Chapitre 38


Lorsque Louis rejoignit la chambre de Harry, un survêtement sous le bras, il souriait tellement que ses joues menaçaient de se déchirer. Il sentait ses cheveux en pagaille retomber sur son front, mais il avait beau secouer la tête, ils ne bougeaient pas, alors il abandonna rapidement, les laissant là où ils étaient. Il y avait une tache de gras sur son t-shirt, et il était quasiment sûr que c'était la faute de Liam, qui ne savait apparemment pas manger de pizza. 

Il venait de passer la soirée avec ses amis dans la chambre de Zayn et Liam, parce que c'était la plus grande, et que Lana et Gigi avaient toutes les deux des colocataires qui n'auraient pas été très heureuses qu'une bande de sept personnes leur gâche leur vendredi soir en faisant la fête dans leur chambre. Ils avaient commandé des pizzas, avaient réussi à acheter de l'alcool dans une supérette à l'extérieur du campus et à ramener les bouteilles dans le bâtiment en les cachant très peu discrètement sous leurs vestes. 

Autant dire qu'ils avaient bien fêté le verdict de ce procès qui durait depuis une grosse semaine. De l'extérieur, ça aurait pu paraître stupide, parce que Harry avait d'énormes indemnités à verser à la famille de Jessica. Mais il n'allait pas en prison. Et en plus de ça, Aaron, lui, y allait, et lui devait de l'argent. 

Alors ils avaient bu un peu trop, parce que c'était pour eux le meilleur moyen de fêter quelque chose. Niall étant Niall, il avait lui, bu beaucoup trop, et Zayn et Lana avaient été obligés de le raccompagner dans sa chambre pour qu'il ne s'endorme pas dans le douche de Zayn et Liam. Ils s'étaient remplis le ventre avec de la pizza devant le pire film d'horreur de tout les temps, mais qui avait quand même fait peur à Liam. Gigi avait fait des tresses à Harry avec ses doigts gras à cause de la pizza, et le garçon l'avait frappé avec un oreiller, puis était partit pendant au moins une demi-heure pour se laver les cheveux. Louis et Lana, eux, avaient pris des photos de Zayn en train de vomir, histoire qu'il ait un petit souvenir de cette soirée. 

En marchant, alors qu'ils rentraient du tribunal, Harry n'avait pas lâché la main de Louis une seule seconde, le rapprochant de lui à chaque fois qu'il s'éloignait. Son sourire était immense et ses yeux brillaient d'une façon que Louis n'avait jamais vu. Il avait parlé d'une multitude de choses : de Noël, de son anniversaire, en février, de ses examens de fin d'année, qui étaient pourtant dans six mois, sa prochaine année de médecine, de sa diplomation, de ce qu'il voulait faire après ça. Louis l'avait écouté en pouffant, et quelque chose l'avait frappé. 

Harry ne parlait jamais de l'avenir, du moins pas quand il était éloigné. Parce qu'il était bloqué. Bloqué en arrière par Aaron, par Jessica, par toutes les choses qu'il avait faites. Il ne prévoyait jamais rien, et c'était un miracle s'il parlait de quelque chose plus éloigné que le mois en prochain. Et en dix minutes, il avait débité une multitude de choses qui n'avaient pas de sens, mais qu'il voulait faire, dans six mois ou dans quinze ans.

Parce que cette barrière était tombée. La chose qui l'empêchait de voir le futur, de s'y projeter n'existait plus. Il n'avait plus peur. Du moins, plus autant qu'avant. Louis avait l'impression que tout était plus clair dans sa tête. Qu'il s'était pardonné, qu'il avait compris qu'il n'était pas aussi pourri de l'intérieur qu'il ne le pensait. Il avait compris tout ça, et en plus de ça, il n'irait pas en prison. Il avait toute la vie devant lui, et il venait juste de s'en rendre compte. 

Louis aussi, venait juste de s'en rendre compte. Parce qu'il faisait pareil, lui aussi, même s'il ne s'en était jamais aperçu. Il parlait de cet appartement qu'ils avaient loué à Liverpool pour Noël. Il parlait de cette potentielle chambre double qu'ils allaient prendre pour l'année prochaine, mais il n'allait jamais plus loin. Il ne pensait jamais à quelque chose de plus éloigné avec Harry, parce qu'au fond, cette insécurité avait toujours été là. Il y avait aussi la peur que Harry aille en prison, mais aussi qu'il craque et s'en aille pour toujours, parce que l'idée qu'il ne méritait rien était ancrée dans son cerveau. 

