Chapitre neuf : Est-ce que les fées ont une queue ?

Plusieurs jours avaient passé depuis que nous avions quitté Magnolia. J'avais vite réalisé que beaucoup d'habitants de notre pays, hors de Crocus, connaissaient mon visage et mon histoire. Mon voyage et la raison de ce voyage était désormais connu de tous et cela avait facilité notre quête. La guilde noire connaissait sans doute nos intentions mais la notoriété que m'avait donné l'histoire tragique de ma famille limitait leurs mouvements. Je ne pouvais pas simplement disparaitre. Il semblait que l'âme de Lucy Heartfilia avait su choisir sa prochaine vie avec intelligence et courage.

Il ne fallut que quelques jours avant que nous ne soyons prévenus de la position de la clé d'Aquarius. Tous pensaient que je souhaitais compléter la collection de clés d'or commencée par mes ancêtres et cela était plus que crédible. C'était pour cela que j'avais pu emmener la clé de Loki avec moi, afin de pouvoir confirmer l'authenticité de la seconde clé grâce à la première.

Nous étions arrivés dans la petite ville où se trouvait, soi-disant, la clé d'Aquarius, et nous n'avions eu aucun mal à trouver la maison. C'était une petite maison charmante et couverte de verdure. Elle semblait sortir tout droit d'un rêve et de nombreux oiseaux nichaient sur le gros arbre du jardin. En m'approchant de la porte, je m'aperçu que la porte de bois était couverte de petites fées gravées. Natsu frappa à la porte. Nous entendîmes un rire puis des bruits de pas. Une jeune fille aux cheveux très longs et très clairs nous ouvrit la porte. Elle portait une robe blanche et ses pieds étaient nus. Ses grands yeux verts laissaient transparaitre son âme.

- Tu es Lucy Julenelle ! s'exclama-t-elle. Tu es encore plus belle en personne.

Un jeune homme aux cheveux et aux yeux très noirs apparu derrière elle et posa sa main sur son épaule. A mes yeux, il s'agissait simplement d'un jeune couple très amoureux et particulièrement bien assorti, mais aux yeux de Natsu, quelque chose d'extraordinaire semblait être en train de se produire. Il prit ma main et la serra.

- Entrez, nous dit la jeune fille.

Nous suivîmes le couple à l'intérieur. La maison entière semblait être dédié aux fées. Elles étaient partout et cela me réchauffait le cœur.

- Je rêve souvent de fées, nous expliqua-t-elle. J'ai l'impression que je dois les laisser sortir de mon imagination.

Elle nous invita à nous assoir autour d'une table ronde en bois et nous servit le thé que son compagnon apporta. Pendant que nous buvions, la jeune fille s'éclipsa et emmena une clé dorée. Au premier regard je sus qu'il s'agissait de la clé d'Aquarius. Elle me la tendit et mes mains picotèrent au contact de la clé. J'avais l'impression de retrouver une vieille amie.

- Je te la donne, me dit la jeune fille.

- Je ne peux pas accepter cette clé gratuitement... murmurai-je.

En m'entendant, la jeune fille sourit et nous indiqua la porte.

- Il se fait tard, vous devriez rentrer chez vous.

Elle nous poussa presque jusqu'à la porte.

- Je ne peux pas accepter simplement cette clé, lui dis-je. Qu'est-ce que je peux vous donner en échange ?

- Tu dois simplement écouter la question que je vais te poser et me promettre que ton cœur trouvera la réponse un jour.

Je ne pus qu'accepter.

- Est-ce que les fées ont une queue ? me demanda-t-elle.

*

Dès que nous rentrâmes dans mon appartement, je m'isolai dans la salle de bain. Je savais qu'il me fallait de l'eau pour pouvoir invoquer Aquarius. Je remplis la baignoire d'eau et sortis la clé d'or d'une main tremblante.

- Ouvre-toi, Porte des Esprits ! Viens à moi, Aquarius !

D'abord, il ne se passa rien, puis je fus soudain trempée de la tête aux pieds. Je fus soudain tirée dans la baignoire et l'esprit que je venais d'invoquer tenta de me noyer quelques instants avant de me laisser respirer.

- Sale gamine inconsciente ! me hurla la sirène qui me faisait face. Qui t'as donné la permission de mourir ! Qui t'a dit de fermer Eclipse sans moi ?

Je me retrouvais à nouveau sous l'eau. Quand je revins à la surface, je m'aperçu que ma salle de bain avait été ravagée par un raz-de-marée.

- Je...

Je me tus en voyant une larme couler sur la joue de la sirène.

- Tu ne peux m'appeler que les vendredis, en cas d'extrême urgence. Jamais dans une flaque d'eau boueuse et surtout pas dans le corps de Jubia.

Puis elle disparue, me laissant seule au milieu de ma salle de bain ravagée. Natsu ouvrit quelques instants plus tard, munit d'une serpillère et d'un sceau. Il avait relevé ses cheveux à l'aide de l'une de mes écharpes et il paraissait déterminé. Il me lança une serviette sèche après je sois parvenue à sortir de la baignoire et il commença à passer la serpillère. De temps à autre, il secouait la tête, dépité.

- Notre salle de bain... murmurait-il. Notre salle de bain...

En s'apercevant que ses efforts restaient vains, il me fit signe de sortir de la pièce puis il sortit la serpillère et le sceau. Il me lança mon écharpe et retira son T-shirt.

- Qu'est-ce que tu fais ? lui demandai-je.

- Sèche-cheveux humain !

Puis son corps entier se recouvrit de flammes. La chaleur devint rapidement insupportable pour moi et l'eau commença à s'évaporer en d'épais nuages de vapeur qui s'évacuèrent par les fenêtres ouvertes de l'appartement. Quand il eut terminé, mes cheveux étaient un désastre à cause de l'humidité soudaine de l'air.

- Tu ne ressembles plus à rien, me lança-t-il après m'avoir regardée quelques instants.

Je me contentai de soupirer. Je regardai le carnage dans ma salle de bain, le sourire de Natsu, et la clé d'or qui reposait au creux de ma main. Je ne savais pas si les fées avaient une queue, mais j'étais persuadée, de tout mon cœur, qu'au moins, elles existaient.

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Bisous,

Vivienne

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