19 : Shershalla (2/3)

La salle d'interrogatoire disposait de quatre chaises et une table. Les murs de tôles peint rappelaient aux occupants que ce n'était qu'un préfabriqué et la vitre sans teint permettait la présence de spectateurs discrets. Deux portes, une de chaque coté, permettait aux différents protagonistes de pénétrer dans cette arène ou la vérité était recherchée.

Manuel et Salida entrèrent par la porte de droite et s'installèrent sur les chaises. Le jeune homme posa le sac contenant la pièce de tissus contre le pied de la table en attendant de savoir ce qu'il pourrait en faire. Le vétéran avait préféré rester regarder ce qui allait se passer derrière la vitre sans teint : le dernier gradé à avoir participé à un interrogatoire avait eut la mâchoire fêlée.

« - Sinon, vu qu'on mange ensemble ce midi, tu veux passer à la cantine ou tu désires tester un resto Silridriss ? »

Un peu surprise, la tigresse se reprit rapidement :

« - Tu veux aller dans une de leurs échoppes ? T'es sûr que c'est une bonne idée ? On ignore si leurs produits sont comestibles... c'est un coup à en mourir.

- Bon, alors on va à la cantine du camps alors.

- J'ai pas très envie non plus... Un sandwich sur les remparts ?

- Oui... pourquoi pas. Dés qu'on a fini on y va. »

La porte au fond s'ouvrit pour laisser entrer deux soldats encadrant un Silridriss de belle taille et, comme tout ses congénères, d'une musculature impressionnante.

« - Allez, assis, et pas de conneries : on est juste derrière toi, déclara un soldat en dirigeant le saurien sur l'une des chaises. Bouge un sourcil de trop et on te plombe comme le dernier. Alors pas de bêtises et tout se passera bien, Ok ? »

Pour toute réponse, la langue du lézard sortit, fouetta l'air puis rentra. Le garde n'aurait su dire si il avait acquiescé ou non, le regard du prisonnier restait dur et inflexible. Ses écailles était cuivrées et brillaient comme des miroirs. Les yeux, jaunes, comme tout ceux de sa race, posaient sa vision verticale sur tout sujet qui méritait son attention. Les vêtements, faits d'un feutre vert bouteille et des décorations bordeaux, prouvait que l'individu n'était pas dans le besoin. L'ensemble avait une forme à mi-chemin entre les habits de la renaissance et les formes d'armures du moyen-âge. Pour finir, de hautes bottes noires et impeccables remontaient jusqu'aux genoux et semblaient confortables malgré leurs rigidité apparente.

« - Monsieur Shershalla ? Demanda Manuel.

- Madame, corrigea la Silridriss d'une voix dure mais un peu plus claire que celle de ses congénères et sans quitter le garde des yeux.

- Euh désolé pour l'erreur...

- Qu'est-ce que tu me veux ? » Demanda-t-elle en reportant son attention sur la présence des deux soldats de la Fantasy Circus.

« - J'ai besoin de votre aide, expliqua Manuel.

- Vous allez tous en avoir besoin lorsque la Déesse-Impératrice sera là.

- Et vous aussi, ajouta Salida

- Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

- Plusieurs éléments : premièrement, vous êtes une Silawësis...

- Qui vous a dit cela ? répondit la Silridriss en grognant, à la limite de sauter sur Manuel pour l'égorger. J'ignore vraiment si vous vous rendez compte de l'affront que vous me faîtes ou si vous êtes manipulés. Vous avez vraiment de la chance : je massacre ceux qui m'insultent de la sorte.

- Je suis ravie que vous sachiez vous contrôler, commenta Salida pas le moins du monde inquiétée.

- Je sais que le terme signifie ''déviant vis-à-vis de la loi de l'Impératrice'', ajouta Manuel, même si je ne sais pas en quoi vous y déviez.

- ''De la Déesse-Impératrice'' corrigea la saurienne. Bien, tu t'es bien renseigné, mais dit-moi plutôt ce que tu veux.

- Votre navire, votre équipage, et vous. »

Incrédule, la Silridriss regarda alternativement les deux soldats de la Fantasy Circus. Elle cherchait dans leurs regard un indice, un signal qui lui aurait fait dire qu'ils mentaient. Elle fini par rire doucement en comprenant que le jeune homme était sérieux. Elle regarda Manuel droit dans les yeux :

« - Il va falloir trouver autre chose si tu veux vraiment que je t'obéisse.

