Le sac à main oublié [Chapitre 2]

 Mon portable se met à vibrer sur ma table de chevet. Il faisait un boucan d'enfer. Je ronchonne et l'attrape, les yeux à moitié ouvert. Je décroche sans avoir regardé qui était l'interlocuteur.

-Allô ? Je grommelle.

-Moi aussi j'adore entendre ta douce voix dès le matin ! Comment vas-tu mon ange ? Répond une voix masculine.

Je me redresse aussitôt et me passe une main sur le front, presque en riant.

-Oh merde, chéri, c'est toi ! Désolé, j'ai passé une soirée assez étrange.

-Je ne savais pas que tu étais rentré, j'ai appelé la chambre de ton hôtel où tu dormais, mais la propriétaire m'a affirmé que tu étais partis. Tout s'est bien passé ?

Je grimace et secoue la tête. Quelle idiote ! Pourquoi je n'avais pas prévenu Thomas que je revenais ? Je soupire et me pose contre le mur.

-Je suis désolé, j'ai complètement oublié. L'hôtel ne me plaisait pas, et à vrai dire, et exceptionnellement, la vie quotidienne me manquait. Et tu me manquais aussi. Beaucoup même, dis-je d'une voix sensuelle.

-À quel point ? Demande-t-il d'une voix sexy.

-Très.

-Mmh.. C'est pas pour changer de sujet, mais, tu as m'a dis que tu avais passé une soirée étrange. Que t'arrive-t-il mon amour ?

-Oh, j'ai trouvé un sac, et un malin a volé une photo de moi.

-Comment ça ?

-Et bien, il y avait une fausse carte d'identité avec une photo de moi dessus. J'ai appelé la police pour signaler « l'oublie » mais j'ai raccroché à cause du choc. Je pensais que c'était une blague de Kevin.

-Kevin ? Mh... Je ne sais pas, mais tant que tu n'es pas blessé tout va bien.

On frappe à ma porte. Je me lève et marche vers celle-ci.

-Oui ! Mais ce n'est rien, tout va s'arranger.

J'ouvre la porte et fronce les sourcils en voyant deux policiers. Je pose le téléphone contre ma poitrine.

-Oui ?

-Madame Yolande ? Me questionne un grand métisse.

Je reprends le téléphone.

-Thomas, je te rappelle plus tard, je t'aime.

Je raccroche et hoche lentement la tête.

-Oui, bonjour. C'est bien moi, que se passe-t-il ?

Le grand métisse me montre sa carte rapidement.

-Agent Peter Kaplan, vous m'avez appelé hier à propos d'une affaire de sac, et vous m'avez raccroché au nez.

-Oh oui, mon dieu, veuillez m'excuser mais j'étais sous le choc, j'explique toute honteuse, et bien entrez, entrez messieurs. Je vous serre un café ?

-Non merci, s'exclament les deux policiers.

-Je vais m'en faire un, je viens de me réveiller...

Je les fais asseoir et me prépare un café. Il fallait que j'aille tout mon esprit pour leur expliquer la situation sans qu'on me prenne pour une folle. Je verse le café dans une tasse et viens m'installer devant les deux policiers.

-Pourquoi étiez-vous sous le choc Madame Yolande ? M'interroge l'autre agent.

-Sabrina, s'il vous plaît. « Madame », ça me fait un peu bizarre. (Je me racle la gorge). Et bien, tout simplement, parce qu'au moment où j'ai vu la carte d'identité, j'ai pu constater que... La personne, enfin je veux dire la photo... C'était... Moi ?

-Excusez-moi ? Sonde l'Agent Kaplan.

Je reste de marbre et soupire lentement. J'en étais sûre. Je me lève et prends le sac. Je leur donne et me rassoit en buvant une gorgée de café. Je me lèche les lèvres et repose la tasse chaude sur la table.

-Constatez par vous-même, j'affirme.

L'Agent Kaplan fouille dans le sac, et en sort la carte d'identité. Il fronce les sourcils. Me regarde. Observe à nouveau la carte. Me fixe. Son collègue passe une main sur sa bouche en comprenant.

-Mais, commence Peter Kaplan en fronçant les sourcils.

Il se gratte le menton, très pensif. Il essaie de ne pas montrer sa surprise.

-Je me suis dit que c'était probablement une blague qu'on volait me faire, et que quelqu'un aurait volé une photo de moi sur Internet, et ensuite créer une fausse carte d'identité...

-Vous connaissez quelqu'un qui fait ce genre de chose ? Faire des fausses cartes ?

J'ai directement pensé à Kevin, mais je n'ai pas voulu le mettre dans cette histoire. Surtout avec la police sur le dos maintenant.

-Non, je ne connais personne qui fait ça.

-Et, vous souvenez-vous d'avoir pris cette photo-là ? Honnêtement, continue l'Agent K.

Je me pince les lèvres. C'est vrai que je n'avais pas pensé à cette question. Je baisse les yeux et fixe l'Agent Peter en secouant la tête.

-Jamais.

Il se lève et attrape son téléphone. Il prend la carte et compose un numéro.

-Je vais vérifier si cette personne existe. Pendant ce temps-là, buvez votre café, mademoiselle.

Je le suis du regard, et bois une nouvelle gorgée. Attendant patiemment. Je commençais à avoir une boule au ventre, allez savoir pourquoi. J'étais stressé. Imaginez une seconde que cette Blandine existe réellement. Ou alors, que c'est une Blandine qui ne me ressemble pas, mais qui vole les identités des autres. Ça devenait presque le début d'un horrible cauchemar. « Très bien, merci. » j'entends au loin. L'Agent Kaplan revient en se pinçant les lèvres et en claquant la carte rapidement et plusieurs fois d'affilée sur sa main. Mon dieu, ça ne sentait pas bon du tout.

-Premièrement, la carte s'avère être fausse. Or, cette Blandine Roy existe bien. Malheureusement, elle est décédée la vieille dans un incendie. On a retrouvé ça véritable carte d'identité sur elle. Elle a suffoqué, les pompiers sont arrivés trop tard. Il y a une enquête qui va débuter, annonce-t-il.

Oubliez-le presque. Je reste sous le choc. Comment ? Pourquoi ? Qui ? Des milliers d'interrogations se bousculaient dans mon esprit.

-Attendez, attendez. Quel est l'intérêt de faire une copier une vraie carte d'identité ? Mais, ils sont sûrs que c'est vraiment elle ? S'il y eu un incendie, alors elle doit être brûlée ? Non... ?

-Effectivement, elle a été brûlée après sa mort, mais la carte est restée intacte. Le seul mystère est le suivant : pourquoi vous vous ressemblez ?

Je hausse les épaules. Si elle était de ma famille, je le saurais. Je bois une nouvelle gorgée, le regard dans le vide.

-On vous rappelle si on a des nouvelles. Bonnes ou mauvaises. Je vous laisse mon numéro, m'indique le policier Kaplan.

Il pose un papier sur la table. Je le saisis et le met dans la poche de ma veste. Je me lève et les raccompagne à la porte. Je les salue et la referme. Je n'en revenais pas. Je secoue la tête. I-M-P-O-S-S-I-B-L-E. C'était le mot qui me venait à l'esprit.

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