15 : Royale vengeance (3/3)
Au fond du navire, dans l'atelier des Kalieks, Rig-rid et d'autres esclaves regardaient le combat qui se déroulait par écrans interposés. Dans les cages de contrôle, les Silridriss qui pilotaient les Kalieks pestaient, se transmettaient des informations, suaient sang et eau pour vaincre les deux berserkers. Soudain, à sa grande surprise, la machine blanche croisa le fer avec un Kaliek. Lorsque la schiavone géante, équipée du fil d'Erapha entra en contact avec celle du Kaliek., il y eu une légère explosion. Le pilote du Kaliek., derrière l'ingénieur, pesta. La gnome regarda alors celui, qui avait été en charge de la création de l'arme blanche. Ce dernier croisa son regard avec une lueur d'incompréhension :
« - J'ai passé des journées entières à régler ces lames pour qu'elles coupent sans éclater. Comment est-ce que...
- Ce sont les démons d'Alikaross, répondit Rig-rid, ils n'ont rien d'adversaires normaux. Je suis déjà satisfaite que tes lames aient duré aussi longtemps face à eux. »
Sur l'écran, la machine rouge venait de broyer un de ses adversaires et le maintenait au sol avec le pied tandis qu'il se défendait contre deux autres.
*
Les deux berserkers se retrouvèrent sur la place du village de terre. Ils étaient tous les deux abîmés superficiellement. Pourtant, il leur était difficiles de tenir le rythme, les engins se réparaient et revenaient toujours. Ils s'étaient positionnés de part et d'autre d'un vieux puits en pierre, avec une place définie par quelques maisons éparses. Sur le radar, leurs adversaires se rapprochaient.
« - Comment tu te sens ? Demanda Manuel
- Tout roule ! Je peux faire ça toute la journée !
Mais vous êtes cons ou quoi ! S'insurgea Ego. Vous voyez bien que l'on ne peut pas gagner ! On a déjà grillé un tiers de nos réserves !
« - Twister, Doux-dingue, ici Arlequin, Quels sont les trois points faibles d'une AMC ? »
Les deux pilotes gardèrent le silence un instant, surpris que l'ex-commando s'invite dans leur combat. Avant de comprendre où il voulait en venir.
« - Structure ? Tenta Manuel
- Déjà tenté ! Répliqua Fernand
- Pilote ?
- Y'en a pas.
- Énergie ? »
La question resta en suspend, dans leurs regards entendus, ils comprirent que la réponse se trouvait là.
- Ego ?
- Non ! Cet engin est un vrai sac de nœud. Si on retire quoi que ce soit n 'importe comment, ça risque de devenir instable et d'exploser.
- On ne peux pas assimiler ?
- Pas dans de telles quantités.
- Bon indique-moi la position des nœuds principaux, je m'occupe du reste.
Sur son écran, Manuel vit apparaître une vue en trois dimension de l'un de ses adversaires. À l'intérieur, un certain nombre de sphères reliées entre-elles par des liens symbolisant le circuit d'Erapha.
« - L'alimentation principale à l'air de se trouver sous leur épaulette gauche !
- Ça roule ! » Commenta Fernand en voyant leurs premiers adversaires apparaître, et les échanges de tir s'effectuer.
*
Rig-rid vit les Kalieks se lancer à l'assaut des démons. Six d'entre-eux immobilisaient l'engin rouge sous des tirs soutenus, les quatre autre se jetèrent sur la machine blanche. Dans la sauvagerie du combat qui suivit, elle fit un bond en voyant le loup arracher une épaulette gauche à l'un de ses adversaires.
Non ! Pas comme ça !
« - Sale Jik ! Pesta le pilote derrière elle, mais que... ? Mon engin est hors service ? Ce n'est pas possible ! »
Si : Il vient de retirer le système de propulsion du Kaliek., mais c'est une grosse erreur !
*
Le pilote de la machine blanche réussi à s'extirper de la nasse de ses adversaires, dans sa main gauche, une sphère de métal noir. Il la regarda pour l'analyser tandis que ses ennemis, sauf un, se relevaient. Le jeune homme comprit trop tard son erreur en voyant la boule se fendre en plusieurs endroits. De la lumière jaillissait violemment des fentes
Merde !
Il voulu la lancer mais n'eut pas le temps de s'en débarrasser.
Elle explosa.
L'ensemble de la place du village fut soufflée dans l'explosion. Les bâtiments s'effondrèrent, et les quelques échoppes furent vaporisées. Il ne restait au milieu du village que des ruines. Lorsqu'il rouvrit les yeux, dans une demi-conscience, Manuel constata que le bras gauche de l'armure du loup était manquant. Il était adossé à des gravats, propulsé par l'explosion.
