Chapitre neuf

Mon regard se dirigeait vers la fenêtre, Emilia n'avait pas essayé de me parler, sachant bien que j'étais prête à exploser à tout moment. Le seul bruit qui était à l'écoute était ma respiration saccadée.

Une partie de moi culpabilisait d'avoir effrayé ma meilleure amie, et une autre s'en fichait complètement, me répétant que c'était le cadet de mes soucis.

Mais je préférais écouter ma première intuition.

- Je suis désolée, murmurais-je, le regard toujours dirigé vers ma fenêtre.

Je sentais son regard se tourner vers moi et reprendre son attention sur la route.

- Je sais.
- On va où ? demandais-je en la regardant, le cœur battant à la chamade en découvrant la route empruntée.
- On est bientôt arrivée, ne t'inquiètes pas.
- Non, s'il te plaît, la suppliais-je en murmurant.

Elle ne répondait pas, mais posait sa main sur ma cuisse. Je retournais mon regard et continuais de fixer les bâtiments défilés sous mes yeux.

Le ciel était gris, couvert par les nuages. Aucun rayons de soleil n'était visible. Quelques gouttes commençaient à tomber.

Je soufflais.

Arrivées devant le gymnase, je descendais, suivie d'Emilia, toutes deux couvertes de pluies, nos cheveux mouillés collaient sur notre visage, des goûtes tombaient sur nos joues, nos habits et chaussures étaient trempés ; le temps était froid et la relation entre mon amie d'enfance et moi était tendue, tout allait mal.

- Dis-moi ce qui ne va pas, me supplia.

Mes yeux et mes joues commençaient à se brouiller dû aux goûtes, et un tonnerre retentissait.

- Rien, je t'ai dit, je vais bien !

Elle s'approchait de moi et me disait toujours sur le même ton.

- Cara, je suis ta meilleure amie, bon sang ! Quand vas-tu comprendre que tu peux me faire confiance, tout me dire. Qu'est-ce qu'il t'a pris hier ? Tu n'as jamais été comme ça, Cara, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Je la regardais dans le blanc des yeux, ses yeux étaient humides, malgré le fait que la pluie était présente, je distinguais que mon amie pleurait, mon coeur se brisait petit à petit et lentement...

- Écoute, je te fais confiance, c'est juste que..., commençais-je.
- Non, non tu ne me fais pas confiance ! Cara, tu... tu es la seule personne qu'il me reste alors ne m'abandonne pas toi aussi, avouait-elle alors que sa voix se cassée.

En effet, Emilia avait perdu ses parents dans un accident de voiture, elle s'était retrouvée seule pendant un long moment, mais j'étais là pour elle, et là je l'abandonnais comme toute sa famille, comme tous ses amis, comme tout le monde, je n'étais, en fait, pas mieux qu'eux...

La pluie ne faisait qu'augmenter et les pleurs de mon amie aussi. Elle me fixait sans cillait, son silence m'inquiétait.

- Rentrez à l'intérieur, vous allez tomber malade.

Je soufflais et nous écoutions Kévin qui était au bas de l'entrée du gymnase, un pare à pluie en mains.

Je rentrais suivie de Émilia sur les talons. Nous restions tous les trois devant le bureau de l'accueil, le silence était bien présent, aucun de nous n'osais émettre un son, ou ne serait-ce qu'un bruit.

Il allait ensuite nous chercher deux couvertures bien chaude qui étaient dans son bureau, nous étions trempées de la tête aux pieds, et au moment où Kévin arrivait, un autre tonnerre, beaucoup plus fort, retentissait, Emilia sursautait, elle avait peur des orages, depuis sa plus tendre enfance.

- Cara, qu'est-ce qu'il t'arrive, dis-moi ? me demandait-il, lui aussi.

Je jetais rapidement un regard à ma meilleure amie, elle attendait ma réponse avec impatience. Comme réponse, je haussais les épaule.

- Je... je vais vous laissez, je crois que c'est mieux, bafouillait Emi.
- Non ! m'empressais-je de dire. Tu peux rester.
- Je vais vous laisser discuter tranquillement, en plus mon oncle m'attend.

Je roulais intérieurement les yeux, elle ne l'aimait pas.

- Très bien.
- Kévin, tu pourrais ramener Cara, s'il te plaît ?
- Oui, pas de soucis, fais attention à toi.

Elle hochait la tête, elle me regardait, hésitait et déposait rapidement un bisou sur ma joue, je lui souris timidement.

Après être partie, mon coach ou mon ancien coach, je ne savais plus trop, m'invitait à entrer dans son bureau, une fois à l'intérieur de ce dernier, je m'assis sur une des chaises face à lui.

- Alors. Dis-moi, qu'est-ce que t'as ?
- Rien, dis-je en resserrant la couverture auprès de moi.
- Cara, on a peut-être perdu contact, mais je te connais depuis tes douze ans, alors ne vient pas me dire que ça va, et puis ces cris avec Emilia ? Ta meilleure amie ! Tu ne lui as jamais parlé comme ça, je ne comprends pas.

