Chapitre 9


england skies, shake shake go

Niall grogna en posant son front sur la table, et Louis pouffa, ses yeux sur la fiche de notes du garçon. A côté d'eux, Lana chuchotait des réponses à Niall, qu'il répétait, mais ce n'étaient jamais les bonnes, alors le blond finit par s'affaler sur sa chaise en disant qu'il abandonnait et qu'il allait bosser à Pizza Hut. Louis et Lana éclatèrent de rire. 

Ils étaient tout les trois dans la chambre de Lana, sa colocataire ayant cours jusqu'à la fin de l'après-midi. Ils révisaient un peu, riaient quand Niall se trompait de réponse et se jetaient quelques coussins à la figure. Cela faisait presque une heure qu'ils étaient là, et Louis ne s'était pas rué sur ses fiches. Ça allait mieux depuis quelques jours. Il arrivait à penser et à se concentrer sur autre chose que ces foutus exams, et ça faisait du bien. La veille, Zayn l'avait embarqué pour qu'il vienne sur la plage avec les autres, alors il n'avait pas touché à ses fiches. En rentrant, il était allé se coucher et n'avait pas du tout pensé au révisions. 

Niall déclara qu'il en avait marre et Louis lui accorda sa pause en levant les yeux au ciel. Lana était assise sur le lit derrière eux, et Niall vint s'écrouler sur elle, s'écrasant alors qu'elle criait qu'il lui faisait mal. Il la libéra en riant, et la jeune fille lui donna un coup de poing dans l'épaule. 

Louis le rejoignit aussi, et une fois allongé sur le matelas, il sortit son téléphone qui venait de sonner. Il l'alluma avec un petit espoir qu'il s'agisse de Harry, mais c'était Phoebe. Il soupira, et déverrouilla son téléphone pour répondre à sa petite sœur. 

Cela faisait déjà quelques jours qu'il n'avait pas vu Harry. Ce garçon avait une capacité à disparaitre impressionnante, et contrairement à ce que Louis lui avait dit la dernière fois qu'ils s'étaient vu, il n'arrivait pas à le trouver. Il se demandait s'ils n'avaient tout simplement pas de chance et qu'ils ne se croisaient jamais ou si, au contraire, Harry l'évitait. Louis attendait Gigi à la sortie de ses cours aussi souvent que possible, mais le garçon ne sortait jamais quand Louis était là. Peut-être qu'il n'aurait pas dû lui donner son numéro de téléphone, au final. Peut-être que ça l'avait effrayé. 

Louis répondit à Phoebe, qui demandait simplement où est-ce qu'il avait rangé ses Vans, pour qu'elle puisse les piquer. Il demanda au passage si Daisy avait récupéré son téléphone, et quand Phoebe lui répondit que non, il soupira à nouveau en éteignant son téléphone. 

- Qu'est-ce qui a ? demanda Niall. 

- Rien, répondit Louis en passant ses mains sur son visage. Mes parents ont pris le téléphone de ma petite sœur parce que j'ai appelé, l'autre jour, et ils s'en sont rendus compte.

Lana et Niall haussa les sourcils, et alors que Louis passait une main dans ses cheveux, Lana demanda : 

- Comment ça se passe, à la maison, entre tes parents et tes sœurs ? 

Louis tourna les yeux vers elle, et répondit : 

- C'est la guerre. Enfin, du côté de mes sœurs, en tout cas. Elles font tout pour énerver les parents. 

Il pouffa en même temps de Niall et Lana, puis continua, amusé : 

- Ma mère, quelques fois, prend quelques heures et vide une partie de ma chambre. Elle jette tout. Alors les filles ont récupéré mes livres préférés, les vêtements qui, selon elles, doivent encore m'aller, et tout un tas de petits trucs, comme la carte postale qu'elles m'avaient envoyé, quand elles étaient allées en Irlande avec l'école. 

- Et tes parents réagissent comment ? 

