17 : Implications (2/3)
Le coin repos trembla légèrement. La lumière de l'ampoule au plafond trembla légèrement lorsque de la poussière tomba dessus. Sellgan la regarda pour s'assurer que celle-ci n'allait pas s'éteindre, avant de reporter son attention sur son interlocuteur. Le commandant Higas, quitta des yeux l'ampoule en même temps que lui. Ils étaient dans ce restaurant déserté depuis un petit moment. Une infiltration d'eau coulant dans le fond empêchait le silence complet. Après avoir essuyé deux verres, et trouvé une bouteille intacte, les deux protagonistes de cette discussion s'installèrent à une table, sous la dernière lampe à incandescence fonctionnelle.
« - Vous avez fait forte impression sur les conseillers Monsieur Sellgan.
- Gardez vos flatteries commandantes. Je sais qui vous êtes. Je sais ce que vous avez fait. La seule chose que j'ignore, c'est ce que vous avez prévu de faire, grogna Sellgan.
- Je suis ici pour prendre contact avec la cité d'argent. Le gouvernement central Humain cherche à s'allier aux Chimères.
- Vous êtes déjà allié à Hillgearim.
- Hillgearim est hors-jeu. Ses soutiens se comptent sur les doigts de la main. Nous avons besoin d'une force plus conséquente sur laquelle nous pouvons compter.
- ''Hors-jeu'', grogna méchamment Sellgan, la survie est un jeu pour vous ?
- Je pense que j'ai mal choisi mes mots...
- Je le crois aussi, coupa Sellgan, et je vais être parfaitement clair avec vous : tant que le gouvernement central Humain maintiendra des relations diplomatiques avec Hillgearim et ses conspirateurs, il n'y aura aucune discussion. Ce qui pour vous est un jeu, est pour nous, une menace bien réelle.
- Conspirateur ? Tiqua le commandant.
- Oui, il a été formellement établi qu'Hillgearim est le responsable de la mort du Roi Shershen, ainsi que des multiples tentatives de meurtres sur la princesse. Et son état actuel... »
Les derniers mots de Sellgan ne pouvaient cacher une immense colère.
« - ... Est son œuvre. Par conséquent, pas d'alliance, de frappes concertées ou même de relations diplomatiques tant que ce point n'est pas résolu.
- Comment saurez-vous que nous avons stoppé tout contact avec lui ?
- Nous recevons vos canaux de communication. Lorsque nous seront sûr que vous l'avez laissé tomber, nous enverrons quelqu'un directement à Bordeaux. D'ici là, nous considérons la proposition comme indécente. Sachez que pour les Chimères de la cité d'Argent, dont le nombre est conséquent, Hillgearim est un criminel.
- Je transmettrai.
- Transmettez... Transmettez... »
*
* *
*
Le Mess des officiers du navire Silridriss d'Arsear était rempli de plats aux odeurs alléchantes. Braniss, Berik et Osrak attendaient leurs ordres en jetant de temps à autres un regard aux mets souvent colorés. Pas de fenêtres, les même murs couleurs laiton que dans tout le reste du navire, juste quelques gravures à la gloire de la Déesse-Impératrice signalaient que le simple soldat n'avait pas sa place en ces lieux. De plus longue que large, la pièce se terminait à chaque bout par une porte à double battant gravée elle aussi.
« - Osrak, où sont les différents capitaines de navires ?
- Dans la salle annexe. Ils attendent.
- Je veux que vous m'écoutiez tous les trois. Avez-vous confiance en moi ?
- Oui Monseigneur, répondit Berik. C'est une évidence. »
Les regards d'Osrak et de Braniss trahissaient la même certitude.
« - Bien, murmura gravement le saurien. Vous allez être choqués de ce que je dirais. Mais ce sera la stricte vérité. Une vérité cruelle, mais bien réelle. En cela, je vous demande d'être extrêmement attentifs, et de guetter les réactions des capitaines. Préparez-vous aussi à sortir l'épée et à tuer si nécessaire. »
Les trois subordonnés échangèrent des regards un peu inquiets sur ce qui allait se dérouler ici. Mais tous se gardèrent d'un quelconque commentaire.
