Chapitre un : Les flammes du deuil

C'était le milieu de la nuit et le silence le plus total régnait sur l'immense demeure familiale. J'étais la seule à avoir une chambre au rez-de-chaussée. Etant la dernière-née d'une fratrie de neuf enfants, nos parents avaient dû créer pour moi une dixième chambre, les neuf autres que comptait initialement le manoir étant occupées. Je me plaisais à observer les moindres détails de ma chambre faite juste pour moi, surtout quand je souffrais d'insomnie.

Au milieu de la pièce, au plafond, était suspendu un immense lustre de cristal que j'avais toujours trouvé magnifique. Au-dessus de la cheminée trônait le portrait de Lucy Heartfilia, mon ancêtre dont j'avais hérité le prénom. Chaque membre de ma fratrie avait le nom de l'un de nos ancêtres et à chaque enfant nos parents avaient décidé de remonter un peu dans l'arbre généalogique. J'avais toujours aimé mon prénom et quand je l'entendais il provoquait en moi un écho particulier. Je m'étais toujours sentie proche de mon ancêtre, surtout depuis qu'il s'était avéré qu'en grandissant j'avais fini par lui ressembler trait pour trait. Beaucoup pensaient en voyant son portrait pour la première fois qu'il s'agissait du mien.

Le feu se déclara peut après que je décidai de sortir de mon lit pour faire le tour de la pièce en espérant être gagnée par le sommeil. L'incendie démarra au premier étage, ce fut pour cette raison que je ne me rendis compte de ce qu'il se passait qu'au moment où mon plafond fait de bois s'écroula. Je criais au moment où le lustre s'écrasa sur le sol. Je me précipitai hors de ma chambre, m'attendant à retrouver les autres membres de ma famille à l'extérieur de la maison. Mais quand j'arrivais dehors, il n'y avait personne. Personne ne vint me rejoindre, ni mes parents, ni mes frères et sœurs.

Je n'entendis pas un cri.

J'avais prévenu les secours dès que je m'étais retrouvée en sécurité et je n'avais pas désespérée une seule seconde que ma famille s'en sorte saine et sauve. Je fus persuadée que tout allait bien se terminer jusqu'au moment où les secours sortirent le premier corps. On m'apprit alors que personne n'avait survécu et quand ils énumérèrent le nombre de corps je découvris avec horreur que cela s'élevait à dix.

Mes parents et mes huit frères et sœurs avaient succombés à l'incendie.

Un mois plus tard, je me retrouvais à marcher seule dans les rues de Crocus. J'entendais parler les passants de mon histoire tragique sans se douter que je les entendais. Après la mort de ma famille la douleur avait été insoutenable et j'avais voulu me débarrasser de tout ce qui pouvait se rattacher à eux. J'avais tout vendu à l'exception du musée parce que je le considérais comme une partie de moi-même. C'était là-bas que je m'étais toujours sentie la plus proche de mon ancêtre, là où j'avais su me forger ma propre identité. Alors j'avais décidé de dédier le reste de ma vie à ce musée qui contenait l'âme de la magie.

Le premier jour de ma nouvelle vie débuta dès que je tournai la clé dans la serrure de la porte d'entrée du musée.

Tous les employés du musée m'avaient rejointe et je prononçai à leur égard ces paroles :

- Je suis Lucy, mon nom de famille n'a plus d'importance maintenant car désormais nous sommes une famille. Vous avez tous dédié votre vie au musée depuis que vous y travaillez et je vous promets de faire de même à partir de ce jour.

Une slave d'applaudissement accueillit mes paroles. En temps normal j'aurais souri mais je ne me sentais pas encore prête à sourire.

- J'aimerais rencontrer individuellement chacun d'entre vous. Je vais lire attentivement les fiches de présentation que vous avez remplit lorsque vous avez été engagés par le musée et je viendrai vous voir au cours de la journée. Maintenant, il est temps d'ouvrir le musée.

Je me réfugiai dans mon nouveau bureau. Il était vide, seulement un bureau et une chaise le meublaient. J'y remédierai quand j'aurai le cœur de le faire. Sur le bureau étaient posés tous les dossiers concernant le musée. J'avais déjà parcouru la plupart ces deux dernières semaines, afin de me changer les idées. Je prévoyais de faire un nouvel inventaire de toutes les pièces du musée dès le soir même, après la fermeture. Je voulais connaitre par cœur cet endroit qui reposait désormais sur mes épaules.

Je parcouru attentivement les fiches de présentation de tous les employés ce qui me prit plusieurs heures. Je décidais ensuite, une fois que j'eus assimiler la plupart de ces informations, de partir à leur rencontre. J'avais toujours eu une bonne mémoire et cela me serait très utile pour diriger le musée.

Il y avait désormais foule et cela me faisait chaud au cœur. Le musée avait manqué aux gens. Alors que j'entreprenais de rencontrer tous ceux qui travaillaient désormais pour moi, l'un d'eux vint à ma rencontre.

- Aujourd'hui nous recevons certaines pièces retrouvées lors de fouilles sur un terrain destiné à la construction.

Je remerciai infiniment l'archéologie préventive d'exister.

- Elles viennent d'arriver, m'informa-t-il.

Je le suivis jusqu'à la réserve du musée où les pièces avaient été soigneusement déballées. Il y avait trois objets. Un sceptre, une bague et un livre.

- Ces objets datent d'un peu moins de deux siècles, ils devaient se trouver dans le bâtiment qui s'est écroulé il y cent soixante ans. Le livre parait très vieux, mais il est certain que la bague et le sceptre ont été fabriqués à cette époque.

Après avoir mis des gants, je regardai les objets d'un peu plus près. Le sceptre et la bague me laissèrent indifférente mais le livre éveilla un étrange sentiment en moi que je ne sus déterminer.

- Avez-vous trouver la trace de ces objets dans des textes ? demandai-je.

- Non.

- Pourquoi les avoir envoyés ici ? Est-il certain que ce sont des objets liés à la magie ?

- Ils ont été trouvé à un endroit où seules des guildes de mages ont été construites.

- Essayons de trouver plus d'information sur eux avant de les exposer. Si nous n'en trouvons pas, indiquons simplement qu'ils ont appartenu à des mages.

Il acquiesça. Il me laissa seule. J'effleurai la couverture du livre qui ne comportait comme inscription que trois lettres : E.N.D.

*****

Voilà pour le premier chapitre. Il vous a plu?

J'ignore encore a quelle fréquence je vais publier les chapitres mais j'aimerais instaurer un rythme de deux chapitres par semaine.

Bisous,

Vivienne

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