14 : Calme (2/3)

Manuel lisait un des articles sur les développements économiques. Mais il devait bien reconnaître que c'était bien plus compliqué qu'un jeu vidéo de gestion/stratégie qu'il avait pratiqué plus jeune. Les paramètres étaient multiples, et les effets difficiles à prévoir.

Putain, j'y pige rien et ça me donne mal à la tête.

Son appartement était silencieux, et, installé sur la table du salon, le manque de confort et d'intérêt se faisait sentir comme autant de chaînes invisibles. Il se leva, posa ses yeux sur une copie d'un tableau impressionniste reproduisant une femme avec une ombrelle au milieu d'un champs de blé.

La peinture me paraît plus simple à comprendre que ça... se dit-il avant de se diriger vers la cuisine, sortir un verre d'eau et des cachets. La porte de l'appartement s'ouvrit lorsqu'il avala le cachet. Salida referma la porte derrière elle avant de se diriger vers lui pour l'embrasser.

« - Bonsoir chéri, lui dit-elle.

- Bonsoir mon amour, répondit-il avec un bref baiser.

- Qu'est-ce que tu lis ? Demanda-t-elle en remarquant le gros livre sur la table.

- Un traité d'économie.

- Pourquoi ?

- Je n'ai pas envie de te laisser toute seule pour gérer tout cela... C'est trop et tu dois te reposer.

- Toi aussi, répliqua la reine en refermant le livre. J'ai appris pour ton retrait des forces actives.

- Ouais... d'après Sarlen, j'ai les nerfs qui lâchent. Mais je me sens très bien, je suis juste un peu mélancolique de temps en temps. Je t'avoue quand même qu'il me suffit d'être avec toi pour aller mieux.

- Merci...

- C'est vrai, coupa Manuel. En revanche, il y a quand même un truc que j'ai du mal à comprendre... Était-il nécessaire que la remontrance de Dioclès soit aussi théâtrale ?

- Chéri, répondit calmement Salida, ce qui s'est passé a été intégré dans la mémoire. Pour les chimères, la forme importe autant que le fond. Kouiros a eut raison de te faire jouer ce rôle.

- Ha bon ? J'ai pas trop l'habitude tu sais.

- Je sais, tu es malade ? Ajouta-t-elle en avisant la boite de cachets posée sur le plan de travail de la cuisine.

- Un léger mal de tête. Les concepts décrits dans le livre sont trop abstrait pour moi. Même les quantifier semble compliqué... Ne parlons pas de déterminer leurs effets. J'aimerais bien faire de la mécanique histoire de me changer les idées mais je suis ''personna non-grata'' dans les ateliers.

- Ma machine ?

- Non, elle est prête. Je voudrais faire des essais mais la pilote est arrêtée...

- Oui je sais, nous sommes deux grands malades... » Salida se rapprocha de Manuel et l'enlaça tendrement. « ... Il faut que je te dise quelque chose aussi.

- Quoi donc ?

- J'ai appris... que chez vous... enfin, l'Humanité célébrait le mariage d'une autre manière que la nôtre.

- Pas tout à fait : y'a la nuit de noces aussi.

- A ce qu'il paraît oui, fit la chimère avec un sourire... Mais ce n'est pas de ça dont je voulait parler. De nombreux couples Humains ou hybrides demandent régulièrement la possibilité d'officialiser des mariages. Mais y'a rien pour eux... Seules les chimères ont un registre.

- Tu voudrais organiser des cérémonies ? Demanda Manuel.

- Oui, enfin... Disons que j'aimerais créer un... organisme permettant à ceux qui ne sont pas du peuple chimères de le faire. Et accessoirement, murmura-t-elle à l'oreille de son homme, être la première inscrite.

- Hum... ça me plaît, répondit Manuel tendit que sa femme lui mordillait le lobe de l'oreille. Mais il va falloir trouver des témoins, deux chacun... Fernand serait l'un des miens. L'autre... Mylène ou Shershalla.

- Pourquoi elles ?

- C'est ma famille.

- Hum... dans mon cas. Tégos, Kouiros, Maximilien ou Oneshot. Je leur dois tant.

- Il faut déjà faire le service, qui va s'en charger ?... Veux-tu que je m'en occupe ? Demanda Manuel, sa chimère entre les bras.

- Oui, s'il te plaît. Je ne tiens pas à me tromper. » Répondit Salida en fermant les yeux.