« - Faites-les entrer » Murmura Arsear avec un regard dur.
Les capitaines des navires entrèrent en discutant de sujets divers, Mais tous cessèrent les discussions peu après, attendant la raison pour laquelle ils avaient été conviés.
« Mes chers subordonnés c'est la première fois que nous nous voyons face à face. Jusqu'à présent, nous communiquions par l'intermédiaire d'opérateurs, nous pouvons maintenant discuter de vive voix. Avant d'être le seigneur de Terres par la grâce de notre Déesse-Impératrice, je n'étais qu'un homme du rang. Vous êtes libre de vous adresser à moi d'égal à égal dans cette pièce. Mangez, buvez, discutez de vos expériences, racontez vos histoires. Pour les quelques heures qui viennent, prenez le repos et les divertissements qui vous sont dû. Cela vaut pour la totalité des personnes présentes dans cette pièce. »
Les trois subordonnés ne comprirent pas immédiatement que ce que le Seigneur venait d'annoncer, les concernait également. Ce fut donc avec beaucoup de modération qu'ils entamèrent les festivités avec les capitaines de la quatrième flotte.
Arsear mangea et bu peu. Mais il discuta avec tous. Obtenant de chacun les quelques informations qu'il désirait. Il parla également avec ses subordonnés, de manière totalement informelle. Cela et le don de choquer autant les capitaines que les intéressés.
Ce ne fut que lorsqu'il identifia que quelqu'un voulu sortir qu'il s'installa dans un grand siège à l'autre bout de la salle pour observer les réactions.
La porte était fermée.
D'abord incrédule, le capitaine força sur la porte. Mais cela ne servit à rien. D'abord amusés, les différents invités s'essayèrent avant de comprendre que cette porte était sciemment verrouillée. Ils se tournèrent vers Arsear qui regardait ce qui se passait, non de manière amusée, mais un peu inquiète.
« - Seigneur, pouvez-vous nous dire à quoi tout cela rime ? Pour quelle raison sommes-nous enfermés ? »
Le Seigneur posa son gobelet à moitié vide sur la table en face de lui.
« - Parce que c'est la situation dans laquelle vous êtes depuis que vous êtes nés. Prisonniers d'une salle pleine de victuailles sans même vous demander comment ces dernières sont arrivés là... Où même de ce qui se s'y déroule en dehors. Pourtant, vous avez regardé par la fenêtre, vous savez qu'il n'y a pas que cette salle. C'est suffisant pour vous faire disparaître. Et vous allez mourir. Tous, précisa-t-il après quelques instants.
- Mais, nous... Je ne comprends pas. À quoi faîtes-vous allusion précisément ?
- Le monde vide... murmura quelqu'un. Le cœur d'Erapha.
- Exactement, confirma Arsear.
- Aujourd'hui, vous savez que ce monde était connu de la Déesse-Impératrice alors qu'il n'y en a aucune trace dans son livre sacré. Vous pouvez donc aisément en déduire la suite.
- Il manque des passages ?
- Ou alors... Non, c'est impossible... Il serait... Faux ? »
Ce genre de supposition était normalement puni d'une mort immédiate. Mais Arsear ne réagit pas ce qui ajouta une nouvelle surprise : il était parfaitement au courant. Un quart des gradés présents semblaient choqués et complètements perdus. Trois d'entre-eux bouillaient d'une colère fanatique à ce que le Seigneur annonçait ici. Et, à l'inverse, le reste du groupe attendaient la suite des événements.
Je m'en doutais, ils avaient déjà réfléchi et en étaient déjà arrivés à cette conclusion.
Le saurien vérifia ensuite l'état de ses subordonnés. Braniss attendait la suite, conscient de ce que son frère annonçait. Osrak s'était assise, complètement perdue et Berik bouillait de colère.
