2 : Secrets (1/3)
[ndla : musique pour l'ambiance]
« - Bon, docteur Henric, qu'avez-vous à nous dire ? De bonnes nouvelles j'espère.
- Elles sont excellentes. Les deux soldats...
- Cobayes ! coupa Le commandant Higas
- Cobayes, corrigea le docteur avec tristesse, sont en en train de récupérer à une vitesse jamais vue. Même dans le cadre de reconstitution cellulaire, leur vitesse de récupération c'est du jamais vu. En un mois de rééducation, ils ont récupéré quatre-vingt dix pour cent de leurs capacités. Ils sont désormais totalement autonomes. D'ici quelques jours, ils auront tout récupéré...
- Aptes aux tests ?
- Oui, dans quelques jours ils...
- Merci docteur, Professeur Belamour, prévoyez des séances de tests sur les matériels. Coupa de nouveau le commandant Higas. Quelles sont les avancées là-dessus d'ailleurs ? »
Par matériels, tout le monde présent dans la petite salle avait identifié que le commandant parlait des AMC qui avaient été transformées par le Berserker.
« - Aucune avancée pour le moment commandant, commença le professeur Belamour, mais, j'ai trouvé quelque chose d'intéressant sur le satellite de communication chinois. Je l'ai un peu bidouillé alors...
- J'ai compris, venez-en au fait.
- Il a été piraté. Le programme Walhalla n'a pas été éliminé par le Berserker, il a été supprimé intentionnellement.
- Quoi ?
- Visiblement, quelqu'un d'autre savait où était ce programme et ce qu'il faisait. Car il n'a rien fait d'autre...
- Qui a fait ça ?
- Je l'ignore, il y a peu de traces. En revanche, la méthode et les quelques traces laissées suggèrent que le ''carré d'argent'' serait impliqué. En tout cas, c'est une de leur méthode. »
Le commandant Higas s'allongea sur son siège, comprenant que ses ennuis ne faisaient que commencer.
« - Alors c'est le ''carré d'argent'' qui a piégé mon prédécesseur...
- C'est quoi le ''carré d'argent'' ? Demanda Malik à sa chef.
- Un groupe de pirate informatique de haut niveau. La police est à leur trousse depuis des années. Mais ils ont peu de résultats. La bête noire de nos politicien : ils ont l'habitude de mettre leur nez partout où ça pue.
- Y'a des raisons de s'inquiéter ? redemanda-t-il.
- S'ils ont infiltré le centre, il y a des chances qu'ils fassent des âneries et qu'ils faussent certaines de nos expériences.
- Coupez toutes les connections avec l'extérieur, ordonna Higas, désormais, vous travaillerez en autarcie.
- C'est impossible, objecta le professeur Belamour, les Berserkers ont besoin d'un accès au satellite et le Sleipnir a lui-même besoin d'un accès au réseau.
- Trouvez une solution. »
*
* *
*
Le navire d'Arsear avait commencé son voyage vers les forges. Il avait demandé que celui-ci adopte une vitesse au deux-tiers de celle habituellement utilisée.
La lecture du livre avait commencé. Il en avait perdu l'appétit et le sommeil, il se forçait à manger et ne s'endormait que lorsque la fatigue se faisait tellement pesante qu'il en était écrasé. Et encore, il ne dormait jamais que d'un œil durant ces périodes. Plus d'une fois, il avait jeté de colère l'ouvrage contre un mur, tentant de se convaincre que ce que l'esclave avait écrit ne pouvait être qu'une interprétation de sa part. Les mots qui y étaient inscrits ne pouvaient exprimer la réalité. Mais à chaque fois, il s'était levé et était allé le récupérer avant de revenir à son bureau. Là, il le posait sur le bois, fermé, se prenait la tête dans les mains et réfléchissait de longues heures. Avant de finalement se décider à le reprendre la lecture en tremblant.
C'est le seul moyen de comprendre ce qui se passe, tentait-il de se convaincre. Tout ceci n'est qu'un tissus de mensonge. Mais je dois le faire, Pour l'impératrice !
Mais plus sa lecture avançait, plus un étrange sentiment de trahison naissait en lui.
*
* *
*
Le professeur Belamour avançait à travers un dédale de couloir en direction de la chambre de Fernand et de Manuel. Elle donnait les dernières directives à deux hommes habillé en garde de corps. Ils était tout les deux habillés en costumes noirs avec des souliers.
« - Bien capitaines, je sais que vous avez l'habitude de jouer les commandos, mais là, je vous demande de gagner leur confiance et de les protéger si nécessaire. Tout leurs fait et gestes, leurs rencontres, les sujets de leurs discussions doivent m'être rapporté. Est-ce que je suis clair ? Capitaine Aquil ?
- Très clair madame répondit le premier, d'une quarantaine d'année aux cheveux court et roux.
- Capitaine Jugo ?
- Très clair madame, répondit son homologue aux cheveux noir.
- Bien, A partir de maintenant, vous tenez votre langue. » Dit-elle en poussant une porte pour tomber sur une salle vide. C'était la bonne chambre, avec les lits d'hôpitaux et les plaques de soins.
