17 : Prisonniers (1/3)
La flotte chinoise s'était mise en route. Rapidement, les différents navires d'escortes se placèrent autour du porte-avion et des deux porte-conteneurs. Ces derniers avaient été modifiés pour pouvoir accueillir les chimères et les différentes AMC. Sur le premier, se trouvaient les Demony, les prétendants et une partie du groupe de protection de la princesse. Sur l'autre, la princesse, le reste de l'équipe de protection, deux escadrons chinois, et Rock.
Manuel était sur un des ponts, penché sur la balustrade, à regarder les différents navires naviguer. Il avait un peu mal au cœur : c'était la première fois qu'il prenait un bateau.
« - Finalement, je n'aurais pas eu mes vacances... »
Il se retourna. Rocco s'approchait pour le rejoindre.
« ... Et ma nana est de l'autre coté du porte-avion... Assez déprimant je dois dire.
- Te bile pas : tu vas la revoir à notre arrivée au Mexique.
- D'un autre coté... les chinoises sont plutôt jolies. J'ai vu quelques beaux petits culs quand même... »
Manuel s'essuya le visage verticalement de la main gauche avant de couper son frère d'arme.
« - T'es irrécupérable. Je te rappelle que tu es marié maintenant.
- Bah quoi ? Ce n'est pas parce que je connais le menu que je n'ai pas le droit de regarder la carte. En parlant de ça, je vais à la cantine. j'ai faim ! »
Le jeune homme s'interrogea sur le sens à donner à la dernière phrase du combattant. Rocco se retourna et lui signala qu'en ce moment, les chimères étaient dans les profondeurs du navire, les chinois y avaient préparé des représentations de pièces de théâtre, des concerts, et prévu des projections de films pour leur faire passer le temps.
Et pourquoi pas... se dit le jeune pilote.
Il quitta la balustrade et pénétra dans les entrailles du navire. Il se perdit une ou deux fois dans le dédale de coursives, mais, rapidement, le son d'une musique pop-rock commença à le guider.
Il sorti dans un grand volume au centre du navire. La salle en elle-même faisaient bien cinquante mètres de long sur quarante de large et vingt de haut. Sur sa droite, un scène avait été montée, et des musiciens se produisaient. Au milieux, différents soldats écoutaient la musique, certains dansaient, l'ambiance était au beau fixe. Au fond de la salle, la princesse, Tégos et Djar. De part et d'autre de la salle, différentes caisses avaient été empilées pour créer des gradins. Les deux gardes suivaient ce qui se passait avec la plus grande méfiance. Salida, elle, semblaient intéressée par tout ce qui se passait autour d'elle. Manuel vit que Marilyn et Fernand étaient là également, juste à coté des chimères. Marilyn essayait de parler avec Djar pour lui faire comprendre qu'il n'y avait aucun danger ici.
« - T'es pas avec ta copine ? Demanda-t-il à son ami.
- Si tu lèves la tête, tu la verras. »
Le jeune pilote trouva Véronique, une caméra à la main sur une coursive aérienne qu'il n'avait pas remarqué. Elle semblait réellement prendre plaisir à ce métier.
« - Pourriez-vous me jouer une de ces musiques que vous écoutez dans votre peau de pierre ? » Manuel se retourna, la princesse s'adressait à lui.
« - J'aime bien écouter, mais je ne maîtrise aucun instrument de musique. En revanche, Twister est un bon joueur de guitare électrique.
- Traître, murmura ce dernier.
- S'il vous plaît... demanda la grande tigresse ailée à Fernand.
- OK, c'est bon. Je vais voir ce que je peux faire. Mais je ne promet rien.
- Merci. »
Ils virent Fernand se diriger vers la scène et disparaître dans la foule. Manuel grimpa sur un des tas de caisses pour voir ce qui allait se passer. De là où il était Manuel le vit avoir une petite explication avec un des techniciens puis disparaître derrière la scène.
« - Alors ? Demanda Marilyn. La princesse attendant elle aussi la réponse.
- Il est passé.
- Je me demande bien ce qu'il va nous sortir.
- Attendez-vous au pire ! ».
Il y eu encore deux musiques avant que Fernand n'entre en scène. Il dis un petit mot à chacun des musiciens, avant que la batterie ne commence le rythme. Le reste du groupe commença à taper des mains en rythme, bientôt suivit des spectateurs.
Le ''Crowd chant'' ! Au moins tu es sûr que tout les musiciens savent le jouer... Et le public chantera probablement...
