Chapitre six
- C'est normal, ça fait plus de trois ans qu'elle en a pas fait, répondait Kévin à ma place, me voyant embarrassée.
- Oui, c'est pour ça, confirmais-je.
- Je te comprends, ne t'inquiètes pas, je te taquinais !
Je lui souriais et Emilia prenait la parole, gênée :
- Dis-moi Kevin, ce serait possible que je reste ? Si tu ne veux pas ce n'est pas grave, je comprendrais !
- Bien sûr que non ! Ça ne me dérange absolument pas ! Avec un grand plaisir même ! lui répondait-il en souriant.
Emilia soupirait de soulagement, et nous rions face à son comportement.
Mon amie et moi entrions dans le vestiaire, je commençais à me préparer en essayant de faire le vide mais je n'y arrivais pas, une pensée restait bloquée dans ma tête. Lydia avait raison, je ne me serais jamais plainte auparavant.
- Ça va ? T'es toute pâle, me demandait Emilia, inquiète.
- Oui. Ne t'inquiètes pas.
- Cara, dis-moi tout. Qu'est-ce qui ne va pas ? Je te connais par cœur, doc ne me l'a fait pas à l'envers.
- Non, vraiment, je n'ai rien !
- Si tu le dis.
Je mettais mon gilet, et disais après quelques minutes :
- Non, en fait, ça va pas !
- Qu'est-qu'il y a ?
- Linda et Kévin ont raison...
- À propos de quoi ? demandait-elle en fronçant les sourcils.
- Je ne suis plus comme avant, hier, j'avais à peine fait une heure de cours que j'étais déjà morte !
- Mais c'est normal, commençait-elle.
- Non ! la coupais-je. Ce n'est pas normal, avant je faisais plusieurs heures de cours et j'étais en forme !
Elle entrouvrait ses lèvres, mais je continuais, ne le lui laissant pas le temps de prononcer un mot.
- J'ai fait la plus grande erreur de ma vie ! Malgré mon hospitalisation, je n'aurais jamais dû arrêter, et maintenant je reprends alors que je ne suis pas même sûre de le vouloir !
- Parce que...
- Oui, je suis boxeuse, j'ai ça dans le sang, mais je sais pas, je suis perdue, et si c'était trop tard...?
Je respirais un bon coup, et ravalais mes larmes, cette phrase était tellement dur à prononcer.
- Alors que là, j'ai presque tout oublié les bases. Hier, j'étais certaine mais aujourd'hui, j'ai les pensées brouillées, je ne veux plus souffrir...
Je m'arrêtais, et essuyais la larme qui venait, malgré moi, de couler de mon œil gauche. Je regardais Emilia qui était ébahie, son regard zigzaguait entre la porte et moi.
Je me retournais lentement, le cœur battant à la chamade, et découvrais Kévin et Linda qui ont dû venir à cause de mes cris...
- Cara..., souffla Kévin.
- Laissez-moi.
Je prenais mes affaires et m'enfuyais en courant.
Je me tapais intérieurement le front, j'avais été obligé de parler aussi fort ?
Comment me verrait Kévin, maintenant ? Comme une lâche ? Une faible ?
De toutes les façons, il l'avait bien repéré, mon regard était devenu faible, j'étais devenue faible...
Je conduisais en direction de ma maison. A peine arrivée, je déposais mes affaires sur le canapé du salon et ressortais pour faire un footing, je les faisais généralement les matins, mais aujourd'hui, c'était une exception, j'avais besoin de me vider la tête...
Je courrais avec un mélange de sentiments, de la tristesse et de la colère, c'était embrouillé dans ma tête.
Après dix minutes, la respiration haletante, le corps transpirant et tout tremblant, je m'arrêtais devant une camionnette à crêpe.
- De l'eau, s'il vous plaît, demandais-je, essoufflée.
Le serveur hochait la tête et me tendait une bouteille d'eau. Son regard insistant me déstabilisait.
- Vous ne seriez pas Cara Jones ?
- Euh... oui, nous nous connaissons ?
- Non, mais vous êtes la boxeuse, la fille de Marc Jones ?
Je soufflais.
Mais bien sûr, les gens s'intéressaient à moi juste pour ma carrière de boxeuse et mon père, pensais-je ironiquement.
