4 : Galères (3/3)
« - Je ne comprends toujours pas pourquoi elle vous a frappé. » Fit Kouiros.
Ils étaient partis depuis maintenant deux bonnes heures. Le convoi se composait des trois AMC, de deux chimères et d'un camion. La petite créature était montée sur le toit du camion pour s'y reposer et profiter du paysage. Les deux autres chimères chargées de les guider jusqu'à leur cité étaient Kouiros et une autre dont Manuel n'avait pas retenu le nom. Véronique s'était invitée dans la petite aventure et avait pris place dans le camion avec le médecin. Ils suivaient une vielle route sinueuse au travers des bois menant à une montagne.
Quand Marilyn avait apprit qu'ils s'étaient portés volontaire pour cette opération de soin elle les avait tous baffés. Ils chargeaient le camion en produits médicaux, à ce moment là, juste devant les chimères. Cette réaction les avait surprises. Mais ils n'avaient pas pu expliquer devant leurs invités les attentes du commandant.
« - Eh bien, elle s'inquiète. C'est sa manière de nous le montrer. C'est notre supérieur normalement, et on s'est porté volontaires sans lui en parler. Alors c'est sûr qu'elle n'est pas contente. » Proposa Redcross en se massant la joue.
Depuis deux heures maintenant, les trois soldats tentaient d'expliquer à Kouiros la réaction du Major. Depuis qu'ils étaient partis en fait.
Soudain les deux chimères se stoppèrent, la petite chimère, sur le haut du camion, leva la tête d'un coup sec. Kouiros se raidit et commença à regarder autour de lui de manière affolé.
« - Non... pas maintenant... ils nous ont retrouvés... murmura-t-il. C'est une catastrophe.
- Hein, de quoi parlez-vous Monsieur Kouiros ? » S'enquit Redcross.
La voix d'une personne de poste avancé parla dans son casque.
« Appel général du poste avancé, modification des conditions d'engagement ! Riposte autorisée contre tout élément agressif ! Quel qu'il soit ! Passez en attitude orange ! Je répète ... » la suite n'était qu'une suite de grésillement.
Quoi ? Un brouillage ? Engagement ? Attitude orange ? Ça signifie menace réelle mais non identifiée ... Mais pourquoi non identifiée ? C'est quoi ce bordel ? Qu'est-ce qui se passe ?
Manuel prit son fusil et les autres membres du petit groupe firent de même. Tous étaient en alerte. La seconde chimère qui avançait devant eux, ouvrant la marche grogna, se préparant à attaquer. Pas eux, mais quelque chose qui était devant eux.
Manuel l'entendit lui aussi : un bruit de métal tapant le sol, saccadé comme une machine à écrire. Quoi que ce fut, ça se rapprochait. Il referma le carter de sa machine et chargea une balle dans le canon de son arme. Redcross et Dionysos l'avaient devancé. Il lança les commandes de combat : connexion satellites et lien vers le drone.
Le satellite était actif mais pas le drone. La zone était remplie d'une cinquantaine de point étrangers, chimère ou 'autres'.
Cela sortit devant eux. C'était mécanique, à n'en point douter, noir comme la suie. Le corps était celui d'une araignée, et, à la place de la tête, sortait un genre de torse vertical portant quatre bras. Au milieu de ce torse, brillait une gemme verte. Une petite lumière orange brillait dans chacune des deux mains du dessus. Celles du dessous se terminaient par de grandes lames courbées comme des cimeterres. On aurait dit une représentation d'une créature de cauchemar.
La chimère qui était devant eux commença à générer des piques de glace qui lui tournèrent autour du cou. Mais elle n'eut pas le temps de les lancer : Deux traits de feu oranges partirent des mains supérieures de la machine dans sa direction.
[Ndla : musique pour l'ambiance]
La première toucha la chimère qui éclata comme un ballon de baudruche en un cri strident, projetant des morceaux de chair dans toutes les directions.
La seconde frappa le sol en une énorme détonation, creusant un cratère d'une vingtaine de centimètres et projetant poussière et débris dans toutes les directions.