- Ils n'ont pas encore trouvé les fringues, alors ça va. Ma mère a confisqué son téléphone à Daisy parce qu'elle a vu que j'avais appelé. Elles avaient des photos de nous quand on était petits, en train de faire de la balançoire, mais mon père les a brûlées, donc j'ai été obligé de chercher partout dans mes anciens ordinateurs pour la retrouver et la réimprimer. Ils ne leur ont pas offert de cadeaux de Noël parce qu'ils avaient vu que je leur en avait envoyé, et des fois, quand je viens à Londres, ils refusent que je les vois, donc elles doivent faire semblant d'aller chez une copine. 

- Waw, fit Niall en haussant les sourcils. 

- Ouais. 

Ils restèrent silencieux pendant un instant pendant lequel Louis regarda le plafond en jouant distraitement avec le bas de son t-shirt. Il écouta ses amis respirer, avant que Niall ne reprenne : 

- Et qu'est-ce que tu en penses ? De tout ça. 

Louis haussa les épaules. Il ne savait pas trop, en vérité. Il se souvenait comment la relation avec ses parents s'était dégradée après qu'il leur ait dit qu'il était gay, quand il avait seize ans. Il savait qu'ils n'allaient pas forcément bien réagir, mais il avait eu un peu d'espoir. Dans tous les livres qu'il avait lu, tous les films qu'il avait vu, certains parents ne réagissaient pas bien, mais ils faisaient toujours des efforts pour leur enfant. Parce qu'ils l'aimaient. 

Au fil du temps, Louis avait commencé à penser que son coming-out n'était que la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Comme si, tout au long de sa vie, il avait fait des choses inacceptables et que ça, c'était la chose de trop pour ses parents. Parce que des parents ne pouvaient pas arrêter d'aimer leur enfant. Louis voyait bien, sur les photos de son premier anniversaire, à quel point sa mère souriait et la façon dont son père le tenait dans ses bras. Il n'était pas sûr que le fait qu'il soit gay soit la raison de leur changement de comportement. 

D'un jour à l'autre, ses parents avaient arrêté de lui sourire, et le toisait quand il passait à côté d'eux. Ils ne venaient plus le chercher au lycée, et Louis n'avait plus le droit d'inviter des amis à la maison. Quand il restait seul à la maison, c'était limite s'ils lui laissaient à manger. Ils retiraient ses affaires de la panière à linge pour qu'il fasse sa lessive tout seul, et quand il avait des bonnes notes, c'était ses sœurs qui le félicitaient et c'étaient elles qui lui avait offert quelque chose quand il avait eu son examen, à la fin du lycée.

Il ne savait pas ce qui était mieux. Que ses parents ne lui parlent plus, ou qu'ils fassent des efforts. Louis préférait peut-être qu'ils fassent comme s'il n'existait pas. Il n'avait pas besoin de les voir faire des efforts tout les jours, lui rappelant à quel point il était dur à aimer. 

- J'en sais rien, répondit-il finalement. J'essaye de ne pas trop y penser. 

A présent, quand Louis allait voir ses sœurs, il n'avait pas l'impression d'avoir un jour habité dans cette maison. Quand ses parents l'autorisaient à entrer, il n'avait pas le droit d'aller plus loin que le hall d'entrée, et sa mère criait à ses sœurs de se dépêcher, comme si l'idée de l'avoir chez elle l'insupportait. Une fois, Louis avait fait exprès de prendre dans ses mains la photo du mariage de ses parents et avait laissé des traces de doigts sur la vitre. Il avait cru que sa mère allait faire une syncope, et elle avait nettoyé la photo avec du désinfectant. Après ça, Phoebe et Daisy avaient caché les produits ménagers de sa mère, tellement qu'elle avait dû en racheter. 

- Et tu vas les voir souvent, tes sœurs ? demanda Lana. 

- Aussi souvent que je peux. Tout ceux que je connaissais à Londres sont partis, donc je loue une chambre près de chez mes parents. 

