Chapitre 19





405, gracie abrams

- Non, vous ne venez pas nous chercher, répéta Louis en levant les yeux au ciel. Si vous aviez le permis, vous auriez été utiles, mais là, vous servez à rien. 

- Eh ! protesta Daisy. T'es méchant. 

Louis pouffa, et baissa les yeux vers les draps qu'il était en train de tordre entre ses doigts. Il cessa, et passa sa main sur les plis qu'il avait formé pour les faire disparaitre alors que ses sœurs continuaient de lui expliquer leur plan pour sortir en douce de la maison pour se rendre à la gare. Louis souriait doucement en entendant leur implication, et en l'entendant pouffer, Harry tourna la tête. Louis croisa son regard, et lui sourit doucement, le garçon lui répondant immédiatement. 

Harry baissa les yeux sur les pulls qu'il était en train de sortir de son armoire, et Louis ne le lâcha pas des yeux. Il le regarda choisir ses pulls avec précautions pour les mettre dans son sac à dos, qui était posé sur son bureau. Sur celui-ci, il y avait aussi ses lunettes, rangées dans un étui, et une pile de livre ainsi qu'une fiche qu'il devait remplir pour la rentrée, et qu'il comptait faire dans le train. 

Hier, Louis était sortit de l'amphithéâtre avec Niall sur ses épaules, le garçon levant les bras en criant. Tout le monde avait rit en les voyant, la bonne humeur voyageant dans les couloirs, et Lana avait éclaté de rire en les croisant. Mais depuis hier, ils étaient en vacances, alors Louis et Niall avaient enfin une raison pour courir partout en criant ; ils allaient pouvoir profiter de leurs semaines, et Louis comptait bien dormir le plus possible. 

Mais d'abord, il devait retourner à Londres, et surtout, il devait le faire avec Harry. 

Le garçon était surexcité, il pouvait le voir alors qu'il essayait de ranger ses affaires dans son petit sac à dos. Louis pensait qu'appart Manchester et Portsmouth, Harry n'avait pas vu grand chose d'autre, comparé à lui, qui avait vadrouillé dans toute l'Angleterre. Il était impatient de montrer Londres à Harry, parce que c'était sa ville à lui. C'était sa ville à lui où il allait à l'école, dont il avait dévalisé toutes les supérettes et lu tous les livres de toutes les bibliothèques. Il était sûr que ça allait lui plaire. Il l'imaginait déjà des étoiles dans les yeux, en train de regarder de partout, son sac sur le dos. Il avait encore plus hâte. 

Mais il y avait aussi cette petite pointe d'appréhension qui grandissait dans sa poitrine alors que l'heure de prendre le train approchait. Harry allait rencontrer ses sœurs. Techniquement, il allait aussi rencontrer ses parents, mais Louis n'en n'avait pas grand chose à faire. Harry allait rencontrer Daisy et Phoebe, et c'était comme si la vie de Louis à Londres et celle de Portsmouth se rencontraient. Et il appréhendait, parce qu'il avait peur que ces deux-là ne s'entendaient pas, même s'il ne voyait pas trop de raisons. Il ne savait pas si Harry allait apprécier Daisy et Phoebe, et inversement. Et si Harry n'aimait pas ses sœurs, ça lui ferait mal, parce que c'était ses sœurs, c'étaient les seules personnes qui lui restaient de sa famille, les seules à qui il était si accroché. Et si Phoebe et Daisy n'aimaient Harry... ça ferait mal aussi, même si Louis n'arrivait pas vraiment à poser une explication claire sur ça. 

- Louis ? Tu nous écoutes ?

Louis secoua la tête et décrocha ses yeux de Harry, redescendant sur Terre. Il baissa les yeux, jouant avec l'ourlet de son t-shirt, et déclara : 

- Dans tous les cas, c'est non. 

- Pourquoi ? demanda Phoebe. On te verra encore plus. Et on rencontrera Harry encore plus tôt.

- Vous n'allez pas nous chercher à la gare, c'est non-négociable. 

Louis entendit les filles soupirer, et il vit Harry lui jeter un coup d'œil avec un sourire moqueur. Louis roula des yeux, amusé, et reprit sérieusement : 

- Moi aussi j'aimerais beaucoup que vous veniez à la gare, mais vous savez très bien que ce n'est pas possible, et c'est trop risqué. Si Maman et Papa découvrent que vous leur avez menti pour sortir et pour me voir, ils vont se mettre en colère, et on ne pourra pas se voir du tout. Vous avez réussi à les convaincre de me laisser vous voir pendant cinq jours, alors ne foirez pas tout maintenant. 

- D'accord, soupira Phoebe. 

- Du coup tu crois que si Papa découvre qu'on a mis son maillot de basket du lycée à la machine à laver à 60° et qu'il va le retrouver avec dix tailles en moins, il va être fâché ? 

