Chapitre 20
do all my friends hate me ?, mckenna grace
Sur le quai de la gare, Louis serra une dernière fois Lana contre lui. La jeune fille avait ses mains sur le dos du garçon, et le nez enfouit dans le creux de son cou. Louis entourait ses épaules, bougeant ses mains en un geste réconfortant.
- Fais bien attention, chuchota Lana sans se détacher de lui.
Louis sourit doucement, et il croisa le regard de Niall, qui semblait vouloir dire la même chose que Lana. Liam, Gigi et Zayn, eux, disaient au revoir à Harry en souriant, et Louis pouvait entendre le brun pouffer de temps en temps. Ici, à quelques mètres d'eux, l'ambiance n'était pas aussi légère. Louis déglutit en croisant le regard de Lana, qui s'écarta de lui, alors qu'une annonce disait que le train pour Londres partait dans quelques minutes.
Il tourna la tête, et rencontra les yeux de Harry, et celui-ci fronça presque automatiquement les sourcils. Pas dans un mouvement de mécontentement ou de confusion, plus en un mouvement d'inquiétude.
Parce que Harry, Lana et Niall savaient. Ils savaient que oui, Louis était impatient d'arriver à Londres pour voir ses sœurs, mais qu'il angoissait à l'idée de revoir ses parents, comme à chaque fois qu'il revenait chez lui, qui n'était plus vraiment son chez lui. Il agissait toujours comme si tout ça lui passait au dessus. Ce n'était pas vrai.
Rapidement, Louis dit au revoir à Liam et Zayn, et déposa un baiser sur la joue de Gigi et de Lana. Niall lui sourit en lui pressant l'épaule, lui souhaitant bonne chance. Louis lui rendit son sourire, puis s'éloigna, son sac sur le dos, Harry sur ses talons. Il se retourna pour l'attendre, et une fois à sa hauteur, Harry lui attrapa la main en lui souriant.
Quand ils entrèrent dans le train, Louis sourit presque automatiquement en voyant le nom de Londres affiché sur tout les écrans. Il repoussa tant bien que mal ses parents au fond de son cerveau, et se concentra sur quelque chose de bien plus agréable : Londres. L'endroit où il avait vécu toute sa vie, et l'endroit où il allait revoir ses sœurs pour la première fois depuis plusieurs mois. L'endroit que Harry allait adorer, alors forcément, Louis allait adorer le voir adorer.
Ils trouvèrent leurs places, et Harry mit leurs sacs à dos sur les filets au dessus de leurs têtes alors que Louis s'installait. La vitre donnait sur le quai, et il put voir ses amis, qui faisaient coucou. Il gloussa et leur rendit leur signe de la main. Harry se laissa tomber à sur le siège d'à côté, et écrasa Louis pour pouvoir lui-aussi faire coucou aux autres, faisant rire le garçon.
Le train partit bientôt, et Niall, Lana, Zayn, Liam et Gigi disparurent pour laisser place à la ville de Portsmouth. Louis garda les yeux fixés sur la fenêtre, mais Harry laissa tomber sa tête contre son torse en soupirant :
- Je suis crevé.
Louis gloussa en baissant les yeux sur Harry. Il passa ses doigts dans ses cheveux en demanda :
- Crevé d'avoir fait quoi ? De t'être levé ce matin ? D'avoir fait ton sac ? Parce qu'appart ça, je ne vois pas vraiment ce que tu as fait.
Harry tourna la tête pour pouvoir lui lancer un regard noir, et Louis sourit fièrement. Harry leva les yeux au ciel et répondit :
- Je fatigué d'avoir dû marcher jusqu'à la plage, puis d'avoir dû rentrer, et ensuite d'avoir marché jusqu'à la gare.
- Mmh mmh, fit Louis, je vois.
- Et, reprit Harry, d'avoir été obligé de démêler mes cheveux pendant un quart d'heure parce que le vent avait tout foiré. Et en plus - aïe, fit-il alors que Louis coinça son doigt dans un nœud, je vais devoir recommencer.
- A ta place, je ferais une sieste d'au moins trois ou quatre heures pour me remettre de tout ça.
