Prologue - Liam
Maudite bonne femme !
Comment ai-je pu accepter la proposition d'Isabelle de partir en vacances en plein été ? Ah oui, je sais ! Ce n'était pas une proposition.
Elle a tout organisé et manigancé pour que je parte. J'aurais dû refuser, malheureusement pour moi Léo et toute la bande s'en sont mêlés. Ils auraient été capable de me mettre dans l'avion de force.
J'aurais dû leur tenir tête parce que prendre des vacances en pleine saison estivale, c'est du suicide. Le vol était horrible. Tous ces gamins qui braillaient autour de moi m'ont mis les nerfs. Dix minutes après le décollage, j'ai dû jouer les brutes et faire peur à chacun d'entre eux pour qu'ils se taisent. Mon calvaire a repris une demi-heure plus tard. Je n'avais plus qu'à mettre mon casque et une bonne musique de hard rock dans les oreilles pour ne plus les entendre. Mais c'était sans compter sur la mégère de droite qui m'a demandé de baisser le son. Heureusement qu'une voiture de location m'attendait à l'atterrissage, je n'aurais pas supporté de prendre le bus avec cette foule.
J'ai besoin de taper sur quelqu'un ou quelque chose. Il faut que je sorte pour me défouler. Impatient, je ne m'attarde pas sur la vue de ma chambre, ni sur la décoration et enfile un short et un t-shirt avant de me précipiter dans le couloir de l'hôtel.
Le type à l'accueil m'a parlé d'une salle de sport, mais il est évident que nous n'avons pas la même définition. Un banc de musculation pour le développé couché, un appareil à charge guidé et un tapis de course, c'est trop léger pour moi. Le pire, c'est qu'ils sont tous occupés et j'ai autre chose à faire que tenir le crachoir à ces pseudos sportifs. Il ne reste plus qu'à courir.
Je traverse le complexe hôtelier à petites foulées, passant à proximité des vacanciers au bord de la piscine. Quand j'aurais réussi à évacuer ma colère, je vais me plaire ici. Ce lieu est dépourvu de mioches.
Je te pardonnerais peut-être, Isa, pour ces congés forcés.
En continuant mon chemin sur l'allée principale, je découvre des cours de tennis et un terrain de beach volley où je pile. Mes réflexes me sont bien utiles pour rattraper le ballon avant qu'il m'atterrisse en pleine face.
Bordel ! Ils ne peuvent pas faire att-
Mon esprit disjoncte, me coupant toute envie de râler plus longtemps. Une belle brune en bikini et mini short s'avance vers moi. Je maudis toutes les bonnes femmes - sauf maman, c'est évident - , pourtant celle-ci dégage quelque chose. En dehors de son corps athlétique merveilleusement mis en valeur, une forme de confiance et de sérénité émane d'elle. Mon visage se pare d'un masque de froideur que j'arbore depuis quatre ans pour éloigner les nanas. J'accentue un peu le trait en la fusillant du regard, pourtant rien n'y fait elle m'adresse un sourire de plus en plus radieux.
Assez déstabilisant, je préfère reporter mon attention plus bas. Grossière erreur de débutant ! Les mouvements de sa plastique m'hypnotisent. Ces petites foulées font tressaillir ses seins. J'apprécierais que l'un d'entre eux décide de prendre l'air. À défaut d'en voir plus ou de pouvoir y toucher, je serre et caresse la balle entre mes mains. Ça fait longtemps que je m'interdis de toucher à la peau douce d'une femme. Évidemment, mes pensées associées à cette vision commencent à réveiller ma libido.
Oh ! On se calme là-dessous ! Tu auras ta branlette plus tard, en attendant, repos ! Les femmes ne sont que des nids à emmerdes.
— Salut ! Merci de l'avoir récupéré.
Elle pose ses mains sur le ballon, mais je ne le lâche pas.
Rends-lui et casse-toi !
Non, t'as vu ses yeux ? Ils sont bleus ou verts ?
Depuis quand tu t'intéresses aux couleurs ? Ton truc à toi c'est le noir de la cage et le rouge du sang de tes adversaires.
Alors que je continue de la défier du regard, elle rit d'un rire communicatif. Je retiens à grandes peines le coin de mes lèvres. Je dois rester stoïque, ne pas flancher.
— Euh... tu veux bien me le rendre ?
