Chapitre 34






- Sérieusement ? fit Harry d'une voix aiguë. 

- Ouais, fit Louis, essoufflé. Je viens de partir de la FAC. Gigi m'a dit que tout le monde était déjà à l'hôpital, parce que je suis le dernier à avoir été appelé. 

- Dépêche-toi, alors. 

- Waw, merci du conseil. 

Louis courrait presque dans la rue pour arriver le plus rapidement à l'hôpital, le téléphone à la main. Harry venait de sortir de cours, et Louis l'entendit ouvrir la porte de sa chambre et s'affaler sur son lit. 

C'est l'hôpital de Portsmouth, à propos de Mr Niall Horan. Il s'est réveillé. 

Cette phrase résonnait encore dans la tête de Louis. Niall s'était réveillé. Niall, son meilleur ami qui avait été touché lors d'une fusillade et qui était tombé dans le coma à cause d'un coma artificiel qu'il n'a pas supporté. Niall s'était réveillé. 

Louis attendait tellement ça, l'espérait tellement qu'il n'avait pas réussi à réaliser tout de suite. Il s'était figé, dans l'amphithéâtre, et la femme qu'il avait au bout du fil avait été obligé de répéter son nom plusieurs fois et de lui redire que Niall était réveillé. L'information avait enfin frappé le cerveau de Louis, et il avait remercié son interlocutrice. Il s'était levé, avait ramassé ses affaires et avait quitté l'amphi sans aucun mot d'excuse pour son téléphone. Alors qu'il courrait vers sa chambre pour poser son sac de cours, il avait appelé Gigi, mais selon elle, tout le monde était déjà en route, alors Louis avait couru. En sortant du campus, il s'était rendu compte que Harry devait être sorti de cours, alors il l'avait appelé. 

Le garçon ne pouvait se rendre à l'hôpital à cause de son bracelet électronique, mais il fit promettre à Louis de lui passer Niall en face time plus tard dans la soirée, quand il serait un peu reposé, pour avoir de ses nouvelles. Parce qu'évidemment, Louis allait passé toute la soirée à l'hôpital. 

- C'est bête, les Horan sont repartis hier pour retourner en Irlande, annonça Harry. 

- Ah bon ? 

- C'est ce que Liam m'a dit. Vous ne les avez pas croisé, la semaine dernière ? 

- Euh, si peut-être. J'ai pas trop écouté ce qu'ils disaient, avoua Louis en souriant, tournant à un coin de rue. 

Les passants devant sûrement le prendre comme un fou, en le voyant marcher si vite qu'il courrait presque dans la rue. 

- Ça ne m'étonne pas vraiment, pouffa Harry à l'autre bout du fil. 

Louis leva les yeux au ciel, amusé, et demanda : 

- Pourquoi tu ne restes pas avec Liam, s'il est si génial ? Tu devrais peut-être te marier avec lui, tiens. 

- Je lui demanderai, merci pour l'idée. 

- Idiot, souffla Louis. 

Il entendit Harry glousser, et en voyant l'hôpital apparaître au bout de la rue, il annonça : 

- J'arrive, je te laisse. Je te rappelle le plus vite possible. Ne m'attends, je vais sûrement rester tard. Et oui, j'ai le double des clefs, ne t'inquiète pas. 

- Ne le secoue pas trop, lui conseilla Harry. Il est fatigué, et je sais que tu es heureux, mais n'y vas pas trop fort. 

- Je vais essayer, sourit Louis en ralentissant. 

- Et ne fais pas trop de bruit en rentrant, je dors, moi. 

- Je n'essayerai pas autant, par contre. 

Harry soupira, amusé, et Louis raccrocha après lui avoir à nouveau dit qu'il le rappelait plus tard. Il rangea son téléphone dans sa poche, et nota mentalement d'envoyer un message à Daisy et Phoebe, qui se tenaient beaucoup au courant de l'état de Niall, sachant que ça affectait l'état de Louis. 

En arrivant dans le hall, Louis ne prit même pas le temps de passer l'accueil, et se précipita dans les escaliers pour arriver à l'étage de la chambre de Niall. Et y allant, il croisa une des infirmières qui s'occupaient du garçon, et elle sourit en le voyant, sachant très bien pourquoi il souriait autant. Il ne lui dit rien, mais la salua d'un hochement de tête, et marcha rapidement vers la chambre de Niall. 

