13 : Affaires de Cœurs (3/3)

Manuel attendait seul dans le salon. Les différents réduits qui avaient servit de logement avaient été démontés, les nouveaux arrivant étaient régulièrement déroutés vers les nouvelles cités. De plus en plus de place se créait au fur et à mesure que la population se répartissait dans ce monde sans vie. De véritables appartements voyaient le jour, le couple royal avait reçu le sien récemment. Une dizaine de pièces leur avait été attitrés, même si Manuel ne voyait pas du tout ce qu'il allait pouvoir faire de tout cet espace. Pour le moment, l'aménagement se composait d'une chambre à coucher, d'une cuisine et d'un salon. Les yeux fermés, il rêva un instant de voir trois enfants courir dans les différentes pièces. Il n'y avait pas de visages, pas de vêtements ni de genres. Juste des bruits de courses et des rires enfantins loin de l'horreur. Mais ses paupières se soulevèrent et le songe s'évapora. Un mur peint en ocre derrière un fauteuil en bois lui fit face. Actuellement vide, il serait rapidement occupé lorsque son invité se présenterait. Entre son siège et celui en face de lui, une table basse sur lequel était posé un pistolet automatique.

Le roi des chimères qu'il était devenu se leva. Lentement, il fit tourner la broche échangée avec Arsear entre ses doigts. Il l'accrocha à son col avant d'essayer de parler avec son père.

« - Papa ?

- Bonjour Manuel. Comment vas-tu ?

- Bonsoir papa, murmura le jeune homme en arpentant lentement la pièce.

- Manuel, est-ce que le Silridriss t'a donné la broche ?

- Non, il me l'a échangé contre un coupe-griffe... Me demande pas pourquoi, mais il était clairement pressé d'en obtenir un.

- Et si c'était un piège ?

- Je l'ai supposé aussi. Mais... Il faisait une fixette sur dessus. On lui a bien proposé d'autres trucs contre la broche, mais il voulait cet outil. On lui a aussi proposé de nous l'échanger des pièces d'armures ou son arme contre le coupe-griffe, et il allait accepter quand nous sommes revenus à l'échange initial. Clairement, tout ce qu'il voulait, c'était cette simple pince... J'ai encore du mal à comprendre, il a refusé de nous dire pourquoi il avait tant besoin d'un objet aussi simple.

- Vraiment ?

- Il semblait gêné...

- C'est curieux.

- Oui, mais ce n'est pas pour cela que je t'appelais. J'ai besoin de tes conseils.

- Demande, je vais essayer de te guider, fit la voix paternelle.

- Avant cela, j'ai ... pas mal de nouvelles à vous annoncer à maman et toi, continua Manuel ennuyé.

- Je sens, au son de ta voix, que tu as encore fait des conneries. Vas-y raconte, tu as fait le saltimbanque avec ta machine ? Tu t'es trompé de cibles, tes frères d'armes t'en veulent...

- Rien de tout ça papa, je me suis marié, coupa le souverain.

- Ça devait arriver un jour. Je regrette seulement de ne pas avoir été de la fête. Comment s'appelle-t-elle ?

- C'est Salida. »

Il y eut un instant de flottement dans la conversation. Manuel supposa que son père devait être en train d'annoncer la nouvelle à sa mère. Il en profita pour faire courir ses pensées le long des meubles la pièce.

« - Y'a pas à dire Manuel, sur ce coup-là, tu as fait fort.

- C'est la reine, corrigea le jeune homme. Elle a reprit le pouvoir.

- Mais tu l'aimes ?

- Oui.

- Et elle t'aime ?

- Oui.

- Alors on se fiche du reste. Du moment que tu es heureux, ça me convient, même si tu aurais pu trouver une femme avec moins de poils. Alors vas-y fiston, même si mes conseils sont des plus limités dans ce cas particulier, en quoi puis-je t'aider ?

- Comment... Comment devient-on un bon père ?

- De que quoi ? Bafouilla le professeur.

- Tu es le meilleur exemple que j'ai. Alors, j'aimerais savoir comment on devient un bon père ?

- Non... ne me dit pas que...

