48. Capitaine Elias

Alors qu'ils étaient en train d'élaborer un plan pour tirer Olivia des geôles de Fort Gravis, ils furent surpris lorsqu'ils entendirent quelqu'un frapper à la porte. Ils cessèrent de bouger, et de parler. Ils n'avaient aucune idée de qui pouvait être là.

Il hésita un moment, et se dirigea vers la porte. Après tout, c'était peut-être Olivia. Il gardait un tout petit espoir au fond de lui qu'elle ne soit pas enfermée.

- Lydia, souffla une voix à travers la porte. C'est moi. Liam.

Ils s'échangèrent des regards, Lydia refusait d'ouvrir la porte, alors qu'Elias et Kitus auraient voulu savoir ce qu'il leur voulait.

- Merde Lydia ! Nathan et Olivia sont en danger, ouvre cette putain de porte !

Elias ouvrit brusquement la porte , et Kitus attrapa le jeune homme de ses bras puissants à l'intérieur.

- Putain, qu'est-ce qui te prend de gueuler ça dans le couloir ? S'écria Lydia.

- Probablement que si t'avais ouvert avant, je n'aurais pas eu besoin de gueuler !

- Faut être complètement con pour...

- Stop, la coupa rapidement Liam. On n'a pas le temps pour ça.

- Tu sais où est Olivia? Demanda Elias méfiant.

- Oui, mais...

- Où est-elle ? Le coupa Lydia. Comment elle va ?

- Elle ne va pas très bien, mais ce n'est pas...

- Qu'est-ce qui s'est passé ? S'impatienta Elias.

- Arrêtez avec vos questions, et écoutez-moi ! Vous aurez la version courte, et plus personne ne m'interrompt, on n'a pas de temps à perdre. Olivia et Nathan se sont fait capturer et Olivia est mal en point. Mais le problème le plus important, c'est que les pirates, de ton clan Kitus se sont fait attraper, ils vont être exécutés, là, maintenant. Ton frère est parmi eux, Lydia...

- Non... dit-elle à voix basse. Tu mens, ce n'est pas possible. Tu mens, je ne te crois pas. Je n'ai pas confiance en toi.

- Lydia, tu peux faire le choix de ne pas me croire, on peut en discuter pendant des heures, ou alors on réfléchit à un plan pour les sortir de ce merdier !

- Pourquoi tu nous aides ? Dit Elias toujours sur ses gardes.

- Il vous faut une dissertation ou la version, je suis du côté de Nathan et j'ai changé d'avis sur les pirates suffit ?

Elias ne le connaissait pas très bien, mais de ce qu'il avait entendu d'Olivia et de Lydia, il n'était pas forcément une personne à qui ils devaient se fier.

- On n'a pas confiance en toi, railla Lydia.

- Et tu préfères te rendre compte à quel moment que tu aurais dû m'écouter ? Maintenant ou quand ton frère sera mort ?

Cependant, Liam avait l'air sincèrement angoissé. Et s'il avait raison, les conséquences seraient désastreuses...

- Ok, décida Elias. On te suit, mais si c'est un piège, tu n'en réchapperas pas vivant. On avisera sur place pour le plan...

Ils suivaient le jeune Liam, dont le rythme soutenu commençait déjà à fatiguer Elias. Plus ils avançaient, plus le son de la musique d'une fanfare se fit entendre. Elias n'aimait pas ça. Ça n'était pas bon signe.

Il espérait se tromper, et qu'ils avaient juste décidé de jouer de la musique sans raison. Parce qu'en temps normal, la fanfare ne démarrait qu'une fois que les pirates étaient morts. Mais c'était impossible, les exécutions étaient un véritable spectacle, la marche des pirates de la prison jusqu'à la place prenait un temps fou. Eux qui se délectaient de ce spectacle, quel aurait été l'intérêt d'expédier celle-ci ?

Ils arrivèrent à la place, et son sang ne fit qu'un tour. Pour une fois, il aurait préféré avoir tort.  Les corps des pirates pendaient déjà tous au bout des cordes. Ils étaient arrivés beaucoup trop tard.

Liam et lui restèrent un moment en retrait, le temps qu'ils encaissent le choc. Lydia n'avait pas bougé, elle fixait son frère sans pouvoir prononcer un mot. Kitus semblait répéter une prière sur le bout de ses lèvres, et même Liam semblait autant abasourdi qu'eux.

L'agitation de la foule le sortit de ses pensées, il remarqua surtout que les Corsaires se dispersaient déjà. Ils étaient tous avec leur compagnie, et se dirigeaient dans les rues. L'exécution avait été expédiée, et les Corsaires, au lieu de fêter l'événement comme ils le faisaient à chaque fois, étaient tous sagement en rang.

Liam venait de les guider dans un piège, toutefois, le visage du Corsaire témoignait de sa sincérité. Il lui laissa le bénéfice du doute.
Quant aux autres Corsaires, bien sûr qu'ils avaient cherché à les faire sortir de leur cachette.

- On ne peut pas rester ici, articula Liam. C'était un piège. Ils sont en train de vous chercher...

- On n'aura pas le temps d'atteindre les falaises, lâcha Elias. Ils vont bloquer les rues.

- Pourquoi les falaises ?

- Un navire doit nous attendre de l'autre côté... Mais on ne peut pas partir sans Olivia...

- On n'arrivera à rien si on est mort, dit Liam. Il faut partir, et trouver un plan... Je sais comment arriver en haut de la falaise sans quitter l'enceinte de la ville.

Elias acquiesça, il tira Kitus et Lydia qui n'avaient pas écouté un seul mot de leur conversation. Ils le suivirent malgré tout, et Liam les conduisit jusqu'au port, et désigna les passages dans la roche. Il leur indiqua celui qui pouvait les faire arriver en haut, Kitus et Elias commencèrent à monter, et Liam leur emboîta le pas. Lydia était plus hésitante, mais elle commença tout de même à marcher sur le chemin rocailleux.

L'ascension était difficile, mais ils préféraient se hâter de monter la première partie, beaucoup trop exposée pour ceux qui lèveraient simplement la tête en l'air. Le reste du chemin se faisait dans la partie creusée, et donc moins visible.

- Il faudra espérer qu'ils soient dans le coin... s'exclama Elias.

- On enverra un signal si ce n'est pas le cas... déclara Kitus d'une voix triste.

- Je suis désolé Kitus... S'excusa Elias en se retournant vers son ami. Tu as perdu beaucoup en peu de temps et... HÉ ! Lydia ! Revient !

La jeune femme avait rebroussé chemin, elle était quasiment arrivée au pied des roches.

- Je m'occupe d'elle, cria Liam en redescendant immédiatement.

- Tu dois y aller Elias, si on a besoin d'envoyer le signal, il faut être sur place ! Je les attends ici, vas-y !

- Tu ferais sûrement mieux de l'accompagner !

- Ils seront plus discrets à deux, regarde tous les hommes du Roi... Ils auront plus de chance qu'avec moi...

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