En arrivant, il était nerveux. Il ne savait pas pourquoi. Ça faisait un mois et demi qu'il ne pensait qu'au moment où Niall se réveillerait et il pourrait le revoir, et maintenant que ça arrivait, il avait une boule dans le ventre. 

Il avait peur de l'était de Niall. Il savait que tout n'était pas gagné, loin de là. Le garçon avait reçu une balle dans le genou, et il devrait passer beaucoup de temps pour réussir à remarcher correctement. Son épaule s'était remise, mais il n'était pas encore sorti d'affaire, même si son cœur ne risquait plus de s'arrêter à tout moment.

Louis secoua la tête, respira un grand coup, et toqua à la porte. Il l'ouvrit, passa la tête, et tous ses amis se tournèrent vers lui. Il sourit, et Lana râla qu'il avait mis des années à arriver. Il leva les yeux au ciel en entrant. Zayn et Liam se décalèrent pour que Louis puisse voir Niall, dans son lit d'hôpital, bel et bien réveillé. Il était assis, calé contre des coussins, et avait l'air fatigué, oui, mais il avait l'air... Niall. Ça, ce gamin qui souriait comme un idiot, les cheveux plaqués sur son front, c'était Niall. 

En croisant les yeux de Louis, Niall fronça les yeux, et lâcha en le pointant du doigt : 

- J'ai jamais dit que je voulais voir sa sale gueule, à lui ! J'ai pas un bouton d'urgence, pour qu'on le fasse sortir ? 

Et ouais, c'était vraiment Niall. 

Louis sourit, amusé, en secouant la tête, et s'approcha doucement du lit. Niall lui sourit quand il arriva, et Louis ne put s'empêcher de lâcha un petit rire alors que la pression de ses dernières semaines. Parce que Niall était là, alors forcément, tout allait bien. 

- Comment ça va ? demanda-t-il, une boule d'émotion dans la gorge. 

- Et bah, soupira Niall en jetant un coup d'œil à son bras et sa jambe dans le plâtre. Ça pourrait pas aller mieux, comme tu peux le voir. Même si je suis encore un peu cre...

Niall n'eut pas le temps de finir, parce que Louis ne prit même pas le temps d'écouter la fin de sa phrase pour se pencher sur lui et le prendre dans ses bras. Le garçon fut surpris pendant un instant, mais il finit par sourire et entourer les épaules de Louis de son bras valide. Normalement, ils ne marchaient pas comme ça. Jamais ils ne se disaient à quel point ils s'étaient importants l'un pour l'autre ou se prenaient dans les bras. Mais en même temps, ce n'était pas prévu que Niall tombe dans le coma, alors Louis pouvait bien tenter une étreinte, non ? 

Parce qu'il en avait besoin. Pour se dire que ce cauchemar, c'était enfin terminé. Que Niall était là. 

- Attends, t'es devenu sentimental, en plus ? Je pensais pas que tu pouvais être pire. 

- Ferme ta gueule, grogna Louis, amusé. 

Quelqu'un rit à côté d'eux, et ce fut Gigi qui annonça : 

- Câlin général ! 

Louis sursauta presque en sentant des bras les entourer, Niall et lui, et il éclata de rire en levant la tête et en voyant que tout le monde était grimpé dans le lit de Niall. Le garçon le vit aussi, et il sourit doucement et serrant tout le monde contre lui. 

Et Niall était Niall, alors au bout d'un moment, il hurla qu'il ne pouvait plus respirer. Tellement qu'un infirmier qui passait dans le couloir se précipita dans la chambre pour voir ce qu'il se passait. En voyant que ce n'était rien, simplement des adolescents qui faisaient les cons, il sourit, en rappelant que les visites s'arrêtaient dans trois heures, à vingt-deux heures. Quand il repartit, ils gloussèrent tous comme des enfants.

Ils restèrent tous assis dans le lit de Niall, serrés les uns contre les autres, faisant bien attention à ne lui faire mal ni au bras, ni à la jambe. Louis sourit en les voyant, tous là. Et ouais, ces dernières semaines avaient été très durs. Mais au moins, ils y avaient survécu ensemble. 