- Attends, intervint Niall, j'ai une question sérieuse. Comment tu fais ? Tu as une chambre seul, et je sais à quel point ça coûte cher. Moi c'est mes parents qui me la paye, mais pas toi, j'imagine. Tu ne travailles pas et tu loues une chambre en plein Londres. Est-ce que tu serais secrètement le petit-fils de la reine d'Angleterre ? Parce que je veux une photo, si c'est le cas. 

Louis éclata de rire devant le visage de Niall, qui était très sérieux. Lana leva les yeux au ciel en lui reprochant d'être bête, bien qu'elle ait un sourire amusé sur les lèvres, tandis que le garçon protestait : 

- Quoi ? C'est une hypothèse comme une autre ! 

- Est-ce que tu te prosternerais devant moi si je te disais que c'était vrai ?

- Vas te faire foutre, grogna Niall. 

Louis sourit et Niall fit semblant de bouder, avant que Louis ne reprenne : 

- Je vis sur l'héritage de ma grand-mère. Elle est morte quand j'avais dix-sept ans. 

- Oh, merde, désolé, lâcha Niall. Je savais pas. 

- C'est pas grave, répondit Louis. On n'était pas très proches. Elle m'a tout légué parce qu'elle ne comprenait pas le comportement de mes parents, et dans la lettre qu'elle m'a laissé, elle m'a dit qu'elle s'excusait du comportement de sa fille, et que c'était une honte qu'elle se comporte comme ça. Elle m'a aussi dit de prendre tout ce qui m'intéressait pour meubler mon appartement et de vendre tout le reste. Alors j'ai gardé un canapé, deux trois autres trucs que j'ai stocké dans son garage, et j'ai vendu tout le reste, son appartement compris. Dans sa lettre, pouffa Louis, elle m'avait dit de le vendre parce qu'elle ne voulait pas que j'habite dedans, parce qu'il était loin du centre-ville et qu'elle ne voulait pas que je m'ennuie tout seul dans mon appart à une demi-heure de Londres. 

Louis était vraiment reconnaissant envers sa grand-mère. Il ne l'avait pas beaucoup vu pendant son enfance, et il le regrettait, vraiment. Elle lui avait tout légué, absolument tout. Elle n'avait rien donné à la mère de Louis. Elle savait comment ses parents le traitaient, et elle savait très bien qu'il voulait partir dès qu'il le pourrait. Et il ne savait pas comment il aurait fait sans elle. Il aurait travaillé, bien sûr, mais même avec un salaire moyen, il n'aurait pas pu aller voir ses sœurs à chaque vacances scolaires comme il le faisait, il n'aurait pas pu leur acheter des cadeaux, et il se serait retrouvé en colocation avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas pendant toute l'année. 

- C'est sympa, lâcha Niall. 

- C'est plus que sympa, pouffa Lana. 

Louis sourit. En disant à ses amis qu'il avait été en quelques sortes jeté hors de chez lui, il avait eu peur qu'ils le prennent en pitié. Mais ce n'était pas le genre de Lana et Niall. Ce que Louis s'était dit au début de l'année s'avérait vrai. Ici, il était accepté. Le fait qu'il se soit fait virer de chez lui, qu'il ait abandonné la biologie au bout de deux ans, ce n'était pas grave. Ici, c'était ok. 

- Les autres finissent dans une heure, fit Niall en regardant son téléphone. On se regarde un film ? 

- C'est moi qui choisi ! s'écria Lana en se levant pour prendre son ordinateur portable. 

- Pourquoi ? grogna Niall. 

- Parce qu'on en a marre de tes films romantiques chiants, répondit Louis en s'asseyant contre la tête de lit. 

Niall soupira et s'installa à côté de Louis en grommelant qu'on aurait quand même dit un dictature, tout ça. Lana posa l'ordinateur sur leurs genoux et démarra le film alors que Niall se plaignait.

