15 : Royale vengeance (2/3)

L'alerte fut donnée, l'ensemble des troupes se précipita aux postes de combats. La Fantasy Circus fit de même. A peine dans son véhicule, Manuel contacta le nouveau poste de commande, basé au portail.

« - Contrôle commande, ici Doux-dingue de la Fantasy Circus, quels sont les ordres ?

- Salut Doux-dingue, c'est Friedrich, on dirait que les lézards ont pas apprécié qu'on s'invite chez eux.

- C'est eux qui ont commencé.

- Ouais,... Les troupes se sont déployés un peu dans tous les sens pour explorer, et ils ont pris position dans un certain nombre de village aux alentours. Ils s'en servent comme avant-postes. L'un d'eux est actuellement attaqué.

- Quels sont les ordres ?

- Y'en a pas : Pour le moment, la Fantasy-Circus garde la porte.

- Mais c'est idiot.

- Ce sont les ordres. »

*

Les trois Humains entrèrent sur le pont de commandement du Navire des chaînes aux mains et aux pieds. Les soldats qui les remarquèrent leurs jetèrent des regards chargés de haine et méfiance.

Parmi toute cette agitation, un Silridriss se retourna.

« - Ha ! Veuillez m'excuser pour les chaînes, mais, je dois prendre des précautions. Venez ici, tout les trois, leur dit Arsear. J'ai quelque chose à vous montrer.

- Quoi donc ? demanda le professeur Ferreira, qui s'était habitué aux murs de laiton qui couvraient le navire.

- La manière dont votre fils se bat.

- Quoi ? Mais vous êtes malade ! Cria sa mère.

- Silence ! Siffla Arsear en plissant les yeux. Je ne vous demande pas votre avis.

- Chérie, fait-moi confiance. Manuel ne risque pas grand-chose.

- Je crains de devoir vous détromper professeur. Nous avons créé des Kalieks, des machines qui rivalisent avec ces choses que vous nommez Berserkers. Si vos machines sont capable de s'adapter à toutes les situations, les nôtres ont la particularités de se réparer d'elles même.

- Nous verrons, fit le professeur, mais attendez-vous a être surpris. »

*

« - Doux-dingue, ici Friedrich, fit la voix sans entrain de l'opérateur radio. Ça se passe mal pour les mecs de l'infanterie du poste avancé ''Pantagruel''. Sarlen vient de donner des ordres : les berserkers vont les appuyer.

- Comment cela ''ça se passe mal'' ? Demanda Fernand.

- Ils en chient des ronds de chapeaux. De ce que j'ai compris, les engins adverses s'auto-réparent.

- Rhaaa ! Quelle merde ! Constata Tégos.

Tu devais bien te douter que les Silridriss allaient nous sortir quelque chose pour contrer les Berserkers non ? Dit Ego en s'invitant dans la conversation

- Ok, que le reste de la Fantasy-Circus nous rejoigne le plus rapidement possible. Prévoyez aussi d'autres renforts si ça se barre en sucette, expliqua Manuel, Twister ?

- Je crois que les renforts sont déjà en place, confirma Friedrich. Éliminez ces trucs, et ils les engageront.

- Je te suis Doux-dingue. »

Les deux engins s'élevèrent dans le ciel sans un bruit pour le loup blanc tatoué, et avec un roulement de tonnerre pour la machine rouge.

Manuel ?

« - Oui Ego ? »

Je viens de vérifier avec Alpha : lui aussi à un mauvais pressentiment.

« - Dans quel genre ? » Demanda le pilote en prenant la direction de l'ouest. Au loin, des fumées noires et rouges partaient dans le ciel. L'escarmouche n'était qu'à quelques kilomètres.

Du genre de celui qui annonce la mort.

« - Doux-dingue, ici Twister, tu te rappelles de ce que Salida nous as dit au sujet des engins qui avaient tué son père ?

- Ils étaient inarrêtables : ils chutaient, se soignaient puis se lançaient de nouveau à l'assaut... Attends, tu ne crois tout de même pas que... ?

- Si, c'est ce que je crois : nous allons affronter ceux qui ont tué le Roi Shershen. »

*

Dans le container, Salida continuait de lire le livre qu'elle avait commencé, indifférente aux sirènes qui hurlaient à l'extérieur. Pourtant, lorsque Tégos l'informa que Manuel et Fernand allaient punir les assassins de son père, elle ne put se retenir. Elle ferma violemment l'ouvrage et leva vers la cloison un regard lourd de colère et de haine.

Un grognement sourd s'échappa doucement de sa gorge tandis que ses babines se retroussaient légèrement.

*

« - Seigneur Arsear ? Fit un opérateur, ils sont arrivés.

- Parfait ! Osrak, accueille nos invités comme il se doit.

