Chapitre 27

my soul i, anna leone

En sortant de la douche, Louis attacha sa serviette autour de sa taille. Il essaya tant bien que mal de coiffer ses cheveux humides, mais rien à faire, soit ils partaient dans tout les sens, soit ils collaient à son front, alors Louis abandonna et enfila son t-shirt. Il finit de s'habiller en silence et, avant de sortir de la salle de bain, il colla son nez sur le parfum de Harry, souriant doucement. 

Dans la chambre, Harry était allongé sur le lit, un livre dans les mains. Louis sourit en voyant le titre de Nos Etoiles Contraires, le livre que Harry lui avait emprunté plus tôt dans la journée, quand il avait appris que c'était le préféré de Louis. Le garçon ne leva pas les yeux, mais Louis le vit sourire doucement alors qu'il passait à côté du lit pour récupérer son sac de cours pour finir par s'asseoir sur le lit. 

En vérité, il n'était pas allé en cours aujourd'hui, et Harry non plus. Il avait dit à Niall qu'il s'était endormi sans mettre de réveil, mais ce n'était pas vrai. Au moment d'aller en cours, il était en train d'asperger Harry avec l'eau du robinet alors qu'ils se lavaient les mains, après avoir mangé des sushis et en avoir mis partout. Depuis une heure, ils étaient dans la chambre de Harry, parce que celui-ci avait fait caprice pour qu'ils dorment dans sa chambre, alors Louis n'avait pas pu lui dire non. Là non plus ils n'avaient pas fait grand chose ; Harry avait un peu avancé ses devoirs, penché sur son bureau, et Louis avait regardé ses nombreuses peluches, avait un peu joué avec, puis avait trainé sur son téléphone, allongé en travers du lit. 

En y réfléchissant, alors qu'il était dans la douche et Harry allongé de l'autre côté du mur, c'était le plus éloigné qu'ils avaient été depuis ce matin. Ils avaient passé la journée accroché l'un à l'autre, et même quand ils étaient descendus à la cafétéria, Harry n'avait pas pu s'empêcher de tirer sur sa main pour l'embrasser au milieu de la cage d'escalier. 

Parce que la journée d'hier avait été un enfer, littéralement. Aux yeux de Louis, tout ce qui s'était passé, la façon dont il était parti de la chambre de Harry, dont ils s'étaient retrouvés sur la plage et dont Harry l'avait laissé, les larmes aux yeux, c'était à la fois très lointain et bien trop proche. Et aujourd'hui, il ne pouvait plus lâcher. C'était physiquement impossible. Sa main recherchait toujours la hanche de Harry, c'était comme ça. Et Harry ressentait la même chose, il le voyait dans ses yeux et dans la façon dont il enfouissait son visage dans le creux de son cou. 

Et aux yeux de Louis, tout ce qu'ils avaient, c'était encore plus précieux qu'avant. Encore plus précieux qu'avant-hier. Parce qu'ils avaient failli se perdre. Tout ça avait failli disparaitre, et si ça s'était passé comme ça, Louis en serait sûrement mort. Peut-être que c'était pour ça qu'il était resté avec Harry toute la journée. 

Pour ne pas le perdre des yeux. Pour se persuader qu'il était là, et qu'il ne partirait pas. Que la journée d'hier était juste un écart dans leur chemin et que tout irait bien.

Louis secoua la tête pour sortir de ses pensées et fouilla dans sa sac pour sortir son ordinateur. Il recula pour s'assoir le dos contre le mur, et presque automatiquement, Harry tendit ses doigts vers son genou. Louis sourit, et effleura ses doigts en ouvrant son ordinateur, cherchant distraitement son fichier. 

- Qu'est-ce que tu as à faire ? demanda Harry en relevant les yeux de son livre. 

- Un commentaire de document, soupira Louis. J'en ai pour une heure, voire un peu moins.

Il lâcha son écran des yeux pour croiser ceux de Harry, et remarqua son léger sourire. Il fronça les sourcils, et le garçon gloussa en passant distraitement sa main dans les cheveux mouillés de Louis, avant d'essuyer sa main sur son t-shirt, faisant protester Louis. 

- C'est trop tard pour faire ses devoirs, marmonna Harry d'une voix enfantine. 

Louis leva les yeux au ciel, amusé, et demanda : 

- Parce qu'en plus de m'empêcher d'aller en cours, je ne vais même pas pouvoir faire mes devoirs. 