Lana, Gigi et Louis regardèrent Zayn, Liam et Niall s'éloigner pour sortir du campus. Ils allaient acheter à manger à la supérette tandis que Louis et les filles restaient dans le parc, n'ayant pas voulu se lever. Après avoir fini leur film, Lana, Niall et Louis avaient rejoint les autres dans le parc, et ils avaient fait leurs devoirs et discuté un peu. A présent, il était presque dix-sept heures, mais aucun d'eux n'avaient mangé, à midi, alors ils mourraient tous de faim. 

Louis suivait du regard les gens qui s'affairaient à installer une estrade et des chaises au fond du parc. Ils avaient aussi installé un buffet, dans un coin. Gigi suivit le regard de Louis, et demanda : 

- Ça va ? Pas trop stressé pour ce soir ? 

Louis haussa les épaules en tourna la tête vers elle. 

- Pourquoi je serais stressé ? 

- J'en sais rien. Je sais que tu déteste ça. 

Ce soir, la FAC organisait une soirée en mémoire de Jessica. Tout le monde allait être là, et le directeur, ses amis et sa famille allaient faire un discours. C'était vrai que Louis n'était pas très excité d'y être, mais il savait qu'il fallait y aller, simplement par respect. Cette histoire avait beau l'obnubiler, elle hantait encore plus les personnes de l'entourage de Jessica. 

Depuis quelques jours, il était plus à l'aise avec l'idée de parler de ce qui s'était passé. Il avait toujours ce goût étrange dans la bouche en pensant que quelqu'un était en train de se faire tuer tandis qu'il s'amusait, mais il n'y pensait plus autant qu'avant. 

- Tu as une idée de ce qu'il a pu se passer ? demanda Lana à Louis. 

Louis comprit qu'elle parlait de Jessica, et secoua la tête. Il ne savait pas si le crime parfait existait, mais celui-là, c'était celui qui s'en rapprochait le plus. Jessica avait été retrouvé dans sa cave à vin. La seule entrée appart la porte était la fenêtre, mais celle-ci ne pouvait s'ouvrir que de l'intérieur  et il n'y avait aucune empreinte sur la poignée de la porte appart celles de Jessica et ses parents. Jessica avait été tué avec un pistolet silencieux, et les policiers ne savaient pas où la personne avait pu se le procurer, parce que cela faisait bien longtemps qu'ils avaient choppé tout les trafiquants d'armes dans la région. Personne n'avait trouvé Jessica avant le lendemain après-midi, pourtant, elle était là, étendue au milieu de sa cave à vin. Selon les meilleures amies de la jeune fille, personne n'était descendu dans la cave, parce que Jessica ne voulait pas se faire voler. 

C'était incompréhensible. 

- Je ne comprends pas comment ça a pu se produire, répondit Louis. D'après les gendarmes, il n'y a rien. Rien du tout. Celui qui a fait ça n'a rien laissé, ni trace, ni empreinte. Rien. Il s'est volatilisé. 

- Ils vont réussir à le trouver, intervint Gigi. C'est leur boulot, ils ont l'habitude. 

- Ouais, soupira Louis. Je me suis rendu compte il y a pas longtemps que les seules personnes présentes à la soirée étaient des personnes de la FAC. Ça veut dire que la personne qui a fait ça et là, et suit ses cours tranquillement alors qu'elle a tué quelqu'un. 

- Tu as une idée de qui ça peut être ? 

- J'ai pas vraiment envie d'y penser. Je ne veux pas me méfier de tout le monde. Je n'ai aucune preuve que ce n'est pas Niall ! Il m'a dit que ce n'était pas lui, et je le crois, mais je ne veux pas me méfier de tout ceux qui était là-bas. 

- Ça pourrait être n'importe qui, en gros, répondit Lana. 

Gigi hocha la tête, et Louis jouait distraitement avec l'herbe en ajouta : 

- Je sais juste que ce n'était pas Harry, c'est tout. On a passé toute la soirée ensemble. 

- Ça fait déjà une personne en moins, fit Lana. 

Louis sourit à Lana, heureux qu'elle positive. Il s'adossa contre l'arbre et faisant des nœuds avec le brin d'herbe qu'il avait arraché quand Gigi lâcha, amusée : 

- Quand on parle du loup. 

