10 : Découvertes (1/3)

Un seul navire volant, fut-il pirate, n'aurait jamais pu s'attaquer avec succès à un convoi d'esclave de cet envergure. Mais le corbeau-couronné n'était pas seul, huit berserkers assuraient sa protection. Et si sa trajectoire, ainsi que le drapeau rouge n'avaient laissé aucun doute à ses cibles, l'amusement laissa place à une bien plus grosse inquiétude lorsque les terribles machines volantes apparurent. Neufs armures de guerre, huit navires, forcer les bâtiments à se poser fut une formalité. En dehors de quelques épées, les équipages ne possédaient aucune arme susceptible d'inquiéter les terribles engins.

Sous les directives de Shershalla, les pilotes détruisirent rapidement les équipements de communication esclavagistes. Leur vitesse d'exécution fut telle que la capitaine ne détecta aucun appel au secours.

Après quelques courts combats au sol face aux chimères équipées de fusils, l'équipage du corbeau-couronné fit sortir les Silridriss restant. Ils les regroupèrent, les installèrent en ligne, à genoux, les mains attachés dans le dos avant de libérer les prisonniers. L'idée de récupérer leur liberté fut calmée par la découverte de leurs sauveurs. Méfiants, ils se regroupèrent avant de vouloir éliminer leurs bourreaux. Les soldats-chimères s'interposèrent.

« - Je peux savoir pourquoi tu protèges ces enfoirés ? Demanda un homme l'air mauvais. Mal rasé, puant de ne s'être lavé depuis plusieurs jours, les yeux aveuglés par la lumière et la haine

- Ce sont les ordres, fit la chimère anthropomorphique. Son aspect, approchant celui de la hyène, n'était en rien agressif en dehors des yeux blanc neige qui signalaient qu'il respecterait ces derniers.

- Et qui donne les ordres ici ? Fit une voix dans le groupe de prisonniers qui lui ouvrit immédiatement un passage dans la foule.

- Le roi des chimères, répondit-elle le plus naturellement du monde.

- Hillgearim ? S'il est ici, j'aimerais lui être présenté, fit l'homme en avançant.

- Je regrette, Hillgearim n'est pas notre roi, corrigea la créature en jaugeant l'homme en combinaison jaune-ocre, dans le même état que le précédent. Cependant, notre roi mène les opérations, mais qui êtes-vous pour une faire une telle requête ?

- Je suis l'ancien commandant Sarlen, et j'aimerais m'assurer de ce que nous allons devenir.

- Je transmets. » Répondit le garde en analysant l'âpre odeur qui se dégageait de l'individu et en la comparant avec celle de la mémoire.

*

Kouiros se dirigeait vers l'un des bâtiments Silridriss capturés quand il reçu la requête. Il ne put s'empêcher de se retourner pour constater de loin la présence du cyborg. Il reprit son chemin, et compara lui aussi la vision et l'odeur actuelle du vieux soldat avec ce qu'il y avait dans la mémoire

- Soignez-le, lavez-le, qu'il soit présentable avant de l'amener.

- A vos ordres.

Le bouquetin monta à bord du navire d'esclavagiste et chercha Manuel en son sein. Le bâtiment était quasiment vide, seule quelques chimères patrouillaient dans les coursives. Le vaisseau était sur quatre niveaux, et séparés en deux. L'arrière et le pont étaient accessible aux esclavagistes. Bien équipés, bien aménagés, luxueux... les trois niveaux avant, prenant les trois-quarts du navire contenaient les esclaves. Peu d'air, pas de lumières, un seul lieu de commodité pour tout un étage. Les strates des esclaves ne communiquaient pas entre-elles et chacun était fermé par une lourde porte en bois. Après quelques questions dans la mémoire, Kouiros se dirigea sans hésiter vers le second pont, sûr d'y trouver Manuel. Ce dernier se tenait debout dans la pénombre de la pièce suffocante d'une immonde odeur, neufs corps sans vie avaient été allongés le long des parois. Le jeune roi se tenait debout au milieu de la pièce avec Fernand et Nemaya, à l'entrée de la pièce, une chimère montait la garde. Le silence qui régnait à l'intérieur était aussi lourd et épais que l'atmosphère saturée d'immondices.