Harry se redressa et frappa l'épaule de Louis, ce qui le fit rire. Harry fit semblant de bouder, mais sa moue se transforma rapidement en un sourire en entendant le rire de Louis, et il le frappa encore une fois, moins fort, juste pour l'usage. Puis le téléphone de Louis sonna dans sa poche, et il le sortit pour voir que c'était ses sœurs qui demandaient si le train était à l'heure. Louis leur envoya une photo de la vue qu'il avait depuis la fenêtre, et il posa son téléphone sur la tablette à côté de lui.
En tournant la tête, il vit que Harry avait lui aussi la tête baissée sur son téléphone. Il tapait quelque chose, un air concentré sur le visage, et Louis s'adossa à la fenêtre pour l'observer en souriant distraitement. Harry finit par éteindre son téléphone, et quand il croisa le regard de Louis et vit son expression, il demanda :
- Quoi ?
- Rien. Je te regarde discuter avec quelqu'un qui a l'air très intéressant.
Harry leva les yeux au ciel, et Louis gloussa en demandant :
- C'était qui ? Parce qu'appart moi, je ne vois pas avec qui tu peux discuter.
- A quelqu'un de moins narcissique, répondit Harry comme si c'était évident.
- Je suis narcissique parce que j'ai de bonnes raisons de l'être.
- Au secours, souffla Harry.
Louis protesta en lui donna un coup de pied dans le tibia, et Harry sourit doucement en secouant la tête. Son téléphone sonna dans sa poche, et il croisa le regard de Louis, qui déclara :
- Fais gaffe, je vais commencer à être jaloux.
- C'est Liam, répondit Harry en soupirant.
Louis s'arrêta, les sourcils haussés. Il savait que Harry et Liam avaient recommencé à discuter un peu, mais il n'était pas au courant qu'ils se parlaient tant que ça. Harry ne lui en avait pas parlé, et honnêtement, il n'y avait pas fait si attention que ça. Peut-être qu'il aurait dû. C'était important.
- Quoi, tu vas encore être jaloux ? reprit Harry.
- J'en sais rien. Est-ce que vous avez déjà des bracelets Best Friends Forever ?
Harry roula les yeux, exaspéré, mais amusé quand même. Louis sourit, amusé lui-aussi, par la réaction de Harry. Il était content pour lui. Il y a un mois, Harry était constamment seul. Toujours. Louis ne l'avait vu parler à qui que ce soit avant d'aller le faire chier à des soirées. A présent, ce n'était toujours pas ça, il y avait toujours ces moments où, sans forcément se recroqueviller sur lui-même, il restait collé à Louis, accroché à ses doigts et ne parlait pas. Mais ça avançait, doucement. La preuve, Liam lui envoyait des messages, et il répondait.
Louis était fier de lui.
- Au moins lui il ne me fait pas de câlins pendant des heures sur le quai de la gare, répliqua Harry.
- Jaloux, tu disais, mmh ?
Harry lui tira la langue, et Louis sourit en secouant la tête. Il s'efforça d'ignorer la chaleur qui s'infiltrait dans sa poitrine en pensant que Harry avait pu être jaloux, pas forcément de Lana, mais d'autres personnes. Il vit du coin de l'œil que Harry ressortait son téléphone pour répondre à Liam, et Louis reprit le sien en voyant que ses sœurs lui avaient répondu. Il déglutit en lisant que leurs parents étaient énervés pour une raison qu'elles ne connaissaient pas, et qu'ils risquaient d'être encore plus désagréable que d'habitude - si c'était possible.
Louis fixa le message pendant quelques secondes, et sursauta quand Harry posa doucement sa main sur sa cuisse. Il releva les yeux vers lui en se mordant la lèvre, et Harry souffla :
- Est-ce que ça va ?
Louis ouvrit la bouche, mais la referma en secouant la tête avant de la baisser. Il déglutit une nouvelle fois, et répondit en raccrochant son regard à celui de Harry :
- J'ai pas envie d'aller voir mes parents.
- Je sais. Je suis désolé.
Louis pinça ses lèvres et Harry ouvrit son bras pour l'inviter à venir contre lui. Louis n'hésita pas une seconde et se blotti contre Harry, celui-ci refermant son bras autour de ses épaules. Il embrassa doucement sa tempe en caressant sa clavicule par dessus son pull.