Mais maintenant, il le pouvait. Il pouvait faire tous les plans qu'il voulait, parce que Harry était là. Harry n'était pas derrière les barreaux ; il était dans sa chambre, à attendre Louis et seulement Louis. Et c'était tout ce que le garçon avait toujours voulu. Il ne voulait pas de ce qu'ils avaient avant, où ils se battaient, où ils stressaient tous les deux à cause de ce procès, où Harry avait un bracelet accroché à sa cheville. Il ne voulait d'un amour digne d'un roman que les lecteurs trouveraient passionnant. Il voulait juste quelque chose d'ordinaire, de normal. Il voulait simplement pour aimer Harry sans avoir à le convaincre de rester, le regarder s'éloigner, le regarder rester éveiller à cause du stress qui lui bouffait le ventre. Il voulait juste être à la FAC, suivre ses cours et rentrer pour embrasser Harry. 

Il voulait juste être un simple étudiant avec seulement ses études et Harry dans la tête. C'est ce qu'il était, maintenant que tout était terminé. Maintenant que cette affaire qui les avait suivis, lui et Harry, pendant tant de temps était terminée.

Louis sourit en arrivant devant la porte de Harry, et entra sans toquer. Le garçon, assis sur son lit, ses longues jambes étendues devant lui, releva la tête et lui sourit. Louis, en apercevant qu'il était au téléphone, ne dit rien, et enleva ses chaussures en silence. Il laissa tomber son manteau sur la chaise de bureau de Harry, et alors que celui-ci répondait quelque chose à propos du procès, Louis fit passer son t-shirt par dessus sa tête, sentant le regard de Harry glisser sur lui alors qu'il parlait distraitement. 

Louis se changea pour aller dormir, et se laissa tomber à côté de Harry, sa tête sur son épaule. Il échangea un regard avec lui, fronçant les sourcils comme pour lui demander à qui il parlait. C'était sûrement ses parents, parce que ceux-ci étaient partis quelques heures après le verdict, et n'avaient pas pu passer beaucoup de temps avec Harry. Le garçon leva son doigt comme pour lui demander d'attendre, et répondit à une question de la personne à l'autre bout du fil : 

- Il a flippé à mort. Il est presque tombé dans les pommes. 

Louis sourit, amusé, mais fronça un peu plus les sourcils, perdu. Harry lui adressa en sourire en coin, amusé lui-aussi, et détacha son téléphone de son oreille. Louis ne vit pas de nom, mais quand Harry appuya sur le haut-parleur, une voix qu'il ne connaissait que trop bien retentit : 

- C'est parce que c'est une mauviette, ça. 

- Eh ! protesta-t-il presque automatiquement. 

A l'autre bout du fil, Daisy et Phoebe éclatèrent de rire. Louis sourit doucement, parce qu'une chaleur se diffusait lentement dans sa poitrine en sachant qu'elles étaient en train de parler du procès avec Harry. Au début, ils ne voulaient pas les mettre au courant, parce qu'ils pensaient qu'elles ne seraient pas assez matures pour faire la part de chose. Maintenant, ce qui explosait à la figure de Louis, c'était que ses petites sœurs n'étaient plus des bébés et qu'elles étaient bien assez grandes et matures pour comprendre ces choses-là.

Harry passa son bras autour des épaules de Louis en souriant, et Louis l'écouta raconter le procès aux filles. Pendant ce temps, il fit distraitement courir ses doigts sur le t-shirt de Harry, le plissant et le froissant à certains endroits. Harry emmêlait quelques fois ses doigts dans ses cheveux, et Louis releva la tête seulement quand Daisy demanda : 

- Vous nous avez acheté quoi pour Noël ? 

- Parce qu'il faut vous acheter des cadeaux, en plus ? s'écria Louis. Je croyais que quand on avait plus de treize ans, on n'avait plus de cadeaux. 

- On te donnera pas le tien, alors, répondit fièrement Phoebe. 

