17 : Implications (1/3)

Nemaya fit quelques pas et se stoppa devant le plan d'eau. Lentement, elle leva la main contenant la bouteille de plastique. D'un coup de pouce sec de sa machine, elle ouvrit l'opercule fait de pâte explosive. Sous les regards incrédules des Silridriss présent et se mis à vider lentement le contenu dans l'eau en secouant de temps en temps le récipient pour bien étaler les granulés.

« - Un démon d'Alikaross... » Murmura un Silridriss en sortant lentement de la masse. Clairement, ses vêtements et sa stature annonçaient qu'il n'était pas du même rang que les autres.

Le loup gris, toujours en proie à son conflit intérieur releva une tête très différente de celle avec laquelle il était entré. L'œil rougeoyant était toujours là, mais le museau s'était ouvert en trois et montrait une langue parsemée de piques. La vision de cauchemar n'émis aucun son, n'effectua aucun autre mouvement.

- Analyse... C'est ''Romeo'', confirma Striggle.

- On s'en fout : la réaction chimique a commencé. Rappelle-moi le temps d'incubation.

- Deux heures minimum, quarante-huit heures maximums. Les capteurs me signalent que la couche extérieure de l'armure est contaminée.

« ... A nom de la Déesse-Impératrice, tu vas disparaître ici esclave. »

Pour toute réponse, la guerrière russe secoua la bouteille qui avait fini de se vider histoire de faire descendre les derniers morceaux retardataires.

Nemaya constata que le Silridriss prenait de la taille, pour l'affronter.

Adieux connard ! Fit la jeune femme en s'enfuyant au travers d'un portail.

*

La salle du conseil de la zone dévastée se remplit petit à petit. Comme à son habitude, chacun parlait des différents sujets qui le préoccupait.

Lorsque la salle cylindrique fut remplie, le chargé des discussions tapa de sa règle pour imposer le silence.

« - Conseillers et conseillères, membre de cette assemblée, en cette enceinte, le poids de nos choix influera sur les vies que nous avons en charge, recommença le détenteur de la règle. Au nom de notre liberté, je suis chargé aujourd'hui de gérer les débats. Merci de faire en sorte qu'ils soient constructifs. Le sujet du jour est le suivant : Nous recevons aujourd'hui une délégation de la cité d'argent. Je vous prie d'accueillir Monsieur Sellgan, leur diplomate. La chimère aux formes Humaines pénétra dans la pièce en direction du centre des cercles. Pour l'occasion, l'ancien prétendant au trône s'était habillé avec le code vestimentaire humain suffisamment classe pour paraître sérieux, et assez décontracté pour ne pas sembler agressif. Une chemise blanche, un pantalon de tissus bleu nuit et des souliers de cuir noir. De nombreuses voix s'élevèrent pour protester contre la présence de la créature chimérique. Ce ne fut qu'une fois au centre qu'une voix s'éleva, plus forte que les autres :

« - Qu'est-ce qu'une chimère vient faire ici ?

- Silence ! Imposa le régisseur de discussion tandis que le diplomate cherchait du regard celui qui avait posé la question. Messieurs-Dames, chers membres du conseil, je vous rappelle que nous avons un représentant d'une autre nation ici. Un peu de tenue que diable !

- La remarque est justifiée, répondit Sellgan suffisamment fort pour être entendu, et assez faible pour montrer que le brouhaha pouvait gêner les discussions. Je suis ici car la zone dévastée ici représentée a demandé des pourparlers avec la cité d'argent, déclara-t-il au milieu d'un silence parfait. De ce fait, ma présence ici est requise.

- Pourquoi une chimère ? Fit un conseiller.

- Et pourquoi pas ? Les argentiens prévoient de donner à tous une place égale dans la société que nous créons. Certes, ce n'est pas facile, mais nous y mettons toute notre bonne volonté et tous nos espoirs. Alors oui, c'est une chimère qui est devant vous aujourd'hui. Mais vous auriez pu aussi bien vous retrouver avec un gnome, une dryade, voir même un Silridriss. Peu importe mon espèce. C'est ce que je représente ici qui devrait attirer votre attention. Vous avez demandé ma venue. Je suis là. Quel est le besoin de la zone dévastée ?

