Chapitre un

Du sang coulait de mes lèvres, tous mes membres tremblaient. Je tentais un uppercut à mon adversaire, mais celle-ci me bloquait et me contrait de deux crochets.

La foule et mon coach m'encourageaient, mais je les entendais de loin, un bruit sourd avait prit le dessus.

Ma vue se brouillait. J'avais la tête qui tournée, mon corps n'étais plus à mon contrôle. Un sifflement aigu sonnait dans ma tête, je la sentais soudainement heurter le sol...

J'entendais la cloche sonner signifiant la fin du combat.

- Pouvez-vous vous relever ?
- Cara, m'entendez-vous ?
- Un médecin, s'il vous plaît !

Je me réveillais en sursaut, des gouttelettes de sueurs coulaient le long de mon front, et le cœur battait plus vite que la normale.

Ce cauchemar s'était imprimé dans ma tête depuis ce jour.

Trois longues années étaient passées, mais les séquelles étaient encore bien présentes, aucunes d'elles ne s'étaient évaporées.

Une journée abominable qui s'était gravée à jamais dans ma mémoire...

Je m'étais promis de ne plus me blesser et de ne plus jamais remonter sur un ring pour m'entraîner, mais aujourd'hui, je m'apprêtais à briser toutes les promesses que je m'étais faites...

Le doute s'était installé depuis que j'avais confirmé à mon ancien entraîneur que je reprendrais ce sport.

Je n'avais pas pratiqué la boxe depuis longtemps, j'espérais quand même les fondements étaient toujours là.

J'arrêtais de me torturer l'esprit et me décidais enfin à me lever pour me préparer.

Aujourd'hui, lundi, était un jour spécial, je n'avais pas cours, mais je commençais mon premier entraînement de boxe.

J'avais pris la décision de faire un tour au centre commercial pour me prendre quelques affaires de sport. Je proposais donc à ma meilleure amie Emilia de m'y accompagner, et je partirais au gymnase vers dix-sept heures.

Ma journée était déjà planifiée - comme toujours - mais ce jour était différent, j'appréhendais la soirée...

J'envoyais donc un message à la blonde à dix heures. En attendant sa réponse, je partais prendre une douche froide, j'espérais que cette dernière pourrait évacuer mon stress.

Je fermais les yeux et un souvenir m'emportait malgré moi. Son portrait me revenait toujours à l'esprit, ma tête venait s'échouer violemment contre le sol, je voyais difficilement les arbitres et les médecins qui accourait vers moi, du sang jaillissait de ma bouche pour venir se déposer lentement sur le ring.

J'ouvrais rapidement mes yeux, essayais de calmer les palpitations de mon coeur et soufflais.

Cette fille était mon plus grand cauchemar ! Rien qu'en revoyant son regard glacial, une lignée de frissons loin d'être agréable parcourait mon dos.

Je chassais difficilement ces images de ma tête, et laissais l'eau de la pomme de douche jaillir sur moi en ne pensant à rien ni à personne, seulement à cette eau froide.

J'enfilais rapidement un jean et un tee-shirt, puis regardais mon téléphone. Je découvrais un message d'Emilia qui m'informait qu'elle serait ravit de m'accompagner.

Je descendais les escaliers pour prendre mon petit-déjeuner et j'allumais machinalement la télévision et, comme tous les matins, je regardais la chaîne dédiée au sport :

« Le championnat d'Amérique de boxe aura bientôt lieu, et il nous semblerait que la fameuse boxeuse, Cara Jones, la finaliste du championnat du monde de l'année 2015 y participe ! Elle revient après trois ans sans aucune nouvelle ! Ses capacités seront toujours aussi performantes ? Nous le verrons très prochainement ! »

J'écarquillais les yeux, étonnée de revoir mon nom aux infos, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une quelconque information sur moi aux journaux, et voilà que maintenant presque tout le monde était au courant que je reprenais le sport de mon enfance. C'était sans doute, une des choses qui ne m'avait pas manquée !

Emilia m'informait qu'elle serait là dans dix minutes. Je me dirigeais dans ma salle de bain pour faire mes dernières petites affaires, et attendais mon amie.

Depuis que je la connaissait, Emilia était une jeune femme très coquette, à dix ans déjà elle adorait les belles robes pailletées et le maquillage comme beaucoup d'autres petites filles contrairement à moi qui préférait m'entraîner en tenue de sport.

Elle n'avait jamais été convaincue que la boxe thaïlandaise était un sport qui me convenait réellement, c'était trop violent pour elle, sa passion, c'était de la danse contemporaine ; un univers totalement différent.

Je sortais de ma rêvasserie en entendant le Klaxon d'une voiture.

Je montais dans sa voiture, et la saluais d'un câlin.

- Comment va ma boxeuse préférée ? me disait-elle, excitée.
- Normal et toi ? lui répondais-je en attachant ma ceinture.
- Bien, bien.

Elle respirait un bon coup et me demandait, hésitante ;

- J'ai vu la presse, alors c'est du sérieux, tu vas reprendre ?

Je soufflais et dirigeais mon regard vers ma fenêtre là où ma résidence passée à une vitesse folle.

- Je crois bien que oui...

***

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