Comprenant le danger, les pilotes des AMC présentes firent feu. Au milieu des assourdissantes détonations des canons de gros calibres, les occupants du camion sortirent et se jetèrent dans les fourrés. La petite chimère les suivit, complètement terrifiée. Kouiros resta debout, ses yeux étaient devenus d'un blanc laiteux.
La machine en face d'eux fut sévèrement secouée par les balles de vingt millimètres. Quelques unes arrivèrent à passer le blindage noir. Mais pas assez : les chargeurs vides, elle bougeait encore. Un des deux bras qui pouvait lancer ces traits de feu était hors service. L'autre commença à luire. Les balles creuses n'étaient pas suffisantes pour passer le blindage. Elles n'avaient d'ailleurs jamais été conçues pour cela.
Au moment même ou le trait lumineux fut lancé en direction des AMC, un épais muret en pierre sorti de terre protégeant celles-ci.
Manuel s'y adossa. Tout comme Dionysos. Il vit Redcross courir sur la gauche dans les fourrés pour tenter de prendre la machine à revers. Dionysos tentait par tous les moyens de contacter le poste avancé sans résultat. Manuel posa son fusil par terre. Les munitions qu'il contenait étaient inutiles. Il sorti son pistolet.
« - Arrête de t'égosiller Dionysos, y'a un brouillage ! Déclara Redcross. T'arriveras pas à les joindre.
- Putain mais c'est quoi ce truc ? Ça résiste à du vingt millimètres. » Répondit-il.
Et ça ? Est-ce que tu connais ? S'interrogea mentalement Manuel en même temps qu'il sortait pour tirer avec le pistolet.
Il tira deux balles. Chacune fit mouche. La première toucha au niveau de l'épaule de l'arme encore valide et la seconde à la base du torse. A chaque fois, une détonation retenti fortement lors de l'impact. La première arracha l'épaule qui laissa tomber l'arme au sol avec le bras. La seconde ne laissa qu'un petit trou à l'avant mais généra des déformations sur toute la partie araignée de la machine. A l'intérieur, les dégâts devaient être épouvantables.
La machine tangua avant de s'écrouler au sol tel un pantin désarticulé.
Dionysos se releva et Redcross sorti des fourrés derrière la « chose » sa lame à la main. Il y planta plusieurs fois l'arme pour s'assurer que ça ne bougerait plus.
« - Hé ! doux-dingue ! C'est quoi comme flingue ? demanda Redcross en ouvrant sa machine.
- Ce n'est pas l'arme qui est intéressante. C'est la munition : ce sont des charges creuses. Doc ? Véro ? Kouiros ? » Déclara Manuel en faisant la même chose que Redcross. Le médecin sorti des fourrés avec Véronique et la petite chimère encore tremblante. En dehors de quelques contusions et coupures, ils n'avaient rien.
« - Je suis là, fit la chimère en sortant de derrière un autre muret de pierre. Je dois avouer que je ne pensais pas m'en sortir vivant. Un Silridriss ici... c'est une catastrophe...
- Je suppose que c'est vous qui avez fait sortir ce mur. Si vous nous disiez ce qui se passe avant que la situation n'empire, proposa Dionysos.
- Plus tard, nous ne sommes pas en sécurité ici. Nous devons rejoindre notre cité, ce n'est plus très loin. Je vous dirai tout là-bas. J'ai laissé trace de nos intentions et de notre affrontement dans la mémoire avec pour consigne de les transmettre aux vôtres.
- La mémoire ? C'est quoi ce truc ?
- Je vais t'expliquer ça en chemin, déclara Manuel en rangeant son arme. Dites-leurs aussi que les charges creuses sont efficaces. Demandez également un soutien aérien. Allez ! On bouge ! ... »
*
* *
*
Ils surent qu'ils arrivaient non pas parce qu'ils virent l'entrée de la cité des chimères. Mais parce qu'ils entendirent des bruits de combats. Ils se rapprochèrent avec rapidité et discrétion.