- Nous aimerions un soutien pour défendre notre ville souterraine, fit une femme entre deux âges.

- Que désirez-vous ? Nous pouvons vous fournir en armes et munitions. Des denrées alimentaires peuvent également envoyées.

- Nous aurions besoin de troupes. Quelles forces pouvez-vous engager ?

- Aucune.

- Pardon ?

- Je m'explique, se reprit Sellgan. Nous ne pouvons pas vous envoyer de renforts à proprement parler. Nous venons à peine de nous installer, nos forces vives sont concentrées sur la production et la fortification. Nos seuls leviers d'attaques sont des incursions en faible nombre sur les installations stratégiques mal défendues de nos adversaires. Rien de plus, rien de moins. Nous ne pouvons pas affronter les Silridriss de face dans des batailles rangées. Nous ne gaspillerons donc pas les vies de nos soldats dans un affrontement perdu d'avance. Ce lieu va tomber, ce n'est qu'une question de temps. Et, il faut être honnête, son intérêt tactique ou stratégique est discutable, pas de ressources particulières dans la zone, ni à portée. Actuellement, la seule raison pour laquelle les combats continuent, c'est votre entêtement à le défendre. Pour les Silridriss, c'est aussi un motif valable pour vous affronter : Prouver sa valeur au combat pour la gloire de l'Impératrice dans un fanatisme aveugle.

- En somme, vous nous proposez ni plus ni moins d'abandonner la ville, intervint le conseiller Sanchez.

- Je ne propose rien. J'énonce les faits. Vous êtes libre de les ignorer. Et cela ne change rien à notre offre.

- Admettons que nous vous écoutions. Où irions-nous ?

- Dans une autre zone dévastée, vous y avez des accès particuliers non ? »

L'évocation du Mastodonte, ancien système de transport emprunté par Salida lors de sa fuite provoqua une vague de murmure dans l'assemblée. Sellgan comprit que cette information était en partie secrète. Intérieurement, il pesta : c'était une erreur que diplomatique que de montrer qu'il en connaissait l'existence.

« - Les autres cités ne peuvent accueillir autant de réfugiés. Il y aura des tensions et ça se finira mal. Cria quelqu'un.

- Cette solution n'est pas envisageable, Coupa le conseiller Sanchez, même chose pour rejoindre le gouvernement central. Mais une autre nous intéresse.

- Laquelle ?

- Vous avez dit que vous aviez trouvé un endroit pour vous installer et vous développer. Serait-il possible de nous installer prêt de vos territoires ?

On y est ! Pensa Sellgan en croisant le regard du conseiller.

- Non. Le territoire est déjà recouvert. Les ressources sont limitées et nous ne pouvons nous permettre de risquer un autre conflit, même mineur sur ce monde pour leur contrôle. Si vous désirez nous rejoindre, vous le pouvez, mais ce conseil devra abandonner sa souveraineté et son peuple respectera les lois de la cité d'argent. »

L'annonce provoqua une vague de protestation dans l'assemblée. Le responsable des discussions frappa plusieurs fois de sa règle le pupitre pour ramener le silence.

« - Vous rendez-vous compte de ce que vous demandez ? Demanda-t-il une fois le silence revenu.

- Oui. Et vous ? Nous avons passés des mois entiers à discuter pour nous mettre d'accord. Nous ne voulions pas de tensions pouvant créer un nouveau conflit plus tard. Il est hors de question de revenir sur ce qui a déjà été décidé. Si vous nous rejoignez, et que vous désirez un pouvoir politique, il vous faudra passer par les urnes.

- Qui nous dit que votre reine garantira que cette liberté ne nous soit pas retirée plus tard ? Comment pouvons-nous vous faire confiance ?

- Si cela peut vous rassurer, le Roi appartient à votre espèce.

- N'est-ce pas là un mariage de raison ? De manière à vous assurer notre confiance ?

