10 : Découvertes (2/3)

Dans le mess du corbeau-couronné, les membres de la Fantasy- Circus et des Papillons écoutaient attentivement l'histoire du vieux commandant. Quand celui-ci avait compris que des Hommes allaient s'entre-tuer et que c'était voulu, il avait immédiatement donné des ordres contraires. Quelques officiers le suivirent dans sa rébellion et une grosse bagarre éclata. Sa mise aux arrêts fut immédiate, non sans avoir brisé le nez du responsable de l'opération avec sa prothèse. Ils furent dégradés et installés dans une cellule sans conforts de l'ancien palais qui trônait en haut de la montagne en attendant son jugement. L'arrivée des Silridriss ne permit pas son passage en conseil de guerre pour valider la sanction. Ces derniers, croyant disposer de main-d'œuvre, les ajoutèrent aux groupes d'esclaves vendus au négociant. Pendant le voyage, le désespoir se fit pesant. La majorité du temps, ils restaient dans le caisson, tout le temps debout. Les quelques repas étaient donnés sur le pont, à des moments aléatoires de la journée et étroitement surveillés. Le bruit de réacteur à l'extérieur raviva l'espoir de quitter cet endroit de terreur, et, quel que soit leur sauveur, ils l'accueilleraient à bras ouverts. Mais des chimères avec des équipements humains, jamais aucun des prisonniers ne l'auraient imaginé.

Le silence qui suivi cette histoire fut pesant. Pour l'équipage du corbeau-couronné, ce qui venait d'être dit n'était que leur réalité, pour Fernand et Manuel, ce fut la source de mauvais souvenirs ; quand aux autres membres, ce fut la découverte d'une horreur bien réelle.

« - Qu'allez-vous faire maintenant ? Demanda Manuel tandis que le soldat s'hydratait la gorge à l'aide d'un verre d'eau.

- Bonne question... Je n'ai aucune envie de retourner bosser pour le haut commandement, mais... Je dois les mettre au courant que ces enfoirés de lézard ont des combattants aux pouvoirs extraordinaires. A aucun moment nous n'avons pu les stopper ne serait-ce que quelques secondes.

- Une favorite ? Demanda Fernand.

- Oui. Vous en avez rencontré une ?

- Ouais. Une sacrée salope... ou l'inverse, allez savoir.

- Nous avons mis en déroute la principale force d'invasion Silridriss en Amérique. Elle était commandée par une Favorite du nom de Vrinnss...

- Et on lui a fait sa fête, compléta Fernand un sourire sadique sur le visage. Tandis que le reste de l'assistance apprenait que les trois pilotes avaient vaincu un avatar de la Déesse-Impératrice.

- Co... Comment avez-vous procédé ? Combien de personnes avez-vous perdu ? Demanda l'ancien commandant, incrédule.

- Nous avons attaqué avec trois Berserker, et nous n'avons perdu personne. Vous aviez raison : ces engins n'ont véritablement aucune limite. »

Le vieux soldat but de nouveau quelques gorgées d'eau l'air pensif tandis que le jeune roi continuait :

« - J'ai autre chose à vous proposer : je voudrais que vous vous joignez à nous.

- Déserter ?

- Comprenez que de mon point de vue, j'ai toujours été trahi. Je suppose que de votre côté ce doit être pareil.

- A mon sens, ce serait plutôt des torts partagés... Et que ferais-je dans ton armée hein ? Les chimères doivent avoir leurs propres modes stratégies non ?

- On ne se limite pas à cela, expliqua Manuel. Avec Salida, nous cherchons à créer... un endroit... Un chez nous. J'ai encore du mal à appeler cela un Royaume, précisa-t-il. Un lieu où les différences physiques ne seraient plus un motif de discorde.

- Avec notre espèce raciste comme pas permise je te souhaite bien du courage...

- Nous avons déjà bien avancé... et tout se passe bien. J'ai besoin de vous pour que cela continue.

- Et tu crois que le gouvernement va te laisser faire ?

- Non. Que je sois bien clair monsieur Sarlen : je ne m'attends pas à ce que ce soit facile, mais je dois absolument empêcher les nouvelles guerres... »

Ce fut un choc pour le vétéran. Il en stoppa le verre d'eau qu'il montait une nouvelle fois vers sa bouche. Manuel l'avait appelé ''monsieur Sarlen'' et non ''Commandant''. Le jeune prodige du pilotage qu'il avait autrefois connu avait laissé place à un vétéran qui ne se considérait plus comme faisant partie intégrante de l'armée humaine.