- Oui, c'est bien moi.
- Pourrais-je avoir une photo, ma femme et moi sommes fan de vous !
- Oh merci, et bien si vous voulez.
Nous prenions rapidement une photo, il me remerciait, et me disait :
- La bouteille c'est cadeau.
- Merci, souriais-je.
Je marchais jusqu'au banc et m'asseyais pour souffler, les pensées toujours confuses, avais-je bien fait de reprendre ? Si ça n'avait été qu'une question de sport, je ne me poserais même pas la question ! Mais là, c'était autre chose, et puis, je ne voulais pas redevenir l'ancienne Cara qui ne pensait qu'à être meilleure en tout jusqu'en être malade, en se privant des plaisirs de la vie.
L'ancienne Cara était sûre d'elle, elle ne baissait jamais les bras, elle avait confiance en elle ; elle était déterminée. Alors que maintenant, je n'avait aucune de ces qualités.
Je n'étais plus cette Cara là, j'étais, à présent, une simple jeune femme, qui souhaitait devenir interprète en espagnol, fonder une famille, je voulais simplement avoir une vie normale comme les autres.
J'étais plutôt bien partie, surtout pour le métier que je voulais faire, j'étais à ma première année de licence et tout ce passait super bien !
Je soupirais, et buvais une gorgée d'eau, je devais, maintenant, arrêter de penser.
- Je pourrais avoir une photo ?
Je levais ma tête, interloquée et découvrais un petit garçon âgé de cinq ans, environ.
- Bien sûr, jeune homme.
- Merci ! me dit-il, excité.
Je prenais le téléphone, souriais, j'appuyais sur le bouton de la caméra, et attendais le clic de celle-ci.
- Et voilà !
- Merci beaucoup, mes amis vont être jaloux quand ils vont savoir que j'ai pris une photo avec la meilleure boxeuse du monde !
Je souriais.
La meilleure boxeuse du monde...
- Oh, et bien, j'en suis flattée, rigolais-je. Mais tu sais, je ne suis pas la meilleure.
- Oh que si !
- Mon chéri, tu viens ?
Je tournais ma tête vers la voix et découvrais une femme âgée de trente-cinq ans à peu près, je me levais, la main du petit dans la mienne.
- Désolée du dérangement, mon fils est fan de boxe, il veut devenir champion comme son oncle, rigolait-elle, en hésitant et en prenant son fils dans les bras.
Je fronçais rapidement les sourcils, son attitude était bizarre.
- Oh, il n'y a pas de soucis. Et si tu veux un conseil champion, entraîne-toi sans relâche, ne baisse jamais les bras, si c'est vraiment ce que tu veux faire, il faut que tu fasses tout pour y arriver.
- C'est vrai ?
- Oui, et écoute bien tes parents !
- Promis.
Je lui tendais mon point et le petit garçon entrechoqué le sien contre le mien.
- Mes amis et moi avions hâte de te revoir dans les compétitions, et on espère que tu vas gagner !
- Je l'espère aussi, lui disais-je avec une pointe de culpabilité dans ma voix.
Sa mère, à côté de lui, fronçait les sourcils mais ne disait rien, toujours aussi gênée, et hésitante.
Il m'embrassait sur la joue et je le lui rendais. Je serrais, ensuite, la main de sa mère et partais.
- J'espère qu'on se reverra !
Le sourire que j'avais depuis le début ne m'avait pas quitté, bien au contraire...
- Moi aussi champion !
Il avait bien longtemps que je n'avais pas croiser de supporters.
Je continuais mon footing en essayant de ne pas me blesser, et de faire, une nouvelle fois, le vide dans ma tête...
+++
Trois heures étaient passées depuis la rencontre avec ce petit garçon, et pourtant, sa phrase me revenait toujours en tête :
La meilleure boxeuse du monde.
Je soupirais une nouvelle fois...
J'étais sincèrement désolée, mais l'ancienne Cara ne reviendrait plus...
***
Yo la #teamlilymimy !
Comment allez-vous ?
Cara, elle, ne va pas bien du tout comme vous l'aurez pu constater...
Elle abandonne, triste nouvelle ?
Je le sais...
Mais restons positif !
Regardez ce petit garçon, tout mignon à croquer !
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Lynamimy.
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