- La Reine Salida, sur ce sujet-là, n'écoute que ses sentiments. A mon grand regret je dois dire. Je déconseille d'ailleurs à quiconque de chercher à lui faire la morale. Que le peuple de la zone dévastée soit assuré de ses sentiments à l'égard de l'Humanité. Le peuple chimère change, ce que nous étions est en train de disparaître... Pour devenir quelque chose que je ne saurais définir clairement. C'est le cas de toutes les espèces qui vivent dans la cité. Allons-nous disparaître ou survivre ? Et pour devenir quoi ? Je n'en ai aucune idée. Mais de tous les chemins possibles, celui que nous empruntons actuellement est le moins mauvais à notre goût. »

*

Salida écoutait Sellgan parler à travers la mémoire avec une certaine distance. Elle devinait que certains de ces griefs lui était adressés. Actuellement, c'était surtout l'identification de ce que la guerrière russe avait relâché et la possible mise en danger de son mari qui occupaient son esprit.

« - Ma reine...

- L'attention de la tigresse se focalisa immédiatement sur Tégos qui venait de lui adresser la parole dans la mémoire.

- Oh... C'est pas vrai... Continua la garde du corps dont la voix s'était dédoublée.

- Félicitations, s'amusa la souveraine.

- Ce n'est pas le moment ma reine : j'ai ce que vous m'avez demandé sur le gaz, ce n'est pas bon du tout.

- Je t'écoute, répondit gravement Salida.

- Vous savez à quel point le génie destructeur des Humains peut aller loin. Accrochez-vous : là, c'est terrifiant. Avant qu'ils ne déposent les armes, des chercheurs ont développé un virus d'un nouveau genre. Ils ont combiné deux virus, la Grippe et Ebola. La résultante est le Mezech, aussi virulent que l'Ebola, et qui se transmet par air et par contact, même indirect. Le virus colonise les poumons, et les parties du corps fortement chargés de sang comme la moelle des os, les reins ou le foie. Dans certains cas il s'attaque aussi au système nerveux et provoque une folie pouvant être d'une extrême violence. Il s'attaque aussi à tous les vaisseaux sanguins, provoquant des hémorragies partout dans le corps. Normalement, une maladie se limite à une espèce, mais celle-ci s'attaque à toute cellule animale.

- Mon Dieu.

- Ce n'est pas le pire. La température générée par la fièvre permet la création de sueur contaminée qu'elle s'évapore ou touche quelqu'un d'autre, et c'est la contamination. Cela provoque aussi des lésions dans les poumons. Il se mettra à tousser et cracher du sang, provoquant la dispersion du virus. Sans eau, il se met en veille, dans un genre d'hibernation attendant qu'un organisme passe à sa portée. Et maintenant, le pompon : les chercheurs n'ont pas de remède à ce truc.

- Mais ils l'ont créé non ? Ils doivent bien savoir comment s'en débarrasser.

- Ils l'ont créé pour étude ! Dans le cas où l'improbable mutation se produirait. Pas pour le relâcher dans la nature ! Et avec l'arrêt des conflits, ils ont mis le diable dans une boite en disant qu'ils s'en occuperaient plus tard. Que ce soit un traitement ou un vaccin, rien n'existe ! Et le taux de mortalité est de quatre-vingt-dix-sept pour cent !

- Combien de temps cette chose peut rester en sommeil ? Demanda Salida horrifiée.

- Ils ne le savent pas. Les dernières expériences montrent qu'il peut rester en sommeil plusieurs jours. Mais une fois l'organisme infecté, il met entre quelques heures et deux jours avant de montrer des signes de maladie. Et il ne faut qu'une seule journée pour que l'individu commence à propager la maladie.

- Il propage la maladie avant d'en montrer des symptômes ?

- Oui, c'est pour ça que le Commandant a mis tout le monde en quarantaine dès le retour de mission. Pour le moment, personne n'est infecté, tout le monde est parti en catastrophe dès l'ordre de repli envoyé. Ma Reine, il ne faut plus jamais retourner dans cette ville, voire dans ce monde particulier. »

*

Arsear pestait. Non seulement la bataille s'était mal déroulée et nombre de navires avait été perdus à cause de l'entêtement du général de la dixième flotte.

Ce départ précipité n'est pas lié à l'avènement de la flotte. Il s'est passé quelque chose... Quelque chose de suffisamment menaçant pour les faire fuir avec précipitation... Une chose à laquelle ils ne s'attendaient pas... Ils ont déjà vaincu Vrinnss, ce ne peut donc pas être le gouverneur... Il y a autre chose.