« - ... La guerre est bien trop horrible pour que je laisse quelque chose de ce genre comme héritage.

- Là, tu m'intéresses. Explique-moi comment tu comptes t'y prendre, répondit Sarlen, qui comprenait que le projet était ambitieux.

- Je trouve l'Impératrice, et je l'éclate...

- Et dans dix ans, nous avons une nouvelle guerre. » Compléta le vétéran.

L'assemblée fut surprise par la prédiction du vieil homme.

« - Co... Comment ça ? Si je l'élimine, nos adversaires n'ont plus de raison de combattre non ?

- La vengeance... »

Telle une évidence, ce point particulier avait été oublié par le jeune homme. Sarlen continua : « Tu devras également te montrer généreux avec les vaincus pour éviter de semer les germes d'un autre conflit. Pour cela, il faudra trouver un individu en face qui désire plus que tout stopper les effusions de sang. Une personne que les autres Silridriss suivront sans hésitations.

- Je ne comprends pas... Dans tout les conflits que nous avons eu, même si l'on trouvait un interlocuteur, ça ne l'a pas empêché de se relancer.

- Sauf si tu aides ton adversaire à se relever.

- Si ça vous dérange pas, je préférerai me casser une jambe, intervint Fernand. Et je suis convaincu que la majorité des personnes dans cette pièce pensent comme moi.

-Alors tu condamnes tes enfants et tes petits enfants à subir ce que tu vis aujourd'hui. Même au moyen-age, l'objectif principal était de capturer le général adverse. Pourquoi croyez-vous que le but aux échecs est de capturer le roi ? Mais, on ne vous a pas enseigné l'Histoire à l'école ?

- Rapidement, fit Manuel.

- Pour faire simple : on peux être en désaccord sur un sujet. On peux même se battre. Mais une fois le conflit réglé, il faut laisser une porte de sortie honorable à ton adversaire, sinon, dés qu'il le pourra, il te plantera un couteau dans le dos. Alors tu dois trouver un interlocuteur de confiance qui soit respecté des siens pour préparer l' ''après''. »

L' ''après''. Manuel ne l'avait jamais envisagé autrement qu'à la pêche avec sa femme dans un endroit calme. Mais maintenant qu'il était marié, fusse-il avec une chimère, il remettait en cause ce désir d'autarcie pour empêcher de nouvelles tragédies.

« - Vous aviez un contact pour cet ''après'' ? Demanda Manuel.

- Aucun de potable. »

*

* *

*

La petite escouade de soldat avançait le plus discrètement possible dans les fougères de la forêt. Sans armures, les Humains s'étaient déplacés avec d'infinies précautions pour éviter de se faire repérer. En tant que commandos, ils étaient habitués à ce rendre invisible en territoire ennemi. La forêt était silencieuse, et le soleil se couchait doucement, ce qui couvrait le ciel d'une lueur orangée et créait une pénombre rassurante pour le petit groupe au sein du sous-bois.

Soudain, le chef de file se stoppa et leva le poing. Immédiatement, le petit groupe s'accroupit dans les fougères, chacun déverrouilla la sécurité de son arme et chercha des cibles entre les arbres. Il allait donner l'ordre de reprendre l'avance quand il sentit un parfum de fleurs très ténu. Son corps refusa de bouger, il ne lui obéissait plus. Les mains glissèrent de leurs armes, et chacun, de manière plus ou moins rapide tomba sur le côté avant de tomber dans l'inconscience. Juste avant de glisser dans les limbes, l'un des soldats, les yeux mi-clos, vit se déplacer une énorme chimère au pelage rouge et aux yeux blancs. Il ne vit pas sa forme exacte dans les brumes qui obscurcissaient son regard. Son esprit paniqua une dernière fois lorsqu'elle ouvrit la gueule au-dessus de lui. Mais il n'y avait rien à faire : son corps refusa de lui obéir malgré le danger.

Puis, ce fut le trou noir.

*

* *

*

- Ma Reine ?

- Oui Sellgan ? Demanda Salida en vérifiant le déroulé des opérations devant l'écran stratégique de l'Arche.

