4 : Évasions (1/3)

Il régnait dans l'atmosphère de la cité Silridriss une agitation peu commune. Arsear le sentit lorsqu'il descendit de son vaisseau.

« - Osrak ? »

Derrière lui, sortant de l'ombre, la Silridriss en cotte de maille s'approcha :

« - Capitan ?

- Que le navire se tienne prêt à recevoir une inspection à mon retour. Allez aussi dire à la gnome chargée de la conception du nouveau type de Sarback que je serais là tout à l'heure. Et qu'elle a intérêt à me montrer quelque chose de valable.

- Bien Capitan. »

La Silridriss disparut dans les profondeurs du navire de la même manière qu'elle était apparue. Le Capitan, lui, s'avança en direction de la ville. Si d'habitude, on s'écartait à son passage avec respect, là, c'était par crainte. Comme s'il était atteins d'une maladie contagieuse.

Que se passe-t-il ? Elle n'a pas pu dire que j'avais pris le livre : ça aurait été la même chose que de déclarer publiquement le posséder... il y a autre chose...

Arsear se retourna et vit qu'un certain nombre de navires étaient à quai. Tout ceux des généraux et des capitans qui avaient affrontés les Humains.

Ce n'est pas bon ça...

Il se dirigea normalement vers le haut de la ville, dans le palais de la gouverneur. Les gardes le regardèrent sans émotions lorsqu'il passa la grande porte. Dans les salles et les couloirs, les esclaves nettoyaient de plus belle ou alors courraient à leurs tâches la peur au ventre. Cela renforçait ses craintes, quelque chose n'allait pas lui plaire dans ce qu'il allait découvrir.

Les gardes de la porte de la salle du trône lui ouvrirent. Dedans, c'était un véritable charnier. Il y avait des corps un peu partout. Pour les plus simples, ils étaient simplement décapités. Pour les plus violents, des membres et du sang étaient éparpillés un peu partout. La gouverneur était là. Décapitée au pied de son trône. Arsear fut horrifié d'un tel spectacle.

« - Avance jusqu'au trône, et que la Déesse-Impératrice te pardonne tes fautes » Lui murmura un des gardes.

Lentement, enjambant les corps sans vies de ses congénères, parmi lesquels il reconnu deux généraux et des conseillers. Arsear se rapprocha du trône. Assis dessus, en travers, les jambes sur un accoudoir et la tête sur l'autre, une jeune Silridriss tenait la tête sans vie de la gouverneur entre ses mains tel un acteur de Hamlet. Il allait s'asseoir pour saluer quand la jeune Silridriss parla avec une voix claire et enfantine, et totale contradiction avec le monstre qui aurait pu faire le carnage qui décorait la pièce.

« - Reste debout ! Exprime tes fautes ! »

Arsear resta silencieux devant cette Silridriss qui ne lui accordait pas un regard. La peur commença a étreindre son cœur. Puis, lentement il s'assit pour saluer quand même.

« - N'as-tu pas entendu ce que je t'ai dit ?

- Si, mais rien ne m'empêchera de faire ce qui doit être fait devant une représentante de la Déesse-Impératrice. Quand à mes fautes, je n'en ai commis aucune.

- Vraiment ? » Arsear entendit le crane de la gouverneur tomber sur le sol avec un bruit creux. Comme lorsqu'il était entrer dans cette pièce pour la première fois, il entendit son interlocutrice s'avancer lentement, presque sans bruits.

« - Oui, ce qui a été fait, l'a été en son nom. »

Il la sentit glisser sa tête à coté de la sienne sans un bruit. Avec un effort non négligeable, il calma son cœur et attendit.

« - Et si je te disais qu'elle n'a jamais ordonnée d'attaquer ce monde de monstres gigantesques ? Et que sa colère est grande ?

- Tels sont pourtant les ordres que sa représentante m'a donné. Et en son nom, j'ai porté la mort. »

Ce n'est pas suffisant pour la calmer... Je n'ai pas le choix, je vais devoir lâcher des informations, quitte à tout mettre par terre. Au pire, ça me permettra de m'assurer de ce qui était écrit. Pensa le Capitan

« - Tu as fait des choses en son nom sans t'en assurer ! Tu insultais la vie qu'elle t'a donné ! Qu'as-tu à dire pour ta défense avant de rejoindre le pouvoir de la déesse ? »

Maintenant !

« - Avant que ma vie ne rejoigne la créatrice, j'aurais aimer finir la mission qui m'a été confié.