- J'ai détourné la majeure partie de l'énergie pour encaisser le choc, mais ça n'a pas suffit pour faire totalement disparaître l'effet de souffle. Commenta Ego qui avait coupé la musique.
Encore sonné, le pilote tenta vainement de se relever, mais, en dehors de son bras droit, la machine était hors service. Lentement, devant lui, dans la poussière qui retombait lentement, un Kaliek. se releva, puis un autre. Il en vit six, trois d'entre-eux le regardaient de leurs yeux verts.
Manuel était épuisé. Il avait comprit que le loup blanc avait utilisé quasiment tout ce qui lui restait d'énergie pour le protéger.
C'était vain... commenta-t-il, je ne peux plus bouger.
*
Le vieux commandant avait eut un mouvement de surprise en voyant l'explosion. Le drone lui-même avait décroché de son altitude.
La position est perdue... Constata-il amèrement.
« - Préparez notre repli. Envoyez les ADAV les ralentir. Piégez la porte. » dit-il en un murmure.
*
« - Ici Arlequin, Fantasy-Circus : on dégage !
- Mais Twister ? Et Doux-Dingue ? Interrogea Tégos, le nez dans son viseur.
- On ne peux plus rien faire, expliqua Friedrich, repliez-vous jusqu'aux points de rendez-vous... »
*
Voilà qui est bien dommage, et qui conclu nos échanges, Humain. Pensa Arsear en constatant depuis une sphère en altitude ce qui se passait. Tu n'était pas celui que j'imaginais, néanmoins, tu t'es fort bien battu... en cela, tu mérites tout mon respect. Adieu... Démon d'Alikaross.
*
Manuel vit les Kalieks avancer lentement. De nouveau, il voulu faire bouger son engin. Mais ce fut à peine si ce dernier esquissa un geste avec quelques étincelles et éclairs. Bien plus vite qu'il ne l'aurait cru, les pieds d'une machine de guerre Silridriss se plantèrent dans le sable, devant sa machine, devant lui. Lentement, le canon de l'arme se leva, jusqu'à la détonation.
*
Tout ce que vous voulez ! Mais lui, vous ne le toucherez pas ! Il est à moi !
Sur son écran, les neufs Kalieks virent leurs épaulettes gauches trouées. C'est bien ce que je pensais, si on le casse avant que ça devienne instable, il n'y a aucun danger... Attends, qu'est-ce que je viens de faire là ? Se demanda la pilote en voyant les machines Silridriss s'effondrer dans une extrême lenteur.
*
Tégos vit les engins adverses s'écrouler. Sans dire quoi que ce soit, elle se précipita vers le village, lançant sa machine à pleine vitesse.
« - Etna ! Non, reviens, c'est de la folie ! Lui cria Aquil, avant de voir les carcasses au sol. Rhaaa ! Quelle merde ! » jura-t-il avant de se lancer à la poursuite de son équipière.
*
L'ensemble des Kalieks furent déconnectés en même temps. Leurs pilotes exprimèrent leur colère en jetant leurs casques. Rig-rid ne pouvait détacher cette image de ses yeux : une seule détonation, neuf cibles abattues.
« - Toi ! Cria un des pilote à l'adresse de la gnome, j'espère que tu as une bonne excuse pour ce qui vient de se passer ! »
*
« - A l'assaut ! Toutes les troupes à l'assaut ! Attrapez les deux démons ! Ils ne doivent pas s'échapper ! » Hurlait Arsear au sein du poste de commandement.
Dans son coin, le professeur put reprendre sa respiration pour un court moment. Même s'il savait que c'était loin d'être fini.
*
« - Qu'est-ce qui se passe Casper !? Fit une voix déformée dans le casque du pilote. Les paramètres provenant de votre machine sont complètements démentiels. Avez-vous été touchée ?
- Calmez-vous Happy summer, tout est sous contrôle ! » Fit la voix féminine du pilote.
Enfin, je crois... Mince ! Ils remettent ça !
Sur son écran principal, des milliers de Sarbacks avançaient, les transports de troupes les suivaient de près. En recentrant son attention sur les deux berserkers endommagées, la combattante vit les deux autres AMC de l'escadron se précipiter auprès d'eux. Mais, sous le feu nourri des Sarbacks, il serait impossible de sortir de là.
Même pas en rêve ! Il est à moi je vous ai dit !
Elle réarma son fusil avant d'avancer vers le village. A aucun moment, la pilote ne vit le reflet de ses yeux, devenus blancs, dans la visière de son casque.
*
« Mon commandant ? Il se passe des choses bizarre dans le village, je crois que vous devriez vous y intéresser. » Dit Friedrich au vieux soldat qui quittait la salle la tête basse. L'opérateur ne pouvait quitter des yeux l'écran. Machinalement, il porta ses doigts à la bouche pour en retirer la cigarette ''maison'' et l'écraser dans un cendrier.
