Chapitre 7

Liam traverse la route après avoir vérifié qu'il n'y a pas de voitures. Je m'arrête de marcher alors que mon conseiller continue sans se rendre compte qu'il m'a perdue. Mon ex petit-ami me sourit timidement d'un sourire qui me met mal à l'aise, un sourire charmeur qu'il n'avait pas l'habitude de sortir.

-Salut, ose-t-il prononcer doucement.

Je baisse les yeux vers le sol.

-Tu ne m'as pas répondu.

-Je suis désolée. Je...

Je suis interrompue par le vendeur qui se retourne d'un coup, me faisant sursauter et qui revient à la charge vers moi. J'ai envie de me cacher de cet enfer.

-Mademoiselle, je suis désolé de vous interrompre mais mon temps est compté.

-J'arrive.

-Vous allez où ?, demande Liam d'une voix autoritaire.

-Je visite des appart'.

Une lueur de déception passe dans ses yeux avant qu'ils ne redeviennent complètement neutres.

-Je peux l'accompagner. Je suis garé juste là-bas.

-Parfait, ma voiture est proche de la vôtre également.

-Non, c'est bon, réponds-je en même temps que l'autre idiot.

Mais c'est trop tard, il est déjà reparti et je me retrouve seule face à Liam qui m'observe, cherchant à savoir mes moindres émotions. Et je sais qu'elles ne se cachent jamais.

-Tu m'évites ?

-Je...

Embarrassée, je baisse la tête en ne sachant quoi répondre. Il ne me laisse pas plus le temps de répondre et part. Oups.

-Tu viens ?

Sur le trottoir d'en face, il se tient au toit de sa voiture pour m'appeler. Je fronce les sourcils mais accepte pourtant. C'est une très mauvaise idée. Et je le sais directement. Quand je rentre dans l'auto je m'imagine ses ébats sexuels sur le siège dans lequel je me suis glissée, sur la banquette arrière, et partout où je pose mes mains.

-Je peux mettre de la musique ?

Il me jette un coup d'œil, acquiesce et démarre. J'appuie donc sur toutes les touches, à la recherche de la bonne qui démarrera la radio. Une fois que la musique se disperse dans l'habitacle, je tourne mon visage vers la vitre et me concentre sur le paysage. L'odeur de neuf ne m'échappe pas, la disposition façon chauffeur de taxi non plus.

Il roule lentement d'une conduite agréable qui me relaxe. On suit la Renault  espace de mon agent immobilier qui fonce à travers toutes les ruelles de Paris. Une fois arrivés, il se tourne vers moi, le regard grave.

-Pourquoi tu m'évites ? J'ai fait quelque chose de mal ?

J'ai envie de lui sortir ces phrases bateaux montées pour les coups comme ça comme "ce n'est pas toi, c'est moi" ou encore "j'ai besoin de temps" alors que ma décision est déjà prise. Je n'ai pas envie de retenter le coup et risquer de briser le rêve enfantin qu'il a créé.

Je me tourne également vers lui, prête à répondre mais l'intensité que renvoient ses yeux me troublent et j'en perds mes moyens pendant une minute. Je fixe le tableau de bord encore tout propre pour réussir à rassembler mes esprits.

-Je ne pense pas que ça va marcher, chuchoté-je.

Ses doigts viennent trouver mon menton pour me faire relever la tête. Il ne comprend pas ma réponse, moi non plus à vrai dire. Puis ses mains attrapent les miennes pour les couver.

-C'est parce que j'ai pas tenu notre promesse ?

Sa voix me fait frissonner. Il a rassemblé toute la délicatesse du monde pour dire ces mots. De plus, la référence au passé qui y est glissé ne me laisse pas indifférente. Ça me rassure de voir qu'il n'a pas tout oublié.

-Non, ça n'a rien à voir. On était heureux ensemble, mais il y a cinq ans. Aujourd'hui j'ai changé, toi aussi et nos comportements ne s'emboîtent pas bien.

Il lâche mes mains et fronce les sourcils alors que j'ai essayé de dire mes mots de la façon la plus douce possible.

-C'est à dire ? Ça a marché pendant dix ans avant.

Treize, pour être précise. Je m'abstiens de lui faire la remarque et baisse ma tête à nouveau. Il se remet face à la route, le regard perdu.

-Nos vies d'adulte n'ont rien à voir avec ce qu'elles étaient... Tu le sais bien. On le savait bien que ça ne servait à rien de promettre cela, on voulait juste se rassurer.

-Juste pour se rassurer, reprend il comme s'il n'en croyait pas ses oreilles.

Merde, j'ai gaffé, je l'ai blessé. J'attrape ses mains mais ils les enlèvent des miennes et s'écarte comme il peut dans ce petit espace. Je commence à étouffer.

-Je veux dire... J'ai bien vu que tu étais devenu dragueur et ce n'est pas com...

Il rit d'une intonation qui me fait froid le dos et qui m'arrête dans mon explication. Ses yeux remplis de colère se révèle vers moi, je fronce les sourcils immédiatement.

-On est arrivé.

J'entrouvre la bouche face à son ton sec et qui ne laisse place à aucune question.

-Le prends pas comme ça. Si tu veux encore quelque chose c'est parce que tu idéalises la relation qu'on avait avant. On cherchera toujours à faire comme avant mais rien ne sera pareil, on va finir par se détruire.

J'ai envie de me baffer, j'ai horreur des gens qui disent des choses comme ça, qui se disent voyant alors que le seul avenir qu'ils ont lu c'était celui d'un personnage de livres.

-T'as juste peur.

Il se tourne vers moi à nouveau, plus colérique. Ses yeux m'analysent et je reste hypnotisée. Il se penche vers moi et scelle ses lèvres aux miennes.

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