Mais pas les pilotes.
Il y eut un instant de flottement, durant lequel le professeur Belamour ne pu accepter qu'elle ne contrôlait pas la situation. Elle resta stoïque, le sourire bloqué sur le visage.
« - Attendez-moi là. Je reviens tout de suite. » dit-elle à l'attention des deux hommes avant de sortir.
Elle commença à rechercher un responsable et trouva finalement le docteur Henric au détour d'un couloir.
« - Docteur ! Dit-elle en trottinant vers lui.
- Bonjour professeur... » Le reste ne fut qu'un hurlement : Elle lui attrapa les organes génitaux tout en le plaquant contre le mur. Dans ses yeux, une fureur et une folie qu'elle avait tant bien que mal tenté de dissimuler en l'approchant. Ces sentiments suintaient désormais par toutes les pores de sa peau.
« - Où sont-ils connard ?!
- Mais de ....Haaaaaa !
-Je t'ai demandé où ils étaient ! Et t'as intérêt à me répondre si tu tiens à garder ce qui fait de toi un homme ! »
Elle avait développé une force impressionnante pour sa faible musculature.
« - Mais vous êtes tarée ! Qui est où ? !
- Où sont les deux cobayes ?
- Dans une salle de simulation. »
La jeune femme se retourna d'un coup sec, cherchant des yeux le responsable qui osait interférer dans son interrogatoire. L'homme aux cheveux roux était là, un papier à la main. Son collègue juste derrière.
« - Ils ont laissé un message. ''Selon le docteur, nous sommes guérit et prêts pour les tests du Berserker. On va faire un tour dans les simulateurs pour l'être totalement prêts. Si vous nous cherchez, nous sommes là-bas.''
- Les petits salopards... Attendez, vous savez piloter vous aussi ? n'est-ce pas ? »
Les deux hommes hochèrent la tête. La scientifique lâcha son collègue, qui tomba au sol en se tenant le sexe.
« - Alors cela ne pouvait mieux tomber. »
*
* *
*
« - Comment est-ce que ça va mon pote ?
- J'ai de mauvais souvenirs qui reviennent mais ça va.
- Pareil. »
Manuel et Fernand marchaient dans l'environnement simulé au travers d'une forêt européenne, sur un chemin de garde forestier. Ils avaient décidés de commencer par quelque chose de simple : le déplacement. Reprendre leurs marques s'était avéré plus difficile que prévu, la rééducation quasiment terminée avait facilité les choses, mais ils avaient perdu leurs capacités en gestes millimétrés. Le simple fait de marcher dans ces machines était en soit difficile, et plus d'une fois l'un comme l'autre avait fait un écart et faillit tomber.
« - Ici Arlequin, on a besoin d'une zone calme pour un entraînement. Est-ce que l'on peux se joindre à vous ?
- Qu'est-ce t'en pense ? Demanda Manuel.
- J'en pense rien, ils font ce qu'ils veulent, a la limite, si on les rejoins, on pourra voir jusqu'à quel point on a perdu.
- Arlequin, ici Doux-Dingue. Y'a pas de problèmes. Quel type d'entraînement avez-vous l'intention d'effectuer ?
- Entraînement au corps à corps. On sera prêt du vieux chêne. Pourquoi ? Ça vous tente ?
- On vous y rejoins, Doux-dingue, terminé.
- Une petite course ? Proposa Fernand.
- Okay. Opérateur, donnez le top départ s'il vous plaît »
Au top, les deux machines se jetèrent en avant en courant. Mais elles ne firent qu'une quinzaine de mètres avant de s'écrouler. Les deux pilotes se relevèrent et continuèrent ainsi, cherchant à conserver les armures debout le plus longtemps possible.
Dans la salle de l'opérateur, le professeur Belamour regarda les deux jeunes hommes tenter de courir. Soudain, elle demanda de repasser une chute au ralenti. Lentement, image par image, l'armure chuta. Elle demanda à l'opérateur d'enregistrer tout les paramètres mécaniques relatifs à ces deux pilotes avant de contacter les deux combattants qui venaient d'arriver.
« - Capitaines, nous feront des présentations officielles plus tard, pour le moment, prenez seulement contact. Rejoignez moi dans mon bureau après.
- Ici Arlequin, Bien reçu répondit l'homme aux cheveux roux.
- Cerbère, Bien reçu. »
Les deux amis arrivèrent près du chêne au tronc énorme. Plus de deux mètres à sa base et d'une magnifique ramure au travers de laquelle des raies de lumière éclairaient la scène. A son pied, deux machines se battaient sans armes. Une suite de coups et de blocages qui provoquaient beaucoup de bruit.
Les deux jeunes arrivèrent quasiment en même temps, même si Fernand arriva légèrement en avance. Ils rejoignirent les deux combattants en marchant. Admirant leur dextérité et leur rapidité. Ils eurent tout les deux un petit pincement au cœur en se disant qu'autrefois, ils avaient été aussi performant, et que leurs blessures les avaient transformés.