Faut vraiment que j'arrête ce truc : je vois de plus en plus de choses anormales.
Intrigué, le commandant Sarlen fit demi-tour vers la table d'opération informatisée. Ses yeux s'ouvrirent en grand en voyant les images du drone.
*
La guerrière chimérique fit déraper sa machine près de celle de Manuel. Ce dernier lui lançait un regard vide et fatigué. Elle attrapa le bras et voulu soulever le berserker. Peine perdue : les alarmes de surcharge s'activèrent et la machine se bloqua.
« - Arlequin ! J'arrive pas à le bouger !
- Éjecte tes armes, ton support et tout ce qui n'est pas essentiel ! Ça devrait passer.
- Mais j'aurais plus d'armes !
- De toutes façons, on ne pourra pas se battre avec des machines sur le dos ! »
Autour d'elle, des détonations d'armes automatiques résonnaient et les trais de feu Silridriss impactaient régulièrement le reste du bâtiment derrière lequel la machine blanche s'était adossée. Tout en cherchant le bouton invisible à ses yeux, elle jeta un rapide coup d'œil à la carte. Elle se stoppa : en dehors de l'ex-commando, il n'y avait aucun allié dans les environs si ce n'était des ADAV en approche.
C'est pas possible ! Ça tire ! Les sarbacks se font dégommer les uns après les autres !
Tégos se retourna pour récupérer au moins le fusil. Mais tout ce qu'elle avait éjecté avait disparu. Interdite, elle ramassa ce qui restait du berserker tout en se demandant ce qui se passait. A sa gauche, Aquil avait fait de même avec Fernand. Les éclairs des coups de feu apparaissaient ça et là de manière totalement chaotique, mais elle ne voyait pas les soldats qui se battaient avec un tel acharnement.
Ils fuyaient désormais aussi vite qu'ils le pouvaient pour se mettre hors de portée. Quelque chose se chargeait de retenir les Silridriss : ils devaient en profiter.
Soudain, le radar montra que des troupes avaient fait demi-tour.
« - Ici Friedrich, poursuivez votre cap Fantasy-Circus, on vous envoi du monde ! »
*
Arsear constatait le changement de tournure de la bataille. Rester n'aurait fait qu'augmenter les pertes pour les deux camps.
« - Récupérez les Kalieks, puis, repli. On s'en va. On sait que l'on peut vaincre les Démons, la Déesse-Impératrice sera satisfaite. Il va également falloir déterminer et étudier leur nouvel armement avant notre prochaine confrontation. Professeur ? Est-ce le Berserker qui a réalisé une telle prouesse ?
- Pardon ? Demanda le père de Manuel, inquiet de l'état de son fils.
- Arriver à se battre, et à occasionner de tels dommage alors que la machine est détruite ?
- Je ne sais pas : seul le pilote pourrait le dire. »
Juste à sa droite, le professeur Belamour eut un sourire discret.
« - Rig-rid, je veux te voir dans mon bureau dans dix minutes. »
*
Tégos se précipita vers le camion médical le plus proche, la carcasse sur le dos. Là elle posa ce qui restait de l'armure du loup blanc aussi doucement que possible. Maximilien arriva quelques secondes après.
A peine posée, celle-ci s'ouvrit, et laissa apparaître Manuel, inconscient et couvert de sang. Le liquide avait coulé un peu partout et donnait une horrible vision de la situation. Les médecins avaient compris qu'on leur apportaient des blessés, ils se précipitèrent au chevet des deux pilotes.
« - Comment va Twister ? Demanda-t-elle
- Son engin a l'air intact, mais qui sait quel traumatisme il a prit. Et Doux-dingue ?
- Dans un sale état. » dit-elle en voyant le jeune homme mit sur un brancard, un bandage rapide au ventre et un masque à oxygène.
Les années passées à se battre avaient développé en Tégos un sixième sens exceptionnel. Elle savait que quelqu'un était derrière elle. Et trop près à son goût.
La guerrière fit volte-face, s'attendant à un agresseur, mais certainement pas à voir une AMC sortir du décor. Elle reconnut immédiatement la machine : de fines lignes verticales jaunes et vertes couvraient l'armure du sniper.
Le camouflage optique dont parlait Manuel...
A sa grande surprise, l'AMC s'ouvrit en un souffle, et la pilote en sorti précipitamment. Elle retira son casque qu'elle jeta dans sa machine avant de courir vers le camion-hôpital.
Princesse... ?
Telle fut la seule pensée qu'elle pu avoir en comprenant avec surprise, que le Sniper et Salida n'étaient qu'une seule et même personne.
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