13 : Echanges musclés (2/3)
« - Manuel, interpella Ego tandis que devant eux se découpait le portail du passage vers le monde Silridriss.
La combat était acharné, des balles et des traits de feu fusaient dans tout les sens. Les fortifications Silridriss avaient été forcées, mais même à l'intérieur, le combat restait féroce. Les défenses se composaient de trois cercles concentriques de murailles de hauteurs croissantes avec un chemin de ronde suffisamment large pour les sarback. Chaque mur était constitué d'un métal noir recouvert de ce bismuth qui alimentait tout les engins ennemis. Les deux premières défenses étaient tombées. Concentrés sur leur coté sud, les Silridrisss n'avaient vu que tardivement la troupe de Manuel. Les AMC avaient ouvert un passage tandis que les chars les appuyaient. Pourtant, entre les enceintes, c'était un véritable enfer : Le jeune homme avait l'impression de se battre dans une salle de bain avec quinze personnes toutes équipés de mitrailleuses.
« ...Nemaya quitte le champ de bataille. » Finit le loup.
Quoi ?
Le jeune pilote, caché derrière un parapet de métal, risqua un regard en direction d'un retranchement Silridriss. Ces derniers s'étaient repliés derrière des protections de fortunes. Il y avait trois Sarbacks, ainsi que de l'infanterie qui se servait d'un étrange canon. Ego l'analysa en un instant, et l'identifia comme une arme lourde à Erapha. La volée de tirs le força à se remettre à couvert.
« - Le troisième Berserker quitte le champs de bataille. Il prends la direction nord-nord-ouest. »
Pourquoi ?
« - J'en sais rien, mais c'est peut-être lié à sa perte de contact avec le Sleipnir.
Comment ça perte de contact ? Ils ont coupé sa connexion ?
« - Non, ça avait plutôt l'air d'une rupture brutale. »
De toutes façons, c'est plus mon problème.
« - Attention ! » hurla Ego.
L'un des Sarbacks venait de faire le tour du muret, et il frappa d'une de ses lames la machine blanche. Par réflexes, Manuel leva le bras gauche, et para l'agression. Il en profita pour glisser à côté de son adversaire. Son pistolet s'incrémenta, et un choc électrique fut décoché sur le poste de pilotage. Il fit tomber la carcasse pour se servir du bouclier encore actif de l'épave pour se cacher derrière.
« - Mauvaise idée. » informa son subconscient.
De nouveau, le barillet du pistolet tourna. Et le jeune pilote ouvrit le feu. Mais aucun de ses tirs ne toucha sa cible.
Mais qu'est-ce qui se passe ? C'est pas possible, j'en ai pas touché un seul ! Pensa-t-il en se baissant derrière sa barricade.
« - Le bouclier Silridriss protège dans un sens, il dévie les tirs dans l'autre. C'est dû à la diffraction de ... »
Pas le moment Ego. Répondit Manuel en se jetant dans la mêlée.
« - Bulldog, ici Doux-dingue, comment ça se passe pour vous ?
- On en chie. On a déjà trente mecs sur le carreau et deux tanks de perdus. Si ça continue, y'aura pers... » une explosion interrompit la conversation.
Merde !
*
Ces machines avec des visages humains sont plus coriaces que les classiques... Qu'est-ce qu'ils ont encore bien pu inventer. Telles étaient les pensées d'Arsear en ressortant sa lame de la l'étrange machine ennemie. Cela faisaient quinze minutes qu'ils se battaient férocement, et il venait tout juste d'identifier une faille chez son adversaire.
« - Monseigneur, Braniss signale que des engins bizarres viennent de stopper nos forces. Ils ont verrouillé les points de passage. Fit Berik.
- Osrak, tu as le plus d'entraînement sur les kalieks. Ouvre-moi les passages pour les troupes.
- Bien monseigneur.
- Braniss ! Où es-tu ?