Louis releva la tête, perdu, et vit Harry sortir du bâtiment, le téléphone à l'oreille. Louis sourit en le voyant, mais fronça les sourcils dès que Harry tapa du pied dans les graviers. Le garçon passa sa main dans ses cheveux et se mordit la lèvre. Louis n'arrivait pas à savoir ce qu'il disait, mais il avait l'air énervé. Il tournait en rond en donnant des coups de pied dans le gravier. Lana et Gigi avaient recommencé leur discussion sur Jessica, mais Louis ne pouvait détacher ses yeux de Harry. La dernière fois qu'il l'avait vu au téléphone, il avait l'air aussi préoccupé qu'à cet instant. Il passait sa main dans ses cheveux, se les tirait presque et tournait en rond. Quand il avait raccroché, son visage était fermé et il avait ignoré Louis. 

En prenant en compte ce qu'il lui avait dit la dernière fois, Louis se rendit compte qu'il n'avait aucune idée qui Harry avait au téléphone. D'après lui, il avait coupé les contacts avec tout le monde, famille et amis. Il ne parlait plus à personne, alors Louis n'avait aucune idée de qui il pouvait appelé, qui avait le don de le mettre dans cet état. 

Les yeux de Louis était sur lui quand Harry raccrocha, et il regarda le garçon fermer les yeux, comme il le faisait souvent. Louis savait ce qui allait se passer. Il allait croiser son regard, puis repartir comme si Louis n'existait pas. Il faisait ça à chaque fois. 

Pourtant, Harry rouvrit les yeux, et Louis croisa son regard. Il ne lui sourit pas, se contenta de d'observer son visage aux traits fins. Harry prit une grand inspiration, tellement que Louis vit son torse se soulever. Il fit un pas en avant, et Louis haussa les sourcils, mais Harry s'arrêta. Il se mordit la lèvre sans cesser de regarder Louis, puis finit par baisser la tête. Louis savait qu'il hésitait à venir le voir, et il aurait aimé qu'il vienne, et qu'il reste simplement assis à côté de lui. Mais Harry secoua la tête, et quand il la releva, il encra ses yeux dans ceux de Louis, et ses lèvres bougèrent pour mimer le mot désolé. Puis il tourna les talons et disparu à l'intérieur. 

Et Louis, lui, ne savait plus trop. Il ne savait pas qui de lui ou de Harry était le plus effrayé.

time, NF

Quand Louis entra dans le parc en compagnie de Niall, il savait déjà qu'il détestait ça. Les chaises étaient placées devant l'estrades, et des rubans violets étaient accrochés dessus. De nombreuses personnes étaient au buffet, un verre à la main, et Louis aperçu une femme et un homme au pied de l'estrade en train de relire une fiche, et il présuma que c'était M. et Mme McQueen. 

Il échangea un regard avec Niall, qui soupira, puis ils s'engagèrent sur la pelouse. Ils ne s'étaient pas particulièrement habillés pour l'occasion, et avaient juste enfilé une chemise par dessus leurs jeans. Tout les étudiants étaient dans le même cas, et Louis et Niall eurent du mal à trouver leurs amis à cause du nombre impressionnant de gens présents. Personne n'avait été obligé de venir, mais c'était sûrement par respect pour Jessica qu'ils étaient là. Gigi, Lana, Zayn et Liam étaient au bout du buffet, et Louis fit sursauter Zayn en posant ses mains sur ses épaules. 

- Alors ? demanda Liam. Comment vous vous sentez ? 

- Tant qu'il y a du champagne gratuit, moi, je vais bien, répondit Niall en levant la coupe qu'il venait de se servir. 

Louis leva les yeux, amusé, tandis que les autres pouffaient. C'était vrai que le buffet était gratuit, alors Louis se servit lui aussi une coupe de champagne avant de trinquer avec Gigi en riant. Pourtant, l'ambiance n'était pas à son maximum, et cela pouvait se comprendre. Ils étaient là pour rendre hommage à une fille qui avait été assassinée. Mais Louis pouvait voir quelques personnes rire ici et là. Il savait que ce n'était pas parce qu'ils s'en foutaient, mais juste pour relâcher la pression. Personne ne leur avait appris comment réagir à ça. 