*

* *

*

La rumeur sur l'état de la reine se répandit lentement dans la mémoire. Nombreuses étaient les chimères à y voir un espoir. Le couple que formait Kouiros et Tégos, bien qu'au courant de la situation, ne laissait fuiter aucune information sur le sujet malgré l'insistance de certaines. Un journal ''people'' comme disait les Humains les avaient interrogés là-dessus. Le Roi avait qualifié le quotidien de ''Torche-cul'' et demandé aux deux chimères de ne rien dire.

- Kouiros ?

- Bonjour Sellgan, répondit le bouquetin dans la mémoire. Comment ça se passe avec les différentes espèces ?

- Bien. On continue de chercher des solutions acceptables pour tout le monde pour les problèmes du quotidien... Nombreux sont ceux qui sont surpris de voir qu'un pouvoir politique a été donné à chaque espèce.

- Après l'esclavage... je veux bien le croire.

- Mais dernièrement, une étrange rumeur est venue à mes oreilles.

- Laquelle ?

- Salida serait ''enceinte'' comme disent les Humains.

Au timbre de ces propos, Kouiros détecta que quelque chose gênait la chimère.

- Et ?

- Est-ce vrai ?

- En quoi te sens-tu concerné ?

- Cela ne te gêne pas ?

- Non... Attends, répondit le bouquetin en plissant les yeux. Ne me dit pas que tu comptais sur l'inpossibilité de procréation pour te rapprocher du trône...

Le silence de la loutre fit comprendre à Kouiros qu'il avait vu juste.

- Je m'inquiète seulement du devenir de notre espèce. La reine doit donner naissance à des petits, pour perpétuer la lignée royale. C'est dans l'ordre des choses.

- Rassures-toi, de ce côté-là, ils n'ont pas besoin de toi.

- Tu me confirmes bien qu'elle attends des petits.

- Je n'ai rien à te dire sur le sujet, mentit-il. Demande à la reine directement.

- Elle ne me répondra pas, commenta Sellgan. Raison pour laquelle je te le demande à toi.

- Je t'ai répondu : je n'ai rien à te dire. Laisse-moi, j'ai des choses à faire.

- Parce que tu crois qu'un hybride sur le trône serait une bonne chose ? On ne sait même pas si il ou elle sera fertile. !

- Sellgan... Je te conseille franchement de ne plus me parler de ça où j'en parle à ma femme et je te garanti qu'elle sera moins calme que moi, grogna le bouquetin tout en invitant Tégos dans la conversation.

- Toi ? Avec une femelle ? Laisse moi rire, ton pouvoir est bien trop moche pour qu'une femelle s'intéresse à toi.

- T'as un problème ducon ? L'apostropha Tégos dans la mémoire. Et c'est moi ou tu viens de dire que j'ai des goûts de merde ?

- Té... Tégos ? Nan... Tu t'es lié à Kouiros ? C'est impossible...

- Et pourquoi ça ?

- Tu es... froide avec tout les mâles qui t'approchent.

- Pas avec tous les mâles. » rit Kouisos.

Au sein de la mémoire, Tégos dirigea l'ancien prétendant jusqu'à l'immense registre et lui présenta son inscription avec celle du grand bouquetin. L'acte était là. Incontestable.

- Bon, je repose ma question : T'as un problème ducon ?

- Eh bien..

- Non, parce que si t'en a un, je viens te chercher et on règle ça tout de suite.

- Mon problème est la rumeur comme quoi la reine va avoir des petits. Des hybrides sur le trône ! Qui acceptera ça ?

- Tout le monde. Souviens-toi de ce qu'elle a dit avant d'ouvrir les portes de l'Arche. Personne n'a le droit de lui dire comment se conduire, surtout pas après ce qui s'est passé avec Hillgearim. Clair ?

- Mais...

- Un mot de plus, et je te jure que je viens te l'expliquer physiquement.

- Merci Tégos, ajouta Kouiros, je ne trouvais pas les mots pour rester poli. Je constate que tu ne t'es pas embêté avec ce point-là.

- Je t'en prie, et Sellgan... Avises-toi encore une fois de dire que j'ai mon mari avec un pouvoir laid... Avises-toi seulement. »

Mais l'ancien prétendant n'écoutait plus la garde du corps. Devant ses yeux défilait le registre chimérique des amours officiels. Environs dix pour cent étaient des déclarations inter-espèces. Cela l'attrista fortement.

« - Tu t'inquiètes pour notre avenir n'est-ce pas ? Demanda doucement Kouiros.

- Oui... La dérive que je vois ne me plaît pas. Nous allons perdre ce qui fait de nous des chimères...

- Probablement, mais les Humains aussi vont y perdre une partie de ce qui fait d'eux des Humains. Certains l'acceptent, d'autres non.