« - Sire ? Demanda timidement Kouiros

- Non Kouiros, s'il te plaît... Pas toi... Je reste ton ami, continue de m'appeler par mon nom s'il te plaît : ça m'aide à rester moi-même. Je dois garder les pieds sur terre.

- Bien, si tu veux, accepta le bouquetin. Ton ancien commandant, Sarlen, est là. Il a demandé à te voir.

- Parfois, j'ai vraiment du mal à comprendre comment les Silridriss peuvent être aussi cruels. Parquer ces gens comme des bêtes dans des pièces comme celles-ci... Il ne faut pas s'étonner s'il y a des morts.

- Ouais, ajouta Fernand en approchant de l'un des cadavres. D'un autre côté, quand on pratiquait l'esclavage, on n'était pas vraiment mieux. » Le soldat retira alors le drap qui recouvrait le visage du mort. Le regard vide, la peau livide, quasiment grise et la bouche légèrement ouverte, le cadavre regardait le plafond d'une manière fixe et absente en même temps. D'un petit mouvement de la main, Fernand ferma les yeux de cet homme. Désormais ce dernier semblait dormir d'un sommeil sans rêves.

« - Ce n'est pas parce que nous avons fait des actes impardonnables autrefois, qu'ils sont acceptables aujourd'hui. Tu n'es pas d'accord ? » Demanda Manuel à la guerrière russe. Cette dernière hocha la tête.

« - Manuel ? Reprit Kouiros. Ça s'échauffe dehors : les anciens prisonniers veulent faire la peau à leur geôliers.

- Peut-on leur en vouloir ? » Fit le jeune homme de manière rhétorique en passant devant les deux créatures pour sortir de la pièce puis du navire.

Encadré par deux soldats chimériques, un homme avec un visage de vieux loup de mer vint à sa rencontre. Propre, barbe taillée, l'homme avait le visage vieillit et fatigué par cette aventure.

« - Je serais bien resté quelques instants de plus sous la douche... Fit -il en guise de bienvenue.

- Commandant Sarlen, répondit froidement Manuel.

- Je suis content que vous vous en soyez sorti capitaine. Et ne m'appelez plus pas ce grade : je l'ai perdu. Je dois aller rencontrer le roi des chimères, on discute tout à l'heure ? Je suppose que vous avez de sacrées aventures à raconter...

- Je ne crois pas que le roi s'offusquera si vous arrivez en retard, si c'est pour discuter avec nous, fit Fernand, devançant Kouiros avant de lui demander son avis : On le connaît bien, pas vrai ?

- En effet. Il n'y a pas d'urgence pour le moment, le roi est occupé.

- Racontez-moi, pourquoi nous a-t-on envoyé dans un guet-apens ? Embraya Manuel.

- C'est plutôt long à expliquer... Je n'ai pas toutes les informations et j'ai beaucoup de suppositions... Peut-être sur le voyage du retour, nous aurons du temps je pense. En tout cas je n'étais pas d'accord.

- Pourquoi avoir donné l'ordre dans ce cas ?

- La seule chose que j'ai donné, c'est l'extrémité de ma prothèse sur le visage du responsable de l'opération, fit le vieil homme en montrant son poing d'acier. Cet enfoiré m'a mis aux arrêts car j'ai refusé de faire la connerie qu'il me disait... Et j'ai été dégradé au rang de lieutenant pour avoir pété le nez de ce connard. Pas cher payé pour la satisfaction que ça m'a procuré sur le moment. Et toi ? Comment t'en es-tu sorti ?

- J'ai laissé le diable sortir de sa boite pendant un court instant. Des gens l'ont payé de leur vies. Le temps que je me calme, les Silridriss étaient là et nous nous sommes enfuis. Tous ceux qui étaient avec nous du moins.

- Tu as laissé... Oh mon Dieu... je n'ose imaginer le carnage. Comment as-tu repris le contrôle de toi-même ?

- Ma femme, est intervenue.

- La reine Salida, précisa Kouiros.

- Ha, elles étaient deux...

- Non non, corrigea Fernand un sourire jusqu'aux oreilles. Elle était toute seule face à lui. »

L'ex-commandant regarda ses différents interlocuteurs pour chercher dans leurs yeux une quelconque trace d'humour. Mais les faits étaient là. Nemaya hochant le visage acheva de le convaincre.