- Le truc de j'essaye de ne pas y penser, c'est une connerie, pas vrai ? demanda Harry, laissant ses lèvres contre la peau de Louis alors qu'il parlait.
- C'est vrai, répliqua Louis. J'essaye de ne pas y penser. J'y arrive pas, c'est tout.
Il tendit les doigts pour jouer avec l'ourlet du pull de Harry en ajoutant :
- Je veux dire, c'est la merde quoi. Je me suis fait foutre dehors. Comme dans les mauvais bouquins.
- Il y a ça dans les bons livres aussi.
Louis sourit, et Harry pouffa en déposant un baiser dans ses cheveux. Louis ferma les yeux et laissa sa tête reposer contre la joue de Harry, qui jouait distraitement avec ses cheveux. Il soupira, et Harry demanda :
- Est-ce que tu as déjà essayé de discuter avec eux ? Après que tu sois parti ?
- Tu ne t'en rends pas compte. Ils me détestent Harry. C'est un calvaire pour eux que je sois sur la même planète qu'eux. Et au début je pensais que ce n'était qu'une passe. Qu'il fallait qu'ils s'habituent à l'idée. Mais un jour je suis arrivé devant la porte complètement malade, fiévreux comme jamais pour demander à ma mère ce que je devais faire, et elle m'a juste claqué la porte au nez. Alors j'ai un peu abandonné.
Louis renifla, et Harry resserra son étreinte autour de lui, tellement que Louis était collé à son corps. Son menton était sur l'épaule du garçon, et un de ses bras était autour de son torse, l'autre autour de sa taille. Louis sourit doucement en posant sa main sur celle de Harry, et termina :
- Alors voilà. J'essaye de ne pas trop y penser, mais c'est trop compliqué.
- Tu n'es pas obligé d'y penser, souffla Harry.
Louis sourit en l'entendant répondre, et il laissa sa tête reposer contre celle de Harry. Il ferma les yeux en soupira, et alors que le paysage défilait par la fenêtre, il surpris à espérer que, par magie, le train ne s'arrête jamais pour qu'il puisse rester ici pendant un petit bout d'éternité.
- Tu sais, reprit Harry, un jour tu m'as dit que ce n'était pas sympa de ne pas laisser l'opportunité de laisser une place dans ma vie aux gens, parce que tu étais heureux dans avoir une. Et je suis bien placé pour savoir qu'avoir une place dans ta vie est quelque chose de génial. C'est peut-être la meilleure chose qui me soit arrivée. Et si tes parents n'en veulent pas, de cette place, tant pis pour eux. S'ils ne se rendaient pas compte que la chance qu'ils avaient quand ils l'avaient encore, tant pis pour eux. Ne laisse pas ça te freiner. Ne laisse pas le fait qu'ils soient complètement aveugles te freiner.
Louis tourna la tête vers Harry pour pouvoir le regarder, et il avait presque des larmes dans les yeux. Il ne savait pas si c'était à cause de ce qu'il venait de raconter, ou de ce que Harry venait de rire, mais elles étaient bien là. Harry sourit presque tristement en rencontrant son regard, et il ajouta en chuchotant :
- Et si tu es malade, je fais des études de médecine, au cas où.
Louis gloussa, amusé, et Harry souffla du nez en secouant la tête. Lentement, il traçait des cercles sur la hanche de Louis, et ses cheveux retombaient sur son épaule. Sa mâchoire frôlait celle de Louis, et ses yeux étaient brillants comme ils ne l'avaient jamais été.
Et heureusement que Harry l'embrassa, sinon, Louis l'aurait dit.
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the lucky one (taylor's version), taylor swift
Louis adorait être du côté de la fenêtre, mais en arrivant à Londres, il avait été obligé de laisser la place à Harry, qui avait les yeux littéralement collés à la vitre. A présent, depuis la place du côté de l'allée, Louis rangeait les câbles de chargement de leurs téléphones et leurs écouteurs en le regardant du coin de l'œil. Un sourire amusé aux lèvres, il le prit en photo et se leva pour récupérer leurs sacs à dos.