Le silence choqué se brisa lorsque l'un des capitaines présents posa aussi son verre sur la table. Puis, sans croiser le regard d'Arsear, demanda posément :
« - Quand cela aura-t-il lieu ?
- Lorsque la campagne actuelle sera terminée. La totalité des effectifs de la quatrième flotte sera éliminée. Nos exploits ne seront même pas inscrits dans le livre.
- Mais pourquoi ? N'avons-nous pas prouvé que nous étions dignes de la confiance de la Déesse-Impératrice ? Que nous pouvions garder ses secrets et agir hors de l'Histoire ?
- Lorsque tout le monde est au courant d'un secret, ce n'en est plus un, expliqua Arsear. Vous savez, vous êtes nombreux, c'est trop dangereux pour elle. En son nom, vous disparaîtrez, et, avec vous, vos familles à qui vous auriez pu transmettre des infos par hasard. Vos autres connaissances seront surveillées de très près.
- Pourquoi nous dire cela maintenant ? Demanda un des officiers. Il aurait été plus avisé de nous laisser dans l'inconnu jusqu'au jour dit.
- Et où pourriez-vous fuir ? Je vous conseille également de ne pas me dénoncer : vous vous dénonceriez vous-même et raccourciriez le temps qu'il vous reste par la même occasion. »
L'intéressé continua ses réflexions mais ce fut un autre gradé qui reprit la parole :
« - Qu'attendez-vous de nous précisément ?
- Maintenant que vous connaissez le destin qui vous est réservé, j'aimerai savoir ce que vous pourriez mettre en œuvre pour le changer.
- Parce que vous pensez réellement que si nous étions en mesure de changer ce destin nous partagerions cette solution avec vous ?
- Oui. »
La réponse, immédiate, eut l'effet voulu : Arsear leur annonçait clairement qu'il était de leur côté. Pourtant tous savaient qu'ils jouaient désormais à un jeu de hasard bien dangereux. Si tous se connaissaient, rien ne leur certifiait qu'Arsear ne les trahirait pas au moment voulu.
Un léger appel aux pouvoir du Klastlabad lui appris ce qu'il voulut savoir : deux capitaines avaient prévu de le dénoncer et trois autres s'apprêtaient à l'attaquer.
Autant faire un exemple.
*
* *
*
En rentrant chez elle, Nemaya sentit que quelque chose n'allait pas. Les personnes qu'elle croisait l'évitait sans se cacher. Son sac sur le dos, et ses lunettes de soleil sur son visage gris et blanc, elle avançait sans avoir besoin de se frayer un passage dans la foule cosmopolite de la cité d'Argent.
Chemin faisant, elle se repassait en mémoire ce qui s'était déroulé dans la ville Silridriss. Son sang n'avait fait qu'un tour en voyant l'horreur sous ses yeux. Le charnier lui en avait rappelé un autre, caché dans ses souvenirs... Et la bouteille empoisonnée, qui n'avait jamais quitté son armure de Berserker, avait trouvé une utilité. Une fois déployé, elle avait quitté le monde pour un autre, aléatoire. Ce dernier, totalement vide de vie, elle s'y était débarrassé de la couche externe de sa machine avant de revenir vers la cité d'argent. Manuel avait piqué sacrée une crise en comprenant ce qu'elle avait fait. Elle doutait d'ailleurs que cela se termine par cette simple remontrance. La grande majorité des chimères l'évitaient, certaines en montrant des dents. Mais aucune n'osa la provoquer.
Ce n'est pas plus mal...
Elle arriva sans encombre jusqu'à son logement.
Rald l'attendait les bras croisés. A son regard, elle comprit tout de suite qu'il était au courant de ce qui s'était passé.
Elle voulut tout de même l'embrasser... mais il se dégagea.
« - Qu'est-ce que tu as bricolé Lyouba ? Que s'est-il passé ? »
La jeune femme eut alors le regard fuyant.
Incroyable : je suis capable de vaincre une armée à moi toute seule... et la seule personne dont j'ai peur se trouve en face de moi. Un type lambda... Je suis pathétique.
