Chapitre vingt-quatre : La force de Lucy

POINT DE VUE DE LUCY

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Tout était noir, tout était blanc. Mais, il y avait du rouge aussi, du rouge...

Une goutte tomba sur le sol et me fit sortir de ma stupeur. La douleur apparut, elle aussi, après. La lame qui traversait nos deux corps était immense, la lame de la fatalité. Nous étions encore sur nos jambes, suspendus dans l'espace par un pouvoir qui n'était pas le nôtre. La douleur. Mais quelle douleur était la plus forte ? Celle qui rongeait ma poitrine mortellement blessée ? Ou alors était-ce celle qui accompagnait la certitude que Natsu allait mourir ?

La lame fut retirée. Et je mourus. Encore, encore, encore.

J'ouvris les yeux. Combien de fois m'avait-il fait voir cette scène ? Combien de fois avait-il exploité mes peurs ? Nous n'avions pas bougé depuis qu'Horologium avait disparu, me laissant à la merci du Marionnettiste. Il voulait me soumettre complètement pour que ma guilde n'ait plus rien à sauver.

Il mutilait mes pensées, inlassablement, les rendant méconnaissables. Je le laissais me torturer, me soumettre, me détruire parce que j'avais besoin de temps pour rassembler les dernières onces de magie auxquelles j'avais accès.

Mon corps allait mal, lui aussi. Mais je devais survivre. Pour moi, pour ma famille, pour ma vie.

Il s'amusait tellement qu'il ne remarquait pas la dernière étincelle de lucidité qui se cachait derrière toutes les horreurs qu'il me montrait. C'était tout ce dont j'avais besoin. De gagner du temps. Je devais saigner. Le plus possible. La flaque de sang qui s'était formée n'était pas suffisante. Saigner, saigner, saigner. Ma lucidité se raccrochait à cette obsession.

Il s'amusait tellement qu'il ne me remarqua pas bouger. Oui il s'amusait tellement... J'avais assez saigné, peut-être trop. Ce serait assez, cela devait être assez, sinon je ne tarderais pas à mourir.

L'eau contenue dans mon sang me permis d'invoquer Aquarius, l'esprit qui possédait la mentalité la plus forte. Aquarius ne se laisserait pas contrôler par le Marionnettiste...

***

FIN DU POINT DE VUE DE LUCY

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Acnologia était assis, un air très sérieux sur le visage. Sa tête dépassait à peine au-dessus de la table, mais son regard était aussi déterminé qu'implacable. Gray et Jubia étaient assis en face de lui et l'observaient en silence. L'enfant se mit debout sur le banc et attrapa la main de Jubia qui était posée sur la table.

— Je veux que tu sois ma maman, lui dit-il en la regardant dans les yeux.

Le cœur de Jubia rata un battement.

— Est-ce que tu peux devenir ma maman ?

Gray ne quittait pas Jubia des yeux. Depuis qu'il était arrivé à la guilde, Acnologia avait été chérit par tous les mages, mais c'était auprès de Jubia qu'il avait trouvé tout l'amour qu'il lui avait tant manqué. C'était Jubia qui l'accueillait dans leur lit quand il faisait un cauchemar, c'était elle qui l'aidait à se laver, c'était elle qui lui interdisait de manger trop sucré.

— Je...

— Si tu le souhaites, il peut devenir le premier de nos enfants, notre premier fils, murmura Gray à l'oreille de Jubia.

— Je...

Une larme coula sur sa joue. Elle se leva et contourna la table pour faire face à l'enfant. Elle lui caressa la joue avec tendresse avant de le prendre dans ses bras. Acnologia enfouit instinctivement son visage dans le creux du cou de la mage.

— Je suis ta maman, lui murmura-t-elle, pour toujours.

***

L'eau de la colère d'Aquarius éclaboussa le visage de Lucy, l'empêchant de sombrer dans l'inconscience. Le Marionnettiste était emprisonné dans un mur d'eau et se débattait, en vain, contre la masse liquide qui l'étouffait. Lucy l'observa, le regard sombre.

— Il ne payera pas pour ses crimes s'il meurt maintenant, articula difficilement Lucy. Mais nous ne pouvons pas le laisser dans notre monde. Son pouvoir est trop puissant.

— Le Roi des Esprits n'appréciera pas, lui répondit Aquarius en comprenant ce que Lucy sous-entendait. Mais il acceptera.

Aquarius disparut, emportant le Marionnettiste avec elle dans le monde des esprits. Le temps s'écoulait différemment là-bas et Lucy espérait de tout cœur que lorsque le Marionnettiste reviendrait, il ne retrouverait que les ruines du culte d'Ankseram.

La solitude pesa sur ses épaules comme un doux fardeau. Natsu arrivait, elle le sentait. Le sang qui avait libéré Natsu du livre coulait à nouveau. Ils étaient liés par une magie éternelle, alors, il arrivait, oui, il arrivait.

***

Il y eut un instant de silence qui sembla effacer l'horreur du monde. Ce fut un silence qui éclata entre le cri de désespoir de Natsu et les premiers pleurs de l'enfant de Levy.

Lucy ouvrit les yeux et croisa le regard désespéré de Natsu. Il la maintenait contre lui et courrait le plus vite possible.

— Je ne t'abandonnerai plus jamais, lui murmura-t-elle. Ma mort... sera celle d'une vieille dame.

Le nouveau-né ouvrit les yeux pour la première fois et croisa le regard émerveillé de son père. Gajeel maintenait sa fille contre lui et la berçait avec amour.

— Je te protégerai toujours, lui murmura-t-il. Ta vie... sera celle d'une femme heureuse.

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J'espère que ce chapitre vous a plu ! Laissez moi vos remarques et vos avis en commentaire :)

Bisous,

Vivienne

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