- Les Silridriss font des cercles. Notamment autour de la cité d'argent. Et ils ont envoyés des sphères pour espionner.

- Personne n'est sorti me semble-t-il...

- Non, nous restons discrets. Mais... ils n'ont jamais agi ainsi. Même avec les Humains. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien préparer ?

- As-t-on de quoi les repousser s'ils attaquent ?

- Pas encore. Et les travaux sont stoppés : on risque de se faire repérer.

- Est-ce que Manuel est au courant ?

- Non, même le Roi et son équipe d'intervention sont sur le chemin du retour.

- Bon, je vais lui demander de se déporter et de reporter son arrivée.

Soudain, avec violence, un esprit de chimère s'accrocha à celui de la Salida. Il hurlait le besoin d'une aide urgente. Les informations qu'il transmettait étaient brouillonnes. Tout était mélangé : des discussions avec des Silridriss, et là, une volonté de vivre qui submergeait tout tandis que l'un d'entre-eux s'avançait vers lui, la peau scintillante et le sourire aux lèvres. Entre ses mains une énorme lame courbe. L'esprit hurla lorsque la lame s'abattit sur lui. Silencieuse, la conscience vacilla, une fois, deux fois, avant de s'évaporer.

- Qu'est-ce que c'était que cela ?  Demanda Sellgan ayant assisté à toute la scène.

- Une chimère que les Silridriss viennent d'abattre. Il a voulu dire quelque chose avant de mourir, mais il était tellement paniqué qu'il ne savait pas par où commencer...

Avec douceur, Salida suivi les traces mentales de celui qui venait de trépasser. Elle y trouva son nom : Matlisuin, et ce fut quasiment tout. Il n'y avait quasiment rien à son sujet dans la mémoire si ce n'était le nom de ses parents. Tout son passé était absent,...

Ou bien il n'a jamais été intégré à la mémoire. J'ai un mauvais pressentiment...

Elle trouva tout de même son nom aux cotés de ceux qui se battaient pour le pégase gris. La majorité appartenaient aux brigades chargés de réprimer toute opposition dans le sang. Une bonne partie d'entre-eux étaient connectés à la mémoire à ce moment précis. Les uns après les autres, elle étudia leurs historiques, mais ils étaient vides. Ni vie sociale, ni vie de famille, des fantômes qui agissaient dans l'ombre en laissant peu de traces. L'un d'eux avait récemment reprit une vie sociale, il s'était accouplé et avait trois enfants. Comble de l'étrangeté, il était actuellement au sein de la cité d'argent. Il se nommait Dioclès.

- C'est une blague ? Demanda Sellgan qui l'avait suivie. Il se fout de nous ? Il n'a rien à faire là celui-là.

- Silence. Imposa Salida sans hausser la voix avant de continuer sur le même ton : Dioclès, je suis Salida, Reine des chimères, et j'aimerais que tu répondes à quelques questions.

Sous la surprise, l'esprit se rétracta un peu avant de reprendre une forme normale.

- Salutations ma Reine, fit une voix sombre et respectueuse. Je me demandais combien de temps vous alliez mettre avant de venir me trouver... Avant de répondre, sachez que je ne suis pas fier de mes actions passées. Je suis le seul responsable, j'aimerais que mes enfants ne payent pas le prix de mes erreurs. En échange, je vous dirai tout ce que vous désirez savoir.

- Entendu.

- Que désirez-vous savoir ma Reine ?

Derrière Salida, l'agressivité de Sellgan était presque palpable.

- Ce n'est en rien ta Reine salopard et tu n'as aucun droit de lui demander quoi que ce soit...

- Sellgan. Je t'ai dit de te taire. Dioclès, parle-moi de ton ancienne vie.

- Ce n'était pas une vie, commença la chimère d'une voix sombre. Ce que je vis aujourd'hui, est une vie.

- Explique-toi.

- Je vais essayer, mais mes souvenirs se sont beaucoup érodés avec le temps... J'appartenais aux chimères qui avaient choisi de suivre et servir Hillgearim. Ce devait être quelqu'un de bien à l'époque, sinon je ne lui aurais pas obéi si aveuglément, je le pense encore. Je... ne me souviens plus de tout si ce n'est que j'ai volontairement choisi de m'exclure de la mémoire pour faire la sale besogne afin que notre espèce survive. Pour quel motif précis ? Je ne m'en souviens plus, mais celui-là m'a suffit pendant longtemps.

