- Point de vue Neil -

L'idée de savoir que je l'ai serré dans mes bras tout à l'heure pendant de longue minutes, qu'elle accepte mon contact, même si elle frémit toujours, je peux la toucher, elle me laisse la toucher et ça me fait sourire comme un idiot. C'est ce que je fais actuellement, je souris comme un idiot alors que je lui applique délicatement le pansement sur sa petite coupure qui n'est pas très grave.

« Merci. Tu pourrais me montrer comment on coupe la charcuterie correctement ? Je ne sais pas faire ... »

J'hoche la tête, je ne vois pas pourquoi ça serait gênant de ne pas savoir couper quelque chose, ce n'est pas la fin du monde, mais la fin de sa phrase était moins assurée que le reste.

« Bien sûr, je vais te montrer. »

Après m'être à nouveau lavé les mains, je vais près d'Athéna et je commence à couper lentement le salami pour qu'elle comprenne comment faire. Je lui indique également comment elle doit positionner ses doigts pour être sûr de ne pas se couper à nouveau. Elle me sourit à nouveau, comme les autres fois son sourire n'est pas énorme, mais ça reste un sourire. Et voir un sourire sur le visage de la brunette est merveilleux pour moi.

« Ce n'est pas comme ça que je faisais, c'est pour ça que je me suis coupée. »

« Ce n'est pas bien grave princesse et puis tu avais pratiquement finis. Regarde tout est coupé maintenant. »

Elle approuve de la tête et m'aide à apporter tout sur la table. Alors qu'elle me conseille d'aller dire aux autres que l'on mange, je prends l'excuse que l'appareil à raclette doit chauffer et qu'ils ont donc le temps, pour pouvoir passer un peu de temps seul avec elle. Surtout que tout va bien depuis une heure, l'ambiance est légère, aucun de nous deux ne pense à ses soucis et je veux prolonger le moment autant que possible. Elle ne me contredit pas et je vais donc m'assoir sur le canapé, elle en fait de même. Elle prend la parole la première, à vrai dire j'ai déjà ma petite idée de ce que nous allons faire.

« On fait quoi pendant ce temps alors ? »

« Tu connais le devine tête ? C'est simple, mais ça peut être marrant. »

Elle hésite quelques instants. Je ne veux pas choisir des jeux qui nécessitent de contact, je sais que ça aurait été trop pour elle. Ce qu'elle me donne déjà est énorme et je ne veux pas tout gâcher avec un jeu. Elle hoche finalement la tête et je vais donc chercher des post-it. Je lui en donne quelques un et cherche la personne que je pourrais inscrire. J'inscris finalement l'acteur Theo James.

« Vas-y commence princesse. »

« Je suis une femme ? »

« Non. Je suis un animal ? »

« Oui. Un chanteur ? »

« Non plus. Je viens d'un dessin animé ? »

« Oui. Je suis ... »

Zachary, Leith et Jane arrivent, voilà pourquoi elle ne finit pas sa question. Elle est moins à l'aise en leur présence, je le sais. Je la regarde doucement pour voir si elle a envie ou non de continuer le jeu. Alors qu'elle hausse les épaules, mon meilleur ami nous donne une excellente raison d'arrêter. Malgré tout l'amour que j'ai pour lui, des fois j'ai vraiment envie de le claquer, comme pour avoir gâché ce moment.

« Ouai Neillounet c'est un vrai Garfield ! »

Cependant, je ris en voyant Athéna lui faire les gros yeux, bon il a gâché ce moment, mais ce n'est pas sa faute s'il est parfois un peu débile. Il faut vraiment qu'il se trouve une copine pour s'assagir un peu.

« Bon passons à table ! » Annonce Leith, ce qui ne m'étonne pas, il ne pense qu'à manger lui.

Nous allons tous nous installer autour de la table rectangulaire de la salle à manger. Je suis assis à côté d'Athéna et en face de Zachary. Qui est lui-même à côté de Jane et enfin Leith à côté de lui. Nous commençons chacun de notre côté à remplir les petites coupelles métalliques avec un peu de tout. Pour ma part, en sachant qu'Athéna mangerait avec moi et qu'elle ne mange pas beaucoup, je ne mets qu'une simple tranche de jambon avec du fromage.