« - Donc tu es le roi des Chimères, commenta Sarlen sans animosités.

- A ce qu'il paraît...

- Je récapitule... Non content d'épouser une chimère, ce qui en soit est déjà complexe, il a fallu que tu en épouses la reine. Mais... T'as pas assez d'emmerdes dans ta vie ? Faut que tu les inventes maintenant ?

- Hé ! De quel droit... ? Intervint Kouiros en faisant un pas en avant. Les gardes chimères grognèrent également.

- Doucement, calma Manuel. Il n'y a pas d'irrespect ici, mon ami, juste de l'inquiétude et de l'incompréhension... Pour être juste, j'ai épousé Salida alors qu'elle n'avait pas encore reprit la couronne. Je ne voulais pas vraiment de la mienne, mais elle m'est tombé sur le crâne. J'aime Salida, alors depuis, j'essaie d'être à la hauteur du poste.

- Pas simple.

- Si seulement... Mais pour le moment, je vais m'occuper de nos invités. S'il vous reste un peu d'autorité, faites en sorte que ces navires soient nettoyés, nous allons nous en servir pour quitter cet endroit. Dites aux soldats qu'ils ont deux solutions : retourner dans l'armée Humaine ou venir avec nous. Pour le gouvernement central, cela s'apparentera à une désertion.

- Tu as bien changé, commenta le vieil homme sous la surprise de la proposition.

- La guerre nous change. Pas forcément en bien. Pouvez-vous vous occuper de ce que je vous ai demandé ? Ensuite nous allons nous arranger pour nettoyer tout le monde.

- Je vais voir ce que je peux faire. »

Manuel vit l'ancien commandant se diriger vers un groupe Humains qui se prélassaient au soleil après avoir passé tant de temps dans les ténèbres. La discussion s'engagea entre-eux, et le jeune Homme se dirigea vers les prisonniers Silridriss. Sans un mot, une chimère désigna l'un des captifs comme étant le chef.

Le jeune homme s'installa en tailleur face à lui.

Richement habillé, l'œil mauvais, ce dernier ne voulait pas admettre être dans une situation critique. Lorsque sont interlocuteur vint en face de lui, il le fusilla du regard.

« - Il ne sert à rien de me regarder comme ça. Cela ne vous aidera pas vous savez ?

- Qui êtes-vous ? Avez-vous la moindre idée de qui je suis ? Ou de ce que je représente ?

- Je vous en prie : présentez-vous.

- Je n'ai pas à t'obéir esclave !

- Non, c'est vrai. Mais c'est tout de même vivement conseillé : je ne suis pas très patient, et mes amis non plus.

- La Déesse-Impératrice encore moins.

- Ne vous inquiétez pas : j'ai prévu de la rencontrer. En attendant, je m'occupe de ses disciples, la dernière en date, se nommait Vrinnss. Elle doit être en train de pourrir dans sa grotte à l'heure qu'il est.

- Jamais une favorite ne pourrait se faire capturer. Encore moins le bras armé de la Déesse-Impératrice.

- Je ne serai pas aussi catégorique. Allons, présentez-vous...

- Je n'ai aucune obligation de... »

Une détonation fit voler en éclat la tête du prisonnier à la gauche de l'esclavagiste. Le corps sans vie s'écroula vers l'avant sous les yeux de son père. Les quelques ex-prisonniers assistant à la scène n'eurent aucune réaction. Les chimères furent surprises de cet extrémisme dans l'interrogatoire. Pourtant, n'ayant pas torturé physiquement le prisonnier, aucune ne semblait vraiment gênée. Manuel espérait secrètement que la version psychologique aurait plus d'impact sur l'esclavagiste que l'autre méthode.

« - Fernand, tu aurais pu attendre un peu quand même.

- J'ai jamais été patient.

- Je me nomme Chakalash, et celui que vous venez d'abattre était mon fils, grogna le Silridriss. Par l'Impératrice, je jure que vous payerez cet affront au centuple, grogna le Silridriss en cherchant à contrôler sa colère.

- Déjà, on avance... ignora Manuel. Où emmeniez-vous tout ces gens ? »

Fernand se déplaça derrière le Silridriss suivant avant de lui coller le canon de son arme sur l'arrière du crâne.