- Donc tout va bien, reprit Zayn en regardant Niall. 

Le garçon hocha la tête en baillant, avant de répondre : 

- Je suis juste crevé. 

Tout le monde éclata de rire, parce que ça, c'était Niall. Dormir pendant un mois et demi et dire qu'il était fatigué. En vérité, ce n'était pas si drôle que ça. Personne ne se reposait, lors d'un coma, et les patients en ressortaient généralement épuisés. Mais tout le monde avait besoin de relâcher la pression.

- Qu'est-ce que les médecins t'ont dit, sûr ton état ? demanda Lana. 

- Je ne vais pas mourir, alors ça, c'est sympa, pouffa Niall alors que tout le monde levait les yeux au ciel. Mon genou a pris un coup, alors je vais faire pas mal de rééducation pendant les prochains semaines, pour bien remarcher, parce que une fois la plaie fermée, je vais boiter, selon eux. Mon épaule s'est cassé lors de l'impact de la balle, mais ils doivent m'enlever le plâtre demain, et j'aurai une petite rééducation avec le kiné. Mes poumons sont un peu abimé, alors il faut que je minimise les efforts pendant pas de temps. Comme ne pas faire de sports. 

- Ça tombe bien, t'en faisait pas, lâcha Liam. 

Niall lui lança un regard noir, puis continua alors que tout le monde souriait, amusé : 

- J'aurai des séances de rééducation post-coma, parce que pioncer pendant un mois et demi, c'est sympa, mais apparemment, mon corps a pas vraiment aimé. Ils ne savent pas encore quand ils me laisseront sortir, ça dépend de mon état. 

Louis hocha la tête, heureux que Niall n'ait pas trop de séquelles. Physiques, en tout cas. Il savait que psychologiquement, ça allait être plus dur. Que même s'il ne l'avait pas dit, il allait aller voir un psychologue. Ses parents en avaient parlé à Louis. 

- Et vous, alors ? Qu'est-ce qui s'est passé dans vos vies super ennuyantes sans moi ? 

Et il ne croyait pas si bien dire. 

- On a eu les dates des exams de fin de trimestre, lâcha Lana. 

- Oh non, sauvez-moi. Laissez-moi me rendormir, par pitié ! 

- C'est bon, je t'ai pris toutes les notes, répondit Louis, blasé. 

- Tes notes sont toujours pourries de toute façon. 

- Eh, je l'ai aidé à les refaire, protesta Zayn, alors un peu de respect et de reconnaissance, s'il te plait. 

- Si Zayn t'a aidé, alors, ça ne devrait pas être aussi catastrophique que ça. 

Louis donna un petit coup dans la cuisse de Niall, et le garçon poussa un cri dramatique, parce que Louis n'avait pas frappé si fort que ça. 

Ça faisait vraiment du bien de le retrouver. 

- Sinon, il ne s'est pas passé grand chose, commenta Gigi. On a détruit la réputation de Louis auprès de ses sœurs. 

- Et je comprends toujours rien à la biochimie, ajouta Lana. 

- Gigi renverse toujours son thé, rit Zayn. 

- Liam fait du journalisme, quelle merde, répondit Louis. 

- Et Louis est toujours aussi insupportable, termina Liam en lui envoyant un sourire. Et Harry toujours un criminel qui ne peut pas sortir de sa chambre. 

- D'ailleurs, fit Louis. Je l'appelle, il voulait t'avoir au téléphone. 

- Ouais ! s'exclama Niall comment un enfant. Enfin un mec sympa. 

Louis sourit en secouant la tête, et chercha le nom de Harry dans ses contacts. Il l'appela en Face Time, et avant qu'il ne réponde, il donna son téléphone de Niall. Harry décrocha, et tomba sur le visage de Niall, qui s'illumina en le voyant. 

Ils crièrent Hey pendant au moins quinze secondes sans respirer, puis se turent. Ils s'observèrent un instant, jusqu'à ce que Harry lâche : 

- T'as une sale gueule.

- Ouais, toi aussi mon pote. 