- Ceci est suffisant ? » Demanda le jeune homme en jetant le sac contenant le drapeau sur la table.

Shershalla sortit en partie le tissus du sac avant de l'y remettre.

« - Ce drapeau est honnis, où l'avez-vous trouvé ?

- Dans votre navire, répondit Salida.

- C'est impossible.

- C'est pourtant vrai. »

Il y eut alors un petit moment de silence. Shershalla restait les yeux fixés sur le tissus rouge, pensive, puis, elle reprit la parole en frottant le tissu entre ses doigts. Les propos était doux et chargés d'amertume.

« - Je regrette, je ne vous aiderais pas : mon navire et mon équipage sont à moi. Je tiens à la sécurité de tous, et je préfère rester dans cette geôle jusqu'à la fin de la guerre plutôt que les mettre en danger sur un champs de bataille.

- Pourtant, vous êtes une pirate... Déclara Salida, surprise.

- Oui, et j'ignore comment vous avez procédé mais vous m'avez mise à jour. Sur ce drapeau, rempli du sang de ceux qui sont morts, vous trouverez une couronne, un symbole interdit. Seule la Déesse-Impératrice ou sa représentation a le droit de l'arborer. Pourtant, nous l'avons choisi comme emblème, car elle explique que nous sommes seuls maîtres de notre destin. L'oiseau noir est un rapace d'un des monde conquis. Il représente la prédation que nous faisons de temps en temps... Mais les batailles rangées ce n'est pas pour nous.

- La guérilla. Pas des batailles rangées, corrigea à son tour Manuel.

- La quoi ?

- Une succession de petites batailles, expliqua Salida.

- Quand bien même, cela reste des batailles... Et, dans ces cas-là, je réagis mal aux ordres.

- Et si vous restiez seule maîtresse à bord de votre navire ?

- Ça pourrait m'aider... mais je n'irais pas si je n'ai pas sans d'excellents combattants à mes côtés : quitte à mourir, je tiens à le faire en bonne compagnie pour qu'une légende naisse.

- Nous n'avons pas l'intention d'y laisser notre peau, fit Manuel.

- As-tu déjà entendu parlé des démons d'Alikaross ? Demanda la tigresse.

- Salida, non, murmura le jeune homme en secouant la tête.

- Oui, ce sont les deux engins qui ont détruit l'arène d'Alikaross lors de leur représentation. Pourquoi ? »

La princesse déchue, regardait son supérieur avec un légère trace d'incompréhension. Pour elle, ce n'était pas un secret, mais Manuel se méfiait de cette Silridriss, c'était flagrant.

« - Vous êtes l'un d'entre-eux n'est-ce pas ? Avec ces marques sur le visage, vous n'êtes pas très discret... Faites attention : un fanatique est parfaitement capable de risquer sa vie pour détruire la vôtre. Il lui suffit simplement d'attendre que, comme aujourd'hui, vous ne soyez pas dans votre machine.

- Quelle sollicitude. » S'étonna Manuel en s'attendant à ce qu'elle poursuive.

Mais Shershalla garda le silence.

Ils restèrent ainsi quelques minutes à se regarder sans rien dire. Chacun cherchait dans les yeux de l'autre la faille indiquant le mensonge, la trahison ou la mort. Mais aucun des deux ne trouva ce qu'il cherchait. Shershalla rompit alors ce silence qui devenait pesant pour la princesse.

« - Et si vous me disiez ce que vous comptez faire ?

- Nous allons présenter nos respects à l'Impératrice, répondit Manuel.

- Mais encore ?

- Lui défoncer la gueule.

- Et ensuite ?

- Je rentre chez moi, je répare ma maison puis je bronze au soleil pendant que mes enfants courent partout avec insouciance.

- C'est tout ? Pas de volonté politique ?

- Plus c'est simple, plus c'est facile à réaliser. J'ai pas confiance dans les politiques, alors je me vois mal en devenir un. »

Shershalla regarda le tissu de couleur rouge qui sortait en partie du sac sur la table. Elle réfléchissait à toute les implications de la décision qu'elle allait prendre.

« - Avez-vous la moindre idée de ce que vous me demandez tout les deux ?

- Oui : nous aider à stopper cette guerre, répondit Manuel.