- Si. Tu vas être grand-père... Autant que je te le dise de suite : y'en a trois. D'après ce que je sais, c'est un nombre normal chez les chimères.

- Trois... Fiston, tu vas t'amuser... »

Au son de la voix paternelle, Manuel comprit que cela n'allait pas être de tout repos. Pourtant, totalement dépassé par sa situation, il avait désespérément besoin d'aide pour la maîtriser.

« ... Je ne sais pas trop quoi te dire. Ça va venir naturellement. Sois patient et laisse-les aussi faire leurs propres expériences tout en gardant un œil sur eux...

- Tu as l'air ennuyé.

- Non, je cherche une méthode pour annoncer ça à ta mère sans qu'elle ne pique une crise.

- Pour quelles raisons ? Que je me sois marié sans qu'elle le sache ? Que ma femme soit une chimère ? Ou qu'elle va être grand-mère ?

- C'est ça : C'est dans l'ordre, se moqua le père du roi. Sinon, comment va Mylène ? Tu as des nouvelles ? »

Manuel ne sut pas s'il devait transmettre les informations au sujet de sa sœur. La relation avec Shershalla l'avait secoué lorsqu'il l'avait apprit. Mais il avait laissé sa sœur faire comme bon lui semblait : c'était sa vie après tout. Cependant, la plupart des gens de la cité d'argent désapprouvaient cette union. Curieusement, les relations hétérosexuelles inter-espèces étaient relativement acceptées, mais l'homosexualité était toujours difficile. Mylène cumulait les deux problèmes.

« - Elle va bien, mais elle t'expliquera tout ça mieux que moi je pense.

- Quoi ? Elle a enfin trouvé une copine ? »

- Comment est-ce que... ? Bredouilla Manuel.

- Tu croyais que je l'ignorais ?

- Co... Comment...

- Douée en informatique, ta sœur ne l'est pas pour cacher les revues cochonnes dans sa chambre. Ta mère est tombée dessus en faisant le ménage dans son bazar. Ce n'est pas pour rien si elle t'interdisait l'accès à la pièce quand tu étais petit. »

La porte du salon s'ouvrit. Dioclès entra, immédiatement suivi par Kouiros. La chimère était inquiète et calme, son gardien, aux aguets.

« - Papa, je dois te laisser, j'ai du monde.

- Pour en revenir à ta question de tout à l'heure, Manuel. Sois gentil et patient avec tes enfants, et tout se passera bien. Recontacte-moi tout à l'heure si tu veux.

- D'accord papa. A plus tard.

- A plus tard Fiston. »

La discussion avec son père terminée, Manuel planta ses yeux dans ceux de Dioclès. La chimère fit un pas en arrière, Kouiros grogna et il se stoppa.

« - Installe-toi. Est-ce que tu veux boire quelque chose ? Demanda le jeune homme en se dirigeant vers une commode.

- Euh... je ne sais pas, fit l'élan avec un regard inquiet au bouquetin, puis sur le pistolet. Je ne suis pas trop au fait des coutumes humaines concernant quelqu'un dans ma situation.

- Il n'y en a pas, fit Manuel en sortant une bouteille de Vodka. C'est un soucis de politesse, ajouta-t-il en servant deux verres. Quand à votre situation, la logique voudrait que je me serve de l'organe judiciaire qui a été crée dans la cité d'argent. Après tout... En tant que ''Roi'', mon devoir est de montrer l'exemple non ? Mais le procès risque d'être long et fastidieux. En plus, à l'époque des faits, la cité d'argent n'existait pas encore, mais les chimères si, n'est-ce pas ? »

Le jeune homme tendit un verre avec le liquide transparent à la chimère apeurée. Cette dernière le prit, le renifla, avant de le poser sur l'accoudoir de son siège. Elle suivit Manuel des yeux lorsqu'il s'installa en face d'elle dans l'autre siège en soupirant.

« - Tu peux boire, ce n'est pas empoisonné. Et ça aidera un peu pour la suite.

- Qu'avez-vous l'intention de faire de moi ? Interrogea Dioclès après avoir trempé dans lèvres dans le verre en imitant au mieux Manuel.

- Kouiros ? Quelle est la peine encourue pour haute trahison suivant le code pénal de la cité ?

