Chapitre 5

Je suis allongée sur le sol lorsque je me réveille. J'entends des chuchotements à côté puis, quand je me décide à ouvrir les yeux, j'aperçois les visages inquiets de Liam et de deux serveurs. Je lève un bras pour essayer de me remettre debout mais mon ex petit-ami le repose le long de mon corps.

-Il vaut mieux que tu restes comme ça.

Il dit à tout le monde de s'écarter pour ne pas m'effrayer alors que j'essaye d'assimiler ce qu'il s'est passé. Je n'en ai pas le temps qu'il pose ma tête sur ses genoux repliés sous lui.

-Ça va ?

Je hoche la tête, pas sure de la réponse. Il se peut que dans quelques secondes je meurs de honte.

-Tu as mal quelque part ?

-Il s'est passé quoi ?, demandé-je sans répondre à sa question.

Il fait une sorte de grimace étrange puis remet ses yeux en mode impénétrable. Je suis chacune de ses paroles attentivement en observant ses lèvres bouger.

-Je pense que tu as eu un coup de chaud, tu t'as évanouie.

Il parle d'une voix calme qui rassure mon cœur et agace mon cerveau.

-Et avant ça ?

-Tu as commencé à transpirer à grosses gouttes, tu as dit que la pièce tournait. On a essayé de te faire asseoir mais tu refusais en pensant te brûler si tu le faisais. Même notre contact tu le refusais, tout devenait chaud selon toi. Et d'un coup, alors qu'on cherchait des chiffons imbibés d'eau, tu es tombée. Tiens, mets ça.

Il me donne un de ces tissues froids qui me font du bien. Je sens mes joues rougir et je ferme les yeux fortement comme si ça allait me faire disparaître. Au bout de cinq minutes, je me décide à rouvrir les yeux. Il est toujours au dessus de moi à me regarder attentivement. Même s'il essaye de paraître serein, je le connais trop bien pour voir que ce n'est pas entièrement le cas.

Je me relève lentement, évitant les dédoublements mentaux. Autour de moi, chaque personne s'est rassise à sa place et fait semblant de manger mais en réalité ils ont tous les yeux rivés sur moi. C'est gênant, extrêmement.

Ce n'est que debout que je me rends compte que mes baskets ont disparues au même titre que ma veste en cuir. Je me tourne pour apercevoir mes chaussures posées dans un coin de l'entrée. En les remettant, je m'assure d'un coup d'œil discret que Liam ne remarque pas ma honte.

Heureusement, il est en train de discuter avec une serveuse alors qu'une autre s'approche de moi pour me demander si j'ai besoin de quelque chose. Je lui réponds poliment que non et elle s'en va en souriant. C'est l'horreur. Je dois prendre mes jambes à mon coup. Je suis devenue l'attraction du restaurant.

Liam acquiesce quelque chose puis se dirige vers moi, ma veste à la main. Il me la tend distraitement, concentré sur son portable. Je lui la prends lentement en récupérant également ma sacoche puis me dirige dehors, lui sur mes talons.

-Merde j'ai pas payé.

-C'est fait.

-Je te dois combien ?

-Rien du tout, dit-il en rangeant son portable.

-Si, j'insiste.

Et ça me gêne de le faire. Mais je le fais parce qu'il m'a sauvé et s'est occupé de moi alors que je me suis écroulée comme une débile... Je n'en reviens pas.

-On a cas dire que tu me dois un restau'. Comme ça, ça me donne une occasion pour te revoir.

Je souris, gênée. C'est une bonne idée et en même temps une très mauvaise.

-Je..., commencé-je hésitante à l'idée de le recaler. Je ne suis pas sure de vouloir.

Son visage se décompose une demi-seconde puis il redevient de marbre. Salaud de pompier.

-Pourquoi ?

-Je ne me sens pas très à l'aise avec ce qu'il vient de se passer...

Il souffle. OK, il se fiche de moi on est d'accord ?

-Je m'en contre fiche de t'avoir vu t'évanouir ou autre. Je suis pompier, j'en ai vu des vertes et des pas mures.

Et puis on a été en couple 13 ans donc autant dire qu'il me connaît sur le bout des doigts. Je hoche la tête encore plus honteuse.

-C'est le métier que tu donnes aux filles que tu veux emballer ça ?, plaisanté-je.

Il me fait un clin d'œil qui confirme ce dont je redoutais. Il veut plus. Une relation amicale me suffit à vraie dire...

-Vas-y, dis en réalité t'es plombier ? Presque les mêmes lettres, t'as peut-être confondu.

Il rit, d'un rire franc qui me fait frissonner.

-Je suis du FBI, me chuchote-t-il à l'oreille.

-Je le savais inspecteur Schmitt.

On avait pour habitude de regarder des enquêtes policières et de débattre longuement sur les indices et la vérité. Je n'étais pas forte à ce jeu mais lui si, certaines fois il nous divulgachait toute la série.

- Tu veux marcher un peu ? Je connais un super coin où la vue est imprenable.

J'hésite. J'y vais ou pas ? J'étais partie pour rentrer. Je n'ai pas envie de lui faire de faux espoirs mais peut être veut il simplement être mon ami ?

-Si tu refuses, je te kidnappe.

-Kidnappes moi un autre jour, j'ai promis à mes parents que je passerai l'après-midi avec eux.

-Comme tu veux.

-T'es un gentil kidnappeur !

Il hoche la tête en souriant d'une façon extrêmement mignonne.

-T'habites toujours au même endroit ?

- Ouais mais je pense que je vais chercher un appart parce que vivre avec mes parents ne me convient plus...

-Si tu veux, j'ai un ami qui travaille dans une agence immobilière, je peux lui demander un coup de main.

-C'est sympa mais je vais d'abord y réfléchir et leur en parler.

-Comme tu veux. Je te raccompagne ?

Je hoche la tête en lui souriant. Il part devant puis se retourne en haussant un sourcil en voyant que je n'avance pas. Mais je suis coincée dans mes pensées pour voir qu'il me détaille fermement. J'ai besoin de savoir ce qu'il a pensé en me revoyant.

-Tu m'as attendue ?

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