C'était magique. Il savait déjà très bien faire l'amour avant mais il sait d'autant plus améliorer et l'orgasme que je viens d'avoir dépasse tous les autres. Il semble penser pareil vu son sourire. On était synchronisé comme si on ne s'était jamais séparé.

Je cherche ma culotte dans l'obscurité qui est tombé entre temps. Je la passe puis me rallonge. Il en fait de même. Je me retourne sur le côté pour lui faire face, en positionnant mes deux bras sous ma tête. Il remonte le drap sur nos jambes puis se laisse tomber sur le dos. Tandis qu'il fixe le plafond, je le détaille dans la peine ombre.

Il est encore plus beau maintenant, ses cheveux légèrement en bataille, son torse nu avec quelques gouttes de sueur dessus. Je fais glisser ma tête sur son ventre, il en profite pour emmêler mes cheveux.

-Faut que je rentre, je souffle en me retournant vers lui.

-Tu peux dormir ici.

Je hoche la tête alors qu'il fixe pendant trois secondes ma poitrine. Lorsqu'il remonte à mon visage, il embrasse mes lèvres puis mon nez comme il le faisait pour m'endormir. J'observe pendant quelques minutes ses yeux clos en hésitant. D'un côté je n'ai pas envie de rentrer dans le noir mais d'un autre je n'ai pas envie de m'attacher à lui et le meilleur moyen pour ne pas le faire c'est de ne pas rester après l'amour.

-Je peux te raccompagner, murmure-t-il en rouvrant les yeux comme s'il avait lu dans mes pensées.

Je relève mes yeux vers lui, les siens ont l'air si fatigués. Je ne veux pas l'obliger à se relever et je sais qu'il ne me laissera jamais partir sans lui. Je décide donc, par défaut, de dormir ici mais de partir le plus vite possible le lendemain.

Je ferme les yeux et essaye de caler les battements de mon cœur sur les siens que je peux sentir à travers les secousses de son ventre sous mon visage.

Je me réveille sous de douces caresses. Ses mains frôlent mon ventre pour remonter sur mes bras. Je sens sa bouche dans mon cou alors que j'essaye péniblement d'ouvrir les yeux. Je me retourne alors qu'on entend des pas dans le salon. Mes yeux s'arrondissent tout comme les siens. Le temps de comprendre ou de faire un geste, la personne a passée la porte.

Liam se relève d'un coup, permettant que je me cache derrière son dos. Je devine aisément qu'il parle à un homme du à la tonalité de voix de ce dernier.

-Mec, je t'ai laissé l'argent sur la table, encore merci.

Je pensais entendre une porte se refermer après la fin de sa phrase mais au lieu de cela, j'assiste à l'échange non verbal le plus bizarre. Ne pouvant voir que la tête de l'inconnu, j'essaye de deviner ce qu'ils sont en train de se dire quand il referme soudainement la porte avec un clin d'œil et un sourire charmeur.

Je lui embrasse le dos après ça, alors qu'il se retourne vers moi et pose une main sur ma poitrine. Ses yeux sont brûlants de désir ce qui me réchauffe le cœur.

-Tu es magnifique Em'.

Il dépose un baiser sur mes lèvres puis se lève pour rejoindre ce qui semble être la salle de bain. J'entends l'eau couler alors que je me décide à renfiler mes affaires et visiter les lieux. Son appartement n'est pas grand mais je peux être certaine qu'il paye le loyer tout seul, sans l'aide de ses parents. Il a toujours voulu devenir autonome rapidement.

Quand il ressort de la douche avec une serviette autour de la taille, je m'empresse de lui sauter dessus pour le dévêtir. Il m'attrape d'un bras alors que de l'autre il tente de s'accrocher à sa commode pour ne pas tomber et qu'il réceptionne mes lèvres sur les siennes.

***

Je me rhabille vite en constatant que je n'ai pas du tout respecté ma parole. Il est midi et des brouettes quand je quitte son logement pour rejoindre Léonie près d'ici. On a promis de déjeuner ensemble mais je ne suis plus sûre d'être prête à soutenir son regard meurtrier. Elle découvrira de suite que j'ai fait l'amour avec mon ex, elle est comme ça, elle devine tout.

Je la vois à l'autre bout de la rue, bougeant sa jambe, impatiente. Je la rejoins en vitesse puis lui fait la bise avec une certaine douceur qui signifie "pardon pour le retard". Elle semble le comprendre car elle s'adoucit. Mais son regard jaugeant si j'ai fait une bêtise ne me met pas plus à l'aise.

Je m'empresse de rentrer dans le café pour fuir son air d'enquêtrice. Je commande une soupe et elle une salade.

-Chiara m'a dit que tu n'es pas rentrée hier, elle s'inquiétait...

-Hum...

Je triture mes doigts en fuyant son regard. Elle est déjà en train d'examiner mes moindres faits et gestes. Je sais que mon air nerveux n'arrange rien mais je n'ai jamais eu la "poker face attitude".

-Je ne vais pas te blâmer, t'es grande, tu sais ce que tu fais mais ne le laisse pas te faire du mal.

Elle a tord, je n'ai aucune idée de ce que je fais. Je lui ai dit de reculer et finalement c'est moi qui lui demande si on va baiser chez lui. Je suis complètement perdue. Je n'ai pas envie de relation sérieuse, j'ai assez donné mais je ne lui résisterai pas.

-Vous vous êtes remis ensemble ?, fait-elle les yeux sortant de leur orbites.

-Mais non...

Elle m'examine. A vrai dire je ne sais pas ce que nous sommes : amis avec supplément crème chantilly ?

-Dis moi que vous vous êtes protégés...

Je hoche la tête directement après. Et c'est la vérité. On a mis un préservatif et je prends la pilule. On avait déjà essayé sans après avoir fait un test pour savoir si on avait une maladie. C'était génial, nos deux peaux sans frôlant sans gêne. Le sexe a toujours été magique avec lui, il sait s'y faire et mettre à l'aise.

-Fais attention Emy...

Elle me fait les gros yeux alors que nos plats arrivent. Service expresse. Je repense tout d'un coup au dîner qu'à lieu ce soir et commence à stresser. Je stresse de la revoir après tant d'années. Je sais qu'il ne me fera rien en public, et pourtant je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est sa faute si régulièrement je fais des crises d'angoisse. J'espère que ce soir, je n'en ferai pas. Et comme si cela pouvait m'aider, mes doigts se croisent sous la table.