- Au point de passage numéro un. Je suis face à un de ces engins. Autant le reste de leurs troupes n'a pas vraiment posé de problème, autant là, j'ai un adversaire digne d'être affronté ! »
Si ces engins sont capables de se mesurer à un kaliek, ce n'est pas en sarback que tu y arriveras...
« - J'arrive, je viens te prêter main forte. Que le reste des kalieks tiennent position sur le centre de commande esclave. Berik, envoi les troupes d'assaut directement dans leurs base. Allez !
- Bien Monseigneur, répondit Berik.
- Pas besoin d'aide Seigneur Arsear, j'en ai déjà découpé deux. »
Deux ? Il en a éliminé deux ?!
*
« - Commandant, les troupes ennemies ont reprit leurs avance à l'est. Ils ont des engins capable d'affronter les berserkers... L'escadron Meisterklass n'arrive plus à suivre...
- Prévenez le commandement de la situation, demandez des renforts. Dites-leurs de ramener les autres escadrons déjà formés ! Condamnez tous les accès à cet endroit ! Où ça en est avec Attila ?
- C'est quasiment fini !
- Bien, dites au capitaine Eliass qu'il prépare sa version d'Attila.
- Euh... répondit le technicien tandis que le sol tremblait. Une explosion, une chute d'armure, personne n'aurais pu le dire.
- Transmettez bordel ! Il comprendra !
- Des engins viennent de se poser dans la cour ! » Cria un opérateur.
Ça y est : ils sont là : le combat pied-à-pied va commencer, on a l'avantage sur ce terrain. Mais avant, je dois finir Attila.
*
« - Manuel, dit Ego, passablement ennuyé. Je viens de recevoir un signal de détresse. La base de Clermont-Ferrand est attaquée... »
Ils devraient pouvoir s'en sortir...
« ... vu ce qui s'y passe, j'en doute : les alertes intrusion de la base et du centre de recherche retentissent partout. Il faut y aller, nos parents sont là-bas... »
Mais si je pars d'ici, qui va protéger Bullbog ?
« ...euh... »
Intérieurement, le dilemme qui frappa Manuel fut terrible. D'un coté, son escadron, ses amis et ses responsabilités, de l'autre, sa famille. Dans l'enfer, qui l'entourait, il trouva un coin à l'abri. Entre les deux murs de fortifications, juste derrière un baraquement Silridriss. Mais le choix cornélien auquel il était confronté le bloqua complètement. Lui qui avait réussi à passer outre sa situation de danger mortel se rappela qu'il était là en danger de mort imminente. Son cœur s'accéléra, son esprit fut saturé de signaux de dangers, le paralysant complètement dans ses initiatives.
« - Doux-dingue, ici Friedrich, qu'est-ce que tu fout ? Pourquoi tu t'arrête, Fantasy circus, Bulldog, stoppez votre avance, la formation est rompue.
- Merde ! Doux-dingue, arrête tes conneries c'est pas le moment de paniquer. Reprend-toi, ou on va tous y passer ! Cria Tégos pas si loin derrière lui.
- Twister, ici Arlequin, couvre-nous jusqu'à ton copain ! Bulldog ! Non de dieu stoppez ! Tenez la position n'avancez-plus ! »
*
Au cœur de son monde, du haut d'une tour, Manuel voyait les nuages qui se déplaçaient sous le château. Ils étaient devenus mauves, et tournoyaient en un immense vortex dont le centre se trouvait sous le bâtiment. Au plus profond de lui il sentait que la bête voulait sortir. Des yeux de la même couleur que les nuages commençaient à poindre : Elle n'attendait que cela.
« - Que se passe-t-il ? Demanda-t-il paniqué à Ego, juste derrière lui.
- Ton esprit se prépare à la mort. Si tu es tué, nous seront aspirés par la bête et retourneront au néant, ou ailleurs ; s'il y a un ailleurs.
- Mais je ne veux pas mourir !
