VIII - déluge d'émotions

Point de vue — Neil

Ma gorge se serre en voyant les larmes d'Athéna coulées le long de ses joues rosies. J'ai envie de la rassurer et de la consoler en la prenant dans mes bras, parce qu'après tout c'est moi qui avait abordé ce sujet, c'est donc de ma faute en partie. Sauf que je ne peux pas, parce qu'elle n'accepte pas les contacts physiques. Bien qu'elle a dit oui pour me mettre ma crème avant que je me confie à elle, je sais qu'elle a accepté seulement parce qu'elle se sent coupable de ma brûlure et elle se sent donc forcée de me soigner. Je la regarde de long instants, elle et ses joues rosies par ses larmes qui continuent de coulées.

« Athéna ... Je suis là, je veux t'aider. Je veux t'aider à vivre à nouveau. Ne pleure plus princesse s'il te plait, je n'aime pas te voir triste... »

Ma voix n'est absolument pas assurée, tout comme mes paroles d'ailleurs. Je lui ai dit les premières choses qui me sont passées à l'esprit. Je me rends compte que je m'attache à elle, à son histoire et à ses souffrances. Je me rends compte que je ne suis pas le seul à avoir un passé douloureux même si je suis pleinement conscient que je ne peux pas comparer le mien au sien. Elle a vécu la pire chose qui soit à mes yeux, perdre son entourage, sa famille, des êtres aimés. J'en ai perdu un moi aussi, mais pas dans le même sens, il n'est pas mort, bien que j'aurais préféré cette solution plutôt que de devoir le haïr pour ce qu'il m'a fait et ce qu'il est aujourd'hui.

Nous restons un long moment comme ceci, sans bouger, elle dans le silence et moi la rassurant seulement avec des mots, de peur de la braquer si j'ose la toucher pour la réconforter physiquement avec une chaleur humaine. Ce qu'elle a perdu, les chaleurs humaines de ceux qu'elle aimait.

Environ une dizaine de minute après nous entendons un bruit dehors, nous nous couchons rapidement dans la paille de peur que quelqu'un ne vienne et ne nous découvre, dans le quel cas nous serons ramenés au centre et nous aurons tous les deux des ennuis. Nous restons comme ceci de longues minutes, attendant que cette potentielle personne parte. Puis, je vois Athéna se relever et elle va passer la tête par l'entrebâillement de la porte pour s'assurer que nous n'avons pas été découverts. C'est alors que je lui découvre une nouvelle apparence, une nouvelle voix, une Athéna joviale comparée à celle qui a pleuré devant moi.

« Il neige ! Il neige Neil ! »

Je ne peux m'empêcher de sourire en la voyant dans un état pareil, même si son sourire n'est que mince, timide et discret il est présent et c'est le plus important, qu'elle se sente bien le temps d'un moment. Je sors à mon tour de la grange pour découvrir le manteau neigeux qui se forme peu à peu devant nos yeux, devant ses yeux remplis d'étoiles devant ce spectacle. Alors qu'Athéna pour l'instant ne bouge pas, se contentant d'étendre les bras pour recevoir la neige, je m'allonge sur le sol neigeux pour y laisser mon empreinte. Je vois à son regard qu'elle se demande ce que je peux bien faire, je lui montre alors en bougeant mes bras et mes jambes que de cette manière je fais une sorte d'ange dans la neige avec mon corps. Toujours avec ce très faible sourire sur ses lèvres elle m'imite et je souris de plus belle en la voyant faire.

Après quelques minutes comme ceci, sans bouger, sans rien dire, je la vois frissonner. Elle doit avoir froid, pour ma part je dois avouer que le froid de la neige a apaisé mon dos, j'espère que ce soit définitif pour ne pas que la brune soit obligée de me toucher pour me mettre cette paumade.