- Pouvez-vous me garantir que je resterai seule maîtresse à bord de mon navire.

- Je vous donnerai seulement nos objectifs. A vous de manœuvrer pour nous épauler au mieux.

- Serez-vous prêt à me faire confiance ?

- Pas pour le moment. Nous allons d'ailleurs nous assurez que vous tiendrez vos engagements, expliqua Salida.

- Alors je reste ici. A bord, il n'y a pas de place pour le doute.

- Il faudra pourtant que nous nous assurions de notre sécurité. Que pouvez-vous faire pour la garantir ? »

Un sourire mauvais apparu sur le visage de la capitaine Silridriss :

« - Je vais faire simple : il est hors de question que je le jure sur la tête de la Déesse-Impératrice car, comme vous l'avez dit, je suis une Silawësis... Je serais bien trop tentée de vérifier si cela fonctionne ou pas... En revanche, tant que vous aurez le courage d'affronter ses troupes et protéger mon navire, je vous garanti un endroit sûr à bord. Et si la Déesse-Impératrice se présente face à vous, vous devrez l'affronter, et la vaincre.

- Je vais répondre simplement aussi : Oui à la première proposition, pas totalement à la seconde. J'affronterai l'Impératrice quand j'aurais suffisamment d'informations à son sujet et que j'aurais trouvé un point faible. Pas avant : Je n'ai qu'une seule vie, je n'ai droit qu'à un seul essai, alors pas question de me rater.

- Tu irais toi-même ?

- Si possible et si personne ne prends ma place... Elle a pas mal de monde qui en veulent à sa peau.

- Alors je suis celle qu'il vous faut. Tenez vos engagements, je tiendrai les miens.

- Cela va de soi, répondit le jeune homme.

- Non, reprit le saurien, c'est une phrase qui est dite lors de la conclusion d'un contrat chez nous. Chaque partie doit la prononcer. Tenez vos engagements, je tiendrais les miens.

- Tenez vos engagements, je tiendrais les miens, se reprit Manuel.

- Bien, je dois rejoindre mon navire dés que possible pour les préparatifs de départ...

- Il va aussi falloir modifier un peu votre bâtiment pour qu'il corresponde à ce dont on a besoin, rajouta Manuel un sourire au lèvres.

- Pardon ? Répondit la Capitaine avec de gros yeux.

- Rassurez-vous Shershalla, les modifications seront mineures : il faut garder votre navire avec le même aspect visuel. Nous allons seulement installer un peu de notre matériel de combat à bord. »

*

* *

*

Rig-rid ouvrit lentement les yeux, émergeant du sommeil. Immédiatement, la vision du mur en laiton lui rappela l'endroit où elle se trouvait : le lit du seigneur Silridriss. Elle se retourna pour voir le seigneur encore dans l'état catatonique de son réveil. Depuis que sa manique avait été modifiée par les soins de l'ingénieure, il avait du mal à se lever le matin. Elle rapprocha son corps nu de celui d'Arsear pour l'aider à se réchauffer. C'était désagréable dés le matin, mais elle avait fait un choix : celui de l'aider.

« - Je me suis toujours demandé pourquoi certains Silridriss préféraient dormir avec des esclaves la nuit. Jusqu'à présent, je croyais que c'était une autre manière d'avoir le petit déjeuner au lit...

- Hé ! Protesta la gnome en se mettant à califourchon sur le seigneur Silridriss.

- ... Mais en fait non, c'est juste une question de confort : Vous tenez chaud. »

Rig-rid s'allongea et posa sa tête contre la froide poitrine du seigneur Silridriss. La peau était dure et écailleuse, rien de confortable. Et, l'esprit embrouillé par de sombres pensées, elle demanda :

« - Avez-vous peur de l'avenir ?

- Peur ? Non, je ne dirai pas cela comme ça. Il m'inquiète, c'est tout.

- Juste inquiet ?

- J'ai accepté mon destin, quel qu'il soit. C'est déjà pas mal je trouve, et toi ? »

La gnome réfléchit un instant avant de répondre.

« - C'est... difficile à dire. J'ai toujours vécu dans la peur. J'ai vécu dans la crainte des vôtres, et des sévices que certains s'amusent à nous faire subir. Mais aujourd'hui... Je ne sais pas. Pour la première fois de ma vie, j'ai envie de croire à ce que vous voulez réaliser, j'ai envie de vous aider au mieux, même si je dois en mourir.

