Chapitre deux : Le prix du sang
Le musée était plongé dans un calme très apaisant depuis quelques dizaines de minutes. Je décidai de sortir de mon bureau et de procéder à l'inventaire que j'avais prévu de faire. Je pris le temps de m'imprégner du calme ambiant et de l'énergie certaine que dégageaient les objets magiques exposés. Seules les vitrines étaient éclairées et cela donnait au musée une atmosphère mystique appréciable. Je m'arrêtai devant la vitrine où étaient exposées les douze clés d'or de Lucy Heartfilia. L'une d'elles était brisée mais les onze autres semblaient étinceler de magie. J'avais entendu dire de nombreuses fois que mon ancêtre n'avait longtemps que dix de ces clés et qu'elle avait obtenue les deux dernières alors qu'elle avait déjà quitter la guilde à laquelle elle appartenait. Son passé restait obscur. Je savais simplement qu'elle avait été une Constellationniste dans une guilde pendant quelques années avant de la quitter définitivement pour mourir seulement deux ans plus tard en donnant naissance à son fils.
Je frôlais la vitre du bout des doigts. J'avais la curieuse envie de toucher les clés d'or mais je finis par me détourner d'elles pour ne pas céder à la tentation. Quelle aurait été ma vie si j'avais été une Constellationniste ? Peut-être aurais-je pu sauver ma famille des flammes. Je recommençai à marcher, notant sur un calpin tout ce que je voyais. Je ne réalisai l'immensité du lieu qu'une heure plus tard, lorsque je compris que j'étais loin d'avoir terminé. Je sursautai en voyant mon reflet dans le miroir. Je ne m'attendais pas à trouver de miroir ici. J'en profitai pour recoiffer un peu mes cheveux blonds. J'avais été la seule blonde de ma fratrie et j'avais toujours entendu dire que personne de notre famille n'avait été blond après Lucy Heartfilia. J'avais l'impression d'un lien spécial, magique, me liait à elle. J'avais vraiment besoin de me rattacher à quelque chose.
Arrivée près de la réserve, je me rendis compte que quelque chose n'allait. Le silence qui régnait n'avait plus rien d'apaisant et l'atmosphère était pesante. J'avais toujours appris à me fier à mes pressentiments et à ce moment j'en avais un très mauvais. Instinctivement je m'immobilisai. Après quelques instants j'entendis du bruit. C'est alors qu'une silhouette sortant de la réserve surgit devant moi. Nous nous retrouvâmes face à face, nos visages faiblement éclairés par la lumière des vitrines. C'était un homme d'un âge mûr que je n'avais jamais vu et qui ne faisait pas partie des employés du musée. Ses traits étaient durs et son expression me faisait froid dans le dos. Il tenait dans ses bras le livre qui nous avait été apporté le matin-même sur lequel figurait l'inscription « E.N.D ». Je fronçai les sourcils d'incompréhension. C'était clairement un cambriolage. Je m'apprêtai à actionner le bouton d'alarme que j'avais pris le soin d'emporter avec moi mais le cambrioleur se jeta sur moi pour m'en empêcher. Il lança le bouton d'alarme à l'autre bout de la pièce et me projeta contre une vitrine avec une force incommensurable. La vitre se brisa sous l'impact de mon corps. Je le vis poser le livre sur le sol avant de s'approcher de moi. J'avais mal. Des dizaines de morceaux de verres s'étaient enfoncés dans ma peau. Je saignai énormément.
- On m'a ordonné de tuer les témoins, me dit-il d'une voix grave et menaçante.
Il s'apprêta à me frapper au visage mais mon instinct de survie me fit me jeter sur le sol, loin de lui. J'étais incapable de me lever.
- Mais on peut s'amuser un peu avant que je ne te tue, me chuchota-t-il à l'oreille après m'avoir saisi les épaules.
Il arracha les plus gros morceaux de verre qui le gênaient quand il commença à me déshabiller. Je réussis à frapper ses parties génitales et il se plia de douleur quelques instants. Mais je n'eus pas le temps de m'échapper et il me plaqua assez violemment au sol pour que ma tête heurte fortement le carrelage. Un peu sonnée je ne réagis pas tout de suite quand il déchira mon chemisier pour laisser apparaitre mon soutien-gorge. Quand je hurlais en espérant obtenir de l'aide il me plaqua la main sur la bouche. Je mordis ses doigts jusqu'au sang. En représailles il me frappa au visage. Ma force commençait à me quitter en même temps que mon sang qui se répandait sur le sol. Incapable de me défendre contre le violeur, je détournais le regard pour ne pas emporté le souvenir de son visage dans la mort. Personne ne viendrait me sauver.
A quelques centimètres de moi se trouvait le livre. Ce fut une question de seconde avant qu'il ne baigne dans mon sang. Je ne sentais plus que la pression du corps du violeur sur le mien. Il n'avait pas encore enlevé mes sous-vêtements quand la pression de son corps disparu soudain. Il fit soudain très chaud et la luminosité changea. J'entendis un cri étouffé puis un bruit sourd. Quelque chose en tissu se posa sur mon corps presque entièrement nu. Je fermai les yeux, à bout de force.
- Lucy ! fut la dernière chose que j'entendis avant de perdre connaissance.
Quand j'ouvris les yeux, j'étais dans un endroit inconnu. Mon corps était endolori et ma gorge était sèche. Une femme relativement vieille se pencha au-dessus de moi.
- Vous avez été victime de nombreuses blessures, me dit-elle, vous avez eu de la chance de vous en sortir. Vous êtes hors de danger maintenant.
- Où suis-je ?
- Je suis médecin, me répondit-elle. Un jeune homme vous a emmené ici au milieu de la nuit. Il a été à votre chevet jusqu'à ce qu'il ne s'endorme.
- Le musée...
- Dès que j'ai su ce qu'il vous était arrivé j'ai prévenu les autorités compétentes, me rassura la docteure. Maintenant reposez-vous. Vous pourrez rentrer chez vous dès que votre ami sera réveillé, vous ne pouvez pas vous déplacer toute seule.
Elle quitta la pièce. En regardant autour de moi, je finis par remarquer le jeune homme qu'elle avait mentionné étendu sur un canapé à quelques mètres de moi. Je ne le connaissais pas. Il possédait des cheveux roses et il avait un étrange tatouage rouge sur l'épaule. J'étais certaine de ne l'avoir jamais vu mais pourtant j'avais l'impression de le connaitre. Je me remis sur le dos et je me mis à pleurer en me remémorant ce qu'il m'était arrivé, ce que cet homme m'avait fait et ce qu'il aurait pu me faire s'il n'avait pas été arrêté. Ma vision était brouillée par les larmes et ma poitrine se serra douloureusement, m'empêchant de respirer. L'angoisse que je ressentis à ce moment me donna l'impression de mourir. Une main se posa sur mes yeux et curieusement cela permit à mon esprit de ne plus se sentir attaqué par le monde extérieur.
- Tout va bien maintenant.
C'était une voix masculine inconnue mais extrêmement rassurante. Mes mains s'agrippèrent à son bras. Peu à peu ma respiration se calma avant de redevenir normale. Mes larmes cessèrent de couler et il retira sa main de mes yeux.
Quand je croisai son regard je compris immédiatement ce qu'était un coup de foudre.
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