- Perpétuité en temps de paix. La mort en temps de guerre.

- Et l'ancienne loi chimérique ?

- La mort dans tout les cas.

- Merci Kouiros, reprit Manuel, et pour répondre à ta question, la reine et moi avons discuté de ton avenir. Ce que tu as fait est impardonnable. Mais, la culpabilité te hante chaque jour qui passe, tu as refait ta vie. Peut-être cherché à réparé tes erreurs, je n'en sais rien. Ce qui s'est passé aux forges a prouvé que tu pouvais t'engager pour quelque chose qui te tiens à cœur... »

L'élan ne put masquer sa surprise.

« ... Et bien quoi ? Je n'ai pas l'avantage de la mémoire mais cela ne m'empêche pas de me renseigner. Ton sergent m'a annoncé que tu avais stoppé la Favorite in-extremis. Il veut te garder dans son groupe car il compte sur toi. Nous sommes donc face à un sérieux problème, la loi chimérique, qui était valable à l'époque exige ta mort. Mais, des gens comptent sur toi. En premier lieu, ta femme et tes petits, tes compagnons d'armes ensuite. Que faire dans ce cas précis ? Je ne sais pas, et ce n'est malheureusement pas à toi de décider.

- C'est la loi qui prévaux, fit Kouiros. Le roi doit la faire appliquer.

- Et c'est ce qui m'attriste, ajouta Manuel avant de finir son verre. Lentement, il posa le récipient sur la petite table pour ensuite prendre le pistolet. Il l'arma, vérifia que la balle était bien là, dans la chambre de tir, puis retira la sécurité. La chemise de couleur acier brilla un instant sous les néons, puis la culasse revint placer le projectile en position de tir. As-tu quelque chose à dire ou à faire avant la partie pénible ? »

Dioclès se concentra sur le fond de son verre quelques instants. Il accéda à la mémoire, fit des adieux à sa femme et à ses enfants. Une larme coula sur sa joue. Il finit le verre avant de reprendre la discussion :

« - C'est fait. J'accepte ma sentence, j'espère que d'autres ne feront pas les même erreurs que moi.

- Je l'espère aussi, je déteste ce genre de situation. »

Le Roi leva l'arme en direction de l'élan sans cornes. Dioclès ferma les yeux, attendant une mort simple, et sans douleurs. Il entendit le déclic de la détente, suivit du ''clac'' du chien revenant sur la chemise de la balle.

Mais il n'y eut pas de détonation.

Lorsqu'il ouvrit les yeux pour savoir ce qui se passait, Dioclès vit le roi tirer sur la culasse pour en sortir la munition fautive.

« - Kouiros, cette balle a déjà été tirée.

- Ha ? Zut alors... Quelqu'un l'a déjà tué semble-t-il ?

- Je ne comprends pas...Fit la chimère avec des regards inquiets aux deux autres protagonistes.

- Le Dioclès qui aurait mérité cette balle est déjà mort, expliqua Manuel. Tuer son remplaçant serait une grossière erreur. Tiens. Prends-la, continua Manuel en tendant la chemise en acier. Tu la donneras à ta femme ajouta-t-il lorsqu'elle fut entre les mains de la créature. Je vais être clair, tout a été épluché à ton sujet, et on a choisi de te donner une seconde chance. La gâche pas.

- Merci Sire, murmura Dioclès tandis qu'il expliquait tout à sa compagne, les larmes aux yeux.

- Un autre verre ? » Proposa Manuel qui sentait que son interlocuteur avait besoin d'un remontant.

*

* *

*

Il n'aurait pas su dire depuis combien de temps il était là. Les ténèbres et le froid l'entouraient, les directions n'avaient aucun sens, il ne ressentait même pas le haut ou le bas. Sous ses pieds, qu'il ne voyait pas, aucun sol, mais il n'aurait pas pu dire s'il tombait ou non. Ainsi suspendu hors de l'espace et le temps, Arsear réfléchissait. Il ne souvenait pas de comment il était arrivé ici, ni même de ce qu'il était venu y faire. Pour le moment, cela n'avait pas d'importance. Après un long moment à attendre, il fit un choix, celui de sortir.

