11 : Amis ? (3/3)

« - Monsieur Doux-dingue ? »

Et merde ! Putain, moi qui pensais avoir la paix ici ! Pensa Manuel levant les yeux au ciel et jetant le chiffon noir de crasse sur son épaule.

Il y avait eu une petite réunion après la présentation à la princesse des chimères. Beaucoup de personnes de l'escadron avaient signalé que le griffon était passé avec les yeux orange. Manuel, qui avait demandé l'explication à Kouiros leur en fournit la raison. Mais tous s'accordaient à noter quand même l'information dans un rapport. Le jeune homme parla ensuite des prétendants. Le fait d'être traité comme instrument politique agaça fortement l'escadron, beaucoup imaginèrent verbalement comment s'en débarrasser s'ils venaient les voir. Marilyn les mit tout en garde : l'un d'entre-eux était peut-être le futur roi, se le mettre à dos dès le départ n'était pas forcément une bonne idée.

Manuel choisit l'esquive : il irait dans l'atelier travailler sur la machine d'Oneshot. Mais il semblait que même là, il n'aurait pas la paix.

« - Ouais ?

- Je vous dérange ?

- Un peu. »Répondit Manuel aussi diplomatiquement que possible avant de remettre la tête dans le ventre de l'armure. Il ne s'était même pas retourné pour voir à quoi pouvait bien ressembler son interlocuteur. Il s'en moquait.

« - Mon nom est Sellgan, et, j'aimerais discuter avec vous de l'avenir de mon espèce.

Ben voyons...

- Je vous écoute.

- Kouiros a dû vous signaler que dans quelques temps, la princesse se devra de choisir un compagnon.

- Plus ou moins. »

Il y eut soudain un flash, un grésillement et des étincelles. Le tout suivit d'un « aie » et de plusieurs jurons.

Manuel recula vivement tout en secouant sa main gauche. Ce faisant il posa ses yeux sur la chimère : une loutre violette et noire avec des ailes de chauve-souris. De grands yeux noirs observaient tout ce qui l'entourait avec une petite curiosité. Doux-dingue constata qu'en fait, la chimère était d'une couleur pourpre foncé, et que seuls les reflets de son pelage étaient noirs. Lentement, la chimère approcha sans bruits, mais, le soldat identifia quand même les grandes griffes rétractables. Il reporta son attention sur sa main.

« - Vous ne vous êtes pas blessé j'espère ?

- Non, ça ira. » Déclara Manuel en retournant jusqu'à la machine. « Que vouliez-vous ? » Continua-t-il en se mettant de nouveau au travail.

« - Je suis venu pour essayer de comprendre les raisons qui font que, dés qu'ils savent qui nous sommes, la plupart des humains cherchent à nous éviter... Les femmes plus que les hommes, mais tous cherchent à nous éviter. A chaque fois que j'ai souligné ce fait à l'un des vôtres, il m'a répondu par la négative. Alors que dans les faits, les réactions sont différentes. Kouiros a signalé dans la mémoire que vous faisiez preuve de franchise... alors, j'espérais, de votre part une réponse sur le sujet. »

Manuel laissa passer un petit instant de silence durant lequel il touchait quelque chose dans la machine. Avant de répondre :

« - En effet, je veux bien vous croire qu'une fois su que vous êtes prétendant au trône, tout le monde vous évite... Mais si je vous réponds franchement, la réponse ne va pas vous plaire.

- Kouiros a également demandé à ce qu'aucun d'entre nous ne vienne vous ennuyer avec ce genre d'intrigue politique. La princesse Salida a fait la même demande. Et je ne vous demande pas de vous en mêler, mais, j'aimerais vraiment comprendre les raisons de cette attitude générale. Et, étant donné que personne n'a eu la bonté ni l'honnêteté de m'expliquer, je vais vers ceux qui n'hésiteront pas à le faire. »

Tout en parlant, la chimère s'était considérablement rapprochée de Manuel et de l'AMC sur laquelle il travaillait. Manuel se retourna et se trouva nez-a-nez avec la chimère. Interdit.

