurs, mais il n'y eut rien. Il verrouilla son poste de travail avant de se diriger vers le mess dans lequel il entra sans plus de formalités.
L'endroit se trouvait être l'ancien restaurant du-dit Hôtel. De grands carreaux de carrelages blanc, propres mais usés, recouvraient le sol. Les tables étaient toutes rondes de tailles différentes mais de styles identiques. Les chaises qui les encerclaient conservaient toujours cette densité qui rendait la quantité suffisante pour la surface considérée. Les murs étaient remplies de cartes, de mémos, de notes et quelques dessins humoristiques achevaient la décoration. Les fenêtres avaient été bâillonnées avec du carton et seuls quelques faibles jours laissaient entrevoir l'éclairage blafard de l'extérieur.
Au milieu de la pièce, Sellgan assis sur une chaise, attendait patiemment que son interlocuteur s'installe en face de lui. A trois pas derrière ce dernier, le raton-laveur vert et violet semblait aux aguets.
« - Bonjour Monsieur Sellgan, fit le commandant en entrant dans la pièce. Désolé pour ce contre-temps.
- Diplomate Sellgan, corrigea la chimère en refusant de serrer la main du soldat. Vous désiriez me rencontrer ? Je suis là.
- Ha..., bon, dit-il en rangeant sa main et en s'installant devant la loutre mauve.Comment va la Reine Salida ? Est-ce que l'accouchement s'est bien passé ?
- Aucune inquiétude à avoir.
- Parfait. Je voudrais vous demander votre assistance.
- Sur quel sujet ?
- Madame Lebon. Nous aimerions que vous lui refusiez l'entrée des cités d'argent. Cela ne peut être que bénéfique pour vous comme pour nous.
- Je ne vois pas en quoi cela nous serait bénéfique.
- Si cette personne venait à nous être confiée, cela ne pourra que renforcer les liens diplomatiques entre nos peuples.
- Et, par la même occasion, je vous fournis un levier de contrôle sur l'un de nos meilleurs combattants. Sans compter sa proximité avec le Roi, cela vous autorisera une ingérence majeure dans nos affaires. Ne me prenez pas pour un imbécile voulez-vous ?
- Cela mets fin à notre négociation donc.
- Non. Je connais vos méthodes. Je me permet de vous prévenir, toute atteinte à sa personne ou à sa liberté, comme à celles du conseiller Sanchez sera sanctionnée par une réplique violente.
- Des menaces ?
- Non, des mises en garde. Il serait dommage que vos actions provoquent l'irréparable.
- C'est noté. Concernant les relations diplomatiques...
- Allez directement à vos objectifs, Coupa directement Sellgan.
- Une alliance militaire contre les Silridriss et la création d'Ambassades réciproques.
- Pour quelles raisons accepterais-je ?
- Les cités ne peuvent pas vaincre seules, et nous non plus. Mais à deux, ce devrait être possible.
- Je vais en parler à la Reine.
- Pas au Roi ?
- Elle s'en chargera. Je ne vais pas y aller par quatre chemin Commandant Higas, je ne vous aime pas. Pas seulement moi, toutes les chimères savent quel destin vous aviez prévue pour la Reine alors qu'elle vous faisait confiance. Et le type derrière moi n'est pas là pour me protéger. Mais plutôt pour me retenir s'il me prenait l'envie de vous étriper sur place. Vous avez un dicton comme cela chez vous je crois : qui sème le vent récolte la tempête non ?
- Alors j'ai du mal à comprendre la raison pour laquelle vous prenez fait et cause pour la zone dévasté. Ce qu'elle y a subit a dû laisser des marques.
- Encore une fois, ne vous mêlez pas de nos affaires. En avez-vous fini avec vos requêtes ?
- Réfléchissez bien, vous n'avez rien à perdre à ce que nous combattions ensemble, et vous avez tout à gagner. »
Face à lui, la chimère resta de marbre, elle n'eut absolument aucune réaction face à ce dernier argument. Pendant quelques secondes la créature ne fit rien, puis, elle se leva, rangea se chaise et sortit sans dire un seul mot. A sa suite, la seconde chimère sortit également sans un regard pour qui que ce soit.
Le commandant Higas retourna à son bureau passablement énervé. Les chimères n'oubliaient rien et avaient la rancune tenace. La logique n'avait plus court au moment où celle-ci était pourtant la plus nécessaire. En déverrouillant sa session, il vit que de nouveaux ordre étaient arrivés. Il eut un mouvement de recul et le lisant la première fois, et ne put s'empêcher la réflexion suivante lors du deuxième passage :
C'est une blague ?
*
A peine sorti, Sellgan prépara les informations pour Salida avec des demandes sur la manière de procéder avec la délégation Humaine. Lorsqu'il accéda à la mémoire pour converser avec la reine, la mémoire lui signala qu'une personne désirait lui parler. Il se figea au milieu de la rue en identifiant son interlocuteur : Hillgearim.
- Que veux-tu ? Demanda-t-il en guise de bonjour.
- Quelle méfiance, quelle agressivité... déclara le pégase. Je viens seulement discuter...
Voyant que le diplomate ne souhaitait pas rentrer dans la conversation classique, la chimère poursuivit
- ... J'ai suivi avec intérêt la naissance des trois monstres. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais de mon point de vue, ils sont immondes.
- Il est trop tôt pour le dire. Leurs pouvoirs où leurs faits n'arriveront que plus tard. Qu'est-ce que tu me veux ?
- J'aimerais savoir ce que tu en penses.
- J'ai d'autres choses à penser actuellement. Répondit la loutre violette en montrant des dents.
- Et leurs présence te convient ?
- Ils sont nécessaires, comme le Roi, au bien être de la Reine.
- Et le peuple ?
- Je vois où tu veux en venir Hillgearim. Mais cela ne fonctionnera pas avec moi. Je te rappelle que nous sommes dans cette situation à cause de tes magouilles.
- Donc leur présence ne te gène pas ?
- Si, bien sûr. Ces hybrides me donnent envie de vomir, mais j'aime toujours Salida, et elle est heureuse ainsi. Elle a fait un choix, discutable, certes, mais elle l'assume entièrement. A ce jour, je n'ai pas vu une seule fois son compagnon tenter de lui faire du mal. Il n'a pas les mêmes réactions que nous, ni les même coutumes ou notre méthode pour aborder les problèmes mais il fait de son mieux, et ça, tu ne peux pas le lui retirer. Maintenant, je ne sais absolument pas ce que notre espèce va devenir dans les cités d'argent, mais ces derniers sont dans de meilleures mains que les tiennes. Maintenant, si tu n'y vois pas d'inconvénients, je dois faire mon rapport à la Reine.
- Je t'en prie. Nous en rediscuterons plus tard éventuellement. Fit le pégase en coupant sa connexion.
Au plus profond de son âme, Sellgan savait que le pégase n'était pas digne de confiance. Mais il n'arrivait pas à le condamner pour les propos qu'il venait de tenir.
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