L'unité de communication de son bureau se mit à vibrer, alertant d'un appel. Le Seigneur n'avait pas envie d'être dérangé dans ses réflexions. Cependant, devant l'insistance de son interlocuteur, il choisit de répondre. Il voulut écourter l'échange au maximum. Mais la vue de son interlocuteur lui fit comprendre qu'il se devait d'en apprendre un maximum. Le fier général de la dixième flotte avait l'air épuisé, couvert d'un sang noir en certains endroits.

« - Vous aviez raison Seigneur. C'était une mauvaise idée d'intervenir, réussit-il à articuler entre deux quintes de toux.

- Que se passe-t-il ?

- La bataille terminée, j'ai ordonné aux navires les plus endommagés de se poser et d'effectuer les réparations nécessaires. Mais une étrange maladie s'est répandue en ville. Quelques-uns au départ, il y a rapidement eut des milliers de morts. Peu importe le sexe, l'age ou le niveau social. Même la mise à l'isolement ne sert à rien. Vous aviez raison, ils sont partis car ils savaient ce qui les attendaient.

- On vous envoie de l'aide.

- Non ! Surtout pas ! répliqua le général avant tousser puis cracher un sang noir. J'ai déjà renvoyé les navires marchands qui approchaient et sabordé les navires civils amarrés, murmura-t-il ensuite. La dixième flotte patrouille pour empêcher que le fléau se répande. Nous allons tous mourir, mais pour la gloire de la Déesse-Impératrice, aucun infecté ne sortira de cet endroit tant que je serai là. Ni vivant, ni mort, rien ne doit sortir.

- Que s'est-il passé précisément là-bas ?

- Ils ont détruit les forges, ainsi que le bouclier de la ville. Puis l'un des Démons d'Alikaross a pénétré dans la chapelle.

- Impossible ! Les accès sont trop petits !

- Il est passé par le système de ventilation, grogna le haut-gradé. Ce dernier est certes encombré, mais est assez large. Il s'y est frayé un passage jusqu'en bas. D'après les témoins, il est resté pétrifié quelques instants, il a torturé puis tué un croyant plus courageux que les autres avant d'aller vider une poudre marron dans le bassin. Le gouverneur est intervenu mais le Démon est parti sans engager le combat.

- Ce n'est pas normal...

- J'avais aussi cru qu'un représentant de la Déesse-Impératrice l'avait fait fuir, mais c'était une erreur.

- Non, je veux dire, il n'est pas normal qu'il soit resté pétrifié... commenta Arsear. Qu'a-t-il donc bien pu voir pour se figer dès son entrée. Il n'y a rien de particulier dans cet endroit, en plus leur objectif principal est de récupérer les esclaves. Pourquoi auraient-ils relâché cette horreur, c'est contre-productif : ils sont autant touchés que nous.

- Rassurez-vous, murmura le général avec une voix rauque, aucun esclave ne s'est enfui : ils avaient tous été mis à mort avant leur arrivée. »

Le Seigneur resta interdit face à ce que son interlocuteur venait de lui dire. Durant un court instant, la totalité de ce qui s'était passé repassa.

« - Les corps étaient autour de la pyramide... C'est pour ça qu'il s'est arrêté.

- Bien sûr qu'ils étaient là. Pour que tout ce qui les compose soit transmis à la Déesse-Impératrice, corps et âmes.

- Combien de corps d'esclaves ?

- Cent-mille à première vue. La totalité de ce que contenait la ville. En quoi cela est-il lié ?

- Tout prends sens : Ils n'avaient plus de raison de se retenir. Alors ils ont relâché cette maladie.

- Quoi ?! Cria le général avant de tousser de nouveau. Vous voulez dire que si les esclaves étaient restés en vie, ils n'auraient jamais répandu cette chose.

- Oui. Transmettez aux autres cités : tant qu'il y aura des esclaves dans les villes, cette tragédie ne se reproduira pas. Je vais contacter la Déesse-Impératrice pour savoir comment gérer la situation.

- Qu'elle soit sans pitié pour ces hérétiques !

- Je lui transmettrai. Adieu Général. »

Pour toutes réponse, le haut gradé toussa de plus belle et coupa la communication.