La zone était une clairière remplie de fleurs cernée par des arbres, avec une entrée de caverne dans la roche de la falaise. La clairière était jonchée des cadavres de chimères. Un véritable massacre. Au milieu de la clairière, quatre machines du même modèle que celle qu'ils avaient croisé. L'une d'entre elles traînait par la patte arrière une chimère blanche et bleue inconsciente en direction de la forêt pendant que les autres tentaient de la protéger des attaques. Les chimères sortaient en masse de la caverne et utilisaient des pouvoirs parmi les plus destructeurs... qui n'avaient quasiment aucun effet. En revanche, les armes des machines, elles, étaient redoutables.
« - C'est la fille du roi ! s'exclama Kouiros
- Hein ? Quoi ? Où ça ? commenta Manuel
- Ils sont en train de l'enlever ! » Continua la chimère qui commença à partir en courant.
Dionysos attrapa la chimère par une corne et la coucha sur le sol. Kouiros se débattait de toutes ses forces.
« - Que faites-vous ! Lâchez-moi ! Je dois allez l'aider !
- Bouclez-là ! Si vous y allez seul c'est la mort assurée, vous allez vous faire tuer. C'est complètement inutile, essayons plutôt de réfléchir à une solution. Si vous désirez vraiment la sauver, c'est la meilleure option que nous ayons.
- Mais je...
- J'ai une idée. » Coupa Manuel.
L'affirmation arrêta le temps quelques instants. Kouiros s'arrêta de bouger pour fixer Manuel. Dionysos le lâcha.
« - Doux-dingue, la dernière fois que tu as eu un plan... commença Redcross.
- Ça a fonctionné. Là aussi... du moins... ça devrait, ajouta-il, plus très sûr de lui.
- Je t'écoute. » Déclara Kouiros, captivé.
Jamais, il n'avait vu ce type d'expression sur le visage de Manuel. Une mine à la fois dure et concentrée.
« - Les communications longues portées sont HS. Mais le radar et le satellite fonctionnent. Le radar signale que le soutien aérien que l'on a demandé arrive. Faut leur dire de se magner et signaler les cibles. On va prendre nos adversaires en tirs croisés. Redcross, Dionysos, vous passez par la droite, Démerdez-vous comme vous voulez mais il faut que les méchants vous remarquent. Quand ces trucs n'auront plus la petite princesse, lancez des fusées de détresses dans le ciel et utilisez ça... »
Manuel tendit son pistolet et les deux chargeurs restants.
« ... normalement ils seront indécis entre récupérer la princesse et s'occuper de la menace que vous représentez. Le temps qu'ils se décident le soutien sera là. Doc, Véro planquez-vous dans un coin, et prenez le petit avec vous. Monsieur Kouiros, vous me suivez et vous gardez votre pouvoir sur les pierres prêt à être utilisé. On va à gauche. »
Ils se séparèrent, chaque groupe rejoignant sa position alors que le combat faisait rage. Une fois à la leur, Kouiros demanda, excédé de ne pouvoir immédiatement :
« - Qu'est-ce que vous comptez faire Monsieur Doux-dingue ? Si jamais elle est blessée je...
- Elle ne devrait avoir que des égratignures. Quand à ce que je vais faire... Twister dirait que c'est encore une connerie mais bon... Je commence à avoir l'habitude, et j'ai rien d'autre en magasin pour l'instant. Dès que j'ai la gamine vous levez un mur devant nous.
Manuel sorti son fusil et y plaça le grappin. Il déroula le câble, plaça l'autre extrémité dans le tracteur de sa crosse, et épaula.
- Et comment va-t-on aller la chercher ? » Demanda Kouiros en vérifiant la position des monstruosités mécaniques. Manuel ne répondit pas et ferma son armure : sa concentration était essentielle, ils n'auraient qu'un seul essai. Il ne devait en aucun cas manquer sa cible. La télémétrie lui fournit la distance, et il en déduisit l'angle à prendre.
A sa droite, il y eut des tirs d'armes automatiques. Les machines noires touchées furent sévèrement secouées. Et elles commençaient à répliquer. De plus en plus d'entre-elles se désintéressaient des chimères pour s'occuper des deux AMC de Redcross et de Dionysos. Celle qui tirait la chimère blanche et bleue jeta un œil aux nouveaux venus tout en continuant son chemin.