- J'espère que ça va se finir bientôt, commença Gigi, parce que j'ai une dissertation à faire, je vous explique même pas. Je dois la rendre dans deux jours, alors la seule solution que je vois c'est arrêter de dormir pour la rédiger. 

- Ça va, répondit Zayn en levant les yeux au ciel, entourant les épaules de Gigi avec son. Je suis sûr que ce n'est pas horrible que ça. 

- Je dois faire quinze page pour expliquer les dommages que peu engendrer une overdose de paracétamol. 

- Sérieusement ? demanda Niall. Je n'ai même pas besoin d'être en médecine pour savoir qu'il y a des risques pour le foie. 

- Comment tu sais ça, toi ? fit Louis. 

- C'est marqué sur les boites de Doliprane, répondit Niall en haussant les épaules. 

Louis éclata de rire, mais plaqua sa main sur sa bouche, se disant que ce n'était peut-être pas très poli de rire de vive voix ici. Lana pouffa, et au moment où elle allait ajouter quelque chose, le directeur de la FAC monta sur l'estrade et pria tout le monde de venir prendre place devant l'estrade. Louis soupira, mais Lana leva les yeux au ciel et le poussa pour qu'il avance, le faisait rire. 

Louis et Lana suivirent les autres, qui trouvèrent des chaises libres en plein milieu. Louis s'installa de la jeune fille, et la chaise à côté était vide. Il écouta le directeur faire un discours sur à quel point Jessica était une élève brillante et plein de potentiel, et Louis avait beau le croire sur parole, il ne savait pas pourquoi ils faisaient ça. C'était une cérémonie en la mémoire de Jessica, mais Louis avait toujours trouvé ça déprimant, les trucs comme ça. Il ne savait pas pour Jessica, mais lui, quand il viendrait à mourir, il aimerait juste que les gens qu'il aime se retrouvent et boivent un verre en sa santé en se moquant un peu de lui en racontant des anecdotes. Il ne voudrait pas d'une de ces cérémonies qui ne menaient à rien. 

Il sursauta presque quand quelqu'un s'assit sur la chaise à côté de lui, et quand il tourna la tête, c'était - évidemment - Harry. Il regarda l'estrade en mâchant distraitement un chewing-gum. Il passa la main dans ses cheveux, et en s'installant dans le fond de sa chaise, et il tourna la tête vers Louis. Il lui sourit doucement, et Louis fut presque trop surpris pour le lui rendre. 

- Où est-ce que tu étais ? 

- Sous la douche, je me lavais les cheveux, grimaça Harry. J'ai pas vu l'heure. 

- Je veux dire, où est-ce que tu étais ces derniers jours ? 

Harry ouvrit la bouche, ne sachant pas quoi dire, et finit par la refermer pour se mordre la lèvre. Louis le regarda hésiter, baisser ses yeux sur ses doigts et commencer : 

- J'étais en train de...

- M'éviter ? le coupa Louis. 

- Ouais, souffla Harry en relevant la tête. Je suis désolé, Louis. 

- Ce n'est rien. 

En vérité, c'était quelque chose, mais Louis ne voulait pas que Harry le sache. Il ne voulait pas que Harry soit au courant que ses actions altéraient l'humeur de Louis. Il ne voulait pas qu'il sache que ces trois derniers jours, il le cherchait dans chaque couloir et son cœur battait plus fort quand il recevait une notification, espérant que ce soit Harry. 

Il était en colère contre lui. Harry ne donnait pas d'explications quand il faisait ça. Il s'excusait, oui, mais il ne donnait aucune excuse à Louis. Alors Louis y pensait encore plus, réfléchissant à ce qu'il aurait pu faire de mal, à s'il n'aurait pas du lui donner son numéro parce que ça l'avait fait flipper. 