Dans le silence de la pièce, Arsear ne savait plus quoi penser. Les armures que l'Humanité avaient créé posaient énormément de problèmes, sans compter ces actions en plein dans les pôles de production, et maintenant, un virus mortel et extrêmement volatile. Comment le Roi des chimères en était-il arrivé à cette extrémité...

L'Impératrice pourrait faire quelque chose... S'ils ne la tuent pas avant.

*

* *

*

« - Comment ça se passe ? Demanda Manuel en face d'un écran montrant le général Sarlen.

- Ça a l'air bon. Personne n'a montré de symptômes. Vous allez pouvoir sortir de l'isolement. »

La pièce de quatre mètres carrés commençait à le rendre claustrophobe. Des murs de plastiques dur, un trou dans le sol pour les besoins et un matelas recouvert de plastique collé dans un coin faisait le mobilier. Les unités de décontamination et de quarantaine mobiles avaient été déployés dès leurs arrivées dans une immense cathédrale naturelle découverte peu de temps auparavant. Depuis qu'il était entré dans la boite, qui jouait le rôle de salle blanche, des médecins en combinaisons NBC verte venaient vérifier ses constantes biologiques et effectuaient des prélèvements de manière régulière.

« - Personne ?

- Non, pas même l'autre pétasse ! A son sujet, je fais quoi ?

- Pardon ? Demanda le jeune homme, surpris.

- Hé ! Gamin, je te rappelle que tu es le Roi des Chimères. Que tu le veuilles ou non ça va être à toi de gérer tout ça. On est en plein crime de guerre là... »

Raah... quelle merde ! Pensa le jeune homme en se frottant les yeux.

« ... Hein ? Non, je fais ce que je veux et je lui parle comme je veux. Si ça le dérange, il me le dira lui-même.

- Général ? Tiqua le pilote.

- Ce n'est rien. Une chimère qui fait du zèle... En tout cas question relation publique les dégâts sont terribles. Avant, on pouvait tout justifier étant donné qu'on était attaqués. Mais ce n'est pas un simple rhume qui a été libéré. On a tapé trop fort, l'opinion publique est choquée. Il va falloir trouver un moyen de calmer ça.

- Comment ça fonctionne au juste cette histoire de crime de guerre ?

- Les Silridriss n'ont pas signé de traité sur les armes biologiques et nucléaires. Donc, en théorie, il n'y en a pas. Mais dans la pratique, c'est différent... Deux solutions, soit on traite le sujet maintenant, soit on attend la fin de la guerre.

- Ça nous retombera dessus de toutes façons.

- Oui. Quelle que soit la finalité, les générations futures nous jugeront sans se douter des difficultés que nous rencontrons ou des extrémités que nous sommes obligés de prendre. Quand on maîtrise quelque chose... »

Le vieil homme à l'écran fit la moue, l'esprit traversé par un souvenir triste.

« - Combien de temps avant que je ne puisse sortir ? Demanda Manuel.

- Demain normalement. Ce sera bon : le protocole de quarantaine sera allé au bout. Et on pourra reprendre les opérations.

- Qu'en est-il de la ville ?

- Oublie là. Il n'y a plus que des cadavres là-bas. Et ceux qui ne le sont pas vont le devenir. Apparemment, les lézards ont compris le danger : des navires marchands qui se dirigeaient là-bas on fait demi-tour et ceux qui étaient à quai ont subi des tirs nourris de la flotte volante en patrouille. Personne ne peut quitter la ville. Elle n'est désormais plus qu'un immense charnier à ciel ouvert.

- Est-ce que Nemaya a expliqué son geste ?

- Pas la peine. Elle a pété les plombs à sa manière. Entre la libération d'un virus mortel et une armure Berserker incontrôlable, je préfère ne pas faire de choix.

- Comment va Salida ?

- La reine va bien. Mais l'accouchement est pour bientôt de ce que j'ai compris. Accroche-toi gamin, avoir des gosses, c'est certes l'un des plus grands bonheurs du monde, mais c'est aussi la démultiplication des ennuis.

- Merci mon général, fit Manuel avec un sourire crispé.

- A ton service, répliqua le vieil homme avec un rictus moqueur. Au fait, l'unité diplomatique est arrivée et, à priori, les négociations se déroulent bien.

- Encore heureux. »

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