- Que voulez-vous ! Dites-moi ce que vous voulez ! Je vous le donne avec plaisir mais de grâce laissez mon fils tranquille ! Cria la Mère de Manuel en voyant les images de la machine de son fils parmi celles qui recouvraient les écrans.

- Ce que je veux savoir, c'est ce qu'il a réellement dans le ventre.

- Pourquoi ? Demanda le professeur Belamour. Qu'allez-vous retirer de cette boucherie ?

- Une grande satisfaction. »

*

Il ne fallut pas longtemps aux deux combattants pour comprendre la situation catastrophique dans laquelle les troupes de l'avant-poste étaient. La position n'était qu'un petit village d'esclaves fait de maisons rectangulaires en terre entre deux collines. La terre était nue et meuble, parsemés de roches trop petites pour servir d'abri, mais suffisamment grosses pour gêner les tirs. Ça et là des AMC en flammes ou partiellement détruites. Sur le flanc Ouest, une ligne de Sarbacks en arc de cercle attendait patiemment un ordre particulier. Dans les ruelles, les dernières machines encore opérationnelles ainsi que de l'infanterie cachée dans les bâtiments, se battaient face à une dizaine d'assaillants qu'ils n'arrivaient pas à contenir.

« - Doux-dingue, Twister, ici Friedrich, je vous mets en relation avec l'unité Javier qui est à ''Pantagruel''.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? Ils se foutent de nous ? Ce qu'on veut ce sont des renforts ! Pas deux armures tunnées ! »

Manuel ignora la remarque, les yeux numériques de sa machine firent immédiatement un zoom sur l'un de ses adversaires.

Ça ressemble à une AMC... avec un style un peu médiéval, pensa-t-il en observant la structure d'un Kaliek. Immédiatement, ce dernier pointa un étrange fusil vers lui.

Merde !

Ego fit débuter une musique tandis que le pilote envoyait son engin vers le sol.

« - Twister, ici Doux-dingue, en rase-motte ! »

Comme pour confirmer le danger d'une approche aérienne, ils furent pris pour cible. Manuel sentit les boucliers des ailes s'affaiblir, quelques impacts abîmèrent le plastron arrière et un tir le toucha à la cuisse droite. La douleur fut terrible.

« - Ego ! Mais qu'est-ce qui se passe bordel ! » Cria Manuel ne comprenant pas comment autant de projectiles avaient pu le toucher.

Ils ont modifié leurs armes de tirs, ils sont beaucoup plus précis !

*

« - Pour être plus précis, expliqua Arsear au professeur Ferreira en regardant la machine blanche chuter en se tenant une jambe, j'ai demandé à la gnome de faire dépasser le canon hors du bouclier de nos machines. Il n'y a plus de phénomène de diffraction.

- Je vous en supplie, ne faites pas de mal à mon fils ! Demanda madame Ferreira. »

Arsear ignora complètement la femme, et se concentra sur le combat.

S'il est bien l'un de ceux que je pense, il devrait réussir à s'en sortir. Sinon, il faudra encore attendre...

*

« - Eh Doux-dingue, ici Friedrich, faites gaffe, vous avez de vrais clients en face !

- Sans déc' ! Twister ! Je suis touché mais Ego répare ! Qu'est-ce que ça donne pour toi ? Demanda Manuel en survolant à moins d'un mètre le sol rouge à grande vitesse.

- Mes boucliers dorsaux sont déchargés ! Mais le frontal est encore dispo ! »

Les vibrisses signalèrent à Manuel la position de machines adverses, derrière une maison en terre.

Désolé pour la maison, mais je ne prends plus de risques !

D'une main sur le sol, il retourna son AMC pour frapper la bâtisse des deux pieds. Il la traversa de part en part, pour écraser un adversaire contre la bâtisse d'en face.

*

Allez ! Montre-moi ce que tu sais faire ! Prouve-moi que je ne me trompe pas !

Sur son écran, les Kalieks se précipitèrent là où les deux démons d'Alikaross étaient apparus. Après le premier engagement, les deux machines Silridriss restantes se lancèrent dans l'affrontement. Le premier sortit une lame dont le fil de la lame se recouvrit immédiatement d'un liseré bleu électrique. Le second pointa son arme de tir.

Celui que tenait l'arme à feu fut couché sous les tirs de la machine de Fernand. L'autre se jeta sur Manuel.

*

Attention à la lame ! Hurla Ego

Par réflexe, le jeune pilote attrapa la carcasse de son adversaire à terre pour la placer entre son assaillant et lui. La lame traversa le bouclier du Kalieks avec de grands éclairs, il trancha ensuite son camarade comme un fil chaud aurait traversé une motte de beurre. Le second coup vint dans la foulée et Manuel s'esquiva de justesse.

« - Friedrich, Ici Doux-dingue, ces trucs sont de vraies merdes à stopper, fait dégager Pantagruel ! Ego ! La lame ! Vite !