« - Si papa ne réponds pas, tu peux toujours le faire à sa place, murmura le soldat à la peau rouge.

- Nous allions aux forges, dit Chakalash avec un regard vers le prisonnier qui jouait sa vie. Les forges de Tsilabri s'empressa-t-il de préciser.

- Que fabriquez-vous dans ces forges ? Interrogea Manuel.

- Des tarantas et des sarbacks, pour la gloire de la Déesse-Impératrice.

- Quelle utilisation comptiez-vous faire de mes congénères ?

- Quelle importance : ils auraient travaillés à sa gloire. »

Le coup de feu fit sursauter tout le monde.

« - Fernand... Fit Manuel.

- Désolé, quand j'entends des conneries ça me crispe. Et vu que j'ai le doigt sur la détente... le coup est partit. Désolé mon pote, fit-il à l'adresse du nouveau cadavre en lui tapotant l'épaule, sans rancunes hein ? » Avant de se diriger vers le troisième prisonnier. Ce dernier l'accueilli en montrant des dents et en sifflant de défi.

« - Ta gueule, répliqua le pilote avec un coup de crosse sur le coté du crane.

- Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas le seul à en vouloir à votre espèce, reprit Manuel à l'adresse de Chakalash. Si je pouvais vous donner un conseil, faites profil bas et répondez simplement aux questions et tout se passera pour le mieux. Quel était le devenir de esclaves que vos transportiez ?

- Manufacturier ou nourriture, je n'en sais rien, seul le maître des forges le sait.

- Où sont ces forges ?

- En direction du levant, après trois jours de voyage, dans le monde de Rallim, près des montagnes. Au fond de la troisième vallée, prêt des gisements de fer.

- Bien... tu vois quand tu veux. Là, il ne s'est rien passé de fâcheux. Kouiros ?

- Oui ? Fit le bouquetin qui désapprouvait la manière dont l'interrogatoire s'était déroulé.

- Demande à tout le monde de remonter dans les navires. On s'en va.

- Et eux ?

- On les laisse ici.

- Quoi ? Fit l'esclavagiste. Mais il n'y a pas une once d'eau sur des centaines de kilomètres.

- Ha ? Dommage, répliqua Manuel.

- Manuel, murmura Kouiros aux oreilles du roi, les chimères autour de nous pensent que les laisser ici n'est pas une bonne chose.

- Qu'est-ce qu'elles préféreraient ? Qu'on les emmène avec nous ? Elles veulent pas leurs payer un petit-déjeuner demain matin non plus ?

- Non, mais abréger leurs souffrances dés maintenant. Ce que tu as fait avec Fernand était limite, mais là, ça va trop loin. La mort par déshydratation est une forme de torture avant un décès. »

Le jeune homme au visage tatoué dévisagea la chimère de manière surprise avant de s'en retourner vers le Silridriss à genoux. Ce faisant, il sortit son pistolet et le plaça entre les deux yeux du saurien.

« - Tu as deux solutions : sois tu meurs maintenant, sois tu tentes ta chance dans le désert. Fait un choix.

- Laisse-nous un navire, le plus petit, demanda Chakalash. Je jure devant la Déesse-Impératrice que nous ne nous attaqueront plus à ton peuple.

- Ouais, peut-être... Mais j'ai pas confiance. Et vu comment tu traites mes congénères, je n'ai pas envie de prendre de risques, ni de te faciliter la vie. Alors fait un choix, mon doigt commence à avoir des crampes et je risque de choisir à ta place.

- Je tente ma chance. » Murmura le Silridriss en laissant tomber son regard vers le sol avec tristesse.

Manuel se détourna en rangeant son arme dans son étuis. Il s'arrêta devant Kouiros.

« - Je sais que tu désapprouves, mais posez la question à chacun de ces enfoirés et agissez en conséquences. On pars dans dix minutes. »

*

* *

*

- Ma Reine, des troupes ennemies s'approchent de l'Arche, déclara une chimère dans la mémoire.

- Où ? Et combien ? Demanda Salida

- De petites unités sans armures. Elles avancent dans un arc de cercle qui va de l'Est au Nord. Huit unités.

- Faites les fuir, si nécessaire, neutralisez-les, si possible, gardez-les en vie.

- Bien ma reine.

- Sellgan ? Appela Salida.