Tout le monde explosa de rire. 

Ils discutèrent avec Harry pendant près d'une heure, et une conversation démarra, comme si Harry était là avec eux. Quand il parlait trop, Niall coupait le son du téléphone, faisant rire tout monde, et grogner Harry. Plusieurs infirmiers passèrent pour s'assurer de l'état de Niall, comme il n'était réveillé que depuis quelques heures, mais le garçon allait bien. Il était épuisé, cependant, alors quand la nuit commença à tomber, Harry raccrocha, et tout le monde descendit du lit pour laisser Niall dormir. Tout le monde sauf Louis. 

Les autres s'installèrent dans les fauteuils, eux aussi épuisés. Mais ils ne voulaient pas quitter Niall, pas avant d'y être obligés. Alors ils se laissèrent tomber de sommeil entassés dans les fauteuils inconfortables de l'hôpital. 

Louis et Niall, eux ne dormirent pas du tout. Vraiment, vraiment pas. Ils passèrent un long moment à glousser, tous deux allongés dans le lit d'hôpital. 

- Attends, j'ai vraiment une question, fit sérieusement Louis. Tu as vraiment entendu tout ce qu'on t'a dit pendant ton coma ? 

- Tout j'en sais rien, mais j'ai entendu des trucs. Je m'en souviens que maintenant, et j'ai un peu de mal à reconnaître les voix. Toi, tu as fais un discours de merde, et je suis presque sûr que c'est Zayn qui m'a lu une recette de cuisine, une fois. 

- Une recette de cuisine ? répéta Louis mort de rire. Mais pourquoi ? 

- J'en sais rien ! Je comprends pas ce qu'il se passe dans sa tête. Au moins, maintenant, je connais la recette du carrot cake. 

Louis ne pouvait pas s'arrêter de rire, et Niall non plus. Louis était trop heureux de le retrouver, et trop épuisé à la fois. 

- Tu sais que y a des gens, quand ils se réveillent du coma, ils ont une sorte de talent qu'ils avaient pas avant. Genre, y'a une nana qui s'est faite percutée par un bus et en se réveillait elle parlait Italien couramment. 

- Waw, aucune chance que ça m'arrive à moi, répondit Niall, mort de rire. 

Ils continuèrent ça pendant près d'une demi-heure, jusqu'à ce que Louis, Lana, Gigi, Zayn et Liam ne se fassent virer par l'équipe médicale, parce que les visites médicales étaient terminée. Ils serrèrent Niall une dernière fois contre eux, et Louis ne lui dit pas ce qu'il avait sur le cœur. A quel point il lui avait manqué. Il le lui dirait plus tard, quand ils pourraient parler sérieusement et autrement que deux drogués. Parce que Niall était là, maintenant. Ils avaient tout leur temps.



Bon. 

Le truc, maintenant que Niall était réveillé, c'était que Louis n'avait plus d'excuses pour continuer comme avant. Bien évidemment, depuis quelques jours, il allait beaucoup mieux. Niall n'était toujours pas revenu à la FAC, parce qu'il était toujours à l'hôpital. Il recommençait tout juste sa rééducation, et en plus d'être épuisé, il avait besoin d'une assistance médicale, parce qu'il avait certains manques de nutriments, et des chutes de tensions. C'était complètement normal, après un coma, mais il avait quand même besoin de médecins. Mais Louis allait beaucoup mieux, même s'il ne le voyait pas tout les jours. C'était plus simple, de se réveiller, en sachant qu'un message de Niall l'attendait sur son téléphone, parce que le garçon était complètement décalé et ne dormait pas beaucoup, la nuit. 

Louis devait se faire violence pour se replonger dans ses études, même s'il avait fait tout son possible pour ne pas trop s'en éloigné. S'il s'écoutait, il passerait tout les soirs à l'hôpital, avec Niall, mais il fallait vraiment qu'il prépare ses examens. 

Tout le monde devait préparer ses examens, c'est pourquoi, alors qu'il était treize heures et qu'ils faisaient beau dehors, Louis, Lana, Zayn, Liam, Gigi et Harry étaient à la bibliothèque, le nez plongé dans des livres. Louis faisait tourner entre ses doigts les pages d'un livre en relisant ses notes, notant sur une autre feuille ce qu'il n'avait pas compris pour trouver les réponses à ses questions dans son livre. 