Louis grogna une réponse en laissant reposer sa joue contre l'épaule de Harry, qui riait. 

Noël était dans une semaine, le lendemain de leurs examens de fin de trimestre. Louis était heureux de le passer avec Harry, mais il mentirait s'il disait que le passer sans ses sœurs ne lui mettait pas un petit coup au moral. Il avait prévu de revenir à Londres début janvier pour les voir, pour fêter Noël et son anniversaire, mais il aimerait les avoir avec lui, pour une fois. Il imaginait qu'il fallait qu'il s'y habitue, parce que tant qu'elles n'auraient pas dix-huit, leurs parents auraient le droit de leur interdire de le voir.

Louis et Harry discutèrent avec Daisy et Phoebe quelques minutes de plus, les écoutant raconter la pièce de théâtre qu'elles avaient monté avec le collège pour Noël. Louis les fit promettre de voler les vidéos que leurs parents prendraient pour les lui envoyer, puis en voyant qu'il était bien plus de une heure du matin, il ordonna qu'elles aillent se coucher, et elles raccrochèrent en se moquant de lui. 

Harry posa son téléphone sur sa table de chevet en gloussant doucement alors que Louis levait les yeux au ciel, amusé. Harry se retourna vers lui, passa sa jambe autour de sa taille pour le serrer contre lui et enfouir son nez dans le creux de son cou. Louis rit doucement en enroulant une de ses boucles autour de son doigts alors que Harry souriait contre sa peau en disant : 

- Un sacré numéro, hein ? 

- Ouais, souffla Louis en pensant aux deux catastrophes ambulantes qu'étaient ses sœurs. 

Harry posa sa main sur son ventre, caressant sa peau à travers son t-shirt alors que Louis tournait la tête vers le réveil du garçon. Il était très tard, et même si c'était le week-end et que Louis avait l'habitude de se coucher bien plus tard le vendredi tard, ce procès l'avait épuisé. Le stress et l'appréhension l'avaient tenu éveillé pendant une semaine, mais maintenant, ajoutés à la pression qui retombait sur ses épaules, ils rendaient simplement ses paupières plus lourdes. 

- 'Suis épuisé, marmonna-t-il après un long bâillement. 

En vérité, il avait prévu, avec Lana, de trainer Harry en boite de nuit s'il évitait la prison, mais il s'était avéré que tout le monde était dans le même état de Louis. Personne n'avait vraiment dormi depuis une semaine, et la pression ainsi que le soulagement avait fait le même effet qu'un somnifère, et ils s'étaient presque tous endormis devant le film. Tout le monde sauf Harry. 

Harry, qui fit un bruit étouffé contre la peau de Louis, juste avant de l'embrasser. Louis sourit en caressant ses cheveux, mais ne put s'empêcher de soupirer quand Harry mordilla le morceau de peau juste en dessous de son oreille. Le garçon sourit, et continua d'embrasser et de sucer le cou de Louis, qui ne mit pas longtemps à fermer les yeux et à balancer sa tête en arrière, coinçant sa lèvre entre ses dents.

Il n'était plus du tout fatigué, en fait. 

Louis roula sur le côté pour se retrouver en face de Harry et prendre son visage en coupe pour l'embrasser. Le garçon sourit contre ses lèvres, le rapprochant en passant un bras autour de ses hanches. Leurs bassins s'entrechoquèrent, et Louis laissa échapper un grognement contre les lèvres de Harry. 

- Je croyais que tu étais fatigué, souffla Harry en se reculant de quelques centimètres. 

- Ferme ta gueule, pour une fois, répliqua Louis, amusé. 

Harry se mordit un instant la lèvre en observant le visage de Louis, celui-ci sentant son estomac se retourner agréable. Il sourit à Harry, bien décidé à le narguer, et passa distraitement sa langue sur ses lèvres, les mordillant au passage. Harry soupira, en disant : 

- Je te déteste. 

- Mh mh. Tu as l'air, en tout cas. 

Harry leva les yeux au ciel, et les fit basculer pour se retrouver à califourchon sur Louis. Il posa ses mains sur ses hanches, le planquant contre le matelas pour se pencher sur lui alors que Louis glissait ses mains sous son t-shirt. 