« - Lyouba, murmura-t-il doucement, je sais qu'il y a une raison à ça. S'il te plaît, dit-moi ce qui s'est passé.
- Des corps... murmura-t-elle doucement. Encore surprise d'avoir débloqué sa voix. Des corps partout, des montagnes de morts... Ils les avaient tous tués... »
Le long des joues de la guerrière coulèrent des larmes. Rald la prit dans ses bras tandis qu'elle continuait. Les images du charnier qu'elle avait découvert se mélangèrent avec celles de son passé.
« ... Pourquoi... Pourquoi massacrer des personnes innocentes ? Pourquoi est-ce qu'à chaque guerre il y a ce genre d'épuration ethnique ? Pourquoi ça se passe comme ça ? La guerre ne devrait concerner que les militaires...
- Pourtant, tu as fait pareil, non ? »
Nemaya se dégagea brusquement :
« - Non, eux ne l'était pas.
- Même les enfants ? Même les minorités silencieuses ? »
Horrifiée, la combattante comprit ce que voulait dire son compagnon.
« Un jour, tu devras certainement payer pour ce tu as fait. A l'avenir, et dans la mesure du possible, ne rajoute plus rien à ton ardoise s'il te plait. Car Dieu a créé un monde où tout fini par se payer un jour. Et on est en plein dedans. »
*
* *
*
Depuis qu'il avait compris que Manuel risquait sa santé mentale s'il ne se sentait pas utile ou s'il n'avait pas un minimum de liberté, Kouiros avait réussi a déporter une partie du matériel dans un petit atelier. Cela, pour permettre Roi de faire de la mécanique et toute sécurité, entouré par des individus de confiance sans pour autant être laxiste sur sa protection.
Hillgearim veut toujours sa peau...
Telles furent ses pensées en entrant dans la-dite pièce avec une feuille dans la main.
Un bric-à-brac d'éléments de toutes les origines adossées aux murs éclairés par des néons froids. Au milieu de tout cela, Manuel s'était allongé sous une étrange machine. Au-dessus de lui, deux chimères. La première tenait une chaîne reliée à un palan. La seconde avait l'air de positionner un élément dans l'engin. Attablé à un bureau, un couple d'humain discutait d'un schéma électrique et un gnome effectuait des dessins techniques sur un ordinateur.
Le compagnon de longue date maintenant s'approcha du jeune homme.
« - Qu'est-ce que tu bricoles ? Ça ne ressemble pas à une AMC ça...
- Salut Kouiros ! Non, ça n'en est pas une. C'est un octopode pour enfant... Gosse, j'ai toujours rêvé d'en avoir un. En parlant de gosses, Salida m'a dit pour Tégos et toi. Félicitations mon pote !
- Merci ! Fit le bouquetin avec un sourire. Tu le fabriques pour tes enfants ?
- Oui. Il n'y a pas beaucoup de jouets dans cette ville. Je ne voudrais pas qu'ils soient tristes... T'en a combien ?
- Trois. Comme toi. La santé de leur mère m'inquiète un peu quand même.
- En quoi ?
- Elle est enceinte et elle travaille trop. J'ai peur pour elle. Mais elle ne m'écoute pas.
- Depuis quand ces dames nous écoutent... Tu veux que j'en parle à Salida ? Qu'elles prennent un peu de repos ensemble ?
- Ce serait bien, merci Manuel. Sinon, j'ai ce que tu m'as demandé. »
Le Jeune Roi sorti de sous l'engin. Il s'essuya les bras avant de déclarer une pause à la petite équipe. Les deux chimères s'éloignèrent à l'extérieur. Kouiros vit même l'une d'entre-elles s'allumer une cigarette.
« - Fait voir ? Demanda Manuel
- Tu avais raison : il se passe quelque chose dans l'atmosphère.
- La synthèse de l'eau...
- Oui. Il y a de plus en plus d'eau dans l'atmosphère. L'augmentation est exponentielle. Il n'est pas impossible que la pluie apparaisse dans les prochains jours. Des nuages sont déjà présents çà et là autour du globe.