Quand une annonce retentit, leur apprenant que le train n'allait pas tarder à entrer en gare, Louis posa doucement sa main sur la cuisse de Harry, et celui tourna la tête et rencontra le regard de Louis. En voyant ses yeux brillants et sa bouche entrouverte en un sourire, Louis éclata de rire alors que Harry pouffait, amusé. Quand le train s'arrêta, Harry sauta sur ses pieds et poussa Louis pour qu'il avance plus vite. Louis leva la tête, amusé par l'excitation du garçon, qui semblait avoir cinq ans et demi depuis une demi-heure.
- Qu'est-ce qu'on fait ? demanda Harry, surexcité, une fois qu'ils étaient descendus sur le quai.
- On va récupérer la chambre, répondit Louis en jetant un coup d'œil à son téléphone. Et puis on va récupérer les filles.
- Et après ?
Louis releva la tête vers Harry et secoua la tête en demandant :
- Tu vas vraiment t'extasier pendant cinq jours sur du bitume et des bâtiments en verre ?
Harry hocha la tête énergiquement, et Louis sourit doucement en le regardant. Il était venu des tonnes de fois à Londres depuis qu'il n'y habitait plus, et s'il était heureux d'y être à chaque fois, ce n'était plus si nouveau au bout d'un moment. Et l'excitation de Harry l'entrainait dans une sorte d'impatience et d'envie de tout lui faire découvrir qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps.
- On peut passer sur Tower Bridge et aller voir Tower of London avant de récupérer la chambre, si tu veux.
- C'est vrai ? demanda Harry comme un enfant.
Louis pouffa, et se mit sur la pointe des pieds pour glisser sa main dans la nuque de Harry et l'embrasser. Il laissa ses talons retomber par terre alors que Harry l'attrapait par la taille pour le rapprocher de lui. Louis soupira alors que Harry glissait ses doigts dans ses cheveux, et il n'en n'avait rien à foutre qu'ils soient au milieu du quai, il voulait rester là aussi longtemps que possible.
Harry finit par s'écarter de lui et chuchota contre ses lèvres :
- On peut y aller ?
Louis leva les yeux au ciel, et attrapa la main de Harry pour le tirer en dehors de la gare. Il se dirigea naturellement vers la station de métro la plus proche, parce qu'il avait vécu ici tellement longtemps qu'il avait mémorisé la carte du métro de Londres. A côté de lui, Harry avait la tête levée, et regardait de partout, comme s'il voulait poser ses yeux de tous les côtés en même temps.
Louis pensait que la capacité à s'émerveiller était la chose qu'il préférait chez quelqu'un, et même si c'était la première fois qu'il voyait Harry comme ça, c'était évident. Il ne savait pas pourquoi. Il savait simplement en le regardant qu'il était le genre de garçon à prendre des photos de tout et n'importe quoi, à regarder ses films préférés en boucle, à passer des heures dans des musées ou dans des théâtre, simplement à regarder autour de lui, la bouche entrouverte.
Ici, au milieu de Londres, il n'avait pas l'air du garçon avec qui Louis avait couché à la soirée de Jessica, qui était ridiculement ivre, ou le garçon renfermé qu'il faisait croire à tout le monde qu'il était, ou le garçon timide, ou le garçon studieux. Ici, il était juste Harry. Il n'essayait d'être personne d'autre, et Louis ne voulait jamais qu'il devienne personne d'autre.
Ils descendirent pour aller prendre le métro, qui était bondé. Il était déjà dix-sept heures, et tous les travailleurs rentraient chez eux, ou allaient rejoindre leurs amis au pub. Tellement que Harry, qui était rentré en premier, trouva une place juste devant la porte et s'accrocha à la barre au dessus de lui, Louis enroula ses bras autour de sa taille pour ne pas tomber. Harry entoura ses épaules de son bras libre, et Louis releva la tête en souriant.
- Tu as peur que je tombe ?
- Oui, j'aurais plus personne pour m'emmener voir Tower Bridge, après.
Louis roula les yeux, et Harry gloussa en déposant un léger baiser sur ses lèvres. Pendant le trajet, Louis garda sa tête posée contre le torse de Harry, tandis que celui-ci dessinait des formes sur son épaule. Il avait hâte de revoir ses sœurs, mais il était légèrement triste en pensant que la prochaine journée qu'il passerait seul avec Harry serait dans cinq jours.