- Quelles sont les missions dont tu te souviens ?

- Mes deux dernières. Avec du recul, j'ai honte de ce que j'ai fait.

- Je t'écoute.

Dioclès, sans forme véritable dans la mémoire, garda le silence. Les sensations qu'il renvoyait étaient tout en paradoxe. La volonté de déclarer ce qui lui pesait tant sur la conscience, et la peur des conséquences.

- J'ai... J'ai utilisé mes capacités pour échapper aux Humains et suivre votre convoi lorsque vous avez dû quitter le continent. Je devais transmettre votre position à un dénommé Matluisin. Ce que j'ai fait.

- Ordure,... grogna Sellgan.

- Quelle est la dernière ? Demanda Salida.

- La dernière est un échec.

- Je t'ai demandé quelle était ton objectif.

- Vous tuer. Votre mari Humain... et vous.

Le silence que créa cette dernière affirmation fut lourd de gravité. Mais l'esprit de la chimère semblait allégé même s'il redoutait la sanction.

- As-tu donné la position de la cité d'Argent à Hillgearim, à Matluisin ou à quelqu'un d'autre ? Demanda Salida, redoutant la réponse.

- Non, c'est impossible.

- Pour quelle raison ? Tu as pu oublier.

- L'amour que je porte à ma femelle est plus ancien que la cité d'Argent. Je ne l'aurai pas emmené, elle et mes petits dans un endroit dangereux. Mon choix de quitter Hillgearim s'est crée lorsque j'ai compris que rejoindre la cité avec celle que j'aime était une opportunité que je ne pouvais laisser passer. Lorsque Hillgearim a demandé un volontaire pour vous assassiner, je me suis présenté. J'ai ainsi pu le quitter sans soupçons de sa part et j'ai épousé celle que j'aime peu après.

- Pourquoi ? Demanda Sellgan. Pourquoi un tel revirement ?

- La vie d'un Fantôme, n'est pas des plus plaisantes. Nous voyons sans cesse ceux qui vivent normalement, se rappelant de tous leurs souvenirs. Un père qui se souvient des premiers pas de son fils. Les années d'amour d'un vieux couple. Les premières odeurs qui vous chatouillent les narines après votre naissance. Les erreurs qui forgent l'expérience. Les femelles qui cherchent un partenaire de vie. Se rappeler d'un repas que l'on a apprécié. Le nom des membres de sa famille... Toutes les choses qui font qu'une vie a le mérite d'être vécue, sont autant d'interdits pour un fantôme. Vous devenez un automate, puis vous devenez fou. La marche arrière est très dure, surtout quand vous n'avez pas de passé. C'est là un rêve inaccessible... Mais j'eus la chance de rencontrer dans la mémoire une femelle qui non seulement à remarqué ma présence mais ne m'a pas ignoré. Elle venait tout juste d'être adulte et n'a pas arrêté de me harceler pour me faire sortir de mon enclave. Jour et nuit, je n'avais plus un seul moment de répit. J'ai fini par me mettre en chasse pour éliminer cette idiote du nom de Clidell. Lorsque nous nous sommes enfin rencontré, elle m'a prit par surprise, m'a sauté dessus et s'est mise à jouer. Le jeu : même cela j'avais fini par l'oublier... » Déclara l'esprit avec un sourire triste tout en ramenant un souvenir de la mémoire. Salida et Sellgan s'attendirent à ce qu'il présente l'information comme une preuve, mais il ne fit que la revoir pour lui-même avec un bonheur teinté de mélancolie. Rapidement, Dioclès fit disparaître le souvenir comme s'il s'agissait là d'un bien précieux avant de continuer : « ... Elle... Elle a coupé les liens d'avec sa famille et ses amis qui désapprouvaient notre amitié naissante : une chimère d'âge moyen avec une femelle à peine adulte. Mais jamais elle n'abandonna. Patiemment, elle m'aida à remettre des souvenirs dans la mémoire, et jamais elle ne m'interrogea sur mon passé ou mes agissements. Puis elle m'avoua que Hillgearim se comportait en despote et qu'elle espérait des jours meilleurs. Tout fantôme dans mon cas aurait dû l'éliminer... Mais je ne le pouvais plus. S'en suivirent d'interminables discussions sur le sujet. Mais elle me démontra de manière indéniable que je n'étais pas dans le bon camp.