Écoutant enfin ma conscience, je lui tends sa balle et m'apprête à reprendre ma course, mais la brune me freine. Sa main sur mon avant-bras me déstabilise. Je n'ai pas l'habitude que les gens me touchent, ma carrure de brute les en dissuade.
Courageuse, la miss.
— Dis, tu viens d'arriver ? C'est la première fois que je te vois.
Je n'ai pas le temps d'amorcer un signe de tête qu'elle enchaîne.
— L'autre équipe est en surnombre. Tu as l'air de savoir te débrouiller avec un ballon, viens jouer. Au fait, moi, c'est Alice, et toi ?
— Liam.
Apparemment, prononcer mon prénom valide ma participation au match de beach. Elle m'entraîne sur le sable et mes yeux trouvent un point ancrage bien agréable. Mon sourire ne peut s'empêcher de se former quand j'imagine mes mains se poser sur ses fesses.
Les petits culs musclés sont les meilleurs.
On a dit REPOS !
Alice me présente les joueurs, tous des hommes. Je n'essaye même pas de me souvenir de leur nom, trop occupé à les défier du regard comme à chaque entrée sur le ring. Quand, enfin, ils comprennent qu'ils ne feront jamais le poids face à moi, je reporte mon attention sur la brune. Amusée, elle n'a visiblement rien loupé de nos échanges silencieux et me lance le ballon.
— À toi de servir. Montre-nous ce que tu sais faire Liam.
J'attends qu'elle se place devant le filet pour servir. La balle fuse de l'autre côté, nos adversaires s'échangent quelques passes, avant de nous la renvoyer. Alice plonge sur son côté gauche. Le ballon s'élève dans le ciel, puis tombe aux pieds de nos deux coéquipiers. Tout à leur contemplation, les abrutis n'ont pas bougé. Le reste du match, ils tentent de se concentrer, pourtant nous ne comptons pas sur leur aide. Mes frappes directes et la détente au filet d'Alice nous aident à remporter les deux sets suivants.
Alors qu'ils débriefent du résultat et félicitent la belle brune, je m'éclipse. Leur combat de coq ne m'intéresse pas. Cependant, celui qui obtiendra ses faveurs, ce soir, sera un chanceux. Ce bout de femme est un beau défi pour l'égo et doit être une partenaire de baise fabuleuse.
Je préfère leur céder ma place et leur souhaite bonne chance pour remporter le trophée. Si j'étais encore jeune et naïf, j'aurais tenté le coup, pourtant les aventures d'une nuit n'ont jamais été pour moi. À l'époque, les femmes, je les voulais sur le long terme et surtout fidèles. Tout ça c'était avant cette conne de Myriam. Je lui avais tout donné et elle m'a trompé avec un avorton. Maintenant, je les évite toutes comme la peste, leurs charmes n'y changeront rien. Aucune n'est digne de confiance. Je ne peux compter que sur mes mains, elles ne me trahiront jamais.
Dans mon dos, des bruits de pas rapides me sortent de mes pensées désagréables. Je m'écarte du chemin, laissant passer la personne pressée. J'ai la surprise de découvrir qu'il s'agit d'Alice.
— Pourquoi t'es parti aussi vite ? Je voulais te remercier pour le match, c'est grâce à toi, si nous avons gagné.
Je hausse les épaules et reprends ma route, mais c'était sans compter sur sa détermination.
— Pour te remercier, je vais t'offrir un verre.
— Pas besoin, répondis-je en désignant mon bracelet orange.
Ce sésame me donne accès aux activités du complexe, aux restaurants et aux bars à volonté.
— Oh, ne commence pas à jouer sur les mots. Viens boire un verre avec moi. Ça nous permettra de faire connaissance et tu éloigneras les gros lourds.
Est-ce qu'elle m'a bien regardé parce que je suis loin du poids plume ?
— Ne me regarde pas comme ça. T'es vraiment très premier degré comme mec ! Tu seras mon garde du corps pour la soirée. Grâce à toi, aucun homme n'osera me draguer.
Comme si je n'avais que ça à faire !
Malheureusement, la jolie brune ne compte pas me lâcher. Tout en débitant son argumentaire, elle me présente les lieux et les animateurs que nous croisons sur la route du bar. Je tenterai bien de m'échapper, mais Alice agrippe mon bras et la sensation de sa main sur moi est très agréable. Trop agréable.
Nous nous installons à l'intérieur, au comptoir. Les vacanciers préférant griller au soleil, l'endroit est relativement calme. Seul le bruit du personnel et des paroles incessantes de ma partenaire de beach volley trouble le silence.