Et Louis n'arrêterai jamais de tomber amoureux de lui. Jamais. Parce qu'ils avaient toute la vie devant eux, à présent. Parce que Harry serait toujours avec lui. 



Louis avait une crampe à l'avant-bras et un mal de dos horrible quand l'alarme du professeur sonna. Alors que celui-ci se dirigeait vers son bureau pour éteindre son téléphone, Louis se dépêcha de terminer la phrase qu'il était en train d'écrire, se cachant derrière sa voisine de devant parce qu'il était censé lâcher le stylo lorsque les deux heures étaient terminées. Il finit sa phrase au moment où le prof se retournait pour ramasser les copies. Soulagé, il se laissa tomber dans le fond de sa chaise, et passa le temps à ranger ses stylos dans sa trousse, à les ressortir, et à recommencer. 

Il était coincé dans cette salle depuis sept heures du matin, et il n'en pouvait plus. Les épreuves s'étaient enchainées, et il n'avait eu qu'une petite pause de vingt minutes pour retrouver ses amis et manger, avant de repartir. Tout le monde avait parlé des examens qu'ils avaient eu, et de s'ils pensaient avoir réussi ou non. Louis avait comparé ses réponses avec celles de Niall, qu'il ne vit pas de la journée, le garçon étant au début de la liste par ordre alphabétique, et Louis à la fin.

En somme, il avait connu des journées plus agréables et moins fatigantes, mais alors que le prof passait dans les rangs pour ramasser les copies et que l'horloge désignait dix-huit, Louis était content de lui. Ces foutus examens pour lesquels il se faisait un sang d'encre depuis plusieurs semaines étaient terminés, et en plus de ça, il pensait avoir bien réussi. Il n'y avait que une ou deux  questions auxquelles il n'avait pas répondu sur l'ensemble des sujets, alors il ne pensait pas avoir une note trop catastrophique. 

Et puis, il pouvait se le dire, c'était enfin les vacances. Il les attendait avec bien plus d'impatience que les précédentes, parce qu'après ces dernières semaines, il avait définitivement besoin de repos, et de vider sa tête pour commencer une nouvelle année, qu'il espérait meilleure que celle qui venait de s'écouler. Enfin, il ne pouvait pas dire qu'elle avait été mauvaise, simplement stressante. 

Quand le professeur annonça qu'ils pouvaient y aller, Louis se leva en vitesse pour aller récupérer son sac, sa trousse à la main. Il était le dernier de ses amis à terminer, parce qu'ils avaient tous été convoqués une heure plus tôt, ce matin. Louis les avait bien nargués, mais à la pause de midi, alors qu'il lui restait six heures d'épreuves et eux cinq, ça avait été à eux de se moquer de lui. Mais à présent, Louis était encore plus impatient de sortir de cette pièce, parce qu'il savait que tous ses amis l'attendaient dans le couloir. 

Dès qu'il sortit de la pièce, Niall se jeta presque sur lui en hurlant : 

- Tu as mis quoi à la question B du sujet de poésie lyrique ? 

Louis éclata de rire et essaya de se souvenir de sa réponse, en vain. Niall râla en levant les yeux au ciel, et Louis lui mit son coude dans les côtes en disant qu'il était sûr qu'il avait réussi, ce à quoi Niall répondit : 

- Bien sûr que j'ai réussi, je ne suis pas aussi débile que toi. 

Louis lui donna un grand coup d'épaule, mais qui fit plus rire Niall qu'autre chose. Ils s'approchèrent de leurs amis, appuyés contre le mur en face d'eux, souriant doucement, amusés par le comportement des garçons. Quand Louis arriva en face d'eux, Zayn haussa les sourcils et demanda : 

- Alors ? 

- J'ai jamais vu des épreuves aussi simples. 

Louis mentait, évidemment, parce qu'il avait eu du mal sur certains sujets, mais c'était pour dire qu'il avait bien réussi, et ses amis le comprirent. De toute façon, ils savaient très bien que Louis n'allait jamais avouer avoir galéré. Alors ils le félicitèrent, Lana lui donna un coup de poing dans l'épaule, qui fit mal à Louis, et Harry présenta ses deux mains au dessus de sa tête, et Louis frappa dedans avec les siennes avant d'enrouler ses bras autour de son cou en riant. 