Harry, à côté de lui, dessinait des choses que Louis n'arrivait pas à identifier tout en poussant régulièrement le pied de Louis, lui lançant quelques regards. Gigi relisait sans cesse le même passage d'un livre, Lana récitait quelques choses en bougeant silencieusement ses lèvres et en comptant sur ses doigts. Liam réécrivait toutes ses notions à apprendre, et Zayn avait dû faire trois cartes mentales depuis une heure. 

Louis avait hâte que les vacances arrivent, même si avant, il fallait encore vivre d'autres choses. Le rétablissement de Niall, les procès de Harry et les examens. Mais il se souvenait de ce qu'il avait dit à Harry sur la plage, quelques semaines plutôt. Que Niall se réveillerait, qu'il gagnerait les procès et qu'ils réussiraient tous leurs examens. Louis l'espérait toujours. 

Louis releva la tête quand il vit son téléphone, posé sur la table, sonner. Il avait toujours cette stupide habitude, parce que maintenant, il attendait les appels et les messages de Niall. Il redoutait aussi les appels de l'hôpital lui annonçant une mauvaise nouvelle, mais ça, il essayait de ne pas y penser. 

C'était le nom de sa mère qui s'affichait sur son écran. 

Harry avait dû remarquer qu'il s'était figé, et releva la tête. Ses yeux glissèrent sur le téléphone de Louis, puis dans le regard du garçon, les sourcils froncés de la même façon que lui. Mais la seconde suivante, Louis se dépêcha d'attraper son téléphone, et sortit de la bibliothèque en trombe pour pouvoir décrocher. 

Son cœur battait à dix mille à l'heure. Parce qu'il n'y avait aucune raison pour que sa mère appelle. Parce qu'il n'existait plus pour elle. Et la seule possibilité de cet appel, c'était qu'il y avait eu un problème avec Daisy et Phoebe. 

- Oui ? dit-il en sortant dans le couloir, se posant sur un banc contre le mur. 

- Louis ? 

Louis fronça les sourcils en sentant ce pique se coincer dans sa poitrine. Parce que ça faisait deux ans, depuis qu'il avait quitté la maison, que sa mère n'avait pas prononcé son prénom. 

- Tout va bien ? s'inquiéta-t-il. 

- Il faut qu'on parle, dit abruptement sa mère. Sérieusement. 

Et, ok, Louis s'était fait des films. Il n'y avait pas de problème. Pourquoi sa mère l'appellerait, s'il y en avait ? Elle lui allait simplement lui parler sèchement de quelque chose, comme les nombreux appels qu'il donnait aux filles, en ce moment. Et elle n'avait pas l'air de bonne humeur. 

- Premièrement, tu peux abandonner ton idée ridicule de voir les filles à Noël, c'est non. 

- Quoi ? Pourquoi ? demanda Louis. 

Et en vérité, il était épuisé. Epuisé de devoir supporter toutes les fois où ses parents l'éloignaient de ses sœurs sans rien dire, parce qu'il ne voulait pas de problèmes. Il ne savait pas comment il avait pu être si malchanceux et tomber sur ces parents-là. Il essayait de ne pas y penser, mais il avait envie de hurler, parfois. 

- Il n'y a pas de discussion à avoir, c'est comme ça, c'est tout. Et deuxièmement, ne t'avise plus jamais de ramener ton petit-ami cinglé et criminel près de mes filles, c'est compris ? 

- Quoi ? souffla Louis. 

Il ne comprenait plus rien. Sa mère ne pouvait pas être au courant, pour Harry. Il n'était même pas sûr qu'elle l'ait regardé dans les yeux, alors qu'il était devant son palier. Et les filles n'étaient pas au courant, elles n'auraient pas pu lui dire. Elles ne lui auraient pas dit, si elles savaient. 

- J'ai vu tous les articles, sur Internet. Je ne suis pas bête. 