- Même si pour cela je dois réaliser des actes horribles, ignobles, et impardonnables ?

- Même, murmura-t-elle, au point où nous en sommes... seul le résultat compte. »

Arsear bougea, et, lentement, enlaça la gnome, l'enserrant dans ses membres encore un peu froids. L'ingénieure eut un petit mouvement lié à la sensation désagréable qui l'envahi. Mais elle ne se dégagea pas pour autant : le saurien devait être rapidement debout.

« - C'est bon, ça devrait suffire. » Dit-il en se dégageant un peu violemment pour s'asseoir sur le bord du lit. Rig-rid le vit se prendre la tête dans les mains quelques instants avant de se lever en direction de la salle de bain.

*

* *

*

Les trois chimères se précipitèrent dans les ténèbres du parking souterrain. Magla les guidaient aussi vite qu'elle le pouvait. Sous l'impulsion de la guerrière russe, les chimères et les humains qui habitaient dans cette ville avaient rapidement reprit leurs esprits. Ils avaient alors menés une contre-attaque rapide et efficace en profitant du chaos que l'armure Berserker avait généré. Leurs adversaires, quels qu'ils soient, avaient opéré un repli stratégique que les habitants n'avaient pas l'intention de laisser passer. La chef chimère n'avait pas voulu paraître inquiète en face de Stein, mais ce qui venait de se passer dans le gymnase lui faisait craindre le pire. Hertalam avait mis en mémoire ce qui s'était passé : la russe avait pris deux enfants des chimères et les avaient emmenés dans le parking souterrain en face. Toutes les autres, Hertalam compris, avaient suivi pour tenter de la faire lâcher, en vain. Sous la menace, elle avait enfermé tout le monde au dernier niveau avant de fermer avec une lourde porte anti-explosion comme celle du tunnel de Pau. Hertalam avait eut beau chercher un moyen de l'ouvrir, il ne le pouvait pas : la russe avait certainement barricadé la porte. La jeune chimère avait entendu des bruits de violents combat et, depuis, appelait à l'aide dans la mémoire. Les plus petites avaient déféqués de terreur, d'autant qu'Hertalam s'était de nouveau persuadé que Nemaya était le monstre de cauchemar. Et elles étaient dans la pire des situations si l'on suivait la légende au mot près. Magla elle-même ne pouvait leurs donner tort : la manière dont Nemaya se battait parlait pour elle.

« - Attention, ça à l'air dangereux... On dirait qu'on s'est battu ici fit la chimère à sa droite.

- Où est cette ordure ? Demanda celle de gauche.

- Attention, on ne sait toujours pas pourquoi elle a fait ça. Alors on s'assure de ce qui se passe avant de frapper.

- C'est tout vu, elle nous refait le même coup qu'autre-fois reprit celle de droite en s'engageant sur la rampe qui descendait d'un niveau.

- C'est quoi ? Fit la seconde, et se retournant, sur ses gardes.

- Quoi donc ? Interrogea Magla en regardant derrière elle.

- J'ai entendu un bruit.

- Y'a rien, répondit l'autre garde, elle nous attends certainement au fond. »

Les trois chimères descendirent au quatrième sous-sol en restant sur leurs gardes. Leur chemin fut parsemé des corps sans vie de nombreux maraudeurs, chimères et Humains en AMC.

« - Mais qu'est-ce qu'elle bricole ? » Demanda l'un des deux garde.

Comme pour lui répondre, il y eut un violent échange de tirs au niveau supérieur. Le son n'avait pas fini de résonner qu'une partie du plafond s'écroula dans un nuage de poussière. L'armure aux décorations orthodoxes transparut en une vison de cauchemars : la machine était ensanglantée, et retirait une lourde lame de la poitrine d'une AMC ennemie. Elle posa ses yeux sur elles, et le rond rouge de son œil gauche traversa le fin voile de fumée comme s'il n'existait pas.

Sous la surprise de l'aspect monstrueux que pouvait présenter l'humanité, aucune des chimère n'eurent de réactions. Tels des gibiers dans les phares d'une voiture.

Nemaya si : elle attaqua.