« Allez viens on rentre, il ne faudrait pas qu'on tombe malade. »

Elle hoche la tête à mes paroles et elle se redresse pour retourner au chaud dans la grange. Je l'imite avant de fermer les grandes portes en bois le plus discrètement possible pour couper au maximum le passage de l'air froid. Cet endroit edt toujours mieux que de passer la nuit dehors de toute façon.

Alors que la brune est en train de monter à l'échelle pour rejoindre notre campement de fortune, elle rate un barreau et se rattrape de justesse pour ne pas tomber au sol, mais malgré ça mon instinct a pris le dessus et je l'agrippe par les hanches pour ne pas qu'elle tombe, je la touche. Réalisant ce que je viens de faire, je retire immédiatement mes mains après m'être assuré qu'elle était stable. Athéna s'est immobilisée sous mes mains et je sais très bien pourquoi, je ne dois pas la toucher elle n'aime pas ça, mais je l'ai quand même fait. Alors que je m'apprête à m'excuser de mon geste, la brune parle presque inaudiblement.

« Merci... »

Je mets quelques secondes à réaliser le sens de ses paroles, elle m'a remercié malgré le fait qu'elle s'est rattrapée d'elle-même et que je l'ai donc touché pour rien. Je secoue la tête en la voyant en haut et je la rejoins en quittant mes pensées.

Elle frissonne à nouveau tandis qu'elle sort son k-way pour l'enfiler. Elle a froid, en même temps cela ne m'étonne pas, elle n'est pas grosse du tout et elle n'a presque rien mangé depuis notre départ.

« Tu veux mon sweat Athéna ? »

Elle secoue la tête négativement malgré le fait qu'elle frissonne toujours. Je ne veux pas qu'elle est froid et je suis plutôt du genre têtue alors malgré son refus j'enlève mon sweat et lui tends en lui disant que je n'en ai pas besoin contrairement à elle. Cette fois-ci elle ne refuse pas et elle l'enfile ce qui m'arrache un petit sourire dont je ne sais même pas la cause. Est-ce parce qu'elle porte mon sweat, avec mon odeur ? Je secoue la tête, il ne faux pas que je pense comme ça tout simplement parce que ce n'est pas avec Athéna que je peux m'imaginer des choses pareilles et encore moins alors que nous sommes en fugue.

Elle ne tarde pas à s'endormir alors qu'au contraire je préfère rester éveiller pour ne pas nous faire prendre. Athéna se repose donc quelques heures, enfin je l'espère puisque je la vois trembler dans son sommeil, sans en savoir la cause, peut-être qu'elle a froid ou alors elle fait un cauchemar, mais dans les deux cas je ne peux rien faire. Je la regarde donc toute la nuit sans rien faire, jusqu'à ce qu'elle se réveille.

Elle se relève, son chat toujours à ses côtés, lui a l'air de toujours dormir. Parfois j'aimerais bien être un chat, parce qu'eux ils n'ont pas tous ces problèmes que connaissait un humain et pour ça je les envie, cela doit être la belle vie. Ne devoir penser qu'à manger, jouer et dormir.

« Tu n'as pas dormi Neil ? »

Je la vois froncer les sourcils, comme si cela l'étonne que je sois réveillé ou plutôt que je n'ai pas dormi. Alors que je lui réponds négativement elle me fait tout un serment comme quoi j'aurais dus parce nous avons une vingtaine de kilomètres à faire aujourd'hui selon elle pour arriver dans une semaine environ. Moi qui pensais bien faire en montant la garde cette nuit, la voilà qui est en train de m'engueuler. Je soupire sans rien dire, ça ne sert à rien, je ne veux pas m'énerver avec elle.

Nous sortons de notre cachette alors que le soleil n'est pas encore lever. Une fois que nous sommes assez éloigner de la fermette, Athéna repris son serment, elle sait parler longtemps quand elle en a envie. Elle me dit que si je n'ai pas le courage de continuer je peux rentrer au centre, qu'elle continuera seule, que de toute façon au final nous rentrerons chacun chez nous et que tout sera fini. Puis elle pousse un cri, je ne la vois plus ...


Elodie.

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