- Qui est Ego ?

- Putain Friedrich, c'est pas le moment ! » Hurlait le jeune homme tandis que le dernier Kaliek. lui fonçait dessus.

Zut, déclara Ego un peu paniqué par la situation qui lui échappait complètement. Je n'ai pas accès au satellite, je passe par le système terrestre !

« - Fait comme tu veux mais grouilles-toi ! » Dit-il en sortant le pistolet de son étui tandis que le barillet s'incrémentait.

*

« - Arrêtez-ça !

- Silence ou je vous fais bâillonner ! » Cria Arsear.

Avec une vitesse qu'il ne lui aurait pas cru, le professeur Ferreira vit sa femme se saisir de la dague de son geôlier. Mais au moment où elle l'attaqua, le seigneur se défendit d'un coup violent. La femme fut projetée au sol à un mètre, inconsciente. Immédiatement, le professeur se précipita à ses côtés. Les gardes autour sortirent leurs armes pour punir l'offense.

« - Non ! Cria Arsear en ramassant sa lame. Mettez-là au cachot. »

Les gardes se regardèrent avec surprise. Berik lui-même fut surprit d'une telle générosité.

« - Écoutez, je vous promets qu'elle ne recommencera... Tenta d'expliquer le père de Manuel tandis que deux sauriens traînaient le corps de sa femme vers l'arrière du navire, et deux autres le forçant à se relever. Arsear attrapa le professeur sous le cou avec une seule de ses mains coupant courts toutes paroles. L'homme sentit la poigne aussi glacée que le métal lui enserrer la pomme d'Adam avec la force d'un étau. L'homme-lézard approcha ensuite son visage du sien puis déclara, sans desserrer les dents :

« - Je vous conseille de ne pas abuser de ma patience ni de mon hospitalité. Je vous garde en vie et je vous traite correctement car j'ai encore besoin de vous. Il ne tient qu'à vous que cela perdure. Suis-je clair ? Demanda-t-il au professeur en train d'étouffer avant reposer la question en hurlant à Belamour. Suis-je clair ? »

La femme en tailleur fit un pas en arrière par peur. Et se cogna contre le torse de catcheur de Braniss. Elle hocha la tête au seigneur avant de se retourner vers le saurien. Ce dernier la regardait sans aucun sentiment, il aurait regardé un brin d'herbe se courber sous le vent avec la même empathie.

*

Aux pieds de Manuel, plié, le Kaliek. qui l'avait attaqué. Plus loin, les deux autres, sévèrement abîmés, se relevaient lentement.

Non mais je rêve...

Dans ce cas, nous sommes deux, répondit le loup. J'ai fait une requête à Noral, j'attends la réponse.

Le jeune pilote tira sur les trois carcasses avec son pistolet en mode glace en se disant qu'au moins cela les ralentiraient.

« - Twister ? Tu t 'en sort ?

- J'en chie ! Je sais pas ce que c'est que ces trucs ! Mais si on les stoppe pas définitivement on est mal ! »

En affichant la carte, Manuel vit que son ami avait engagé deux machines et qu'il se défendait comme il le pouvait.

« - J'arrive, je crains que sur ce coup-là, on ne puisse qu'évoluer en restant l'un près de l'autre ! »

Deux autres engins arrivaient droit sur Manuel. Ils s'écartèrent pour rejoindre les statues recouvertes de glace. Intérieurement, il devina que ces derniers étaient toujours fonctionnels.

- Comment arrêter ces trucs ?

- Le berserker recherche une solution, lui répondit Ego. Mais c'est pas gagné, le bazar est un vrai sac de nœud d'Erapha.

- Et pour la lame ?

- Je viens d'avoir une réponse. J'effectue les modifications sur les boucliers et ta lame dorsale.

« - Doux-dingue, ici Friedrich, le reste de l'escouade est à l'est de votre position, ils attendant tes ordres.

- Qu'ils ne bougent pas : y'a assez de deux personnes dans la merde ! »

*

Sur l'écran de la salle de contrôle, le commandant Sarlen s'interrogeait lui aussi sur la manière d'arrêter ces choses. Machinalement, il s'adressa à un opérateur :

« - Combien d'ADAV de combat sont prêts ?

- Deux, mon commandant.

- Qu'est-ce qu'ils sont comme armement ?

- Chacun dispose de huit bombes à guidage magnétiques.

- Trop dangereux... Mais faites-les décoller, où en est la pièce d'artillerie ? »

Cette fois-ci le soldat ne répondit pas.

« - Où est-ce qu'ils en sont ? Répéta le vieux soldat en quittant l'écran des yeux quelques secondes.

- Les ressources électriques sont trop limitées. Si on 'utilise maintenant, on perd le radar et les communications. On risque même de faire disjoncter la centrale électrique ! »

Merde !

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