Harry lui fit un grand sourire enfantin, allongé sur le lit à côté de lui, et Louis tourna la tête en le voyant enfoncer son visage dans l'oreiller tellement il tournait la tête vers lui. Il glissa ses doigts dans ses cheveux en reportant son attention sur son ordinateur, mais la seconde d'après, Harry s'était levé. Louis le regarda chercher quelque chose dans son sac, et demanda : 

- Qu'est-ce que tu fais ? 

- Il faut que je te montre un truc. 

Louis fronça les sourcils, et Harry retourna s'installer à côté de lui, son téléphone à la main. En l'allumant, il tendit la main pour refermer l'ordinateur de Louis à l'aveugle. Le garçon pouffa, et posa l'appareil à côté de lui, glissant contre le mur pour être à la même hauteur de Harry, qui cherchait quelqu'un dans la liste de ses contacts. Il alla trop vite, et Louis n'eut pas le temps de voir le nom sur lequel il cliquait, mais Harry lui tendit son téléphone. Louis le récupéra, et sous ses yeux s'affichait un message envoyé par Harry, qui était assez normal. 

Harry, 22h54 - Coucou, je venais prendre des nouvelles.

Louis ne comprit pas, mais en levant les yeux, il tomba sur le nom de la personne a qui Harry avait envoyé le message. Maman. Louis écarquilla les yeux, surpris. Cela faisait pas mal de temps qu'ils n'avaient pas parlé de ses parents, à qui Harry ne donnait plus de nouvelles. A vrai dire, c'était sortit de l'esprit de Louis. Mais pas de celui de Harry, apparemment. 

Louis releva la tête vers Harry, et son expression fit rire le garçon. Il essaya de récupérer son téléphone, mais Louis le garda contre sa poitrine, et demanda : 

- Tu as fait ça quand ? 

- Il y a deux minutes, quand tu étais sous la douche, répondit Harry, amusé. 

Louis ouvrit la bouche pour accentuer son choc. Il ne s'attendait clairement pas à ça. Et il savait que ça pouvait paraitre stupide, vu de l'extérieur, mais c'était la première fois que Harry envoyait un message, donnait des nouvelles ou juste un signe qu'il était toujours en vie à ses parents depuis 2 ans. Et Louis était fier de lui. 

- C'est génial ! s'exclama-t-il d'une voix aiguë. 

Harry éclata de rire, et quand Louis lui tendit sa paume, Harry tapa dedans avec entrain. La seconde suivant, Louis retomba sur lui et les fit rouler, s'accrochant à lui comme un koala, les bras et les jambes enroulées autour de son corps. Harry ne cessait de glousser, le visage niché dans le cou de Louis, et c'était sûr, c'était le meilleur jour de la vie de Louis. Quand Harry releva la tête pour le regard, Louis passa sa main dans ses cheveux en souriant, et souffla : 

- Je suis fier de toi. 

L'instant suivant, les lèvres de Harry étaient sur les siennes et il l'embrassait en retour, les mains agrippées à sa nuque. Harry était si loin du garçon qu'il avait croisé à la soirée de Jessica, ou de celui qui lui avait tenu la porte à la gendarmerie sans même le regarder. Il y avait trois Harry. Le Harry bourré et sûr de lui de la soirée, le Harry renfermé et froid et celui-là. Le Harry qui riait comme un enfant quand Louis parlait à ses doudous. 

Louis pensait que ces trois Harry étaient juste des morceaux de sa personnalité, mais ce n'était pas vrai. Les deux premiers étaient juste des personnes créées de toutes pièces pour se protéger. Louis ne voulait jamais que Harry ne redevienne ces deux personnes, parce qu'elles transpiraient la tristesse et la peur. Il voulait juste qu'il soit Harry. Harry, qui n'avait que dix-neuf ans, au fond, et qui passait la journée à faire des dessins d'étoiles sur le coin de ses fiches d'anatomie. 

Quand ils se détachèrent, et Louis sourit en remettant une mèche de cheveux derrière l'oreille de Harry, et le garçon déposa un dernier baiser sur ses lèvres avant de se détacher de lui et de rouler sur le côté pour récupérer son livre. Louis l'observa, et en s'allongeant sur son flanc, il repensa à toutes les fois où Harry avait fuit. Et toutes les fois où il ne l'avait pas fait, mais où Louis avait vu dans ses yeux à quel point il rêvait de le faire. 