- Et toi, alors ? souffla Louis à quelques centimètres du visage de Harry. 

- J'ai réussi la première année de médecine, Louis. Je peux survivre à tout. 

Louis leva les yeux au ciel, amusé, alors que Harry pouffait. Leurs amis annoncèrent qu'ils allaient faire un tour dans le parc, bien qu'il fasse froid, étant donné que Décembre était déjà bien avancé, et Harry leur dit qu'ils les rejoindraient. Ils les regardèrent partir, et quand ils tournèrent au coin du couloir et disparurent, Harry souffla : 

- Zayn avait une antisèche scotché dans la manche de son pull. 

Louis ouvrit grand les yeux avant d'éclater de rire, suivit par Harry, qui le resserra contre lui. Autour d'eux, le couloir s'était vidé, tous les étudiants étant pressés  de quitter l'endroit où ils avaient passé la journée à écrire sur des feuilles d'examens. Harry et Louis aussi étaient pressés, parce qu'ils allaient finir par être en retard et louper leur train, mais Harry prit quand même le temps de déposer un baiser dans le cou de Louis avant d'attraper ses doigts pour s'éloigner. 

Et voilà pourquoi cette année n'avait pas été complètement pourrie. Parce que Louis y avait rencontré ses amis, et Harry. 

En silence, ils montèrent rapidement les marches pour se rendre au quatrième étage. Louis déverrouilla la porte, et il soupira quand il vit le bordel qu'il y avait dans sa chambre. On ne voyait presque plus le sol à cause de ses vêtements et de ceux de Harry, et des feuilles de médecines étaient sur sa table de chevet et sur son bureau. Cependant, après quelques secondes à balayer la pièce du regard, il sourit, se rendant compte de la chaleur qui grandissait dans sa poitrine en voyant ses affaires se mêler à celles de Harry. Cela faisait déjà quelques semaines que ça durait, mais il imaginait qu'il ne s'y habituerait jamais. 

- Ok, je vais ranger, fit Harry en roula des yeux. 

Louis gloussa en jetant un regard vers lui, et se percha sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue. Ensuite, il attrapa un sac dos dans son armoire et s'appliqua à mettre le plus de pull dedans, ainsi que des jogging et les t-shirts de Harry que le garçon n'avait pas réussi à rentrer dans son sac, parce qu'il était incapable de faire un sac sans bourrer ses affaires en boule à l'intérieur. 

Il entendit Harry rassembler distraitement ses affaires, mais il savait très bien que ce rangement était provisoire, et que dix minutes après leur retour, sa chambre sera dans le même état, voire même pire. Heureusement qu'il était aussi bordélique que Harry, parce qu'il lui aurait déjà interdit l'accès à sa chambre, sinon. 

Quand il eut terminé son sac, il attendit que Harry aille chercher le sien dans sa chambre et finisse de faire une pile avec ses devoirs en faisant le tour de sa chambre pour vérifier qu'il n'avait rien oublié. Pendant que Harry ne regardait pas, il glissa un ou deux de ses livres dans son sac, le sien étant trop lourd. Quand il le prit sur son dos, le garçon fronça les sourcils, s'en rendant compte, alors Louis gloussa et embrassa légèrement ses lèvres avant de sortir de sa chambre. 

Ils fermèrent la chambre à clef avant de dévaler les escaliers. Ils repérèrent les autres à travers les fenêtre du hall du bâtiment, et Louis frisson en mettant son nez dans sa doudoune en sortant. Il enfonça un peu plus son bonnet sur sa tête pour couvrir ses oreilles, et entendit Harry se moquer de lui, parce que définitivement, il avait quelque chose contre ce bonnet. 

Leurs amis marchaient tranquillement en discutant, faisant des ronds dans la pelouse, parce que c'était la seule façon de ne pas mourir de froid. Ils étaient dos à Harry et à Louis, alors en s'approchant, Louis posa ses mains à plat sur les épaules de Liam, qui poussa un cri aiguë en se retournant, surpris. Louis éclata de rire, et Liam lui donna un coup dans l'épaule, visiblement vexé. 

- Je suis content que vous partiez, vous deux. 

- Eh ! protesta Harry sans rien ajouter de plus. 