- Moi non plus, mais ton esprit n'est plus clair, tu n'arrives plus à réfléchir comme avant : tu paniques. L'armure ne comprends plus ce que tu veux. Elle est inerte.
- Que dois-je faire ?
- Je ne peux rien te dire.
- Quoi ? C'est pas le moment de jouer au devinette ! Ego ! J'ai besoin de toi !
- Je suis désolé. »
Le jeune homme tenta d'attraper l'animal qui s'envola et se posa sur une autre tour. Malgré la distance, le loup blanc parla comme s'il se trouvait aux côtés du jeune homme.
« - Crois-moi, j'aimerais pouvoir t'aider, mais je ne peux rien faire.
- Si tu veux de l'aide, fit une voix suave, je peux t'en fournir autant que tu le désires. La capacité d'aider tes parents sans aucun soucis, ni difficultés.
- Mes parents ? Attends, qui es-tu ?
- Oui, tes parents... ou tes amis... voir même les deux. » Répondit la douce voix. Ignorant la seconde question.
Sur cette haute tour, quelqu'un le retourna de force avant de lui mettre une violente gifle. Il regarda son agresseur : Fernand.
« - Ça y est ? Réveillé ? frais et dispo ?
- De quoi te mêles-tu ! ? Hurla la voix qui n'avait plus rien de suave.
- Mon pote reste mon pote : je sais pas qui t'es, et j'm'en tape. Je viens le sortir là, et si ça te conviens pas, je t'emmerde. Allez Manu, oublie ce con, passe à autre chose : du monde compte sur toi. S'il le faut, je te re-bafferais.
- Fernand, nos parents sont attaqués !
- Je sais, Alpha me l'a dit. Mais on ne peux rien faire pour le moment : Faut laisser les mecs là-bas faire leur boulot.
- Mais...
- Pas de mais ! Fait leur confiance !»
Comme réveillé, le jeune homme ferma les yeux, avant de tendre son visage vers le ciel bleu.
Il a raison : chaque chose en son temps...
*
Maximilien venait de vider son chargeur sur un sarback qui avançait encore. Les boucliers ennemis étaient devenus faibles, juste derrière lui, deux autres le suivait. Le soldat venait de récupérer le nouveau chargeur et l'amenait jusqu'à son fusil. Rejoindre la machine blanche n'avait pas été une mince affaire, les silridriss se défendaient avec tout ce qu'ils avaient. Le berserker était là, inerte, adossé à un mur de métal. Frantz et lui l'avaient vite encadré pour lui permettre de reprendre ses esprits.
Frantz ne cessait d'ailleurs pas ses appels radios pour forcer le jeune homme à réagir.
Lorsque le commando releva la tête, il était trop tard : le sarback s'était déjà rapproché et allait frapper de ses épées levées.
L'engin silridriss vola en éclats.
Avec une surprise non feinte, Maximilien vit les deux autres engin éclater comme le premier. Sa zone était désormais vide d'éléments agressifs, et le soldat prit le risque de se retourner. Il ne vit rien d'autre qu'un bout d'ombre courir sur les remparts silridriss désertés. Un simple liseré avec une forme d'AMC se découpant sur le champs de bataille.
Casper...
*
« - C'est bon, nos troupes se sont légèrement repliées. Dites-leurs de nous livrer Sleipnir. Nous promettons de partir juste après. » Tel étaient les mots du seigneur Arsear dans les oreilles de Braniss tandis que celui-ci avançait dans ce qui restait de la ville des esclaves humains.
« - Bien monseigneur. » Répondit-il en entrant dans une bâtisse.
Dedans, des prisonniers de guerre. La majeure partie sera envoyée en esclavage, le reste servira de pitance ou de défouloir. Mais, pour le moment, tous portaient le collier traducteur.
« - Qui est le plus haut gradé ici ?
- Sergent Allion Mertaz. Je crois que c'est moi.
