Chapitre 37
Je descends en courant les escaliers de ma maison et prie pour que mon père n'est pas entendu Liam arriver. Ou pire, mon frère. Je regarde à droite et à gauche en étant en bas puis, constatant qu'il n'y a pas une mouche, me décide à le contempler.
Comme tous les matins, il est venu sonner chez moi pour aller ensemble au lycée mais aujourd'hui est son anniversaire. 18 ans !
Et même si je n'ai aucune envie de sourire car hier a été la pire nuit, je m'efforce de le faire essayant d'oublier.
Je me rapproche doucement de lui alors que nos yeux ne se quittent plus. Il est tellement beau. Sa coupe reproduite à la perfection, ses fossettes creusées pour laisser voir son sourire. Il a mis un jean troué qui lui va à ravir avec un t-shirt bleu marine. J'apprécie la vue de ses bras musclés avant de me décider à envahir son espace personnel.
-Joyeux anniversaire mon amour, dis-je.
Et il m'embrasse à pleine bouche pendant de longues secondes.
-Je t'aime, continué-je ce qui lui redonne instantanément le sourire.
-Moi aussi je t'aime Em'.
Alors je souris moi aussi puis on quitte ma maison, main dans la main pour arriver au lycée. Il est sur son téléphone lorsqu'on passe les grilles avec tous les autres élèves. Comme d'habitude, notre CPE fait la circulation en nous demandant de nous munir de cartes étudiantes.
Je retrouve Léonie en haut des escaliers du hall alors que Liam est toujours plongé dans son monde numérique. Je déteste quand il fait ça. Mais c'est son anniversaire, alors je le laisse faire.
Il ne relève la tête que lorsqu'il arrive devant ses copains et que l'un après l'autre il lui tape dans la main en lui souhaitant sa naissance.
Je le regarde de loin, entourée désormais de mes amis et principalement de Camille qui n'arrête pas de jacasser.
La professeur de philosophie nous fait entrer en classe et je m'assois à ma place habituelle alors que Liam se dirige à l'autre bout.
Moi :
On se voit ce soir ?
Liam :
Chez moi ?
Moi :
Y'aura tes parents ?
Liam :
Yep :/
Moi :
Alors non.
Liam :
Tu vas pas t'incruster ! Allez viens !
Moi :
Par la fenêtre.
Liam :
C'est ma journée. C'est moi qui décide :)
-Liam ! Téléphone !
-Pardon madame.
Je souris en rangeant mon portable et lui lance un regard. Il me fixe aussi, les sourcils levés. Il n'en démodera pas : je passe la soirée avec ses parents et lui.
Ma voisine s'est déjà endormie alors je prends un stylo et commence à prendre des notes. La mine s'écrase sur le papier et je tourne mon stylo longuement jusqu'à ce qu'un rond noir soit dessiné et qu'au moins un trou se soit percé.
Je regarde mes mains qui étaient hier encore en train de le repousser. Je me lève en sursaut et sors en larme de la salle sans refermer la porte derrière moi. Je descends les trois étages qui me séparent de la cour de récréation et me laisser aller contre un mur.
Je ne voulais pas craquer. Parce que je me suis donnée en spectacle. Parce que ce n'est pas moi qui doit être le centre de l'attention aujourd'hui. Et parce que je n'ai pas envie de me refaire mal par sa faute.
Mais c'est plus fort que moi, mes ongles se plantent dans ma peau alors que je revois la scène comme si j'étais une spectatrice et que je ne peux absolument rien faire pour l'arrêter.
Lorsque cette image qui me semble être fictive s'ouvre comme une réalité et que je m'en rends compte qu'en effet, je ne peux pas l'arrêter, mes larmes cessent et mes yeux se ferment si fort que je partirais que je peux disparaître ainsi.
Une main se pose sur mon épaule et je sursaute alors que sa chaleur me faisait du bien. Lorsque j'ouvre les yeux, Chiara est devant moi, inquiète.
Elle m'enlace alors que je fonds en excuse dans ses bras. Elle commence à me caresser les cheveux alors que je me calme petit à petit.
Je me force à faire semblant d'aller mieux et d'avoir juste eu un petit coup de mou alors que la vérité est bien pire. Je pense chaque jour à me suicider tellement je me sens mal. Mais je pense à Liam et à elle et j'oublie. Mais c'est de pire en pire.
-Emy...
Ses yeux, je voudrais les lui enlever car ce regard m'achève chaque fois qu'il rencontre le mien. C'est le même que ceux des psychologues que j'ai consulté illégalement.
-Tout va bien. J'ai très peu dormi cette nuit et j'ai du avoir une baisse de tension.
Je lui fais mon sourire habituel que tout le monde gobe et me relève pour lui prouver que je vais bien. Une fois sur mes deux jambes, je lutte pour ne pas tomber d'un coup. J'essaye de repenser à la chaleur de sa main il y a quelques secondes pour chasser celle de la sienne il y a quelques heures.
Je ferme les yeux en me concentrant pour ne pas me laisser déborder par les émotions. Finalement, j'arrive à marcher aux côtés de mon amie qui décide, sans me consulter, qu'on devait sécher la fin du cours. Je n'ai pas besoin d'acquiescer pour la rejoindre dans sa bêtise.
On rit pendant une demie-heure sous le soleil qui peine à se montrer en ce moment. Puis la pause arrive et on se lève en même temps pour aller à notre classe suivante. Tout sourire, on passe la porte en ne faisant qu'une personne.
Je pars m'assoir à côté de Liam où est ma place d'habitude. Il me regarde dans l'incompréhension et je passe ma main sur la sienne pour le rassurer lui et pour me rassurer moi aussi.
J'ai besoin de lui.
-Ça va, chuchote-t-il quand la professeur fait l'appel.
Je hoche la tête.
-Tu es sure.
-Oui, ne t'inquiète pas bébé.
Il sourit en me mordillant l'oreille et je frissonne.
-J'adore quand tu m'appelles comme ça bébé.
Il baisse la voix.
-Et j'adore quand un seul souffle peut te rendre tout excitée.
Je lui donne une petite tape sur le torse en riant de plus belle sans remarquer les yeux réprobateurs de ma professeur. Mais tant pis, j'ai besoin de rire.
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