« Je parie que Neil ne t'a jamais dit que pour un jeu idiot, il a avait avalé 15 morceaux de wasabi d'un coup ! Les trois jours suivant, il a eu une chiasse pas possible ! »

Je lève mon majeur à mon meilleur ami par réflexe en lui disant que parler de ça à table n'était pas le meilleur endroit. A côté de moi, la brune sourit faiblement, si elle savait toutes les conneries dans ce genre que j'ai pu faire avec eux, nous pourrons faire une nuit blanche pour tout énumérer.

« Et toi alors, la fois où tu es allé chez ma voisine pour embrasser le derrière de son caniche pour vingt euros ! » Dis-je en riant.

« Pour dix euros je l'aurais jamais fait. » Me répond-il du tac au tac, lui aussi en rigolant.

« Tu peux parler Neil, pour quinze euros tu étais allé faire un vigile qui t'avais mis une de ces gauches ! T'as eu la mâchoire bleue pendant quinze jours ! »

Je ne peux m'empêcher de rire à tous ces bons souvenirs. Nous en avons passé des merveilleux moments tous les quatre. Je sors ce que j'avais préparé de l'appareil et en verse la moitié dans l'assiette d'Athéna et l'autre moitié dans la mienne.

« C'est beaucoup pour moi Neil... »

« Mange juste ça s'il te plait princesse. »

Elle hoche finalement la tête ce qui me fais sourire. Puis Leith manque de s'étouffer, tout en riant d'ailleurs, en grognant comme quoi c'était trop chaud pour son fin palais. Cela me fit rire également.

Jusqu'au moment où je faillis m'étouffer à mon tour, mon meilleur ami venant d'allumer la télé, tombant directement sur la chaine d'information nationale, sur une interview de ma mère ... Ma mère, ma mère en pleurs qui doit être harcelé par ces foutus journalistes. À cause de moi...

Je sens peu à peu une main venir se loger dans la mienne sous la table, celle d'Athéna, je n'ai pas besoin de dévier le regard de l'écran du poste de télévision pour le savoir. Elle aussi regarde dans la même direction que moi.

« Je suis encore en train de lui faire du mal ... Dis-lui de venir Zachary, je veux la voir... »

Mon ami part immédiatement chercher son téléphone pour répondre à ma requête. Je sens les yeux inquiets de la brunette sur moi.

« Je ne peux pas lui faire du mal plus longtemps Athéna ... Elle a le droit à la vérité, c'est ma mère... »

Elle hoche simplement la tête et part sans un mot à sa chambre. Je n'attends pas un instant de plus pour aller la rejoindre. Je veux qu'elle me comprenne, que j'ai besoin de savoir que ma mère ne s'inquiète pas indéfiniment pour moi alors que je suis en sécurité.

« Je dois retourner en Alabama, pour moi c'est dangereux. Toi tu mérites de la revoir et d'être avec ceux que tu aimes. »

« Mais je t'aime princesse ... »

Ces mots sont sortit sans que je ne comprenne, sans prendre le temps de réfléchir. Oui, je suis forcément attaché à elle, mais au point de l'aimer comme je viens de le dire ? Je n'en sais strictement rien, ce que je sais c'est que je ne veux pas qu'elle parte et encore moins toute seule.

« Ne pars pas je t'en supplie. J'ai besoin que tu sois avec moi. On ... on a commencé ensemble, on finira ensemble. Si tu pars je pars princesse ! »

« Et ... Et s'il elle me dénonce ? »

Je la regarde sincèrement en la prenant dans mes bras, comme si cela va la garder pour toujours auprès de moi, je veux qu'elle arrête de pleurer. Je ne supporte pas ses larmes et encore moins à cause de moi.

« Elle ne le fera jamais, tu fais partie de ma vie. Chez moi, c'est chez toi maintenant. Et ... »

Elle ne me laisse pas le temps de finir qu'elle prononce deux simple mots que je ne serais jamais capable d'oublier. Deux mots qui vont tout changer.

« Embrasse-moi... »

Elodie.