Pendant près d'une heure, Louis écouta les amis et la famille de Jessica répéter à quel point elle était gentille et généreuse et talentueuse et à quel point cela les bouleversait de la voir partir. Un nouveau sentiment naquit dans la poitrine de Louis le temps d'une seconde. Il culpabilisait. Pendant que Jessica se faisait tuer, il était là. Il était dans la même maison qu'elle, et il aurait pu la sauver. Il aurait pu faire quelque chose. 

Quand tout fut fini, Louis sauta sur ses pieds, n'en pouvant plus. Harry fit de même, et Louis le regarda s'éloigner vers le buffet sans décrocher un mot, avant de se tourner vers ses amis, et demander : 

- Allez manger tout les petits fours, ça vous dit ? 

- Allons-y, rit Liam en se levant. 

Louis suivit ses amis jusqu'au buffet, et ils se postèrent juste devant les petits fours, qui étaient délicieux, au passage. Niall en mangea quasiment le double de tout le monde, et Zayn lâcha : 

- Je me sens quand même un peu coupable, de manger tout les petits fours alors qu'on est censé penser à Jessica. 

- Mmh, fit Niall la bouche pleine, je pense à elle, crois-moi, ils ont le même goût que sa vodka. 

Louis leva les yeux au ciel et lui donna un coup dans le dos, mais Niall l'évita avec un sourire fier. Zayn était en train de leur raconter comment il avait failli se casser une jambe à la bibliothèque en montant sur une étagère pour attraper un livre quand les parents de Jessica arrivèrent vers. Zayn se tût, et tout le monde tourna la tête vers eux en souriant doucement. 

- Bonsoir, dit la mère de Jessica en leur rendant leur sourire. Merci beaucoup de vous être déplacés ce soir. 

- C'est normal, répondit Gigi. Nous sommes tous désolés. 

Les McQueen la remercièrent d'un sourire, et tandis que Niall commençait à raconter qu'il était à la soirée de Jessica et qu'il était vraiment désolé de ne rien avoir pu faire, Louis balaya l'assemblée du regard, sans pouvoir y trouver Harry. Il n'aurait pas trouvé ça alarmant en temps normal, mais il repensa à la façon dont il s'était crispé quand Louis avait prononcé le nom de Jessica, quelques jours plus tôt. Il le revit arriver en retard, disant qu'il était sous la douce, alors que ses cheveux étaient en désordre et absolument pas lavés. Puis il était parti dès que tout était fini et s'était presque jeté sur le champagne. 

Louis savait où il était. 

- Je suis vraiment désolé, fit-il au McQueen et à ses amis, mais il faut que j'y aille. 

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Zayn. 

Louis ne répondit rien et s'éloigna en direction de la sortie du campus. Sur le chemin, il sortit son téléphone de sa poche et chercha Harry dans ses contacts avant de se rendre compte qu'il n'avait pas son numéro de téléphone. Il grogna, et quand il sortit du campus, il se dirigea vers la supérette où lui et ses amis avaient l'habitude d'acheter des salades composées. A côté se trouvait un bar, et Louis était persuadé que c'était le plus près du campus. 

Il poussa la porte, et cligna des yeux, presque aveuglé par la lumière vive qui contrastait avec l'extérieur, où faisait déjà presque nuit. Un groupe jouait dans un quoi, et de nombreuses personnes buvaient tranquillement en discutant, assis autour des tables. 

Harry, lui, était dos à Louis, affalé sur le comptoir. Louis soupira, et s'approcha pour s'accouder à côté de lui. Harry avait les yeux perdus dans son verre de whiskey bien trop remplit, et il releva la tête en entendant Louis respirer à côté de lui. Ses lèvres se fendirent en un sourire, et il s'exclama : 

- Louis ! Ça fait longtemps, comment tu vas ? 

Louis soupira, et écarta le verre de Harry en demandant : 

- Tu en as bu combien, depuis vingt minutes ? 

- Pas beaucoup, une petite dizaine. 

- Harry, soupira Louis. 