Avant, Harry était si renfermé, recroquevillé sur lui même que Louis n'avait même pas la possibilité de connaître la moindre petite chose sur lui. Il savait juste qu'il fuyait tellement qu'il n'avait rien, parce qu'il ne restait jamais assez longtemps pour avoir quoi que ce soit. Et, Louis ne savait pas trop à cause quoi, il avait peu à peu changé. Il lui avait fait confiance. Il l'avait laissé le connaître, du moins il lui en avait dit plus qu'il ne savait avant. Il l'avait laissé l'embrasser entre deux cours, et le présenter à ses petites sœurs. Et maintenant, il ne fuyait presque plus. Quand il le faisait, il savait que ça faisait du mal à Louis. Il savait qu'il fallait qu'il arrête de faire ça. Il avait envoyé un message à sa mère, avec qui il n'avait plus de contacts depuis deux ans.

Et s'il ne s'en tenait qu'à ça, Louis dirait qu'Harry allait beaucoup mieux. 

Mais il y avait d'autres choses. La façon dont, quelques fois, ses yeux se perdaient dans la vague, tellement que Louis avait du mal à le faire revenir sur Terre avec lui. Il y avait ce numéro qui l'appelait sans cesse, lui faisant perdre toute la confiance qu'il avait, le faisant courir loin, très loin de Louis pour pleurer en silence. Il y avait ces sourires tristes, quelques fois, qui arrivaient de nulle part. 

Alors Louis ne savait pas. Il savait que ça allait mieux, ça, c'était une certitude. Mais est-ce que ça allait ? Il ne savait pas. Et il avait l'impression de lire dans les yeux de Harry en permanence, sauf quand il arrivait à ce sujet. Là, il ne savait plus interpréter les lumières dans ses pupilles. 

- Harry ? souffla Louis. 

Harry tourna la tête, les sourcils haussés. Louis se mordit la joue, ne sachant pas vraiment s'il voulait une réponse. Ne sachant pas s'il voulait entendre Harry dire que ça n'allait pas. Parce qu'il ne pouvait pas le sauver, il le savait, mais il voulait l'aider. 

- Est-ce que ça va ? Je veux dire... Est-ce que ça va mieux ? Qu'avant ? 

Harry regarda Louis quelques secondes, puis soupira en refermant son livre, le posant sur la table de chevet à côté de lui. Doucement, il s'allongea en face de Louis, dans la même position que lui, mais sans le toucher. Il observa son visage pendant un instant, avant de simplement demander : 

- Pourquoi ? 

- Parce que je ne sais pas. Je ne sais pas si ça va ou si ça ne va pas. 

Harry baissa les yeux, et attrapa les doigts de Louis, avant de le regarder à nouveau. Il soupira encore une fois, et répondit : 

- La plupart du temps, ça va. La plupart du temps, tout va bien. Ça va bien quand je suis avec toi, et le meilleur, dans tout ça, c'est que je vais bien quand je ne suis pas avec toi. Parce que tu ne peux pas me sauver. Je l'ai compris, ça. 

Louis gloussa doucement et resserra ses doigts autour de ceux de Harry, qui continua après avoir déglutit. 

- Mais il y a toujours des moments où... Où j'ai l'impression de ne pas pouvoir respirer, je ne sais pas pourquoi. Quelques fois je me réveille la nuit à cause d'un cauchemar dont je ne me souviens même pas. J'ai toujours envie de fuir, quelques fois, sans vraiment de raisons. J'ai juste envie de disparaitre, que personne ne me retrouve jamais. 

Louis se mordit la lèvre, une boule s'étant formée dans le fond de sa gorge. Harry secoua la tête, et reprit : 

- Je suis désolé. 

- Tu n'as pas à l'être, Harry. 

Parce que même si, oui, Louis venait de se prendre un coup en apprenant ça, ce n'était certainement pas sa faute. C'était le dernier fautif pour les choses qui foutaient le bordel dans sa tête. 

- J'ai l'impression que tu fais tous les efforts du monde. Tu es toujours là quand j'ai besoin de toi, tu sais toujours quoi dire, toujours quoi faire, et moi je ne fais rien. Je nous tire vers le bas depuis le début. 

