Chapitre 19
Allongés sur son lit, lui blotti contre moi, j'observe son plafond alors que mes pensées se bousculent. Pourquoi est-ce que je veux m'enfuir ? Pourquoi est-ce que je m'entête à vouloir le repousser ?
Je tourne ma tête vers lui qui dort paisiblement. Il s'est enfin calmé après avoir mangé un bol de riz cuisiné par mes soins.
Je repense à tout ce qui s'est passé et me demande vraiment ce qui a bien pu lui arriver. Ses parents ne sont pas du genre problématiques. Ils étaient toujours cléments et je sais qu'ils aimaient leur fils de tout leur cœur. Chaque fois qu'ils le regardaient, je pouvais voir toute leur fierté. Sa famille, en général, était les personnes qu'on rêve tous d'avoir à nos côtés.
Mes pensées s'endorment en même temps que moi alors que son corps me donne de plus en plus chaud.
Je me réveille seule dans son lit. Mes yeux s'habituent lentement à la lumière alors que mon corps a froid et réclame la chaleur de son cou.
Je me frotte les paupières pour y voir plus clair. Où est-il passé ? Je me lève dans la cuisine déserte et trouve un papier sur la table.
Je suis à la caserne. Tu peux fouiller dans les placards pour te faire un petit-déjeuner, utiliser ma douche et m'emprunter des vêtements. Quand tu voudras partir, il te suffira de claquer la porte. Elle se verrouillera toute seule.
Merci pour hier soir,
Liam.
Je l'imagine en uniforme de pompier et cette pensée a le don de mouiller ma culotte. Et je secoue immédiatement la tête pour ne pas penser à la dernière nuit passé ensemble.
Je prends un rapide repas puis part comme il me l'a indiqué. Mais mes pensées restent figées là-bas. Je me demande ce que ça fait de le voir chaque soir arriver de la caserne, de préparer le repas ensemble, de le dévorer devant un film puis d'aller dormir dans le même lit comme une habitude. Fut un temps où elle était présente.
Je secoue une nouvelle fois la tête. Il ne faut pas que je pense à lui. Plutôt à mon déménagement qui approche à grand pas ou à mon premier jour de boulot. Une boule de stresse se forme quand je me souviens que c'est demain.
Liam :
Coucou, j'espère que tu vas bien. On n'a pas vraiment pu discuter hier soir, ça te dit d'aller au restaurant un soir ? Demain par exemple ?
Demain, non. Pas demain.
Moi :
Oui, parfait. Je te laisse choisir l'endroit.
J'ai besoin de toi, Em'.
Liam :
D'accord. Merci encore pour hier soir.
Je ne pars pas.
Moi :
Je t'en prie, ce n'est rien.
Je referme mon portable que j'enfonce dans ma poche en me demandant comment passer le temps jusqu'à demain. Lorsque j'arrive à l'appartement, Chiara est assise dans le salon face à son ordinateur. Elle semble en pleine réflexion.
-Trois secondes Emy. Je termine et je suis à toi.
Je me retiens de lui faire remarquer que je n'ai pas demander son attention et préfère aller boire une tisane.
-Voilà, finis. Enfin !
Elle soupire et me sourit, fière d'elle. Je tape doucement dans mes mains en observant l'eau bouillir.
-Alors ? Tu ne vas rien me dire ?
-Il n'y a pas grand chose à raconter.
Je prends la bouilloire et verse son contenu dans ma tasse.
-Arrête, je suis sure que tu as des milliers de questions en tête.
Je viens m'assoir sur une chaise de la table, à côté d'elle.
-Non, on a simplement regardé un film. Comme des amis le font.
Elle fronce les sourcils, ça l'énerve toujours quand je ne vois pas la vérité en face.
-Des amis ne se disent pas des mots d'amour en faisant l'amour !
-Tant mieux, nous n'avons rien fait de tel.
-Emily ! Ne fais pas l'innocente. Pourquoi tu refuses d'admettre qu'il te fait quelque chose ?
-Parce que ce n'est pas le cas.
-Ha bon ? Alors pourquoi as-tu couru chez lui hier soir ?
Sa voix énervée me rend colérique également. On ne se dispute pratiquement jamais, je n'ai pas envie qu'on s'énerve pour Liam. Mais en même temps, j'en ai assez qu'elle fasse comme si je maîtrisais mal ma vie et qu'elle a toujours des meilleures idées que pour pour la contrôler.
-Parce qu'il était mal, il avait besoin de moi.
Je vois la surprise passer dans ses yeux mais je serais incapable de dire pour quelle raison. Parce que je m'énerve ou parce qu'il n'était pas bien ?
-Pourquoi es-tu si bernée ?
-Et toi, pourquoi t'obsèdes-tu a contrôler ma vie ?
Elle ouvre la bouche et je vois que je l'ai blessée.
-C'est trop compliqué pour toi d'admettre que des gens t'aiment et veulent prendre soin de toi ? Tu ne veux pas le reconnaître, tu refuses de laisser les gens rentrer dans ta vie, comme tu t'obstines à laisser Liam en dehors.
Ses paroles me heurtent. Parce qu'elle a raison. Elle a visé dans le mile et elle le sait. Mais je ne peux pas me permettre d'aimer quelqu'un que je vais faire souffrir quand il se rendra compte que je suis perdue et complètement détruite. Ou qui me fera souffrir quand j'associerai son visage à celui de mon frère.
-Ce n'est pas à toi de me dire ce que je dois faire.
-Manifestement si, Liam t'aime, ça se voit à des kilomètres. Je parie qu'il t'a déjà demandé quand est-ce que vous vous revoyez ! Tu as été 13 ans avec lui, de quoi as-tu peur ? Pourquoi tu refuses d'accepter que tu as des sentiments pour lui ?
Parce qu'il me rappelle mon frère.
Parce que c'est une autre personne que je risque de décevoir.
Parce qu'il représente le passé que je préfère oublier pour ne pas avoir à l'affronter.
Et surtout parce que je pense l'aimer et que cela me terrifie.
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