Son regard s'accrocha aux yeux rouges de Harry, qui étaient remplis de larmes. Il fixa Louis en respirant calmement, mais il se mordait la lèvre et tordait nerveusement le bas de sa chemise. Il cligna des yeux pour éviter qu'ils se remplissent encore plus de larmes, et Louis souffla : 

- Allez, viens, on rentre. 

Harry hocha la tête et se leva de son tabouret, chancelant. Louis l'attrapa avant qu'il ne tombe, et sortit son portefeuille pour donner un billet de vingt au barman. Puis, doucement, il avança, faisant attention à ce que Harry ne trébuche pas. Le garçon s'accrochait aux épaules de Louis, et la peau de Louis se serait sûrement réchauffée à ce contact si c'était dans d'autres circonstances. Il dégagea les cheveux de Harry de ses yeux, et ils rejoignirent le campus en marchant doucement. 

Cela leur prit presque vingt minutes, et quand Harry dit à Louis que sa chambre était au quatrième étage, Louis hésita vraiment à le laisser dormir là, dans le hall, en bas de l'escaliers. Mais il raffermit sa prise autour de la taille de Harry et le laissa avancer à son rythme. Harry s'agrippait à la rampe autant qu'aux épaules de Louis, et grognait en disant qu'il avait mal à la tête, et Louis avait presque envie de lui dire qu'il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Mais quand il croisait les yeux larmoyants de Harry, il se dit qu'il avait juste envie de le serrer dans ses bras, peu importe ce qui l'avait mis dans cet état-là. 

En arrivant devant sa chambre, Harry sortit ses clefs de sa poche, et Louis les prit pour déverrouiller la porte. Il guida Harry dans la pièce sombre et le garçon se laissa tomber dans son lit, qui était un lit deux places. Il oublia de lâcher les épaules de Louis, alors le garçon se rattrapa en mettant ses mains de chaque côté de la tête de Harry pour se rattraper. Il sourit à Harry, dont le visage était à présent proche du sien, et le garçon le lui rendit faiblement. 

- Est-ce que ça va aller ? souffla Louis. 

- Je ne veux plus jamais entendre parler de Jessica, répondit Harry, un sanglot dans la voix. 

Louis le regarda quelques instants, et eut mal au cœur en voyant toutes les larmes dans les yeux de Harry. Il écarta les cheveux de son visage en chuchotant : 

- Je sais, Harry. Je sais. 

Harry ferma les yeux, et Lois jeta un coup d'œil à son réveil pour voir qu'il était déjà presque minuit. Harry enleva ses chaussures du bout de pieds, et Louis se releva pour quitter la chambre et le laisser tranquille, mais Harry lui retint le poignet. Quand Louis baissa les yeux sur lui, Harry avait rouvert les yeux, et souffla : 

- Reste. S'il te plait. 

Louis ouvrit la bouche pour répondre, mais la referma un voyant Harry renifler. Il allait refuser, et enleva les chaussures du bout des pieds comme Harry l'avait fait quelques secondes plus tôt, et lança : 

- Fais-moi une place. 

Harry sourit doucement, et roula pour se mettre d'un côté du lit. Louis leva la couette pour que le garçon puisse se mettre dessus, puis il s'allongea de l'autre côté. Il regarda Harry, qui était sur le dos, se relever et chercher quelque chose par terre. Il ramassa un éléphant en peluche, et se tourna en face de Louis. Quand il croisa son regard, il lui sourit, puis ferma doucement les yeux en serrant sa peluche contre lui. Louis sourit en l'observant. On aurait dit un enfant. 

Il était affreusement mignon. Louis s'endormit sur cette pensée.


Bonjour à toutes et à tous ! Comment allez-vous ?

J'espère que ce chapitre vous aura plus ! Dites moi s'il y a des fautes d'orthographe, je n'ai pas vraiment eu le temps de le relire.

Je vous sortirai sûrement plusieurs chapitre par semaine pendant les vacances !

Très bonne soirée, weekend et vacances.

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