- Mais on risque de disparaître ! La reine la première ! Cela ne vous fait rien ? Cria Sellgan.

- C'est triste. Nous avons déjà tant perdu... Et nous allons perdre encore plein de chose avant que cette guerre ne finisse. Aujourd'hui, il faut évoluer si l'on veut survivre, s'adapter avec ceux que nous avons rencontrés. Nous ne pouvons pas faire comme si nous n'avions rien vu, rencontré personne. De quel droit devrions nous imposer aux autres notre manière de penser ou de voir les choses, que l'on soit chimère ou non. Et si cela peu te rassurer, il y aura toujours des chimères pour préférer des chimères... Comme des Humains pour préférer leurs semblables.

- Parlons-en ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'homosexualité ? Qui a autorisé cela ?

- Tant que cela ne te touches pas personnellement, où est le problème ? Pesta Tégos. Tout le monde n'a pas envie d'être comme ''Sellgan le moralisateur''.... On est dans une époque où la vie est courte, avec peu de plaisirs. Fout-leur la paix : qui sait s'ils vivront encore demain ?

- Tégos... Tu me déçois beaucoup, murmura Sellgan. Je te connaissais un avis plus tranchée concernant l'Humanité.

- ''Le problème ce n'est pas d'être con, le problème c'est de le rester !'' C'est Fernand qui m'a dit ça et il avait raison. Maintenant va vivre avec eux, tu verras qu'ils ne sont pas toujours aussi mauvais que ça. »

*

* *

*

La zone dévastée de Clermont-Ferrand s'était repliée sur elle-même pour se défendre contre les attaques Silridriss. Comme lors du sombre temps de la guerre des Chimères, la ville avait réactivé ses pièges et ses systèmes de défense. Plus d'une fois, leurs agresseurs n'avaient même pas pu évacuer : de pièges en embuscades, leurs chances de repartir étaient faibles. Les Chimères s'étaient faites piégées trois ou quatre fois avant de comprendre qu'il ne fallait pas rester là. Pas les Silridriss. Le commandant ennemi avait beau essayer de passer en force depuis plus d'un mois, cela se soldait par de lamentables échecs. Un défenseur d'éliminé pour une vingtaine d'assaillants abattus. Les habitants de cet endroit étaient devenus des experts dans l'art de se défiler une fois les dégâts infligés. Hypermobiles et mortels, la guérilla était menée avec une expertise que les Silridriss peinaient à égaler. Pourtant si extérieurement elle donnait une image de zone imprenable, la cité souterraine était au bord de l'implosion. Les denrées, provenant d'autres zones dévastées par l'intermédiaire du Mastodonte étaient rationnées. Les munitions étaient utilisées sans réserves tant leurs adversaires étaient agressifs. Mais les stocks, bien que régulièrement approvisionnés de la même manière que la nourriture, baissaient. Lentement, mais sûrement. Les combats ne cessaient jamais, que ce soit de jour ou de nuit, la pression des sauriens était constante et ce n'était qu'une question de temps avant que les premiers dômes ne soient ''pris''.

Enfin... ''pris'', se disait le conseiller Sanchez. Tout est relatif, on les évacuera, on les laissera rentrer avant de tout écrouler...

Devant le plan de cette cité qu'il avait depuis longtemps contribué à construire et à défendre, il cherchait une solution. Mais la grande feuille de papier orangée, vieillie par les ans, ne lui fournissait pas de réponse. Le reste des meubles étaient essentiellement de la récupération de la dernière guerre. De l'aggloméré qui avait prit l'humidité et la poussière dans cette sombre caverne. Au sol, un tapis de laine verte et bleue qui avait, par endroit, été assimilé dans le sol argileux. La lumière, une simple ampoule à incandescence qui descendait du plafond n'éclairait pas suffisamment la pièce et lui donnait la dimension dramatique de la situation. Une explosion fit vibrer les murs et l'ampoule oscilla lentement.

Quelqu'un frappa à la porte, brisant l'ambiance morose de la pièce.

« - ''Entra'' » prononça-t-il dans un vieil espagnol.

Un soldat, tout droit sorti d'un vieux film de guerre entra, fusil de gros calibre sur l'épaule. Un pantalon kaki large, des chaussures de cuirs épaisses, une bande de mitrailleuse posée en travers d'un blouson sans manches.

« - Mes respects conseiller Sanchez, le commandant demande à ce que vous le rejoignez, il se passe des choses bizarre dehors.

- Ha ? De quel genre ?