Fernand commença à jouer, une musique très dure. Les chimères eurent un mouvement de recul face à ces sons très agressifs. Mais, peu après une très belle mélodie sortis des enceintes. Les chimères eurent une autre surprise en entendant les personnes sur le devant de la scène reprendre avec la voix les mélodies. Rapidement, elle furent charmées, même Djar, qui regardait partout avec méfiance fut hypnotisé sur la troisième partie de la chanson. Celle où le guitariste jouait une mélodie, et le public en chantait une autre. A la fin du morceau, la princesse se leva et s'approcha de la scène en prenant soin de n'écraser personne.
« - Encore, demanda-t-elle à Fernand
- La même ?
- Oui. »
Elle sourit, elle a prévu quelque chose...
Fernand se retourna et fit un faire un cercle avec le doigt tout en disant : « Again ! » en anglais.
Là encore, le batteur commença, et le public suivit le rythme. Mais, cette fois, lorsque le public chanta, les chimères chantèrent aussi. Elles étaient décalée dans les tons, mais l'ensemble était extraordinaire. A la troisième partie lorsque le public entama sa mélodie différente de celle du guitariste, les chimères entamèrent une troisième mélodie. Donnant à l'ensemble une beauté irréelle. Ce fut au tour des hommes qui n'y participaient pas de se montrer charmés, hypnotisés pas tant de beauté. Véronique n'en perdit pas une miette. Ce qui s'était passé ici prouvaient que les hommes et les chimères avaient plus de points en communs qu'ils ne le pensaient.
Les mélodies et les chansons s'enchaînèrent, les unes après les autres. Les musiques de tous les continents humains furent jouées, et les chimères chantèrent les leurs. Les rythmes de leurs musiques étaient généralement lents. Il n'y avait pas de paroles, vu qu'elles étaient liées par la mémoire, les sentiments générés étaient directement partagés. Mais, même sans paroles, elles arrivaient, par l'intermédiaire de leurs chants à générer des images dans l'esprit des personnes présentes dans la salle. Elle leurs montrèrent leur monde avant l'arrivée des Silridriss, les points clés de leurs histoire, leurs mythes et leurs légendes. Pendant cet épisode, elles avaient cessées d'être de terrifiantes créatures, et les méfiances réciproques s'étaient évanouies. Une véritable volonté d'échange animait les deux espèces et cela continua jusque très tard dans la nuit.
*
* *
*
A bord de son navire volant, Arsear se déplaçait dans le centre de commande. Les soldats étaient tous équipés et armés pour le combat. La salle, faite de plaques de métal assemblées comme le vêtement d'un arlequin grognait comme une fauve en voyant sa proie. Sur les murs couraient des canalisations de laiton et de cuivre. Tout était dans un état impeccable. Des consoles de commandes fournissaient sur leurs écrans de cristaux oranges les informations nécessaires au pilotage du navire.
« - Capitan, les sphères ont repérés la flotte d'esclaves dans l'autre monde.
- Flotte en formation. Groupe un à l'altitude de combat. Groupe deux à l'altitude la plus basse possible. Attendez mon signal pour engager la première phase. Identifiez le navire de notre cible. »
Attendre qu'ils s'engagent dans la passe... Ils ne pourront plus manœuvrer... De toutes façons, ils sont obligés de passer par là.
De la petite flotte de navire, cinq perdirent de l'altitude, les deux autres s'écartèrent jusqu'à laisser un espace d'environ cinq cent mètres entre eux.
*
Manuel s'était endormi tout contre le corps de sa supérieure. Ils étaient fatigués, tant par le tangage et le roulis que ce qu'il s'était passé avec les chimères dans les profondeurs du navire. Ce genre d'expérience n'était pas commune. Ils avaient donc fait une petite entorse au règlement militaire en dormant au même endroit.
Quelqu'un frappa à la porte de leur petite cabine.
« - Major, on a un problème, murmura la voix de Dionysos
- Qu'est-ce qui se passe encore ?
- Les chinois ont des trucs bizarres au sonar... ça ressemble à des mines, mais elles bougent et certaines restent en surface.
- A quoi tu penses ?
- Aux bazars qui sont apparus juste avant la bataille de Pau. Ils avaient à peu près les mêmes dimensions et... »
Merde...
*
« - Tout est prêt Capitan. Elle est dans le troisième bateau.
- Lancez la première phase. »
Dans le ciel mauve du monde Silridriss, des trous s'ouvrirent, laissant apparaître la nuit noire du monde Humain.
*
« - Major... on est même pas sûr de ce que sont ces trucs. » Fit Fernand en baillant.
L'alerte qui hurla dans la nuit fournit une confirmation des craintes du Major.
[ndla : musique pour l'ambiance]
« Leader Rock conserve le commandement, Twister, Doux-dingue, sur le pont en protection de l'entrée de la soute sur le pont arrière. Rocco, Dionysos, avec moi sur l'entrée de la soute pont avant. Redcross, tu restes en protection rapprochée de la princesse, à fond de de cale. Fait ce que tu peux pour les blessés également. »
Un a un, les pilotes de l'escadron prirent position. Manuel sorti sa machine sur le pont arrière et activa le système de localisation satellite. Il évita de s'approcher du bord, son AMC, comme la plupart des modèles de combat terrestres n'étaient pas étanche et flottaient comme des enclumes. S'il tombait par dessus bord, il serait emporté au fond de l'océan sans espoir de retour.