- Hum... A quoi c'est dû ? Est-ce qu'on le sait ?
- Pas vraiment. Les suppositions vont bon train entre notre arrivée ici et la chute du cœur d'érapha... Ou même un autre facteur que l'on ne connaîtrait pas. C'est plutôt inquiétant si on considère que ce monde était recouvert d'eau à l'origine.
- Il faudrait vérifier la position des différentes cités. Je n'ai pas envie que l'une d'entre elle se retrouve les pieds dans l'eau... dans le meilleur des cas. Est-ce que les satellites que l'on a déployés peuvent nous sortir des cartes précises avec les altitudes ? Refaire aussi les plans actuels des différentes cités pour éviter d'avoir des infiltrations dans nos caves et des soucis de fondations.
- Il ne manquerait plus que tout ce que nous avons construit s'écroule à cause de l'eau, constata Kouiros en faisant la moue. Tu penses vraiment que l'eau pourrais monter jusque-là ?
- Va savoir... Préparez aussi des plans d'évacuation d'urgence. Trouvez un monde viable sans que l'on ait la Déesse-Impératrice en place. On ne sait jamais.
- Très bien, je regarde aussi pour le démontage des équipements.
- Prévois aussi quelque chose juste pour la survie. Le strict minimum, rajouta Manuel.
- Attends, tu serais prêt à abandonner le combat ?
- On se bat tant que l'on peut se battre. Aujourd'hui, on a des équipements de productions qui tournent à plein régime. Si on les perd... Que fera-t-on ? Autant les sauvegarder autant que possible. Mais se préparer au pire ne fera pas de mal. Alors, si le pire arrive, on sauve le plus de monde possible et on se barre. »
Manuel rendit le document à la Chimère qui le regardait étrangement. Le jeune roi n'aurait su dire si le bouquetin était choqué ou non.
« - Manuel, je crois qu'on a un problème : Fernand a fait de grabuge en ville.
- Hein ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Il va bien ? Demanda-t-il inquiet.
- Attends, les informations arrivent dans la mémoire... État d'ivresse sur la voie publique et bagarre dans un bar de la ville.
- Ok, on y va.
- Pas la peine, corrigea Kouiros. Il est cellule de dégrisement.
- J'y vais.
- Pour les relations publiques, les dégâts sont déjà faits. Il ne vaudrait mieux pas que tu te montres là-bas, objecta le bouquetin.
- Kouiros, t'es un vrai pote, un vrai, mais Fernand l'est aussi. Je te rappelle que je n'ai jamais demandé à être roi. Je ne suis que ce que j'ai toujours été : Manuel. Mon ami a besoin de moi, entre autres pour le séparer des bouteilles. Alors j'y vais... Au diable la bienséance et les relations publiques. Il est dans quel poste de police ? »
Le bouquetin observa Manuel quelques instants, soupesant le pour et le contre avant de sourire et de déclarer : « Je t'y emmène. »
Les deux amis prirent congé du reste de l'équipe pour se diriger vers le véhicule qui avait amené Kouiros. Une vielle jeep dont le moteur était à nu et une bonne partie de la carrosserie était manquante. Les structures absentes avaient été remplacées par des barres de renforts tubulaires en partie rouillées. Les roues étaient larges et ressortaient hors de garde-boues.
« - Sympa ton carrosse.
- Je savais que le style te plairait. Fait maison.
- C'est quoi comme moteur, fit Manuel en s'installant à l'avant avec un sourire.
- C'est un vieux machin, huit cylindres en V.
- Injection ?
- Bien sûr. » Répondit le bouquetin en démarrant.
Le moteur n'eut pas le temps de se mettre au ralentit avant que le héros chimérique avait enclenché la première. Manuel fut collé au siège lorsque le véhicule se mis en branle avec un léger dérapage.
« - Faudra rajouter un peu de poids à l'avant pour éviter de patiner.
- Ok. »
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