- Les forces gouvernementales pilonnent ces enfoirés de lézard.

- Pardon ? Interrogea le politique en se retournant.

- C'est pas une blague : ils se prennent des obus de deux-cent sur la tête depuis maintenant deux heures. D'après le commandant, une unité complète est en approche. Tanks, blindés de transports et AMC. Les capteurs signalent que des commandos ont été furtivement repérés pour guider les tirs d'artillerie... On dirait qu'ils sont là pour nous.

- J'en doute, ils ont dû oublier quelque chose dans la ville. Ou quelqu'un. Retournez au centre de commande, personne ne doit sortir ni entrer tant qu'on ne sait pas ce que ces gars veulent.

- Euh... et pour le commandant ?

- Dites-lui que je vais voir le vieux Weng, fit le vieil homme en se levant. Il comprendra.

- Bien monsieur... est-ce qu'il y a des raisons de s'inquiéter ?

- Pas pour le moment. Allez-y.

- Bien Conseiller. » Termina le soldat en quittant la pièce.

De nouvelles explosions firent de nouveau gronder les murs. La lumière vacilla une dernière fois avant que le conseiller ne l'éteigne en sortant. Le vieil homme, fatigué par la vie et les combats, quitta le bâtiment en préfabriqué où il avait élu domicile pour se diriger dans les rues. Les enseignes lumineuses avaient disparues, les rideaux métalliques baissés, la ville devenait fantôme. La majeure partie des habitants s'étaient réfugié plus bas, à l'abri. Seuls les soldats et le personnel de maintenance ou de logistique arpentait ces lieux désolés autrefois pleins de vie. Ce fut donc sans encombres que le conseiller Sanchez arriva à la maison du vieux Weng, où il se fit annoncer. Après avoir traversé une maison en bois parfaitement entretenue ou les anciens bandits côtoyaient les nouveaux soldats, le conseiller fut mené auprès d'un étangs où des carpes Koi nageaient avec inquiétude. Juste à coté, sur la berge, un vieux chinois leurs jetai de la nourriture.

« - Bonjour mon vieil ami, commença le Conseiller Sanchez avec respect.

- Tiens ? Je m'attendais ce que tu me rejoignes plus tard, fit le vieux Weng avec un sourire.

- Je ne pense pas que tout soit fini : dehors, il se passe des choses étranges.

- Je sais, les troupes régulières. Mon contact à Bordeaux m'a dit que le consul du coin s'est fait réprimandé. Le gouvernement central lui a donné de nouveau objectifs, mais je n'en connais pas la teneur.

- Nous devrons être méfiant. Ils ne viennent nous sauver que parce qu'ils y ont un intérêt, fit le consul en s'installant sur l'herbe derrière le chef mafieux.

- C'est très probable en effet,... Mais, changeons de sujet voulez-vous ? J'aimerais en aborder un plus léger, demanda le vieux chinois.

- Je vous en prie, l'invita son ami.

- J'ai appris que le petit Ferreira s'était marié.

- Ha ? Avec la militaire ? Sa mère ne l'a pas fait fuir ?

- Non, elle est décédée... C'est avec une chimère qu'il partage sa vie.

- Non !

- Si. » Prononça le vieux Weng avec un amusement difficilement dissimulable. Il se retourna, le sourire et lèvres et le rire au bord de la bouche. Il constata que le conseiller riait franchement pour la même raison que lui.

« - Ce n'est pas tout, d'après Crazy Rabbit, qui est en contact avec Happy Summer, c'est la Reine des chimères. Et sa mère n'est pas au courant. »

C'en était trop pour le vieil homme qui se mit à en pleurer de rire, un rire fort et bruyant qui résonnait de manière totalement incongrue dans l'atmosphère pesante. Durant presque cinq minutes, prit dans son fou rire, il ne put rien articuler de compréhensible.

« - Ouh la vache ! Si c'est vrai... Ouh le con... Quand sa mère va apprendre ça il va falloir qu'ils courent vite ! Déjà qu'une militaire, c'était limite... mais une chimère... Hahahaha ! C'est pas vrai ! Il a le don pour se mettre dans des situations merdique ce gosse ! Nom de Dieu, elle va péter les plombs ! »

*

* *

*

Lentement, Arsear releva sa machine, ce qu'il voyait dépassait l'entendement. Des lignes de couleur orangées inscrivaient devant ses yeux toutes les informations nécessaire au pilotage. Traduite dans la langue Silridriss tout lui était compréhensible et cette surimpression suivait ses mouvements de la tête avec une facilité déconcertante. Il constata que désormais, la machine dans laquelle il se trouvait réagissait comme son corps. Une aisance, un confort et une réactivité qu'il n'avait jamais vue. Les mains de sa machine avaient changé, pour devenir celles d'un Avieen.