Comme si sa décision avait eut un impact sur l'environnement, celui-ci changea immédiatement. Il se retrouva au milieu d'un désert. A perte de vue, un monde plat au sol rouge et craquelé par la sécheresse. Le ciel, resté d'un noir profond possédait tout de même un soleil. Celui-ci écrasait de sa chaleur le sol aride et l'infortuné Silridriss. Curieusement, les étoiles restaient visibles en dépit de cette imposante source lumineuse. Le vent soufflait une brise chaude et suffocante sans effets sur le saurien. Le Seigneur était habillé comme le pilote de Sarback qu'il avait autrefois été. Un pantalon et des bottes de cuir, bruts mais utiles, une cote maille, et un casque rembourré. En revanche, aucune arme, et, après vérification, aucune trace de la marque sur sa poitrine.

Son corps ne mit pas longtemps pour s'adapter à la température. Et il se mit en marche. Toutes les directions semblaient se valoir, et les étoiles où la position de l'astre principal ne lui donnait aucune indication particulière, son choix fut donc totalement arbitraire. En dépit de son avance, le décor ne changeait pas, les minutes passaient comme des heures, et les heures étaient interminables. Sa morphologie, très bien adaptée à son environnement, autorisait un périple sans contraintes.

Soudain, son pied, habitué au sol dur du désert s'enfonça légèrement. Il recula immédiatement de surprise : de l'eau coulait juste sous la surface craquelée. Par capillarité, le liquide remontait dans la terre avant d'être évaporé par le soleil. En forçant un peu le regard, Arsear vit une légère différence de teinte entre le sec et l'humide. Difficilement identifiable pour un œil non averti. La trace était sinueuse d'un coté comme de l'autre.

Il fit un choix, celui de suivre ce chemin, seul repère dans cette étendue désolée. Et s'avança dans l'étendue désertique du même pas que celui qu'il avait eut jusque là. Là encore, les minutes durèrent des heures, les heures devinrent des jours, mais jamais il ne s'arrêtat, jamais il ne se reposa. Non pas parce que c'était sa volonté, mais simplement qu'il n'en ressentait pas le besoin. Le désert ne changeait jamais, et le ciel restait statique. Plus d'une fois, Arsear douta de ce qu'il faisait, ce qui se passait était bien trop étrange, devenait-il fou ? Non, il se devait de continuer.

Comme pour répondre à une prière muette des constructions pointèrent à l'horizon. Il se retourna pour voir le chemin parcouru jusqu'à présent. Son cœur se serra en voyant une tempête de sable approcher. Pourtant, au-delà de la tempête, il sentit qu'un danger plus grand encore se cachait dans ces vents tournoyants.

Il pressa le pas avant de se mettre à trottiner : Il devait atteindre les constructions avant le déchaînement des éléments. Cela lui semblait d'une importance vitale. Excessivement vitale pour être normale. Plus le temps passait plus les constructions se firent détaillées. Un village de terre, une dizaine de maisons plus ou moins grandes, le tout entouré par un muret d'une cinquantaine de centimètres.

Le seigneur Silridriss passa la porte d'entrée du village in-extremis : la tempête s'arrêta, à la protection dérisoire. Les violents vents ensablés glissèrent tout autour des murets comme s'ils ne pouvaient passer par-dessus ces derniers. La lumière diminua rapidement, et Arsear sentait la menace juste derrière le rideau opaque. Des yeux féroces et une masse énorme passa de manière fugace. A peine assez proche pour le voir, pas assez pour l'identifier. Une chose était certaine : elle attendait à l'extérieur, et et elle ne pouvait passer la protection.

Il s'en détourna pour chercher dans le village quelque chose qui lui servirait à se défendre. Ce dernier était là, vide et abandonné depuis longtemps. Un puits, au milieu des maisons, débordait sans bruit : la source de l'eau qui avait ruisselé. Arsear s'y désaltéra un moment avant de reprendre son exploration. Les quelques maisons fouillées lui apprirent qu'il n'y trouverait rien. Pourtant, il y avait un sentiment de déjà-vu, il le comprit quelques instants plus tard : le village de son enfance. Soustrait de ses habitants, ce n'était qu'un village fantôme.