« - Cette réaction m'inquiète, et j'ai besoin d'en comprendre l'origine. »

Le jeune homme se déplaça vers la desserte qui se trouvait à coté de la machine, il y prit un petit objet un peu crasseux qu'il essuya avec le chiffon qu'il avait sur l'épaule.

« - Je vous préviens que vous n'allez pas forcément aimer ce que je vais dire : Comment considérez-vous votre princesse ?

- Comme la descendante du roi, la guide de notre peuple, celle qui enfantera le futur prince ou la future princesse. Pourquoi ?

- Bien, répondit Manuel, ignorant la question, et comment considérez-vous vos autres femmes ? »

La chimère allait répondre, mais, elle vit immédiatement là où Manuel voulait en venir. Elle se mit à regarder le sol de manière erratique. La prise de conscience du décalage lui avait fait l'effet d'un violent coup sur le crâne.

Manuel retourna vers sa machine, le petit objet dans une main, et une clef à œil dans l'autre.

« - Voilà, vous avez une des réponses à la question que vous m'avez posé. Et, comme promis, la réponse n'est pas plaisante fit-il en se glissant dans la machine.

- Quels sont les autres réponses ?

- Ah non, je vous ai aidé à en trouver une, trouvez les autres tout seul... Je ne suis pas un conseiller matrimonial.

- Peut-être mais vous êtes honnête. » Répliqua la chimère.

Manuel continua de travailler sous le regard insistant de la chimère pendant encore vingt minutes. Comprenant qu'elle ne partirait pas avant d'avoir tout eu, Manuel commença à chercher un moyen pour s'en débarrasser.

« - Demandez à Kouiros de venir s'il vous plaît. J'accepte de vous répondre mais à certaines conditions. Qu'il soit présent en est une.

- Bien. »

Je ne sais pas si je vais faire une connerie... mais bon... pour le moment, je n'ai pas d'autre idée.

Kouiros arriva dans les cinq minutes, l'air un peu étonné que l'on le demande.

« - Que se passe-t-il au juste ? demanda-t-il en entrant dans l'atelier.

- Bon, en gros, Monsieur Sellgan m'a demandé pourquoi la plupart des humains les évitaient lorsqu'ils savaient qui ils étaient. Je lui ai donné une des réponses... Et je lui ai dit que je ne lui en donnerais d'autre que quand tu seras là.

- Tiens donc, et pourquoi ? Interrogea le bouquetin.

- Pour m'assurer que toutes les réponses que je vais donner soient mises dans la mémoire. »

Les deux chimères eurent un mouvement de recul, surprises.

« - Mais si on fait ça... commença Sellgan

- Oui, vous ne serez plus le seul à ne plus faire de gaffes. Et la dernière en date fut de venir me déranger. De plus, par soucis d'équité, je pense que les autres prétendants au trône doivent également entendre toutes ces raisons. Alors je vais vous laisser mettre la première réponse dans la mémoire, ensuite, je donnerais les autres. »

Kouiros regarda Manuel comme s'il se sentait trahi. Quand à Sellgan, il ne semblait pas vraiment choqué..

« - La première est le décalage entre la considération qui est portée à la princesse et celle portée aux femelles de notre espèce, fit Kouiros avec froideur.

- Ok, quand la princesse a-t-elle un moment de libre depuis que vous êtes autour d'elle ? Un moment à elle seule, ou aucun d'entre vous n'est là ? Ça, c'était la seconde. La troisième maintenant, L'un d'entre vous a-t-il été une seule fois honnête avec elle depuis que cette histoire de succession a commencé ? Voilà, vous avez les trois. Vous cherchez à séduire la princesse non pas parce-que vous l'aimez, mais parce que vous voulez le trône. Vous savez aussi pourquoi nos femmes ont du mal à discuter avec vous. Les sentiments intéressés sont très mal vus chez nous. » Énuméra un Manuel, énervé que l'on le force à parler.

Sellgan sorti calmement de l'atelier, le jeune pilote cru voir un léger sourire orner sa tête de loutre.

« - Doux-dingue. Murmura Kouiros.

- Hum...