- Surprenant n'est-ce pas ? fit Koulash

- Encore là ?

- Eh oui. Je pilote avec toi, tu t'occupes de piloter et de casser des têtes, je prends soin du reste.

- En parlant de ça... grogna le Seigneur Silridriss en posant son regard sur la combattante russe, en haut de la colline. Un carré orange encadra la position de la combattante.

- Déconseillé, je ne pourrais pas rivaliser.

- Et pourquoi donc ?

- Tu as demandé à pouvoir rester caché aux yeux de ceux de ton espèce au système Berserk. Il a comprit les choses à moitié et il a équipé ta machine d'une capacité de métamorphe. Pratique pour la discrétion et les intrusion, en revanche...

- Ne jamais attaquer un adversaire de front, compléta Arsear. Qu'a-t-elle demandé elle ?

- Euh... Je regarde. Ha ! Selon ses propres mots : ''pouvoir défoncer tout le monde toute seule.''

- Et les deux autres ?

- Doux-dingue : ''Sors nous de là en vie !'' et Twister : ''Massacre-les''... Je crois que ces demandes datent de la bataille d'Alikaross. Elle nous invite à la rejoindre.

- Allons-y, répondit Arsear en faisant un pas.

Sans comprendre ce qui s'était passé, Arsear se retrouva au milieu d'un environnement sombre. Seul un cercle gris d'une trentaine de mètres de diamètre faisait office de sol. Au milieu, assise en tailleurs sur le sol l'attendait la guerrière. A ses cotés, un loup gris, assis également, l'observait.

« - Désolé, mais on n'a pas besoin de la rejoindre physiquement pour discuter. avec elle, dit Koulash à sa gauche.

- On est où là ?

- Dans un environnement simulé, répondit la guerrière.

- Tu parles ? Demanda le Silridriss surpris.

- Non, je pense. Ici, mes pensées peuvent atteindre mes interlocuteurs. Alors ça y est ? C'est fini ? Tu es l'un des nôtres maintenant ?

- Pauvre idiote, grogna Arsear, tu prends des risques inconsidérés. Si l'Impératrice apprends ce que je fais, nous sommes tous morts. »

Le loup aux côtés de la jeune femme, grogna doucement.

« - Ça, c'est ton problème. Le mien ? M'assurer que tu ne nous doubles pas.

- J'ai pris un engagement auprès de ton Roi ! Objecta avec force Arsear.

- C'est pas mon Roi ! J'ai pas à lui obéir ! Et si ce tocard fait des conneries, ça le regarde ! Mais j'ai pas envie de payer les pots cassés !

- Ce n'est pas ton Roi ? Murmura Arsear, incrédule.

- Nan, c'est un gros con... Mais il a épousé la boule de poils, alors les autres bestioles lui obéissent.

- Mais... A qui obéis-tu ?

- A personne. Je sers mes propres intérêts. Ouais... je sais, c'est choquant, lui dit-elle les yeux dans les yeux, j'ai pas de maître. Et j'en veux pas. Maintenant, que tu es comme nous, à toi de faire en sorte que ce conflit se finisse bien pour nous. Dans le cas contraire, tu nous suivras dans la mort. »

Sortant de la pénombre, Fernand et Alfa restèrent interdits devant la présence du saurien.

« - Mais qu'est-ce qu'il fout là lui ? Interrogea-t-il avec méfiance.

- Je te présente le quatrième Berserker, déclara Nemaya avec un sourire sadique.

- C'est une blague ? Demanda Alpha.

- Non, c'est une connerie, corrigea Fernand en se mettant la main sur la bouche.

- Le cœur d'érapha approche, impact dans trois minutes, flotte de navires Silridriss détectés à soixante kilomètres au sud, annonça joyeusement Striggle. On s'occupe d'eux ?

- Non, je dois ramener le cœur à l'Impératrice... et trouver une solution pour réparer vos bêtises avant qu'elle ne les voient ! Pesta Arsear. Alors maintenant vous vous cachez et vous attendez notre départ !

- Quoi ? S'offusqua Nemaya.

- Il a raison, la situation va empirer si tu continues à faire n'importe quoi, ajouta Fernand les bras croisés.

- Je vous emmerde, déclara de la manière la plus informative possible la guerrière. Tous les deux. » Précisa-t-elle en les désignant du doigt quelques secondes avant de quitter l'espace virtuel.



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