Ne pouvant abandonner maintenant, il persévéra, et atteignit la grand-place. Comme partout, l'abandon était flagrant. Pourtant, deux éléments attirèrent son attention : la statue représentant la Déesse-Impératrice au centre était neuve et lumineuse, chose qu'elle n'avait jamais été ; et son temple avait été remplacé par une église Humaine.

Avec méfiance, il s'éloigna de la sculpture, la contourna pour accéder au lieu de culte. Mais jamais la statue ne le quitta des yeux, et elle n'agit pas non plus lorsqu'il pénétra dans la nef. Il s'arrêtât en entendant un bruit aisément reconnaissable : une lame d'épée que l'on affûte, lentement, et avec application. Avec d'infinies précautions il s'approcha de l'origine des sons. La bâtisse avait l'air aussi abandonné que le reste du village. Des meubles étaient éparpillés, abîmés, reversés ou un mélange des trois. Un voile de poussière flottait, limitant la visibilité à une dizaine de mètres. En guerrier accompli, il cala ses pas avec les frottements de la pierre à affûter sur la lame.

Le bruit cessa. Son avance également.

« - Juste pas curiosité, tu penses que je ne te vois pas ? » Exprimé dans une langue Silridriss parfaite la phrase le décontenança. Se sachant repéré, Arsear considéra qu'il n'était plus nécessaire d'être précautionneux. Il avança donc calmement vers la voix.

Adossé à un autel partiellement abîmé, et face à un feu qui brûlait faiblement, se tenait une créature fantastique. La peau de sa poitrine luisante et humide similaire à celui d'une grenouille, le dos recouverts de poils violets, la poitrine nue, d'un jaune sale. Sa corpulence était grotesque : des membre effilés qui sortaient d'un corps gonflé comme un ballon de baudruche. Son visage était plus large que haut, la bouche, posée sous des yeux globuleux et un nez écrasé, allait d'un bout à l'autre du large visage. Des dents acérées se présentaient derrière ces lèvres rondes, signalant au passage que la créature ne mangeait pas que des légumes. Arsear savait parfaitement ce que c'était : le bestiaire folklorique Silridriss y faisait parfois référence.

« - Surpris ? Demanda le monstre en vérifiant le fil de la lame.

- Plutôt oui. Qu'est-ce qu'un Avieen fait ici, en plein milieu d'un désert ? N'êtes vous pas censé vivre au fond des océans, et attraper les pécheurs malchanceux ?. » Demanda Arsear.

L'Avieen éclata de rire. Un rire gras qui résonna dans la bâtisse. Il se leva, glissa la lame dans ses poils, avant de se diriger vers Arsear. La pilosité se resserra autour de la lame comme un fourreau.

« - Désolé, mais si tu crois être au milieu d'un désert, tu te trompes. Je m'appelle Koulash. Je suis le frère d'Alfa,d'Ego et de Striggle.

- Je ne les connais pas.

- On arrangera ça.

- Si nous ne sommes pas dans un désert, où sommes nous ?

- Nous sommes dans une représentation de ton esprit, répondit l'Avieen en approchant son visage de celui du saurien avec un sourire sadique.

- Vraiment ?

- Vraiment. Je suis surprit que tu n'ai pas remarqué...et il y a autre chose. Ça va te plaire.

- Quoi donc ?

- ''Un jour viendra, reine à sang froid, où tu pénétreras dans le monde de trop. Dans ce monde sans érapha, dont l'existence même sera inconnue, quatre individus, bons et généreux, se transformerons en cauchemar. Morts une fois, ils reviendrons à la vie, leurs yeux, lumineux, brilleront de haine à votre égard...'' Cela ne te rappelle rien ?

- Non... murmura Arsear terrifié.

- Ego, un, continua Koulash en comptant sur ses doigts

- C'est impossible.

- ...Alfa, deux...

- Tu mens ! Pesta le Silridriss en face de l'Avieen qui ne cessait de sourire.

- ... Striggle, trois... énuméra la créature en relevant un troisième doigt humide.

- Silence !

- Et Koulash, quatre. Le groupe est au complet ! »


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