- Pourquoi as-tu fais ça ?

- De quoi ?

- Pourquoi t'es-tu permis de juger la manière de faire des prétendants ?

- Je ne les ai pas jugés, j'ai seulement donné les réponses à ses questions. Inconsciemment, tout le monde juge les prétendants de manière fort peu courtoise. J'ai simplement eu le courage d'en dire les raisons.

- Doux-dingue, ton espèce a ses propres coutumes, souvent très différentes des nôtres. Mais, à l'avenir, ne te permet plus ce genre de jugement.

- Kouiros ? De quelle coutume tu me parles là ? Il n'a jamais été question de coutume.

- La coutume veut que la femelle soit entourée par tout ceux qui prétendent la séduire jusqu'à ce que l'un d'entre-eux soit choisi. La princesse suivait la coutume.

- Ha merde ! Venant de comprendre son erreur, Manuel se mit la main devant la bouche. Et j'ai fait du dégât ?

- Beaucoup.

- Et merde ! Quel con j'ai été !

- Attends deux minutes... »

Manuel se tenait le front, il ne se sentait pas bien. En dehors de Kouiros, il n'appréciait pas vraiment les chimères. Entre la princesse qui avait tendance à attirer les ennuis et d'autres comme Tégos qui se montraient agressives et suspicieuses ; il était difficile de discuter de manière aimable. Mais de là à lâcher ce genre de bombe...

« - Salopard, murmura soudain Kouiros regardant Manuel avant de se tourner vers la sortie.

- Écoute Kouiros, je suis sincèrement désolé : j'ignorais qu'il s'agissait d'une coutume. Je ne me serais pas permis ça sinon...

- Comment vos femmes font-elles pour rencontrer un homme qui leur convient avant l'accouplement ? Coupa sèchement Kouiros en reposant son regard vers Manuel.

- Bah écoute, il deux méthodes, utilisable par les deux sexes. La première consiste, en gros à se mettre ''en chasse''. Elle consiste à aller à la rencontre de l'autre, de chercher à le comprendre, et, s'il y a compatibilité d'humeur, ils peuvent décider de vivre ensemble. La seconde, c'est d'attendre la bonne opportunité, et là encore, il faut la compatibilité d'humeur...

- Décris-moi cette attitude de chasse.

- Je t'avouerais que je n'ai jamais pratiqué. Mais, en gros ça consiste à se montrer attentif aux besoins de celle avec qui on se sent bien. De s'intéresser à ce qu'elle fait, ce qu'elle aime...

- Vous êtes toujours avec elle ?

- Non, uniquement quand elle en a besoin. Manuel avait l'impression de passer un interrogatoire. Mais, là encore c'est au choix de celui ou de celle qui se fait séduire. Parfois cette personne n'est pas du tout d'accord, et là, toute insistance est inutile.

- Peut-il y avoir plusieurs personnes qui cherchent à en séduire une autre ?

- Oui, même si c'est assez rare : généralement ça génère des tensions et des problèmes. Alors la plupart des gens évitent ce genre de situation. » Dit Manuel visiblement très ennuyé. « J'ai fait quel genre de dégâts ? » demanda-t-il ensuite doucement.

« - Les prétendants viennent de dire qu'ils laissaient la princesse tranquille.

- Merde, écoute, Kouiros, je suis sincèrement désolé, je...

- Je sais, mais le mal est fait, et moi, j'ai quelques points à éclaircir avant de...

- Doux-dingue !... » Grundig se trouvait à l'entrée du hangar, essoufflé.

« ... Salut Kouiros... Doux-dingue, en tenue de combat ! Rocco a merdé ! Ça chauffe avec les Demony !

- Kouiros, quand je te disais que ça pouvais occasionner des tensions... Rocco est le champion toutes catégories pour se mettre dans ce genre de merde noire, expliqua le pilote, avant de reprendre, beaucoup plus fort. Qu'a fait cet abruti ?