« - Bon, on s'y met ?
- Okay. »
Manuel se mit en face de son ami et prit sa position de combat de jujitsu. Fernand fit de même, dans sa position de boxe.
« - Pas comme ça, intervint un des deux autres pilotes. Ça, c'est bon pour le combat à main nues. En armure, les objectifs sont différents.
- Euh, on sait se battre les mecs, précisa Fernand.
- Au sol, j'en suis sûr, mais dans une machine, c'est différent. Si tu veux, je te le prouve. » Une machine fit un pas en avant en direction des deux amis.
Fernand se mit en face de son adversaire. Levant les bras et serrant les poings devant le torse. Son adversaire leva à peine les mains devant lui, mais les garda ouvertes, paumes vers le bas. Un signal invisible se produisit et l'armure de cet homme frappa celle de Fernand. Qui bloqua comme à la boxe en levant les points. Mais l'attaque n'était pas terminée, il fit un pas, et marcha sur le pied gauche de Fernand avec le sien, le bloquant dans ses mouvements. Fernand riposta dés qu'il le remarqua. Pour lui la position de son adversaire était idiote : il découvrait son flanc. Son poing gauche alla droit sur la caméra de son adversaire. Mais elle fut bloquée. Il ne vit pas la suite, il sentit juste son bras se tendre d'un coup, puis, se faire porter avant d'être jeté au sol.
De là où il était, Manuel vit la main gauche de son ami attrapée par la main droite de cet étrange pilote. Il força le jeune homme à tendre son bras tendit qu'il se baissait et passait l'aine sur ses épaules. Sa main gauche alla attraper la ceinture, comme dans un mouvement de judo. Il souleva d'un coup sec, son pied, sur celui de Fernand l'empêcha de bouger. La machine se brisa au niveau du genou, puis, d'un mouvement de hanche, le pilote adverse envoya Fernand au sol.
« - Tu veux essayer aussi ? Demanda-t-il à Manuel.
- Pourquoi pas. Il faudra bien à un moment où à un autre, dit Manuel en se mettant dans sa position de combat à main nues.
- Pourquoi dis-tu cela ? Je vois bien que vous n'êtes pas des bleus à la manière de vous déplacer, dit le pilote en reprenant la même position que lorsqu'il avait affronté Fernand.
- On sort de l'hôpital.
- Où plutôt on a fait le mur, précisa Fernand,dont l'opérateur venait de réparer informatiquement la machine.
- Qui était votre professeur ? Intervint l'autre étrange pilote.
- On en a jamais eu. Le major Targin nous a enseigné quelques trucs, mais nous n'avons jamais eu de cours à proprement parler. » Répondit Fernand.
Manuel frappa son adversaire. L'échange de coup fut tellement rapide que Fernand du le revoir au ralenti plus tard pour bien comprendre ce qui s'était passé. Son ami avait envoyé son poing droit vers la caméra de son adversaire, qui avait dévié sa trajectoire avec sa main gauche sur son propre coté droit tout en l'attrapant. Avec sa main gauche, le jeune pilote se libéra avant de se fendre pour donner un coup de coude. Sur cette dernière action, Manuel chercha à frapper le pilote. Avec une facilité déconcertante, son adversaire s'écarta, et le dévia le coup vers sa gauche. Il passa derrière Manuel et frappa.
Les quelques échanges de coups avait fait vibrer les machines. Le choc fut violent, mais pas autant que Manuel l'aurait imaginé. De plus, les mots qui furent écrit sur son écran n'étaient pas synonyme de décès : ''Machine Hors-Service''. Plus tard, Manuel vit qu'il l'avait frappé sur le moteur de son AMC.
« - J'ai l'impression que vous savez vous battre, que vous avez une certaine expérience. Mais il vous manque les bases théoriques.
- Comment vous appelez-vous ? interrogea Fernand.
- Maximilien Aquil, mais mon surnom est ''Arlequin'', répondit celui qui s'était battu. Je suis Capitaine.
- Capitaine Jugo Frantz, Mais on me connaît sous le nom de ''Cerbère''. Compléta son ami.
- Je suis le lieutenant Lebont Fernand, dit ''Twister''.
- Lieutenant Feirreira Manuel, ''Doux-Dingue''. Dites, vous êtes de quelle unité ?
- Top secret ça.
- Ha ? Autre chose, demanda Manuel qui se relevait, sa machine remise en état par l'opérateur. S'il nous manque les bases, est-ce que vous pourriez nous les enseigner ? »
Les deux soldats se regardèrent avant de répondre :
« - Désolé, mais on doit s'occuper des deux types qui se sont battus chez les Silridriss avec les machines bizarres. Ils ont apparemment besoin de protection.
- C'est nous.
- Si c'est vous, c'est d'accord, a conditions que vous nous racontiez tout ce qui s'est réellement passé là-bas. La plupart des gens que l'on interroge se montrent évasifs sur le sujet et nous sommes plutôt curieux.
- Marché conclu ! » Termina joyeusement Fernand.
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