- Debout et suis-moi. »
L'homme se leva et suivit le Silridriss un peu inquiet jusqu'à la carcasse d'une AMC. Autour de lui, les combats continuaient. La ville saignait des dégâts provoqués par la violence qui s'exerçait dans ses rues. La protection pectorale avait été arrachée, le pilote était mort, le corps était visible, coupé en deux, gisant dans les sangles.
« - Appelle tes responsables. »
*
« - Commandant, nous avons un contact avec un responsable ennemi. Appela un opérateur face à sa console. Un soldat dit faire la liaison.
- Est-on sûr de son identité ?
- Oui, commandant.
- Passez-le moi. »
Qu'est-ce qui se passe ? Ces enfoirés ont attaqué et ont stoppé leur assaut alors qu'ils allaient pénétrer ici. Ils ont même des troupes à pied capable d'utiliser des armes à feu, et ils ont pénétré jusqu'ici comme si de rien n'était. Pensa le commandant en prenant le micro.
« - Ici le commandant de la base de Clermont-Ferrand, a qui ai-je l'honneur ?
- Il s'appelle Braniss commandant, il... est l'un des principaux lieutenant de celui qui a organisé cet assaut. Il dit parler au nom de son supérieur... euh, non, là, c'est pas possible.
- Qu'est-ce qu'il veut ?
- Le Sleipnir, ils veulent qu'on leur livre, ensuite, ils partiront. Mais comment est-ce que...
- Silence soldat... savent-ils qui est Sleipnir ?
- J'ai l'impression qu'ils croient que c'est une personne... »
Higas jura : inconsciemment, ce soldat venait de donner des informations capitales.
« - Soldat, dites-leurs que nous ne leurs donnerons pas Sleipnir. Qu'ils aillent se faire foutre !
- Ils ont dit que nous avions jusqu'à demain midi. D'ici là, ils vous laissent tranquille. Après ils entrent, ils tuent tout le monde, embarquent le Sleipnir et se tirent. Hé ! Mais que ! Non ! »
Le reste n'était que des cris et des hurlements, le commandant Higas préféra couper la liaison avant de demander : « Quand est-ce que les renforts arrivent ? »
*
Alors comme cela, Sleipnir ne serait pas un Humain, ni un ingénieur... qu'est-ce que cela peux bien être ? A moins que ce ne soit une ruse... De toutes façon nous seront vite fixés. A ce sujet...
« - Osrak, qu'est-ce ça donne dans les recherches ?
- On a beaucoup de mal, tout les accès aux installations souterraines sont protégées. On a beaucoup de mal à ouvrir leurs protections, même avec un sarback. Parfois, ils nous attendent au fond avec leurs armes portatives.
- Et dans leur centre de défense ?
- Nos forces ont eut du mal à entrer, mais ce fut plus simple qu'à l'épée. Cependant, leurs fortifications sont impressionnantes, y'a des pièges dans tout les sens.
- Avons-nous récupéré des informations intéressantes ?
- Oui, lorsqu'on les a interrogés sur Sleipnir, quasiment tous ont répondus qu'il s'agissant d'un supercalculateur et non d'un ingénieur.
- Qu'est-ce ? Demanda Arsear.
- Selon eux, c'est une machine qui fait beaucoup de calculs en peu de temps. J'ai un peu de mal à y croire... Mais même sous la torture, le discours ne change pas...
- Et pour ce nom... ''Ferreira'', qu'est-ce que ça donne ?
- On as une piste très faible : une boulangerie dans le quartier Est de la ville. Répondit Osrak.
- Qu'est-ce qu'une boulangerie ?
- Ça vends des denrées alimentaires de ce que j'ai compris. J'en sais pas plus. Je continue de chercher, et d'interroger. J'ai envoyé une équipe à la recherche du kiosque de marchand de ces Ferreira avec des instructions particulières
- Tu as toute la nuit, après, tu te reposes, demain midi on reprends l'assaut. Es-tu sûre de la compétence de la troupe que tu as envoyé ?
- Oui leurs ordres sont clairs. »
*
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