- D'après toi ? Il a couché avec une des russes, puis il s'est mit à fricoter avec l'une des appelées... Je ne t'explique pas le bordel que c'est en train de faire : la russe ne veut pas lâcher l'affaire et l'autre nana non plus ! Vozhd' a demandé a tout le monde de s'équiper et Marilyn a fait pareil... Allez ! Grouille ! On n'a pas toute la journée !

- Kouiros, je suis sincèrement désolé pour ce qui s'est passé. Mais, là, tu vois, cet abruti a séduit deux femmes et aucune des deux n'a l'intention de le laisser partir avec l'autre. Tu vois ce qui se passe... »

La chimère rousse se dirigea vers la sortie du hangar. Manuel rajouta, encore une fois : « je suis sincèrement désolé. »

*

* *

*

« - Voilà, tu sais tout, fini Manuel en claquant son armoire.

- Putain, ce n'est vraiment pas la journée ! Commenta Grundig. T'es habillé ? Allez, on bouge ! »

Ils coururent dans les couloirs, en direction de la salle des simulateurs. Tous les deux en tenue de combat. Quand ils entrèrent, trois personnes tentaient de retenir une russe vociférant dans sa langue d'origine en direction de Rocco. Ce dernier, à une distance raisonnable, cherchait à la calmer avec une voix douce et des mots d'excuses. Mais cela produisait l'effet inverse. Dionysos essayait de convaincre Rocco de se taire, sans beaucoup plus d'effet.

Il était désormais facilement compréhensible que désormais la russe ne rêvait que d'une chose : faire la peau à ce pilote.

« - Qu'est-ce que cet abruti a encore bricolé ? Demanda Grundig à Marcus.

- Alors, pour la petite histoire. Tu connais notre phénomène : il a réussi à séduire, avec la barrière de la langue, l'autre furie là-bas. Le souci, c'est que ce gros naze ne s'attendait pas à ce qu'elle l'aime pour de vrai. Et c'est là que son équation a commencé à devenir bancale : elle a parlé de mariage. Son tabou. Il n'avait pas fini de lui dire qu'il l'a quittait qu'il commençait déjà à courir après une autre. Je te laisse imaginer comment la dame a réagi.

- Va-y, je m'attends à tout.

- Elle s'est pointée avec un flingue pour l'emmener à l'autel.

- Oh ? Dit simplement Grundig.

- Mais l'appelée a prévenu la police. Résultat : tout le monde en taule. Leader Rock et Vozhd' ont été prévenus. Ils ont réunis les deux escadrons ici, et en tenue de combat. Pour info, notre Major et le leurs discutent là-haut depuis dix minutes. Je ne sais pas ce qui se trame, mais je sens que ça ne va pas nous plaire. Si jamais on se fait punir par ce connard, je lui pète la tronche.

- Je le tiendrais si tu me promets de ne pas le louper.

- On fait comme ça, répondit Marcus avec un sourire. Oh, on va pas tarder à savoir ce qui se passe. »

Marilyn apparue à la suite de Vohzd'. Aussitôt, les soldats cessèrent toute velléité. Ils passèrent parmi les combattants, aucun ne bougea, aucun ne parla. Le Major russe parla dans sa langue suffisamment fort pour que tout le monde entende. Avant de traduire.

« - Grosse bêtise a été faite. Tous être concernés, pas tous responsables. » Il s'arrêta devant Rocco, avant de continuer, là encore d'abord en russe, puis en français : « Tous concernés, donc, tous payer, ou faire payer. » Il se dirigea ensuite vers la jeune femme rouge de colère. D'abord en russe puis en français « Si vous sentir lésé, vous pouvoir chercher réparation en simulation ». Il s'arrêta devant Nemaya, dont le visage était toujours aussi impassible. Et il lui parla en russe, avant de poursuivre : « Vous tous, pouvoir prendre parti et défendre qui avoir raison. ». Il se dirigea ensuite vers Manuel. Avant de continuer, dans sa langue originelle, puis dans celle de Molière : «Major Targin et moi fermer les yeux pendant une heure, option super-homme. Dans caissons maintenant ! Tous ! » Il tapa dans ses mains avant de le dire en russe.