Louis pouffa en croisant le regard de Lana, et Gigi demanda : 

- Vous partez déjà ? 

- Ouais, répondit Harry en regardant l'heure sur son téléphone. Notre train part dans une demi-heure. 

- J'espère qu'il déraille, fit Liam. 

- Ta gueule, intervint Zayn en lui donna un coup dans le bras. 

Louis leva les yeux au ciel, amusé, et Gigi s'approcha pour le serrer contre elle. Louis entoura ses bras autour des épaules de la jeune fille qui lui soufflait un joyeux anniversaire et un joyeux Noël en avance, ainsi que de bonnes vacances. Elle fit de même, sachant qu'elle et Zayn auraient aimé passer leurs vacances à Edinbourg, mais n'avait pas réussi à économiser assez pour s'offrir des billets d'avion pour cette année. 

Zayn lui tapa dans la main avant de l'attirer contre lui en riant, et Louis lui tapa dans le dos en lui souhaitant de bonnes vacances. Il fit de même avec Liam, qui faisait toujours semblant de bouder, puis serra longuement Lana dans ses bras. La jeune fille se blottit presque contre lui, en demandant : 

- Tu me ramènes un souvenir de Liverpool, hein ? 

- Bien sûr, sourit Louis. La plus belle boule à neige. Je réserve la plus moche pour Niall. 

- J'entends, hein, sale con. 

Lana et Louis éclatèrent de rire en se détachant, et Lana tendit son bras à Niall. Le garçon leva les yeux au ciel, mais se rapprocha d'eux pour s'incruster dans leur câlin. Louis lui mit un coup dans le genou et Niall grogna qu'il le détestait, et Lana leur dit de la fermer, et ils éclatèrent de rire en se serrant les uns contre les autres. 

Louis n'avait pas réalisé jusqu'à maintenant le petit groupe qu'ils formaient depuis le début. Ils avaient toujours été ceux à se trouver autour d'un chocolat chaud le matin, à toquer chez l'un quand il n'allait pas bien, ceux à tirer les autres dans des soirées improbables et à donner des conseils foireux à tous le monde. C'était sûrement pourquoi Louis avait prévu les deux plus gros cadeaux pour eux. Parce qu'il ne fallait pas le dire aux autres, mais c'étaient ses préférés. 

Ils se détachèrent quand Louis décréta qu'il ne pouvait plus respirer à cause d'eux, et en faisant semblant de réajuster sa doudoune avec un air de dégout, il annonça : 

- On a laissé vos cadeaux de Noël à l'accueil. Et n'essayer pas d'arnaquer la secrétaire pour pouvoir les retirer avec le vingt-cinq. 

- Le vingt-cinq ?! s'exclama Niall. Mais c'est trop long ! 

- On s'introduira à l'accueil dans la nuit, t'en fait pas, lui souffla Gigi, faisant rire tout le monde. 

Louis et Harry dirent une dernière fois au revoir à leurs amis, puis tournèrent les talons pour sortir du campus, Louis faisant balancer leurs mains entrelacées entre eux alors qu'ils marchaient sur les trottoirs de Portsmouth, s'éloignant de la FAC. 

- Ils vont me manquer, avoua Harry en jetant un regard aux bâtiments de la FAC qui disparaissaient dans leur dos. 

Louis tourna la tête vers lui en haussant les épaules, et en disant : 

- Oh, mais c'est qu'il devient émotionnel, celui-là. 

Il leva sa main pour enrouler son dos autour d'une des boucles de Harry, mais celui-ci frappa sa main pour l'éloigner, un sourire amusé qu'il essayé tant bien de cacher sur son visage. Louis lui tira la langue, moqueur, mais fut bien obligé d'avouer : 

- J'aurais bien aimé passer le Nouvel An avec eux. 

Tout s'était mal goupillé, c'était vrai. Louis et Harry étaient à Liverpool, et ils avaient prévu d'inviter tous leurs amis, mais, évidemment, tout le monde rentrait chez lui pour les vacances. Lana rentrait avec Niall à Dublin, lui pour voir sa famille, elle ses amis. Zayn et Gigi passaient le Nouvel An chez les parents du garçon, et Liam à Manchester avec sa famille et ses amis. En somme, personne ne pouvait être au même moment au même endroit, et même si ce n'était pas la pire chose que Louis ait vécu, il aurait aimé les voir pour le Nouvel An. 