Quand ils arrivèrent à la bonne station, Louis entraina Harry à sa suite hors du wagon. Ils remontèrent à la surface, au bord de la Tamise, et Louis montra un bâtiment du doigt à Harry en expliquant :
- Ça, c'est la reconstitution du Globe Theater, le théâtre de Shakespeare.
Harry acquiesça silencieusement, sachant que le Tower Bridge était juste devant. Quand il apparut, Harry étouffa un petit cri, et si Louis n'était pas là pour le retenir, il serait partit en courant. Ils marchèrent jusqu'au pont, vite à cause de Harry, et le garçon s'arrêta pour prendre une photo.
- Tu veux qu'on achète un petit Union Jack pour faire encore plus touriste ? railla Louis.
- Chut, répliqua Harry en lui donnant un coup d'épaule, tu gâches tout le plaisir.
Louis gloussa, et Harry attrapa à nouveau sa main alors qu'ils traversaient le pont. Louis avait fait ça des millions de fois, parce que c'était sur la route pour se rendre à sa librairie préférée. A présent, ce pont faisait presque parti du décor et pourtant, il n'avait jamais autant aimé le traverser. Ses yeux étaient fixés sur Harry, il ne pouvait pas faire autrement.
Arrivés au milieu du pont, Harry s'arrêta et sortit son téléphone de sa poche et demanda :
- On prend un selfie ?
- Tu sais que c'est chez moi, et que je suis passé ici des milliards de fois ?
- Oui mais je suis là alors c'est mieux, répondit Harry avec un petit sourire.
Louis pouffa en secouant la tête, et se rapprocha de Harry, qui passa son bras autour de ses épaules de Louis pour le coller contre lui. Il leva son téléphone de façon à voir le pont, la Tamise et eux deux, et Louis lui tira les cheveux pour le faire râler quand il appuya sur le bouton pour prendre la photo.
Quand ils réussirent à prendre la photo, Harry s'accouda à la rambarde, et en désignant quelque chose du doigt, il demanda :
- C'est quoi ça ?
- HMS Belfast, répondit Louis à côté de lui. C'est un navire de guerre qui à fait la Seconde Guerre Mondiale.
- On pourra y aller ?
- Négocie avec les filles pour caler ça dans le programme.
Harry soupira et Louis pouffa avant de reprendre sa main pour continuer et finir de traverser le pont. Il l'emmena ensuite devant Tower of London, et Harry insista encore pour faire une tonne de selfies, avant de décréter que Louis avait une sale tête sur chacun d'eux.
Et Louis n'avait jamais emmené quelqu'un à Londres avec lui avant, parce qu'il n'en n'avait jamais vu l'utilité. Et il ne voyait toujours pas l'utilité. Il ne voulait emmener personne d'autre que Harry.
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would you love me now ? joshua bassett
- C'est trop bien, il y une balançoire ! s'exclama Harry en passant devant la grille.
- Si tu savais le nombre de fois que je suis tombé, pouffa Louis, les yeux fixés sur la vieille balançoire.
- Je suis sûr que c'est parce que tu es nul à la balançoire.
Louis ouvrit la bouche en signe de choc, et donna un coup d'épaule à Harry, qui éclata de rire. Il tira sur sa main pour le rapprocher de Louis et passer son bras autour de ses épaules tout en dépassant l'ancienne école de Louis. Ils marchaient tous les deux sur le trottoir depuis presque une demi-heure maintenant, se dirigeant vers chez les parents de Louis pour récupérer les filles. Il faisait presque nuit, et Louis avait prévu une surprise pour ce soir, alors il espérait qu'il pourrait voir les filles, et que leurs parents les autoriseront à sortir avec lui.
Après avoir piqué le téléphone de Harry devant Tower of London et avoir fait plein de selfie idiots, Louis avait conduit Harry jusqu'à la chambre qu'il avait loué. Ils avaient posé leurs sacs à dos, Harry était tombé sur le lit, et Louis avait bien cru qu'il s'était endormi. Mais quand il avait annoncé qu'il était l'heure d'aller chercher les filles, il avait sauté sur ses pieds. Il avait aussi insisté pour ne pas prendre le métro et pour marcher, parce qu'il voulait voir la ville. Louis l'avait prévenu que le quartier où il habitait n'était vraiment pas terrible, mais depuis qu'ils étaient sortis, Harry regardait de partout.