- Oh ? laquelle, demanda la jeune Silridriss, amusée.

- Celle de vaincre les démons d'Alikaross.

- Les quoi ? »

Je le savais : elle n'est pas au courant, voyons voir si je met dans le mille maintenant... J'espère fortement m'être fourvoyé.

« - Les démons d'Alikaross. Ces sont deux créatures sans Erapha qui ont dus être éjectées d'une arène car ils étaient trop dangereux, aucun de nos sarbacks ni de nos taranta n'est actuellement en mesure de leur faire face. Quelque-soit le nombre d'ailleurs, du moins, je le suppose.

- Quoi ?

- Eh bien ils...

- Est-ce qu'ils sont mort ?

- Oui, il me semble, dans l'arène. »

Non ! Tout est vrai ! A moi d'aller jusqu'au bout maintenant ! Pensa la Capitan intérieurement traumatisé.

« - Qui t'as donné cet ordre ?

- La gouverneur. Et...

- Silence ! »

Arsear se tut, plus sous le choc de sa découverte que de l'ordre que lui avait donné la jeune Silridriss. Il la sentait devant lui, toute aussi désappointée que lui, mais pas pour les mêmes raisons.

« - Relève-toi et ouvre les yeux, lui-dit-elle, doucement après un instant qui lui sembla une éternité. Ta tâche n'est pas encore finie. »

Arsear fit ce qu'elle lui demandait. Il était deux fois plus large qu'elle et faisait une tête de plus, pourtant, la puissance qui se dégageait de la jeune créature était presque palpable. Elle le terrifiait.

« - Est-ce que tu sais ce que tu affrontes ? L'interrogea-t-elle

- Oui, des infidèles à la Déesse-Impératrice. Mais la gouverneur ne m'a jamais dit qui était son espion dans cet autre monde. Pourtant, cela m'aiderait grandement, encore plus si je suis en mesure de le contacter directement.

- Qu'as-tu l'intention de faire pour les affronter ?

- Une gnome très compétente est a bord de mon navire. Elle a pour ordre de fabriquer deux machines capables de rivaliser avec les leurs. Pour cela, j'ai envoyé mon intendant, Berik, A la tête de la quatrième flotte pour réunir le maximum d'informations.

- Deux machines pour en affronter quatre ?

- Les démons ne sont que deux. » Répondit Arsear. Comprenant une nouvelle fois que le livre disait vrai.

« - Elle doit fabriquer quatre machines, car deux autres combattants dans le même genre qu'eux vont faire leur apparition. Non, qu'elle en fabrique un maximum.

- Deux autres ? Comment ça ? » Interrogea le Capitan faussement surprit.

« - Je suis l'une des favorites de l'Impératrice, et je trouve que tu poses un peu trop de questions.

- C'est juste que...

- Obéis et ne cherches pas plus loin.

- Bien. Veuillez excuser ma curiosité. »

Arsear s'inclina devant la jeune Silridriss. Les favoris étant comme l'impératrice elle-même, ils la côtoyaient, et, accessoirement, menaient eux-mêmes des expéditions punitives. Il fallait croire que c'était ce qui s'était passé ici.

« - Tiens. Lui dit-elle en lui tendant un pendentif doré sur lequel était gravé une icône de l'Impératrice. Tu obéiras en tout point à mes ordres, tu les exécuteras soigneusement et sans réfléchir, et, lorsque des mots sortiront de ta bouche, l'Impératrice parlera. Désormais tu auras tout pouvoir pour arrêter ces démons comme tu les appelles. Tu ne devras rendre de compte qu'a moi, et, si quelqu'un te barre la route, préviens-moi, je m'en occuperais personnellement. Je m'appelle Myanate.

- Il sera fait selon les désirs de l'Impératrice, seigneur Myanate.

- Bien, maintenant, suis-moi, je vais te faire rencontrer l'espion qui nous fournit tant d'informations. Il répondra a tes questions. »

Il est ici ? s'interrogea Arsear. Comment-est-ce possible ?

*

* *

*

« - Nous venons de recevoir un contrordre, la quatrième flotte volante est autorisé à quitter le port. Informa un Silridriss à l'intendant Berik.

- Bien, On décolle, direction le secteur la position probable des démons d'Alikaross. Tout les navires doivent se préparer au combat. Nous passerons dans le monde humain dés notre arrivé. Il faut faire le maximum de dégâts pour forcer ces deux démons à sortir. Après, il faudra les vaincre, aucun relâchement ne sera toléré.