- Ne dis pas ça, souffla Louis en posant sa main sur sa joue. Ce n'est pas vrai. Tu crois que je sais ce que je fais, moi ? Quand tu pleures ou quand tu es en colère ou quand tu as peur, je ne sais absolument pas quoi faire. J'improvise à chaque fois, parce que tu ne m'as jamais donné un manuel pour savoir quoi faire dans ces cas-là.

Harry gloussa en baissant les yeux, et Louis termina : 

- Et tu n'as pas le droit de t'excuser pour ne pas aller bien. 

Harry soupira doucement, et glissa ses doigts le long du bras de Louis, laissant une lignée de frissons. Il prit les doigts qui étaient posés contre sa joue dans les siens, et souffla doucement : 

- Je vais réfléchir. Pour ce que tu as dit hier. Les psy, tout ça. 

- Vraiment ? répondit Louis. 

- Ouais. C'est une bonne idée ? 

Louis sourit, et il eut beau pincer les lèvres, et il ne put rien faire pour ne pas paraitre complètement abruti et amoureux. Alors il hocha la tête, et Harry avait la même tête que lui. Il avait les yeux fixés sur Louis, comme s'il était la chose qu'il voulait regarder jusqu'à la fin de sa vie. D'autres garçons avaient déjà regardé Louis comme ça, mais jamais le cœur de Louis n'avait battu aussi fort dans sa poitrine. 

Harry n'était pas comme personne. Ce sourire, Louis pouvait le retrouver sur de nombreux visages. La façon dont il mâchouillait son crayon, la façon dont il passait sa main dans ses cheveux. Ce truc qu'il avait, quand il faisait tourner ses bagues quand il s'ennuyait. La façon dont son regard s'accrochait à celui de Louis quand il entrait dans la cafétéria. Tout ça, ce n'était pas vraiment exceptionnel, au fond. Ce qui l'était, c'était la façon dont ces choses ordinaires faisaient furieusement battre le cœur de Louis. Et il ne savait pas pourquoi, mais c'était tombé sur Harry. Ce sourire, il ne voulait jamais qu'il s'éteigne, et il n'en n'avait rien à foutre si tous les autres le faisaient. Toutes ces petites choses, Louis ne les avait jamais trouvé si fascinantes chez les autres, mais elles l'étaient chez Harry. Et, de la même façon, il n'était pas si exceptionnel que ça non plus. C'était simplement tombé sur lui. Il ne voulait pas d'une réalité où ça ne tombait pas sur lui. 

- Je suis fier de toi, sourit-il. 

- Tu l'as dit il y a deux minutes. 

- Et bien je suis encore plus fier de toi maintenant que je ne l'étais il y a deux minutes. 

Harry ricana, et se blottit contre Louis alors que celui-ci éteignait sa lampe de chevet. Il embrassa les cheveux de Harry, et au fond, il aimerait que ça ne soit pas si évident, à quel point il était foutu. A quel point il traverserait le monde pour Harry. Mais Harry le savait déjà, et Louis était un abruti. Parce qu'il lui donnait toutes les armes pour le blesser. Mais simplement le fait de regarder Harry s'endormir dans ses bras valait le coup. 

Cette journée était officiellement la meilleure de toute sa vie, et Louis eut la naïveté de croire que ça durerait. S'il avait su, il serait resté éveillé pour serrer Harry contre lui, afin qu'il reste là, avec lui.

numb, dotan

Ce fut la sonnerie stridente de son téléphone qui réveilla Louis en sursaut. Il ouvrit rapidement les paupières, se redressant, son cœur battant rapidement dans sa poitrine. Pendant un instant, il paniqua, ne sachant pas ce qui se passait, puis en reconnaissant sa sonnerie, il chercha son téléphone sur la table de chevet à côté de lui, puis par terre. Mais rien à faire, il ne le trouvait pas. Il souleva la couette, puis la sonnerie s'éteignit. 

Louis soupira en se rallongea dans les draps, jetant un coup d'œil à son réveil. Il était neuf heures, son cours commençait dans deux heures, et il était bien trop fatigué pour se lever, chercher son téléphone et rappeler la personne qui venait d'appeler. Elle laissera un message. 