Louis, lui, était impatient de voir ses sœurs, mais alors qu'ils approchaient de chez lui, ou plutôt, son ancien chez lui, quelque chose se serrait un peu au fond de son ventre. Premièrement, la peur de ne pas pouvoir voir ses sœurs. Mais aussi cette sensation que cette maison avait été la sienne pendant seize ans, mais maintenant, ce n'était plus rien. Et pour son bien, il essayait de ne pas imaginer une réalité où il pourrait être en chemin pour présenter Harry à ses parents, mais les images s'infiltraient dans son cerveau sans qu'il ne puisse rien y faire.
- Ça va ? demanda Harry face au silence soudain de Louis.
- Oui. C'est un peu bizarre, c'est tout.
Harry hocha la tête, et ne creusa pas le sujet. Il savait que Louis préférait parler de quelque chose d'autre, alors il demanda :
- Est-ce tes parents risquent de se jeter sur moi si je dis que je suis ton petit ami ?
Louis sourit, amusé, et répondit :
- Fais gaffe, ma mère cache une hache anti-gays derrière la télé.
- Hum, alors on très amis, mais c'est tout, alors, déclara Harry en se détachant de Louis.
Louis éclata de rire, et tira sur la manche du garçon pour qu'il revienne près de lui. Harry pouffa, et reprit :
- De toute façon, je gagnerais le combat en un clin d'œil.
Louis leva les yeux vers lui, mais Harry avait déjà la tête tournée pour regarder les maisons qui étaient au bord de la route. Et en regardant son visage, une pensée le traversa. Harry ne connaissait pas ses parents, et ils ne comptaient pas pour lui, alors Louis savait que l'image qu'ils allaient se faire de lui n'importait pas pour lui. Mais si ça l'avait importé, il aurait fait les choses différemment. Parce qu'il ne laisserait personne faire du mal à Harry, ou même porter atteinte à son sourire. Un frisson le traversa en pensant que des gens avaient déjà dû le faire.
En arrivant devant chez lui, il ralentit avant de s'arrêter devant la porte. Il soupira, et échangea un regard avec Harry avant de tendre son poing. Il allait frapper quand Harry lui fit baisser le bras en disant :
- Attends.
Louis fronça les sourcils, et Harry, grâce à son bras autour de ses épaules, l'approcha de lui pour doucement l'embrasser. Louis sourit, et effleura son mâchoire du bout des doigts. Harry glissa sa main dans ses cheveux, et Louis pouffa légèrement en imaginant la réaction de ses parents s'ils savaient ce qu'il était en train de faire de l'autre côté de leur porte.
- Bonne chance. Je peux dire ça ? souffla Harry à quelques centimètres des lèvres de Louis.
- Si tu veux, sourit Louis. On récupère mes sœurs et on se barre d'ici le plus vite possible.
Harry gloussa, et déposa un léger baiser sur les lèvres de Louis avant de faire glisser sa main jusqu'à la sienne pour attraper ses doigts. Louis se tourna à nouveau et, en essayant de ne pas réfléchir, il toqua à la porte. Il échangea un regard et un sourire avec Harry, et tourna la tête quand la porte s'ouvrit brusquement sur sa mère. Il croisa son regard, et rien ne se passa dans les yeux de sa mère. Elle haussa les sourcils, soupira, et se tourna pour crier :
- Les filles ! Il est là !
Ce n'était même pas Louis. Ce n'était même pas votre frère.
Harry resserra sa prise autour des doigts de Louis, comme s'il avait compris. Au même moment, la mère de Louis retourna la tête vers eux, et désigna Harry du menton, et demanda :
- Et vous êtes qui, vous ?
Louis échangea un regard avec lui, et pinça les lèvres pour ne pas rire, sachant ce qu'il allait faire. Harry afficha un immense sourire et tendit sa main en disant :
- Harry, le petit-ami de Louis.
La mère de Louis le toisa, et Louis vit bien qu'il se mordait la joue pour ne pas rire. Et Louis savait que ce moment n'était en réalité pas si drôle que ça, mais il fallait bien en rire pour ne pas en pleurer. Il fut obligé de détourner le regard quand sa mère retroussa sa lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire.