Cette fille a un flot impressionnant.
Tu devrais peut-être lui dire de respirer de temps en temps.
Je ne suis pas sûr que penser à ces poumons qui se gonflent d'air m'aide à rester concentré. Son bikini attire déjà bien assez mon regard. À chaque coup d'œil accidentel, je bois une gorgée de ce rhum canarien. Ça ne vaut pas un bon whisky irlandais, pourtant ça fait le job.
Alice est inépuisable. Elle me parle de l'hôtel, des endroits pour pratiquer du sport en toute tranquillité ou pour se déhancher sur les meilleures pistes de danse, ainsi que tous les lieux à visiter sur Lanzarote comme le fameux volcan de Timanfaya.
— Il faut absolument que tu vois la taille de l'engin de leur divinité. Ce dieu a une bite aussi grande que sa taille et aussi large que sa tête. Ramener à une dimension humaine, il ne devait pas souvent s'en servir. Non mais franchement, un truc pareil même pour la plus grande des hardeuses porno, c'est impossible à rentrer. Les Canariens doivent avoir un gros complexe d'infériorité. Si l'on considère ton gabarit, ça lui ferait une troisième jambe avec le diamètre de ta cuisse. J'espère pour toi que ce n'est pas le cas.
Elle est vraiment en train d'imaginer la taille de ma queue ?
— Certains disent que les mains des hommes sont proportionnelles à leur précieux attirail.
Je n'ai pas le temps de cacher mes mains qu'elle s'en empare. Nos paumes l'un contre l'autre, elle les compare.
— Elle est vraiment grande et large. Dommage que je sois en vacances, sinon j'aurais bien voulu vérifier la théorie.
Je reste bouche bée devant ses insinuations. Jamais aucune femme ne m'avait fait du rendre dedans aussi ouvertement. J'aimerais lui rappeler que le consentement est valable pour les deux sexes.
Ne dis pas n'importe quoi. Si elle t'invite dans sa chambre, tu vas la suivre et ce ne sera pas pour dormir dans la baignoire !
Au moment où je retrouve l'usage de la parole, son téléphone sonne et elle décroche.
— Coucou ma bichette ! Tout va bien pour toi ?
Ne voulant pas écouter sa conversation, je finis mon verre d'une traite et sort du bar. L'air est encore chaud pour ce début de soirée, heureusement le vent s'est levé. La brise devrait me permettre de mieux supporter l'effort. Suivant les conseils d'Alice, je décide de rejoindre la berge qui longe l'océan. D'un côté les plages de l'autre le phare. La deuxième option me paraît plus raisonnable. Demain, j'irais explorer l'autre direction.
Une centaine de mètres plus loin, je suis interrompu dans ma course par Alice.
— T'es encore parti super vite ? J'ai dit ou fait quelque chose de mal ? Je sais que je parle beaucoup, n'hésite pas à me couper quand-
Je la prends aux mots et stoppe son nouveau monologue d'un signe de main.
— J'avais besoin de me défouler.
— Je peux t'accompagner ?
Je hoche la tête et reprends ma course à mon rythme. Elle va devoir me suivre, je n'ai pas l'intention de l'attendre. Peut-être arrêtera-t-elle de parler un instant.
Lorsque ma vitesse de croisière est atteinte, j'accélère. J'ai besoin d'évacuer toute la pression du voyage.
Ce ne serait pas plutôt la jolie brune qui te fait monter en pression ?
J'allonge encore ma foulée accentuant la distance avec Alice. Quelques secondes plus tard, je suis agréablement surpris de la voir à mes côtés calée sur ma cadence. Nous ne tardons pas à rejoindre le phare, puis repartons en sens inverse vers l'hôtel. Arrivés à destination, nous nous étirons en parfaite synchronisation. Le silence n'est malheureusement pas de la partie.
— Je repars demain matin à Lyon. J'aimerais beaucoup passer ma dernière soirée avec toi. Viens faire la fête, je te promets que tu ne le regretteras pas.
Sans lecteurs, il n'y a pas d'auteurs.
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Et ce prologue alors?! Ça commence fort avec la première rencontre entre Alice et Liam. Que pensez-vous des personnages? Du caractère bourru de Liam? D'Alice qui a la langue bien pendue?
A samedi prochain pour le chapitre 1 où vous en apprendrez un peu plus sur Alice :)
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