- Je transmet Intendant. »

Dans le poste de commande de l'un des plus gros navire, Berik était persuadé que c'était le moment pour lui de faire ses preuves. S'il pouvait prouvé qu'il était capable, il serait sûrement nommé Capitan lui-aussi. Un sourire malsain orna son visage en s'imaginant avec ce statut.

*

* *

*

« - C'est impossible ! je n'ai jamais demandé ça ! » cria Salida dans la petite pièce où se trouvaient les quatre lits. Les deux chimères portaient de nouveau les tenues d'hôpital, et, visiblement, cela les gênait ou les grattait. Moins que les précédent survêtements, mais, si on leur avait demandé, elles aurait préférées être nues.

« - Je regrette princesse. Mais la preuve est là. Objecta calmement le professeur Belamour. Le Berserker est comme n'importe quel ordinateur : c'est une machine. Elle est bête : elle ne fait que ce qu'on lui demande, elle ne prends aucune initiative. Et la demande provient bien de vous.

- Tégos, je... »

Sous le regard de Tégos, Salida se tût. La colère brûlait dans ses pupilles. A travers la mémoire, la princesse pris une violente gifle verbale.

« - Les effets sont-ils réversibles ? Murmura la garde du corps.

- Tant que nous n'auront pas récupéré vos ADN, il serait utopique de l'espérer.

- De combien de temps avez-vous besoin ?

- Beaucoup de temps. Ce qui est demandé est proche de l'impossible.

- Faites au mieux s'il vous plaît. Je tiens à retrouver ma forme originelle.

- Bien sûr. Je suis désolé d'avoir apporté de mauvaises nouvelles... Au fait, est-ce que vous maîtrisez toujours le feu sous cette forme ?

- Oui. Pourquoi ?

- Simplement pour savoir. Je vais vous laisser, je repasserais quand j'aurais des nouvelles. »

Elle sortit sans s'attarder. Les deux chimères allaient devoir s'expliquer. Et, si tout se passait comme prévu, elles seraient coupés de tout soutient. Voir même désavouées par le roi ce qui serait un plus.

Dans la pièce, Salida pris une violente gifle de la part de Tégos. Elle s'écroula et commença à pleurer. Tégos la contourna et alla s'asseoir contre un mur. Il n'y avait pas de cris, pas de hurlement à tout cela : tout passait par la mémoire.

Les deux pilotes et leurs gardes entrèrent peu après. Ils portaient des combinaisons de combat classique. Fernand jeta son casque sur le lit et se précipita au coté de Salida, vite suivi par Manuel. En dépit de leurs appel et de leurs demande d'explications, elle ne faisait que pleurer sur le sol, dénuée de toute volonté. Manuel se releva et trouva Tégos assise, adossée au mur, le regard perdu dans le vide.

« - Tégos, qu'est-ce qui...

- Ça ne te concerne pas. Fout-moi la paix. Et je te conseille de ne plus t'approcher de Salida.

- Mais Tégos, tu... »

Manuel ne se rendit compte qu'après, que Tégos n'avais pas nommé la princesse par son titre. Il devina qu'il venait de se passer quelque chose de grave chez les chimères.

« Que s'est-il passé ? Demanda-t-il

- Ça ne te concerne pas je t'ai dit » Répondit Tégos le regard brûlant de colère.

Le jeune homme allait encore l'interroger quand une alarme sonna. Les deux hommes l'avaient suffisamment entendues lors de leurs entraînements, ils savaient qu'elle signifiait une attaque. Comme entraînés, ils prirent les casques et se précipitèrent vers l'entrée.

« - Non, vous, vous allez aux Berserkers et vous attendez les ordres » Fit Aquil en les empêchant de sortir suffisamment longtemps pour qu'ils l'écoutent.

Les quatre hommes laissèrent alors les deux chimères seules avec leurs secrets.

*

« - Rapport de situation ? Demanda le commandant Higas en entrant dans la salle de commande dénuée de chimères.

« - Multiples contact radars aériens. C'est une flotte de combat complète. D'après les rapports ils débarquent en force des troupes sur l'est de la ville. C'est une attaque sérieuse mon commandant. Les procédures d'alertes sont déjà engagées. Les troupes sont déployées et attendent vos ordres.