Il referma les yeux et se recroquevilla sur le flanc, le nez dans la couverture. Il mit plusieurs secondes à se rendre compte que les draps avaient une odeur différente que les siens, et il lui fallut quelques instants de plus pour se souvenir que Harry et lui, après avoir passé la journée ensemble, s'étaient endormi dans le lit de Harry, la veille. Louis se mordit la joue, espérant que la sonnerie n'avait pas réveillé Harry, ce qui était très peu probable vu le volume à laquelle elle avait sonné. Louis se rapprochait du côté droit, où dormait Harry, et tendit le bras pour savoir où il était, avec l'idée de se coller contre lui pour l'heure de sommeil qu'il lui restait. 

Mais sa main ne rencontra jamais la peau de Harry, et retomba sur le matelas. 

Louis fronça les sourcils, et bougea sa main, sans jamais toucher le corps de Harry. Lentement, il ouvrit les yeux, et même dans l'obscurité de la chambre, il pouvait voir que Harry n'était pas dans le lit avec lui. Il se redressa, et alluma la lampe de chevet la plus proche de lui, qui éclaira la chambre. Il balaya la pièce du regard, mais Harry n'était nulle part. Pourtant, il avait cours en même temps que Louis, et il ne serait jamais sorti du lit pour aller dans le parc ou à la bibliothèque. 

- Harry ? appela Louis. 

Personne ne répondit. Louis pensa au fait que Harry était peut-être à la cafétéria pour leur acheter un petit déjeuner, mais en se levant, il trouva son portefeuille sur son bureau. Tous les devoirs qu'il était en train de faire étaient aussi là, alors il n'était pas parti les faire à un autre endroit. 

Louis, dont le cœur battait un peu plus vite, ouvrit la porte de salle de bain, mais Harry n'était pas à l'intérieur. Il revint dans la chambre, et après avoir fouillé dans son armoire, il ne trouva ni ses chaussures, ni le pull qu'il portait la veille, ce qui voulait dire qu'il était sorti. Louis ne savait pas pourquoi il ne l'avait pas prévenu. Connaissant Harry, il aurait dû lui avoir laissé une petite note sur le bureau, mais il ne l'avait pas fait.

Il trouva son téléphone dans la poche arrière de son jean de la veille, et en ignorant l'appel en absence de Niall et un message non lu, il appela Harry. Ça sonna quatre fois, puis le répondeur se déclencha. Louis chercha dans sa poche avant et trouva la clef de sa chambre, et comme Harry n'avait pas de double, il ne pouvait pas être là-bas. Alors Louis n'avait aucune idée d'où il était. 

Niall rappela. 

- Ouais ? fit Louis, la voix râpeuse. 

- Mec, t'es où ? demanda Niall sans même le saluer. 

- Euh... Dans la cha...

- Ramène-toi. 

- Où ça ? 

- Au commissariat. 

Louis décolla son téléphone de son oreille, et après avoir mis Niall en haut-parleur, ouvrit la message qu'il avait reçu. C'était bien la gendarmerie, qui le convoquait pour une nouvelle série de questions. Il soupira, mais une étincelle s'alluma dans son cerveau, et il demanda à Niall, plein d'espoir : 

- Est-ce que Harry est avec toi ? 

Il y eut un petit silence, et Niall répondit : 

- Je suis devant le commissariat, il n'est pas là. Mais peut-être qu'il est à l'intérieur, ou en route. Dépêche-toi ! 

Louis s'excusa, et il raccrocha en disant qu'il arrivait. Il soupira, soulagé, parce que Harry était sûrement au commissariat. Il était stressé en y allant, alors il ne lui avait pas laissé de mot, et il avait sûrement voulu le laisser dormir. C'était pour ça. 

Louis sauta dans ses vêtements, et trouva dans une boite, dans le bureau de Harry, la clef de la chambre, qui devait être un double. Il prit son téléphone, les clefs de sa chambre, et sortit en verrouillant la porte. Il envoya un message à une fille de sa classe avec qui il discutait un peu à la sortie des cours pour lui demander de prendre des notes pour Niall et lui, et n'attendit même pas la réponse. Il rangea son portable dans sa poche pour sortir du bâtiment. 

Alors qu'il sortait du campus, Louis était pressé d'arriver au commissariat pour voir Harry. Il ne pensait pas vraiment aux questions qu'on allait lui poser. Il aurait pu essayer de les deviner, sachant très bien que les gendarmes lui avaient déjà posé des centaines de questions, sachant très bien qu'il était innocent, puisqu'il avait un alibi. Il aurait sûrement eu une boule au ventre, parce qu'il détestait cette putain d'affaire.