Maintenant...
Manuel tira. Et le grappin alla toucher la chimère captive au bas du dos. A son impact, les énormes griffes de métal sortirent du manche à la vitesse de l'éclair. En un clin d'œil, la chimère était enlacée tout autour du bas ventre. Dés qu'il su qu'il avait touché sa cible Manuel planta son fusil dans le sol, et l'y enfonça de quarante centimètres. Il activa immédiatement son tracteur de câble et lança des fumigènes.
Le câble se tendit d'un coup sec. Sous la tension, la patte que tirait son principal ravisseur glissa de ses mains de métal, et traîna vite la captive en direction de Manuel et Kouiros.
Constatant que leur proie leur échappait, les machines noires recentrèrent toute leur attention sur Manuel. Les fumigènes masquaient sa position et celle de Kouiros. La plupart des tirs touchaient les arbres qui éclataient en copeaux aux endroits touchés. La chimère créa un renfoncement dans le sol pour mieux les protéger. Elle s'y allongea pour diminuer sa surface visible. Les deux combattants, Humain et Chimère ne bougèrent pas d'un pouce sous les tirs.
Soudain, le ciel se couvrit d'une lueur rouge. Quelqu'un avait lancé une fusée de détresse. Les tirs d'armes automatiques avaient laissé place à des tirs plus sporadiques. Quelqu'un utilisait un pistolet au milieux d'autres tirs en rafale. Les projectiles vers Manuel et Kouiros furent soudain moins fréquents.
Le pilote vit le tracteur faire vibrer son fusil. Il posa la main dessus en espérant que cela l'empêcherait de sortir du sol. De l'autre, il se prépara à arrêter le tracteur. Sortant du nuage de fumée à grande vitesse sous la traction du câble, la princesse chimère fut projetée vers eux.
Manuel éteignit le tracteur de câble et réceptionna le corps de la créature qui avait conservé son élan. Kouiros leva un énorme mur pour les protéger. Le jeune pilote en profita pour décrocher le grappin. Et ranger son fusil sur son dos.
Il prit la princesse dans les bras de sa machine et se mit à courir le long de la clairière. Kouiros comprit immédiatement ce qu'il voulait faire : retourner dans la cité des chimères. Il fit sortir des blocs de pierres pour le protéger au mieux. Ils entendirent les projectiles adverses impacter les pierres. Certains passaient au travers des protections, d'autres au-dessus et frappaient les arbres. Leurs champ de vision était brouillé par le grand nombre d'éclats et la fumée.
Complètement inconscient des risques qu'il prenait, Manuel courait en tentant de protéger au mieux son précieux chargement. Le ciel se couvrit d'une nouvelle lueur rouge : une autre fusée de détresse descendait lentement dans le ciel.
Le pilote se jeta dans la grotte en glissant sur les fesses. Il entra de travers, quand il s'arrêta de glisser il était à couvert dans la montagne. Il bouscula quelques chimères qui tentaient de sortir à son passage. Il posa la princesse chimère contre une paroi, à l'abri du combat qui faisait rage dehors. Puis il s'adossa contre la roche juste à coté de l'entrée. Le fusil probablement rempli de terre, était inutilisable. Il sorti son couteau et attendit. Il vit Kouiros sortir d'une paroi pour se placer de l'autre coté de l'entrée.
Pratique cette capacité de commander aux cailloux...
Voyant leur princesse en sécurité, les chimères se placèrent en des endroits stratégiques dans la grotte. Si une de ces machines noires tentait de pénétrer dans la grotte elle serait submergée d'attaques.
D'énormes explosions eurent lieu dehors.
Un silence macabre se fit ressentir. Rapidement rompu par le passage de deux hélicoptères de combats.
Manuel passa sa vision en mode thermique en s'approchant de la princesse, elle était vivante, un peu éraflée, une contusion au niveau de la patte arrière, mais vivante. En repassant en vision normale il prit le temps de mieux l'observer. Autour de lui, d'autres chimères, se rapprochaient. Quelques une montraient des dents, protection de l'extrême ou interrogation sur l'état de la monarque, le jeune homme ne vit rien.