« - Là, je crois qu'on a un vrai problème... »
La petite phrase de son ami le sorti de sa peur de tomber à l'eau. Sur son radar, confirmé par le satellite, il n'y avait que deux navires Silridriss. Comme il pouvait s'y attendre, ils lâchaient de nouveau des masses de combattant aériens. Le contact serait fait dans quelques minutes.
Devant sa machine, les escadrons amphibies chinois, spécialement équipés pour ce genre de situation, sortaient, et se jetaient à la mer.
Eux, ont du matériel qui flotte un peu plus que les nôtres...
« - Tu ne crois pas ?
- Pardon ?
- Je pense qu'ils nous mijotent quelque chose... quelque chose que je ne suis pas sûr d'aimer. A deux navires volant contre toute une flotte de combat... Y'a anguille sous roche.
- Maintenant que tu le dis...
- Leader Rock, ici Twister, je...
- J'ai entendu Twister, je suis d'accord. A nous de nous assurer que ce qu'ils nous ont préparé ne se déroule pas comme prévu. »
Sur son radar, Manuel vit une masse de points rouge leur foncer dessus comme un grand éventail. L'engagement était imminent.
Ce coup-ci, pas d'échappatoire, ça passe ou ça casse, faut tenir jusqu'à l'arrivée des renforts...
*
« - Capitan, nos troupes ont engagés l'ennemi. Les navires de la première phase signalent des difficultés...
- Est-ce qu'ils nous ont fournit les coordonnées précises de la cible ?
- Oui, mais...
- Bien, préparez-vous à engager la seconde phase et la troisième juste après. A quelles difficultés sont-ils confrontés?
- Les humains se cachent en partie sous l'eau. Et ils ont des armes qui endommagent sérieusement les boucliers des navires. Elles explosent au contact et nos protection ne les supportent pas bien.
- Tiens donc ? Ils savent nager... bien, est-ce que le combat aérien se déroule là où il était prévu ?
- Oui, pour les armes...
- Engagez la seconde phase. »
*
De là où ils étaient, les soldats de l'escadron Rock ne voyaient que les explosions du violent combat que les chinois menaient. Sur leurs écrans en vision nocturne, le ciel était couvert d'étoiles filantes. Les grandes traînées de fumées des missiles anti-navires déchiraient le ciel en direction des navires Silridriss, avant de frapper le bouclier de plein fouet. Les Silridriss ripostaient en employant l'armement lourd de leurs vaisseaux. Un croiseur et une frégate étaient déjà en train de sombrer...
Curieusement, si tout les navires étaient tour à tour pris plus ou moins pour cibles, le cargo de le princesse n'avait subit que peu de tirs.
« - Ici contrôle commande, Escadron Rock, Oneshot est out.
- Merde ! Oneshot est mort ? Demanda Dionysos.
- Négatif, mais il est dans un sale état, les secours sont en route.
- Putain mais c'est quoi ce bordel ! » Hurla Rocco.
De part et d'autre de leur bateau, apparaissaient quatre navires Silridriss, deux de chaque coté. Ils étaient enfoncés dans l'eau sur un tiers de leur hauteur. Mais, ce qui était le plus gênant, c'était qu'ils étaient dangereusement proches. Une centaine de mètres séparaient les deux plus proches du cargo de la princesse.
Là... on est mal !
*
Dans la centre de contrôle de son navire, Arsear savourait déjà sa victoire. Il avait attiré les forces aériennes humaines loin de leur flotte, maintenant, la sienne venait de surgir au beau milieu de la leur. Mais il savait également que le temps était compté : les renforts n'allaient pas tarder. Il donna l'ordre au dernier navire, de passer dans le monde du humain, juste derrière le transporteur de la princesse.
Manuel, sur le pont arrière, vit les deux énormes vaisseaux volant, aussi haut que le cargo sur lequel il était se rapprocher avec des tirs nourrit sur la flotte de protection. Et, étrangement, aucun sur le transporteur.
« - Escadron Rock, Les chinois pensent qu'ils vont chercher l'abordage. Préparez-vous à engager l'ennemi, le capitaine risque aussi de faire des manœuvres évasives. »
Comme pour confirmer ce que la jeune femme du contrôle commande avait dit, le navire vira violemment sur bâbord. Se rapprochant d'autant plus rapidement du navire sur sa gauche. Des paroles incompréhensibles sortirent des haut-parleurs du navire chinois. Mais, tout les membres de l'escadron en comprirent le sens : Accrochez-vous, ça va secouer.