Et cette boule au ventre, il l'avait alors qu'il tournait dans la rue du commissariat. Il n'en n'avait rien à foutre, des questions, du stress, du meurtre, de tout ça. Il espérait juste que Harry était là, et l'attendait dans la salle d'attente, un sourire fatigué sur le visage. Il espérait qu'il soit en train de faire tourner ses bagues tellement vite que ça lui coupait les doigts, et qu'il n'attende qu'une chose : que Louis soit là pour lui prendre la main et le rassurer. Parce que s'il n'était pas là, Louis allait vraiment commencer à paniquer. Parce que son petit-ami s'était volatilisé, et c'était Harry. Personne ne savait ce dont il était capable, si jamais il avait eu un cauchemar, cette nuit. Même pas Louis. 

Mais en arrivant devant le commissariat, Louis rappela Harry, et cette fois, son téléphone était coupé. 

Il entra dans le bâtiment, et à sa grande surprise, tout le monde était dans le hall. Ces visages que Louis ne connaissait que de vue, triste et absents dans la salle d'attente. Tout le monde était là, alors qu'ils devraient être en train d'attendre pour passer leur série de question. Louis retrouva Niall, et demanda : 

- Qu'est-ce qui se passe ? 

- Je sais pas. Ils ne veulent pas nous laisser rentrer dans la salle d'attente. 

Louis fronça les sourcils, et du mouvement derrière Niall lui fit tourner la tête. Et ses yeux s'écarquillèrent en voyant que, là, derrière une vitre séparant deux pièces, se trouvait Harry. Il avait les cheveux attachés en une queue de cheval, alors que Louis savait à quel point il détestait ça. Il ne le regardait pas, mais Louis vit un gendarme s'approcher de lui, lui dire quelque chose qu'il n'entendit pas, et Harry hocha la tête avant de le suivre. Et comme s'il sentit le regard de Louis sur lui, Harry tourna la tête vers lui avant de disparaitre. Son regard s'accrocha au sien, et Louis déglutit, ne comprenant plus rien. Derrière lui, il sentait que Niall s'était retourné vers Harry, lui aussi. Mais Louis avait les yeux fixés sur Harry. Sur Harry, qui remua les lèvres, les yeux larmoyants avant de disparaitre. Et Louis avait très bien compris. 

Je suis désolé.

- Excusez-moi ! Les jeunes, votre attention s'il vous plait. 

Louis tourna la tête vers le gendarme qui venait de monter sur le comptoir de l'accueil pour avoir l'attention de tout le monde. Les conversations s'éteignirent, et Louis sentit le regard de Niall sur lui, mais il ne le regarda pas en retour. Il ne comprenait rien. Il n'arrivait plus à réfléchir. 

- L'interrogatoire est annulé, annonça l'homme. L'affaire est résolue, ou du moins, elle va l'être. Merci à tous pour votre implication. Nous vous enverrons des informations dans les plus brefs délais. 

Il descendit du comptoir alors que les autres avaient recommencé à parler, soudain plus joyeux. Quelqu'un poussa même un cri de joie, mais les oreilles de Louis bourdonnaient. Il n'arrivait pas à être heureux, parce qu'il y avait une boule dans son ventre et qu'il avait de vomir. Dans un état de presque inconscience, il bouscula les gens pour arriver devant le comptoir, conscience que Niall le suivait. Il posa les mains sur le bois, et le gendarme releva la tête, demanda : 

- Je peux vous aider ? 

- Pourquoi est que Harry Styles est encore ici ? 

- Il témoigne, répondit le gendarme, ses traits s'étant durcis. 

- Il témoigne ? répéta Louis, ne sachant même pas comment il réussissait à parler tellement sa gorge était sèche. Pourquoi ? Je croyais que l'affaire était close. Qu'est-ce qu'il a de si important à vous dire ?

Le gendarme ricana, et s'enfonça un peu plus dans son siège de bureau, en répondant : 

- Il a plein de choses à nous dire, gamin.

- Ce n'est pas vrai. Vous vous trompez. 

- C'est ce qu'on verra. Mais je ne me trompe pas en te disant qu'il s'est pointé il y a une heure, les yeux pleins de larmes. Et qu'il a avoué le meurtre de la petite.

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