C'était une tigresse blanche avec des rayures bleues et sur son dos, deux ailes avec les couleurs de l'arc-en-ciel. Elle avait les yeux bleus, mi-clos, à moitié endormie, et un petit bout de langue sortait de sa gueule fermée. Elle semblait complètement assommée, Ces choses dehors avaient dû lui injecter un truc pour pouvoir la capturer sans résistance.
« - Hé ! Doux-dingue ! T'es mort ? » Fit la voix de Dionysos dans le casque de Manuel.
« - Si je te disais oui, tu irais faire la fête ?
- Sûr ! Quel meilleur moyen pour se rappeler de quelqu'un ? Comment va notre princesse à fourrure ?
- Je te dirais, qu'elle est actuellement au pays des merveilles. Ils nous l'on complètement shootée... Et vous ? Redcross va bien ?
- On a quelques rayures et un peu de tôle froissée, répondit l'intéressé. Mais vu qu'on s'était placés derrière des rochers on n'a pas trop morflé. Bon, on te retrouve à l'intérieur ? J'espère qu'ils ont un rade dans le coin : j'ai besoin d'une bière.
- Vu la journée qu'on a passé, ce serait un minimum en effet. Je vais chercher le Doc et Véronique. A tout de suite. » Compléta Dionysos.
Manuel ouvrit son armure, regarda Kouiros, et s'enquit de son état. L'intéressé répondit que tout allait bien. Il sortit alors hors de la caverne. Dehors, c'était un véritable charnier, des morceaux de chimères se mélangeaient avec les pièces mécaniques de ces machines noires. Les hélicos repassèrent une nouvelle fois, Manuel reconnu sans peine les hélicoptères antichars de l'escadron pégase, il leur manquait des missiles. Ils avaient dû les utiliser contre ces machines noires. Manuel leur fit un signe de la main pour les remercier.
Le jeune homme regarda de nouveau cette clairière autrefois verte couverte de sang et de métal. Le combat passé, un profond dégoût commença à se faire sentir en lui-même. Il eut soudain besoin un besoin irrépressible de sortir de sa machine. Il avait la nausée, il retira son casque avec précipitation. A peine ses pieds touchèrent le sol qu'il tomba à genou et vomis. L'odeur qui se dégageait de la clairière, un mélange de chairs brûlées, de sang, de métal chaud ; cette sensation étrange d'être coupable d'être en vie, la vue des cadavres... c'en fut trop.
Ce paysage d'horreur le révulsait.
Il avait toujours détesté la guerre. Les images qu'il en avait eues dans les livres ou les films l'avaient toujours convaincu qu'il n'existait rien de pire au monde. Mais rien, non, rien, aucune image, aucun film ne l'avait préparé à ce qu'il avait actuellement sous les yeux. Il avait toujours espéré ne jamais se retrouver dans cette situation. Il avait accepté de s'engager dans le groupe Rock pour aider les gens... pas pour tuer. Même s'il faisait d'une certaine manière partie de l'armée.
Sa rencontre avec Kouiros l'avait fait secrètement espérer une paix avec les chimères. Celle-ci se faisait d'ailleurs de plus en plus précise à mesure que le temps passait.
Mais une nouvelle menace se profilait. Bien plus terrible que celle qui avait pu avoir lieu avec les chimères. Il le sentait... et il allait devoir y participer.
Des larmes perlèrent le long de ses joues. Au fur et à mesure qu'il se mettait à genou. Ses mains étaient humides, lorsqu'il les regarda, elles étaient couvertes du sang des chimères.
Il pleura de plus belle. Pas de sanglots, pas de visage grimaçant tordu par la douleur ou la peine. Juste des larmes d'une tristesse infinie pour ceux qui étaient morts aujourd'hui dans ce champ de fleurs.
Peu importait que ces morts soit celles de chimères ou d'autres créatures étranges. Non, ce qui importait, c'était que ces morts n'étaient pas simulées.
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