Je le regardais, la vue brouillée par les larmes, c'était si vrai, ça faisait longtemps que l'on ne s'était pas vus mais il me connaissait mieux que quiconque.

- Pourquoi hier tu étais sûre de reprendre et maintenant non ? Cara, dis-moi. Je suis perdu !

Soûlée par ses questions, je lui criais :

- J'ai peur ! Voilà pourquoi. J'ai peur de me faire honte, de me faire mal ! Papa m'a toujours dit que c'est une mauvaise idée, et il a raison ! Je ne suis pas faite pour la boxe.

J'éclatais en sanglot sans que je ne puisse m'arrêter, pleurer devant mon amie et mon confident était une chose que je n'aurais jamais pu croire, mais il fallait croire que ce que l'on ne souhaitait pas pouvait arriver un jour ou l'autre, on avait pas tous ce qu'on voulait dans la vie...

Honteuse, je cachais mon visage de mes deux mains, je savais qu'il était gêné, qu'il ne savait pas quoi faire, mais contre tout attente, je le sentais qu'il s'approchait lentement de moi et encerclait mon corps frêle de ses bras musclés. Il me prenait dans ses bras, son menton posé sur ma tête, et il me réprimandait de me calmer, et me rassurait.

Il continuait à me caresser les cheveux dans un silence complet, nous restions dans cette positions durant des minutes, ou peut-être même des heures, sans parler, seul nos respirations étaient à l'écoute.

Il s'agenouillait ensuite, et enlevait mes mains qui cachaient toujours mon visage, il les prit dans ses mains et me fixait de ses grands yeux noisettes, quant à moi, je fuyais son regard, affreusement gênée.

- Regarde moi, me disait-il d'une voix étonnement douce.

Je ne bougeait pas, tête baissée.

- Regarde moi Cara, me répétait-il.

Je levai lentement ma tête vers lui et plantai mon regard vers le sien. Il essuyait à l'aide de son pouce tout doucement les larmes qui coulaient à flots.

- Je vais te poser une question, et je veux que tu me répondes sincèrement, OK ?

Je hochai la tête, hésitante.

- Veux-tu, toi, pratiquer la boxe ? Oublie ton père, oublie les années passées à boxer, oublie ton parcours, oublie tes blessures et oublie ta défaite, voudrais-tu toi et seulement toi pratiquer la boxe ?

Je plantai mon regard dans le sien.

- Voudrais-tu t'inscrire pour la première fois dans un cours de boxe et découvrir ce sport, Cara Jones ?

J'entrouvrais mes lèvres mais il me coupait rapidement dans ma lancée :

- N'oublie pas, seulement toi, et personne d'autre.

Des flashbacks se bousculèrent dans ma tête. Il attendait ma réponse avec impatience, et pour être honnête, je l'attendis aussi, si tous cela ne serait pas arrivé, voudrais-je essayer ce sport ?

- Papa, je peux essayer ? demandais-je à mon Papou, timidement en entrant dans la salle.
- Quoi donc, ma chérie ? me répondit-il en enlevant ses gants de boxe.
- Ça, lui dis-je en montrant une grande affiche où était mon papou en train de combattre un autre homme.

Il ricanait.

- Mais voyons, Cara, tu es une fille ! Tu ne peux pas pratiquer la boxe !
- Mais... pourquoi ? Je ne comprends pas, dis-je en faisant une moue.
- Parce que tu es une fille, c'est tout !
- S'il te plaît, juste un essaie ? le suppliais-je en ramenant mes mains jointes près de mon menton, comme pour le supplier.

Après avoir tant supplier, mon père avait fini par céder d'un mal gré, et en enfilant les gants, c'était à ce moment là que mon amour sincère et profond pour ce sport était né, malgré que mon père me répétait que je n'étais pas faire pour ça, je ne l'écoutais pas et restais sur l'optique que la boxe et moi étions un parfait mélange ! Mais, depuis peu, des doutes s'étaient installés petit à petit dans mon cœur...

- Oui, chuchotais-je.

Je respirais un bon coup et répétais, d'une voix ferme.

- Oui, je le souhaite. Je souhaite essayer pour la première fois un cours de boxe.

Il me regardait attentivement et esquissait un sourire.

- Et bien, le reste n'importe pas !
- Le reste n'importe pas, répétais-je en souriant timidement.

Oui, le reste n'importait pas, peu importait l'avis des gens, de mon père et de mon parcours, je voulais reprendre, je voulais apprendre à aimer de nouveau ce sport magique...

Je voulais reprendre un nouveau départ, et faire mon combat...

Le combat d'une boxeuse...

***

Yo la #teamlilymimy !

Comment vous allez ?

Kévin vient de convaincre Cara ( pas vraiment, en fait, il lui a juste poser une question haha ) mais ça l'a quand même aidé !

Que pensez-vous de ce chapitre ? Perso, je l'adore, rapprochement entre Jones et Street !

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Lynamimy.

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