Et, oh, bien sûr que oui. Bien sûr que oui, sa mère avait regardé Harry. Bien sûr que oui, elle avait enregistré son visage dans son cerveau, et avait sûrement écouté les conversations des filles pour avoir son prénom. Elle avait trouvé son nom de famille, et avait fait des recherches sur lui. Il devait y avoir un article sur l'affaire de Jessica dans tout Internet, c'était impossible qu'elle soit tombé dessus. Impossible qu'elle fasse le rapprochement avec le garçon qui tenait la main de Louis, parce qu'il n'y avait pas de photo de Harry. 

- Sérieusement ? souffla Louis. 

Il avait tellement envie de raccrocher, mais à la fois, il avait envie de lui hurler d'aller se faire foutre. Parce que c'était fini, elle ne le rayait plus de son monde. Elle faisait tous les efforts du monde pour ruiner sa vie. Parce que ce Noël avec Harry et ses sœurs, il y tenait vraiment beaucoup. C'était précisément le repos dont il aurait besoin à la fin de l'année. 

- C'est non négociable. Je n'arrive pas à croire que les filles ont rencontré ce taré...

Et Louis n'en pouvait plus. Parce qu'elle pouvait lui dire toute la merde qu'elle pensait de lui, le crier sur tous les toits, il s'en foutait. Elle n'avait pas le droit de parler de Harry. 

- Je n'en n'ai... commença-t-il. 

- Je ne t'ai jamais demandé de dire quoi que ce soit, le coupa sa mère. 

- Je ne t'ai jamais demandé de dire quoi ce soit non plus, répondit Louis en montant le ton, alors tais-toi et écoute-moi. Je n'en n'ai rien à foutre que tu aies quelque chose contre moi, mais arrête tout de suite avec Harry. Tu n'as pas le droit de faire ça. Et c'est vraiment pathétique. Il ne t'a rien fait, tu ne le connais pas. Et tu as le droit de dire tout ce qu'il te plait sur moi, mais certainement pas sur lui. Je ne te laisserai pas faire. Et puis sérieusement ? Tu crois que que je laisserais les filles rester avec lui si je savais qu'il était dangereux ? Alors réfléchis simplement quelques secondes au lieu d'essayer de m'emmerder. Les filles ont envie de passer Noël avec lui. 

Louis se tût un instant, puis reprit plus doucement : 

- Et même si tu n'en n'a pas grand chose à faire, moi, j'aimerais beaucoup passer Noël avec mes petites-sœurs et mon petit-ami.

Il ne laissa pas le temps à sa mère de dire quoi que ce soit, et raccrocha. Louis soupira en passant ses mains sur son visage, et il se serait peut-être mis à pleurer, s'il ne devait pas être en cours dans dix minutes. Ses plans pour Noël venaient de tomber à l'eau. Pas tous, parce qu'il pourrait toujours le passer avec Harry, mais il voulait le passer avec Daisy et Phoebe, aussi. Il ne savait pas pourquoi il avait mis tant d'espoir dessus. C'était courut d'avance, que ses parents refusent. 

Il rentra dans la bibliothèque, et quand il s'assit sur sa chaise, tout le monde releva la tête pour le regarder. Il soupira, les yeux rivés sur le sol, puis les releva vers Harry et souffla : 

- C'est mort pour Noël. Du moins, Noël avec les filles. 

Harry comprit, et il soupira avant d'approcher Louis de lui. Il passa son bras autour de ses épaules et embrassa sa tempe, lui soufflant qu'il était désolé. Louis soupira une nouvelle fois, et ferma les yeux en posant la tête sur son épaule. Harry caressa son épaule par dessus son pull jusqu'à ce qu'il soit l'heure d'y aller, et Louis l'embrassa rapidement avant de partir pour son cours. 

Harry lui renvoya un message alors qu'il s'installait dans l'amphi, pour lui demander s'il pouvait dormir ce soir, comme c'était un des soirs où ils étaient censés dormir chacun de leur côté. Louis était épuisé, et cet appel avec sa mère n'avait pas forcément arrangé les choses, alors il accepta. 

Il reçu un autre message, alors que le cours commençait. 

Niall, 13h31 - Tu crois qu'on peut mourir d'un mal de doigt de pied ? 

Louis pouffa, et lui répondit avant de se plonger dans les explications du professeur. 










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