Mais il n'allait pas se laisser abattre par ça, pas alors qu'il avait traversé toute sorte de choses pendant ces derniers mois. 

Harry et lui arrivèrent à la gare vingt minutes avant que leur train ne parte. Louis avait noté sur sa main qu'il était au quai D, parce qu'il avait peur de l'oublier et n'avait pas envie de sortir les billets au milieu de la gare. Ils pénétrèrent dans le hall, mais Harry ne prit même pas la peine de regarder le panneau d'affichage pour voir si leur train était arrivé en gare ; il tira Louis vers le fond du hall, vers l'accès des quais. Louis leva les yeux au ciel, amusé par son impatience, mais fronça les sourcils quand Harry tourna pour se rendre sur le quai A. 

- Harry, c'était marqué quai D sur les billets, fit Louis. 

Harry ne l'entendit pas, montant les marches devant Louis, son bras en arrière pour lui tenir la main. Louis essaya de tirer sur son bras, mais il n'avait pas assez de force, alors il déboucha sur le quai bondé, voyant Harry seulement parce qu'il faisait une tête de plus que tout le monde. Il bouscula les personnes pour retrouver Harry, qui s'approchait du train, et quand il réussi à rattraper sa main, Harry s'arrêta, en face de la porte ouverte du train, et tourna la tête vers Louis, les sourcils froncés. 

- Ce n'est pas le bon quai, fit Louis, les jours légèrement rouges. 

Harry fit un sourire en coin, amusé, et répondit : 

- Je sais. 

Louis fronça encore plus les sourcils, ne comprenant pas, mais soudain, Harry tourna la tête et éclata de rire. Louis tourna la tête à son tour, et il comprit tout. 

Daisy et Phoebe sortaient du train, des énormes sacs sur les épaules. 

Louis ouvrit grand les yeux, et croisa le regard de Harry, qui lui sourit. Daisy et Phoebe étaient censées passer Noël à Londres, avec leurs parents. Pas avec eux, à Liverpool. 

- Qu'est-ce que vous faites là ? demanda Louis quand elles arrivèrent devant lui. 

- On est super fortes pour convaincre les parents, c'est tout, répondit Phoebe d'une voix angélique. 

- Alors il se peut qu'ils soient d'accord pour nous laisser passer Noël avec vous. 

La mâchoire de Louis faillit bien se décrocher. La dernière fois que ses sœurs étaient venues le voir, elles l'avaient fait dans le dos de leurs parents. Mais maintenant, ils étaient d'accord, et Louis trouverait ça suspect s'il n'était pas si heureux de cette nouvelle. 

Il finit par ouvrir grand les bras pour que les filles viennent se blottir contre lui, et elles rient alors qu'il embrassa leurs joues, les serrant si fort qu'elles se plaignaient de ne plus respirer. Pendant un moment, Louis avait eu un petit coup au moral, parce que sa mère lui avait dit qu'il pouvait oublier pour les vacances avec ses sœurs. Il avait arrêter de s'imaginer une réalité où il se réveillait, le matin de Noël, dans un appartement de Liverpool avec Harry, Phoebe et Daisy. Mais apparemment, il pouvait recommencer. 

Il serra ses sœurs longuement, tellement que Harry fut obliger de se racler la gorge, son téléphone à la main, pour dire, légèrement gêné : 

- Désolé de vous déranger, hein, mais le train part dans dix minutes, il faudrait peut-être y aller. 

Alors Louis se détacha de ses sœurs et se redressa, mais seulement pour attraper le col du stupide manteau bleu de Harry et l'embrasser. Parce qu'il n'en revenait pas, que le garçon réussisse toujours à le surprendre avec ses surprises. Et franchement, il n'en n'avait rien à foutre de l'embrasser comme ça, à pleine bouche, devant ses sœurs qui se moquaient probablement de lui et toutes les personnes présentes sur le quai qui devaient sûrement leur lancer des regards mauvais. Parce que le problème, c'était qu'il devenait bien trop amoureux de Harry au fur et à mesure du temps qui passait et toutes les choses que faisait le garçon, et son corps n'était plus capable de contenir tout ça.  

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