- Comment ?

- L'état de la mémoire pendant le règne du Roi Shershen comparé à celui sous le règne d'Hillgearim. La différence est flagrante, et ne nécessite aucun souvenir particulier de ma part : j'avais juste besoin de ceux des autres et d'un peu de sens critique. Nous prîmes le parti de nous marier peu après notre décision de rejoindre les forces naissantes de la princesse Salida. Mais j'appartenais toujours à Hillgearim en apparences, attendant de trouver une solution pour m'enfuir. Un fantôme n'a pas de passé dans la mémoire, à peine une liste de noms... alors aucune autre chimère, pas même Hillgearim ne remarqua que je revivais. Je voyais Clidell dans la plus grande discrétion, et, à ma grande peine, je ne pu assister à la naissance de mes trois premiers enfants... Mais... Maintenant que ma plus grande inquiétude est devenue réalité, j'ai peur. Peur que vous ne me laissiez voir les deux suivants non plus.

Telle une tornade, un autre esprit chimérique en colère se plaça entre Dioclès et Salida. Dès les premiers propos agressifs de la chimère, Salida comprit que cette dernière était enceinte : une forte réverbération de ses propos résonnait dans la mémoire. Elle le savait, c'était dû aux petits que la chimère portait en elle. Ces derniers écoutaient toujours les propos de leur mère et les inséraient dans la mémoire de manière automatique. Cela ne s'arrêterait qu'à leur naissance.

- Je sais pas qui t'es, mais lui il est à moi ! Cria de l'esprit de la nouvelle venue.

- Attends Chérie c'est...

- Boucle-là toi ! On va régler ça tout les deux à part ! Quand à toi si tu veux un mâle va le chercher ailleurs !

- Clidell chérie, Tu...

- Je suis mariée, précisa froidement Salida, et je suis...

- Je m'en fout : si tu veux tromper ton mâle. Tu le fais avec un autre ! C'est clair ?

Salida resta stoïque face à la furie qui se déchaînait devant elle.

- Ma Reine ? Intervint Sellgan derrière Salida. Je ne sais pas vous, mais moi, une fois les Silridriss partis, je serai d'avis de les mettre tous dehors...petits compris !

- La Reine ? Demanda Clidell en se tournant vers son mari tandis que ce dernier acquiesçait. Tu... ?

- Oui, c'est fait. Et... je suis heureux que tu n'ai pas été là, mais la partie la plus pénible est pour maintenant... Vous savez tout ma Reine. Quelle que soit votre sanction, je l'accepterai, mais de grâce, ne touchez pas à ma famille.

- Oh non ! Où que tu ailles, quoi qu'il t'arrive, je te suivrai !

- Ma Reine ?  Ignora Dioclès.

Durant toute la discussion, Salida avait cherché partout des preuves pouvant affirmer ou infirmer les propos de Dioclès. Perdue dans ses pensées, elle ne savait pas quoi prendre comme décision sur un sujet aussi complexe. Le contact avec l'esprit de Clidell la ramena dans la mémoire.

- Reine Salida ? Je ... Je suis désolée de vous avoir parlé ainsi... mais il y a quelques femelles qui tournent autour de mon mâle ces derniers temps. Et c'est toujours quand je ne suis pas là... J'espère que vous ne nous en voudrez pas.

- Je considère que j'ai de la chance : à ta place, reine ou pas, personne ne touche à mon mari, répondit la tigresse pour détendre un peu son interlocutrice. Avant de s'adresser à Sellgan : Ils sont désormais tout les deux, et leurs petits, sous surveillance. Assure-toi qu'il ne leur arrive rien. Puis elle reprit à l'attention du couple apeuré : Je reporte mon jugement à plus tard, je dois en discuter avec mon mari... Vous êtes consignés dans la Cité d'Argent jusqu'à nouvel ordre. Essayez de vous rendre utile.

- Le connaissant, il va leur mettre une balle dans la tête dés qu'il sera au courant de cette affaire.

- Sans commentaires Sellgan... Quand à moi, j'ai deux mots à dire à mon cousin au sujet de ses fantômes, et des missions qu'il leur confie.

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