Les trois chimères esquivèrent de justesse les tirs l'arme de poing et ripostèrent aussi sec. Mais, à leur grande surprise, les pouvoirs traversèrent leur ennemie de part en part sans lui occasionner le moindre dommage. Ce fut le bruit d'une AMC s'écroulant derrière elles qui les força à se retourner pour voir les deux engins adverses. Le premier, s'écroulait au sol, le plastron parsemé d'impacts. Le second ne tenait encore debout parce que la machine à la tête de loup gris avait coincé son poing dans le poste de pilotage. Elle se retira d'un coup sec et se propulsa vers Magla.

La chimère s'assit.

La lame de l'énorme épée s'arrêta à quelques centimètres de sa tête. Encore un peu et elle aurait été décapitée.

« - Ne bougez plus ! » Hurla-elle à travers la mémoire à ses congénères.

Durant un instant, qui dura, pour les protagonistes, une éternité, il n'y eut que le bruit du sang qui coulait de la machine de guerre. Magla avait cloué son regard dans celui du loup gris. Les deux autres créatures, sur leurs gardes, avaient le poil hérissé et les yeux de couleur neige.

Lentement, Nemaya retira la lourde lame de la gorge de Magla, et ce, au grand soulagement des deux autres créatures. Honnêtement, aucune des deux n'aurait cru pouvoir vaincre la combattante russe. Les dégâts qu'elle avait provoqué en ville étaient incommensurables. En moins de temps qu'il en faut pour le dire, elle avait enfoncé l'organisation des maraudeurs.

« - Ils sont partis, libère-les. » Dit simplement Magla.

Toujours sans dire un mot, la machine de guerre se dirigea vers une épave de bus. Elle le poussa dans un grand bruit de tôle et de grincements de métal. Derrière, une lourde porte blanche et rouge apparue. Les mots de la protection incendie étaient un peu effacés, mais lisible dans la pénombre du parking. Lentement, en forçant un peu, l'armure du loup gris l'ouvrit.

Le choc avec Hertalam fut violent. Ce dernier lui avait foncé dessus pour forcer le passage et la maintenait désormais au sol avec sa tête.

« - Mais qu'est-ce que tu fais ? Demanda Magla

- C'est elle ! C'est le monstre qui... commença-t-il avec fébrilité tout en bloquant l'AMC russe au sol.

- Oui. Et tu lui dois la vie. »

De surprise, le grand daim turquoise releva la tête vers la chef chimère. La conversation s'arrêta là : la baffe que Nemaya lui asséna l'assomma.

*

* *

*

« - Monseigneur ? Demanda Braniss en frappant à la porte du bureau de laiton.

- Entre. Tu l'as ? Interrogea Arsear.

- Oui, elle est dans le sarcophage. Ce n'était pas beau à voir. Quand à sa machine, j'ignore même si elle sera réparable. Même pour les humains.

- As-tu été vu ?

- Non. Nous n'avons pas été dérangé. Par curiosité, qu'est-ce que la Déesse-Impératrice à l'intention de faire avec le corps de cette esclave ? Il est dans un état lamentable.

- Elle cherche un moyen de neutraliser les démons d'Alikaross.

- Mais on a les Kalieks pour ça : ils ont fait leurs preuves, objecta Braniss.

- Et nous avons pu constater qu'ils n'étaient pas suffisants. Il va falloir améliorer ceux en notre possession. Car eux, ne vont pas en rester là.

- Euh... je ne sais pas si je devrais, mais cela fait un moment que je n'ai pas vu la favorite Myanate.

- Elle n'a pas beaucoup apprécié que je lui préfère une esclave. Nous la reverrons dans quelque temps je suppose. J'ai une autre mission pour toi, et ce ne sera pas la plus simple.

- Ordonnez, répondit Braniss.

- Tu vas prendre quelques soldats et t'infiltrer dans une de leurs demeures. Séquestre les habitants, et assures-toi de ne pas être repéré. Un prisonnier Humain viendra avec toi. Aucun ne doit s'enfuir. Il a un travail qui va durer quelques jours, tu le laisses faire puis tu le ramènes. Ne cherche pas à savoir ce qu'il fera, concentre-toi sur la discrétion.

- Bien Monseigneur.

- Berik, Osrak, murmura Arsear en utilisant la broche, je pense que les troupes se sont suffisamment reposées. Chargez les navire, nous partons dans quatre jours. »

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