- Je vous écoute ma Reine, répondit l'ancien prétendant en arrivant immédiatement dans la mémoire.

- Où en sommes-nous avec l'intégration des Humains dans la cité d'Argent.

- C'est en cours. Comme vous me l'avez demandé, j'ai empêché le regroupement dans un quartier. J'ai fait en sorte qu'ils soient mélangés et éparpillés dans la ville même si je n'en comprends toujours pas l'utilité.

- L'objectif est d'apprendre à vivre ensemble. Ça va être compliqué au début mais je pense que cela devrait être faisable. Qu'en est-il du démontage et du remontage ?

- Cela suit son cours. Tout avance à une vitesse correcte, nous devrions avoir fini dans les temps. Concernant votre mari, j'ai l'impression qu'il ne s'est pas fait des amis avec sa dernière prestation.

- Sellgan. Manuel fait ce qu'il a à faire, pas ce qu'il a envie de faire. Tel que je le connais, ce qui s'est passé là-bas lui a coûté, car il a dû se faire violence pour agir de la sorte.

- Vous le pensez vraiment ?

- J'en suis sûre. Préviens-moi quand tout le matériel aura été transféré à la cité d'argent, nous quitterons alors l'Arche.

- Bien ma Reine.

*

* *

*

« - Monseigneur, nous approchons de l'endroit indiqué, fit Osrak en entrant dans le bureau d'Arsear.

- Dans combien de temps l'atteindrons-nous ?

- Deux heures environs.

- Avons-nous rencontré quoi que ce soit qui mérite d'être mentionné ?

- Non. Il n'y a rien ici hormis des ruines hérétiques. La plupart des capitaines de navires restant s'interrogent sur la date de notre retour.

- Ils sont pressés ?

- Je dirais que l'état mental de nos troupes n'est pas au beau fixe. Nous n'avons cessé de nous enfuir face au cœur d'Erapha. Nous n'avons jamais pu riposter et cela pèse sur le mental.

- Merci Osrak. Tu peux disposer. »

La porte du bureau s'ouvrit en trombe pour laisser entrer Braniss dans un état d'excitation non feint.

« - Monseigneur, vous devez monter sur le pont ; il y a quelque chose de bizarre avec le ciel.

- Avec le ciel ?

- Il est... griffé avec des nuages. Je n'ai jamais vu cela. »

Arsear se leva d'un coup sec, ne comprenant pas vraiment de quoi parlait son subordonné. Il sortit de la pièce en se dirigea droit vers le pont supérieur. Il bouscula quelques membres d'équipages au passage pour arriver sur le promontoire avec la rambarde. Berik était là, les bras croisés l'attention fixée sur les immenses traînées parallèles dans le ciel, vers l'avant du navire. Telle d'immenses griffures, les quatre marques blanches déchiraient le ciel de manière presque parallèle.

« - Berik ? Est-ce que tu te rappelles où nous avons déjà vu cela ?

- Avec les Humains. Même si nous n'avons jamais pu savoir à quoi ces traces correspondaient.

- C'est aussi ce que je me disais. Osrak, Braniss, contactez tout les capitaines de vaisseau restant. Dites-leurs de se préparer au combat : il y a certainement des Humains dans le secteur. Berik, envoi des sphères là-bas. Au reste de la flotte, barre à bâbord, on reste à distance : Ils ne doivent pas deviner notre présence. »


*


Dans la cité d'argent, la flotte fut détectée par le radar positionné en haut de la montagne. Les satellites trouvés au fond de l'arche, que les chimères avaient lancés pour disposer des moyens de communication et des yeux sur l'ensemble du monde confirmèrent leurs soupçons. Cela déclencha un branle-bas de combat général que la reine Salida organisa au mieux. Elle prit la décision de n'affronter son adversaire que si celui-ci repérait la ville souterraine. Des troupes se massèrent près des sorties tout en restant dans les conduits d'accès tandis que tout les rejets de gaz furent limités au strict minimum. Les sorties et les opérations vers l'extérieur furent stoppées. Tout ce qui pouvait être rentré le fut. Les transports qui provenaient du passage crée entre les mondes furent priés de trouver un abri jusqu'à nouvel ordre. Comme une seule entité, les coalisés agirent pour se cacher de la flotte de guerre ennemie.

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