Il tourna à nouveau la tête quand il entendit des pas dans les escaliers. A vrai dire, ce n'était pas vraiment des pas, mais plus comme si l'escaliers était en train de s'effondrer. Quand Daisy et Phoebe apparurent, il sourit instantanément, et elles coururent vers lui en criant son prénom. Louis éclata de rire et lâcha la main de Harry pour ouvrir grand les bras et les réceptionner. Quand elles étaient petites, il les portait toutes les deux en même temps mais maintenant, il les serrait juste contre lui. Elles aussi le serrèrent contre elles, et il pouffa en commentant :
- J'imagine que vous êtes contentes de me voir, alors.
En temps normal, au téléphone, elles auraient dit un truc du genre même pas vrai, ou tu rêves. Mais ça faisait tellement longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu qu'elles ne dirent rien, se contentant simplement de serrer leur frère contre lui.
Quand elles se séparèrent de lui, Louis tourna la tête vers Harry, qui les regardait avec un léger sourire. Il sourit aussi, et déclara :
- Les filles, voici Harry.
Daisy et Phoebe se tournèrent vers Harry, et Louis dû encore une fois se retenir de rire en voyant leur expression. Alors qu'elles regardaient Harry et se rendaient compte que leur description était complètement fausse, donc qu'elles n'auraient pas de glaces, il jeta un coup d'œil à l'intérieur, où son père venait d'apparaitre, les sacs des filles à la main.
- Sérieusement ? demanda Phoebe en se retournant vers Louis.
- T'es trop nul Louis ! enchaina Daisy.
Louis pinça les lèvres pour ne pas rire, et répliqua :
- Dites-lui bonjour, ce n'est pas sa faute s'il n'est pas blond.
Harry leva les yeux au ciel en souriant, amusé, et Daisy et Phoebe lui firent la bise en disant :
- Pardon, mais c'est Louis qui n'est pas drôle.
- Je vous offrirai des glaces, parce que ce n'était vraiment pas drôle.
- Eh ! protesta Louis. Arrête, c'est toi qui va être leur préféré, maintenant !
Harry lui fit un clin d'œil, ce qui fit rire Louis, Daisy et Phoebe, et les interrompit pour dire :
- Les filles, vos sacs sont prêts.
Daisy et Phoebe rentrèrent, et Louis les regarda prendre leur sac, et il vit ses parents leur souffler des choses, et vu leurs têtes, c'était des avertissements. Louis sourit en voyait Phoebe tourner les yeux vers lui et imiter sa mère parler avec un visage horrible. Finalement, elles leur firent un bisou sur la joue et ressortir, suivies par leur père, qui s'adossa dans l'encadrement de la porte d'entrée, les bras croisés, le regard froid. Tellement que Louis n'était pas sûr que c'était la même personne qui avait des heures et des heures à jour au foot avec lui.
- Ne les ramène pas trop tard. Vingt-trois heures maximum, elles doivent être au lit à vingt-trois heures trente.
Louis entendit ses sœurs soupirer derrière lui. Lui aussi avait envie de le faire, parce que si ça ne tenait qu'à lui, il aurait loué une grande chambre pour qu'elles restent dormir, et ne pas être obligé de les ramener chez les parents qui agissaient comme si elles avait sept ans et demi, alors qu'elles en avaient treize.
- Et tu ferais mieux de ne pas les emmener dans des endroits dangereux.
Louis leva les yeux au ciel alors que son père se reculait pour fermer la porte, et il répondit :
- En fait, je comptais les emmener dans ma secte où on lance des fléchette sur un portrait de toi avec des drapeaux de gays épinglés aux murs.
Sur ce, Louis ne laissa pas le temps à son père de répliquer quelque chose, et attrapa la poignée de la porte pour la fermer, faisant disparaitre son père dans la maison. Il tourna les talons vers Phoebe, Daisy et Harry, et alors qu'il faisait une révérence, ils éclatèrent tous de rire.
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Bonjour à toutes et à tous !
Je m'excuse pour l'absence de chapitre de la semaine dernière, mais je n'ai vraiment pas eu le temps de le relire et le poster entre jeudi et dimanche.
J'espère que ce 20e chapitre vous aura plu ! Qu'en avez vous pensé ?
Passez une très bonne fin d'année et on se retrouve la semaine prochaine (et l'année prochaine hihi) pour un nouveau chapitre !
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