Le sac à main oublié [Chapitre 1]
Idée le 28/08/2016
Écrit le 24/09/2016
Les paysages défilaient devant mon nez. Je les observais scrupuleusement. Ce qui me fascinaient, c'était le changement d'environnement en quelques secondes. On pouvait voir des immeubles, des maisons et en un instant, la campagne nous ouvrait ses bras, avec ces champs de blé, ces animaux, ces arbres. Et puis, dans un autre instant, on voit des visages fermés, ou encore affolés des voyageurs. Un homme qui court avec sa valise, des adultes qui comptent des enfants et qui rentent à toute vitesse leurs bagages. Sûrement une colonie de vacances.
Or, moi, je rentre de vacances. Comment étaient-elles ? Ennuyantes. J'ai très hâte de retrouver mon appartement, mon lit, et mes séries. Sans oublier ce qui paie le loyer : le boulot. Je cligne des yeux et me tourne légèrement vers le bruit des portes qui s'ouvrent. Ma vision est subitement attirée sur un siège à moitié vide ou plein, comme vous voulez. Il y avait un sac à main posé. Je balaie le wagon du regard, cherchant la ou le propriétaire du sac. Personne ne semblait paniquer. J'observe l'extérieur. Nada de ce côté aussi. Le train redémarre. Je me lève quelques secondes pour avoir le temps d'attraper le sac. Je le pose à mes pieds. Il n'y avait plus qu'à attendre la fin de mon voyage.
Je fais traîner ma valise jusqu'au bout du couloir. Là où se trouvait mon appartement. Je sors la clef de ma poche, l'insère dans la serrure et tourne deux fois vers la droite. J'enclenche et pousse la porte. J'entre et pose ma valise contre ma commode. Je referme la porte, retire ma veste, et jette mes deux sacs sur une chaise. L'un d'eux tombe au sol. J'arrête tout mouvement et fixe la chaise. Le sac du train. Je m'avance prudemment et m'abaisse pour le ramasser. Je l'observe attentivement. J'inspire et me tourne vers mon téléphone fixe. Je me rapproche, attrape le téléphone, et compose le numéro de la police en allant m'asseoir dans le salon.
-Bonsoir, agent Peter Kaplan à l'appareil, j'écoute votre plainte, dit-il d'une voix presque absente.
-Oui bonsoir, je rentre tout juste de voyage, et j'ai pris le train. Or, j'ai retrouvé un sac à main sur le bord d'un siège, alors je l'ai amené avec moi pensant le rendre à l'accueil, mais il n'y avait personne, et... je commence.
-(Il soupire) Puis-je avoir votre nom madame ?
-Sabrina Yolande, monsieur.
-Agent, je vous prie. (Un nouveau soupire) Avez-vous regardé s'il n'y avait pas une pièce d'identité ou quelque chose qui pourrait nous donner un indice sur la personne qui possède le sac ?
-Oh, et bien, attendez une seconde, je vais regarder (Je pose le téléphone et fouille dans le sac. J'ouvre le porte monnaie et cherche. Je referme puis fouille à nouveau. J'entends le policier siffler. J'attrape une carte et la retourne.) Oh ça y est je l'ai ! (Je reprends mon téléphone).
-Je vous écoute madame.
-Alors c'est « Blandine Roy », et elle...
Je reste sur le cul. Bouche bée. Choquée. Surprise. Confuse. Il y avait tellement de mots pour décrire ce que je ressentais en ce moment même. La femme sur la photo, c'était mon portrait craché. C'était moi. Comment était-ce possible ?
-Madame Yolande, êtes-vous toujours là ?
-Je vous rappelle.
-Non, non, ne raccrochez p...
Je raccroche sans aucune culpabilité. J'espère que cette Blandine ne se foutait pas de moi. Si c'était une blague, alors ce n'était pas drôle du tout. Un son rythmique retend dans mon plafond. Je lève lentement les yeux au ciel. Kevin. C'était forcément lui. Je lâche un grand soupire et sort de chez moi en trombe.
Je monte les escaliers en courant et tambourine à sa porte. J'attends les bras croisés, impatiente et pleine de haine. Kevin ouvre en dansant avec un grand sourire aux lèvres. J'arque un sourcil et secoue la tête.
-Tout va bien ? Je ne te dérange pas ? Je demande d'un ton sec.
-(Il secoue la tête) Pas du tout mais entre aller ! Viens t'amuser ! Ah mais non j'oubliais, nous sommes meilleurs ennemis. N'est-ce pas ? Comme tu peux voir, je faisais une petite soirée pour fêter ton absence, mais comme je peux constater, tu es de retour (il me regarde de bas en haut avec un air de dégoût.)
Je roule des yeux, et lui montre la carte d'identité de « Blandine ».
-Tu sais que tu es un gros malade hein ? Tu m'as suivi jusqu'à la gare où je montais pour ensuite mettre le sac devant mes yeux, afin que je trouve cette carte ? D'ailleurs depuis quand t'as des contacts qui font de fausses cartes d'identité ? (Je lui jette la carte. Il la regarde tomber.) Bordel Kevin, ce genre de blague ce n'est absolument pas drôle. Bonne soirée !
Je m'éloigne vers les escaliers pour rejoindre mon appartement. Kevin m'interpelle. Je me retourne lentement.
-Sabrina. Ma petite Sabrina.. (Il se dirige vers moi d'un pas vicieux. Il passe son bras sur mon épaule et me colle à lui). Déjà je dois dire que la personne qui a fabriqué cette fausse carte est un Dieu. Elle est P-A-R-F-A-I-T-E. Deuxièmement, la fille sur la photo est beaucoup plus jolie que toi (Il me prend la main et pose la carte dessus). Ensuite, (il se décolle de moi en faisant une grimace) je vais devoir prendre une douche pour me désinfecter. Ta mocheté empeste sur mes vêtements. Je ne veux pas être contaminé.
Il claque sa porte d'entrée. Je fronce les sourcils et examine la carte. Je commençais à avoir un début de migraine. Soit Kevin mentait, soit il n'y était pour rien. Je verrai ça le lendemain. Pour le moment, je n'avais qu'une seule chose en tête : prendre de l'aspirine et sombrer dans le sommeil.
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