« - Mettez-moi en contact avec Bordeaux et trouvez-moi le professeur Belamour. On va utiliser ses engins en conditions réelles. »

Au fond du centre, juste à coté des berserkers, Manuel, Fernand et les deux gardes attendaient. Les deux pilotes s'interrogeaient sur quoi faire en attendant les ordres. Ils s'étaient changés pour les tenues de pilotages de Berserker, et... attendaient. Ce fut Fernand qui trouva : il recréèrent le logo de leur ancien escadron et, avec une bombe de peinture orange en ornèrent leurs machines sur les épaules.

Soudain, dans le silence pesant de la petite pièce vibra quelque chose. Aquil sorti un petit téléphone portable de sa veste et le porta à l'épaule.

« - Ok messieurs, on passe en conditions réelles ! dit-il en raccrochant. Frantz et moi on vous suit et on vous couvre. »

Manuel et Fernand se jetèrent littéralement dans le cockpit de leurs AMC respectives.

*

Mais où sont-ils ? s'interrogeait Berik, ils devraient déjà être là. Pourquoi ne sortent-ils pas ?

Sur le pont du navire amiral, il regardait les différents navires avancer vers la ville par l'est. Au nord, il n'y avait que des ruines, et il ne voyait pas l'intérêt de passer par là. Les tarantas avaient été déployés et couvraient l'avancée des troupes. Il y avait eu quelques échanges de tirs avec des unités de reconnaissances, mais elles avaient été éliminées ou s'étaient enfuies. Le vrai combat allait commencer lorsque les fortifications de la cité seraient en vue.

*

« - Manuel, dit la voix de Ego dans son casque. On n'a pas encore pu l'essayer, mais ta mobilité est ton arme principale. Accroche-toi : les accélérations sont violentes.

- Ok. »

Les deux machines remontaient vers l'extérieur à l'aide d'un monte charge.

« - Berserker un et deux, accès autorisé au Sleipnir. Confirmez. Déclara simplement un Opérateur.

- Je l'ai. Dit Ego.

- Ici Doux-dingue, je confirme.

- Ici Twister, je confirme. Les deux pilotes se regardèrent.

Maintenant ?

- Berserker un et deux, vous êtes attendus par le groupe Dédale à la sortie. Dit une opératrice avant de laisser place à une voix plus grave, que Manuel identifia comme étant celle de Higas. Nous allons avoir un combat urbain, repoussez l'assaut du mieux que vous le pouvez, il en va de la survie de tous. Commencez par le sud. Puis nettoyez la ville jusqu'au nord. Confirmez !

- Ici Doux-dingue, je confirme.

- Ici Twister, je confirme.

- Bordel, quand-est-ce que vous allez utiliser les indicatifs que l'on vous as donné ? Et qu'est-ce que vous avez fait à vos machines ? Demanda Higas en voyant les machines sur ses écrans.

- Mais ce sont les indicatifs que l'on nous a donnés... Commença Fernand.

- Et nous portons les logos de l'unité à laquelle on appartient, logique. » Fini Manuel en sortant son pistolet du holster.

Il n'y eut plus aucune communication du contrôle-commande avant leur sortie sous le soleil de printemps. Une journée claire et sans nuage avec une légère fraîcheur dans le fond de l'air. Manuel devait imaginer le commandant en train de bouillir de colère, pourtant, ils n'avaient rien fait de grave ou de dangereux.

« - Je t'avoue que même si je connais bien les capacités de cette AMC, le combat me terrifie jusqu'au plus profond de mes os, dit Ego de manière informative. J'espère que tu ne vas pas aller là où c'est le plus dangereux. »

Manuel comprit ce que lui disait Ego. Même si son expérience du combat avait augmenté, et qu'il s'était habitué à ces situations plus que stressantes, au plus profond de lui, il avait peur.

Il vit les deux machines du groupe Dédale. Elles n'avaient aucune marque d'aucune sorte. Juste des couleur de camouflages urbain. Mais ils savaient que leurs pilotes étaient les deux capitaines chargés de les protéger. Ils étaient équipés de fusil d'assauts, de pistolets et de différents autres matériels.

« - Tiens, allez ! On bouge ! Cap un-huit-cinq au pas de course ! » Dit Aquil.

Le jeune homme prit le fusil d'assaut que lui tendait l'une des deux machines en rangeant le pistolet et commença à se déplacer en courant vers la sortie de la base.

« - Je m'occupe de tes munitions, et... Merde ! Attends-nous ! »

Le jeune homme se retourna. Sa machine copiait le moindre de ses mouvements et il constata que si lui était près de la sortie, Fernand avait fait les trois quarts du chemin et les deux AMC classiques n'avait même pas fait la moitié du trajet.

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