Avec une lenteur indescriptibles, Manuel, dans le chaos ambiant vit le bâtiment Silridriss dans des nuances de vert se rapprocher trop vite à son goût.
Le choc fut effroyable. Le navire humain tangua violemment alors que les deux vaisseaux entraient en collision. Des bidons mal arrimés volèrent et allèrent s'abîmer en mer. Un conteneur, posé sur le pont arrière se désolidarisa de ses attaches et pivota, glissant sur le pont.
Manuel glissa et se rattrapa sur l'armure de son ami, qui s'était fixées dés ses premiers tirs. Rapidement, il se remit sur pieds et épaula son arme. A la recherche de menaces sur la coque ennemie. Mais il n'y avait rien, les différentes armes Silridriss cherchaient en l'air. Le vaisseau ennemi remonta en frottant sa coque contre le cargo. Ce dernier crissait sous le violent frottement. Fernand tirait tout ce qu'il pouvait sur le navire volant, mais leur adversaire semblait disposer d'un bouclier autrement plus puissant que ceux des sarbacks qu'ils avaient déjà affrontés. La bulle de protection de la machine ennemie prenait tellement de tirs qu'elle restait constamment visible.
« - Merde, c'est quoi ce bordel...
- De l'autre coté ! Ennemis en approche sur bâbord ! » Informa la jeune femme au contrôle commande.
Manuel vit un autre navire Silridriss se rapprocher et chercher, lui aussi, le contact. Un peu plus loin, un autre arrivait derrière eux.
« - Cinq minutes avant l'arrivée des renforts, tenez bon !
- Leader Rock, Ici Doux-Dingue. J'ai deux autre navires en approche. Je parie ma solde qu'ils vont chercher le contact. Je ne sais pas pourquoi, et je ne suis pas curieux, mais je conseille vivement de les éviter. »
Pas de réponses. A ses cotés, son ami venait de changer d'arme pour tirer à l'artillerie. Les fusées traversèrent le ciel avant de tomber comme un déluge de flammes et de fumées sur le navire Silridriss. Ce dernier, protégé par son bouclier resta indemne.
« - Major, Ici Doux-dingue, répondez ! » Manuel hurlait presque dans son casque.
Toujours pas de réponse.
« - Doux-Dingue, Leader Rock est out, Dionysos est out prenez le commandement.
- Comment va-t-elle ?
- Bien ! Prenez le commandement et sortez de là !
- Escadron Rock, ici Doux-dingue, Je prends le commandement, Signalez les menaces !
- Doux-dingue, ici Redcross, pas de menaces. »
Pas d'autres communications.
Quoi ? On est plus que trois ...
Dans sa machine, Manuel commençait à paniquer. Ils n'étaient plus très nombreux et Marilyn était peut-être blessée.
« - Redcross, tu me plombes tout ce qui n'as pas la bonne tête et qui pénètre dans le bateau par l'entrée avant...
- Bien reçu Doux-Dingue.
- Twister, continue de tirer sur cette saloperie. »
Moi, faut que je comprenne ce qu'il se passe, et vite...Ce n'est pas un abordage : personne sur les ponts adverses. Y'a pas de pont d'ailleurs... ils ont prévu autre chose pour nous.
*
C'est avec une satisfaction non feinte qu'Arsear colla son navire contre la coque de l'embarcation Humaine. Pour lui, c'était terminé : il avait gagné, le dernier navire arrivait derrière eux. Ils étaient piégés. Un sourire mauvais éclaira son visage de reptile, la gouverneure serait contente : elle allait avoir autant de prisonniers que désiré.
« - Ouvrez le portail. » Murmura-t-il simplement à Berik.
*
« - Ici Contrôle commande ! Alerte, les Silridriss veulent emmener le navire avec eux : une faille viens de s'ouvrir devant le cargo ! Tirez-vous de là !
- Redcross ! Fait sortir la princesse ! Vite ! Faut qu'elle sorte de là ! Ces salopard ne doivent pas la capturer ! Contrôle commande, dites au capitaine chinois d'aller à droite... euh tribord toute !... »
Manuel plaça son grappin dans sa fusil.
« - Qu'avez-v...
- Pas le temps ! Et on a besoin de renforts ! »
Manuel tira sur le navire de tribord avec le grappin et l'utilisa pour se hisser sur la carlingue d'acier qu'il voyait en vert sombre.
*
« - Capitan, je crois qu'ils tentent quelque chose. »
Arsear se rapprocha rapidement de la console de celui qui venait de parler. Dans des tons oranges et rouges, il voyait clairement une AMC humaine debout sur le navire de l'autre coté.
Cette forme... encore lui ?
« - Abattez-le ! »
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