4 mastu x cyril

Dans la boîte de nuit, dans le noir et au milieu de la fumée artificielle, un garçon danse. Suivant à peine le rythme de la musique à cause des grammes d'alcool dans son sang, il ferme les yeux, se laisse entraîner par l'ambiance et les voix de columbine. Un verre à la main, presque vide, il le porte machinalement à ses lèvres et boit encore une dernière gorgé. Il a passé une étrange journée, secoué et disputé. Il voudrait oublier mais impossible. Il a remarqué le roux de l'autre côté.

Son regard mauvais le scrutait, ses doigts faisaient tourner un verre, encore bien rempli celui-ci. Cyril n'avait plus soif. La pilule qu'il avait avalé quelques minutes plus tôt commençait à faire effet. Elle modifiait ses sens, les rendant plus sensible et un peu plus confus. Son sang bouillonait encore de colère et de rancoeur mais ce n'était pas tout. Face au garçon qui lui avait pris sa place à la redbox, la gorge nouée et la langue pateuse, il ne savait plus s'il voulait le frapper ou le toucher.

Sa main libre vint lentement se poser sur le canapé à côté de ses cuisses. Il equarquilla les yeux en sentant aussi fort chacune des coutures du tissu. S'il n'avait pas eu l'esprit aussi brouillé, il aurait pu compter chaque files. Son regard se détourna de sa main pour se poser sur son verre. Il voulait essayer. Quand sa langue effleura la boisson et que ses lèvres l'embrasèrent, Cyril fut parcouru de frissons. Les poils de ses bras se hérissèrent et sa gorge se libéra. Le whisky dorée glissa rapidement dans sa bouche et il se leva.

Les jambes plus décidées que son cerveau, il s'approcha du centre de la foule. Chaque micros-contacts, chaque effleurements ou petites bousculades lui semblaient avoir été déformés. Un souffle, dupliqué, lui faisait l'effet d'un ouragan.

Théo lui tournait le dos, le coeur battant. Bien sûr qu'il l'avait vu s'approcher et qu'il comptait l'ignorer. Malgré l'effort et les centilitres d'alcool, les insultes restaient dans sa tête. Devant ses yeux, la poigne du roux serrait toujours le col de son t-shirt et ses yeux l'assassinaient encore. Peut-être encore plus maintenant qu'il était saoul.

Pourtant Cyril ne fut pas brusque. Ses doigts effleurèrent le flanc du métis et il aurait juré avoir été plus violent qu'il l'avait réellement été.

Mastu inspira lentement. L'oxygène se bloqua un instant dans ses poumons avant qu'il n'ose enfin se retourner pour faire face au rouquin.

- Ne me frappe pas. On est en publique, un abonné pourrait te voir, dit-il précipitamment.

Est-ce que Mastu venait de crier ? Cyril avait eu l'impression de n'entendre que sa voix. La musique et les rires avaient soudainement disparu. Cette pilule était intéressante si elle permettait de sélectionner ce qu'on voulait entendre.

- Je veux pas te frapper pour l'instant, hum.. je crois pas, répondit finalement Cyril en suivant les mouvements de sa main sur le tshirt du métis.

C'est fou à quel point chacun de ses mouvements pouvaient être plus beaux quand il voyait flou.

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