« - Putain de merde, Rocco, t'abuses ! fit la voix de Redcross dans le casque de Manuel. En mode surhomme en plus...

- Ecoutez les mecs...

- Ta gueule, t'as fait assez de conneries comme ça. Maintenant, tu te débrouilles.

- Tu plaisantes là ? »

Manuel se rendit compte qu'il ne pouvait pas choisir d'AMC : son système était verrouillé sur un modèle de construction.

« - Compte pas sur moi non plus, fit simplement Manuel.

- Oh ?! Doux-dingue, tu vas pas me laisser dans la merde quand même.

- Pourquoi ? T'as réussi à t'y mettre, tu devrais pouvoir t'en sortir. »

En plus, chacun a ses propres problèmes... moi, j'ai merdé avec les chimères... et ça, ça va faire du bruit quand ça va se savoir...

« - Eh ! Rocco, interpella Oneshot, ne t'es-tu vraiment pas posé de questions en voyant leurs armures ainsi décorées ?

- De quoi tu parles ?

- Les Demony sont des chrétiens orthodoxes ! Ils sont croyants abruti ! Tu croyais vraiment que tu pourrais t'envoyer en l'air sans en subir les conséquences ? De mon coté, c'est sans moi.

- Ici Doux-dingue, Hé, là-haut ! Qui est aux commandes ?

- Opérateur Allan Gherrmane Sergent.

- Ok opérateur, je n'ai pas la capacité de sélection d'armure, là, je n'ai que le choix d'une armure de construction. Plutôt limité. Déverrouille-le s'il te plaît.

- Euh, Désolé Sergent, je n'ai pas le droit. C'est un choix des deux majors. Ils ont dit que ce devait être le plus réaliste possible par rapport aux capacités de vos machines. La seule chose que je puisse vous laisser c'est le choix des armes »

Génial...

« - Oh ? Doux-dingue ? » Interrogea Rocco. Tout le monde avait entendu l'échange entre Manuel et l'opérateur.

« - Ta gueule : tu me saoules. » Manuel valida sa machine et passa au choix des armes. Il s'arma comme s'il allait vraiment au combat : il ne savait absolument pas ce que les Demony allaient faire. Et, l'idée de se faire taper dessus pendant une heure alors qu'il n'y était pour rien ne lui paraissait pas une perspective des plus réjouissantes.

Il sélectionna sa configuration habituelle : un fusil d'assaut, un pistolet, une lame courte, fumigènes et grappin. Malheureusement, le réacteur dorsal ne se montait pas sur ce type de machine. Puis il valida le tout. Dans ses écouteurs, il entendait le reste de l'escadron dire à Rocco qu'il serait tout seul.

Manuel se dit que c'était un peu normal : en dehors de Fernand, de Marilyn et de lui-même, Rocco était le seul de l'escadron qui ne s'était pas marié. Il vivait en concubinage avec la femme du moment. Ses histoires de couples ou plutôt ses mésaventures étaient devenues un fréquent sujet de moqueries. Mais là, l'ensemble de l'escadron y était mêlé.

Ça ne passait pas.

« - Doux-dingue pour opérateur, même si cette farce ne me plaît pas, je suis prêt à entrer en simulation. »

Les uns après les autres, les voix dénuées d'entrain, les autres membres de l'escadron signalaient qu'ils étaient prêts.

Manuel appréhendait le mode surhomme : c'était conçu pour l'endurance. L'ensemble des dégâts faits à l'armure étaient annulés d'office, mais les coups, eux, étaient transmis. En gros, leurs armures étaient indestructibles. Pas de ''Game Over'' mais les bleus, eux, seront là. Fernand et lui ne l'avaient pas beaucoup utilisé durant leurs entraînements : ils n'avaient jamais dépassé le quart d'heure de combat en ce mode. Et, dans les cas où ils l'avaient pratiqué, ils en étaient ressortis complètement éreintés avec un très grand nombre de bleus. Plus que dans l'utilisation normale d'ailleurs.

Les deux jeunes en avaient déduis que ce mode était totalement inutile.

Ils avaient désormais la preuve que non : ce mode était la punition pour les soldats.

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