- Quoi !? s'écria Louis. Vous êtes sérieuses ?! Je vous jure que si j'étais là je vous aurais...

- C'est bon, le coupa Phoebe. C'est une blague. 

- Plus il vieillit moins il est drôle, lui, ajouta Daisy. 

- Eh, protesta Louis. 

Après ça, Louis ne dit plus rien, et les filles non plus. Il sourit, parce que faire ça à leur père, qui tenait à ce maillot plus qu'à sa propre vie, aurait été très drôle. Mais elles auraient aussi été punies, et la punition préférée de leurs parents, c'était ne pas les autoriser à voir Louis. 

- Louis ? demanda Phoebe. 

- Chut, il boude, répliqua Daisy. 

- Quel bébé. 

- C'est vous qu'êtes méchantes ! répliqua Louis. 

- C'est toi qu'est trop crédule, c'est pas notre faute ! 

Louis gloussa, amusé, et entendit Daisy et Phoebe rire à l'autre bout du fil. Harry continuait de défaire et de refaire son sac, essayant de rentrer toutes ses affaires, et Daisy demanda : 

- Qu'est-ce qu'on va faire, du coup ? 

- C'est surprise, répondit Louis. 

- C'est toujours une surprise, soupira Phoebe. Et j'aime toujours pas les surprises. 

- Et moi je t'aime toujours pas après treize ans, mais on fait avec, tu sais. 

Louis espérait que les parents n'avaient pas entendu Phoebe crier un va te faire foutre !, mais vu comment elle avait hurlé, il n'y avait que en n'étant pas à la maison qu'ils pouvaient ne pas entendre. 

- On peut aller à la piscine ? demanda Daisy. 

- Vous y allez toutes les semaines, c'est nul. 

- Oui, mais là, on pourra te couler. 

- C'est non. Je ne paye pas un billet de train pour aller me faire noyer. 

- On coulera Harry, alors, répliqua Phoebe. 

Louis ricana en y pensant, et répondit : 

- A votre place, je n'essayerai pas, il essayera de vous tuer pendant cinq jours entiers, après. 

- Et il sort avec un psychopathe, en plus, soupira Daisy. 

- D'ailleurs ! s'exclama Phoebe. Il est sympa ? 

- Non il est chiant, c'est pour ça que je sors avec lui, répondit Louis en levant les yeux au ciel. 

- Comme quoi, qui se ressemble s'assemblent. 

Louis rit ironiquement, et Daisy demanda : 

- Il ressemble à quoi ? 

- J'en sais rien. Faites une hypothèse, vous verrez bien tout à l'heure. 

Daisy et Phoebe commencèrent à piailler à l'autre bout du fil, et Louis sourit, heureux qu'elles soient si impatientes de rencontrer Harry. Il savait d'avance que, si elles le trouvaient sympa, elles ne le lâcheraient pas d'une semelle pendant tout leur séjour. Mais ça, il ne l'avait pas encore dit à Harry, il lui laissait le surprise. 

- Alors, commença Phoebe après qu'elles se soient mise d'accord. On pense qu'il n'est pas très grand, mais quand même plus grand que toi, parce que c'est impossible de faire plus petit que toi. 

- Donc à peu près un mètre soixante-quinze, enchaina Daisy, avec les yeux marrons et les cheveux blonds courts. Et on veut des glaces si on gagne ! 

- Mmh mmh, répondit Louis, amusé, les yeux sur Harry, qui était l'opposé parfait de la description des filles. Commencez à choisir vos parfums. 

Elles poussèrent un petit cri de joie, et Louis se promit de filmer le moment où elles verraient Harry et se rendront compte qu'elles n'auront pas de glaces. 

Louis leur posa encore quelques questions sur les cours, et après une dizaine de minutes, Harry avait fini son sac, alors Louis fit : 

- Je dois vous laissez, j'ai encore des trucs à faire. On se voit ce soir, de toute façon. 

- Loupez pas le train ! fit Daisy. 

- Et nous oubliez pas nous ! Bisous ! 

Louis raccrocha en pouffa, et il se pencha sur le lit pour débrancher le téléphone de Harry et mettre le sien à charger. Le garçon, qui avait réussi à fermer son sac, était en train d'appuyer dessus, comme si cela pouvait le rendre moins énorme, et Louis commenta : 

- Tu ne pourras pas compresser tes affaires plus qu'elles ne le sont déjà. 

Harry tourna la tête vers lui, amusé, et essaya encore quelques instants, avant d'abandonner et de rejoindre Louis, qui était assis sur le lit. Il s'allongea, où plutôt se laissa tomber, à côté de lui, et Louis rit alors que Harry dégageait ses cheveux de son visage. 

- Je te préviens, commença Louis, elles sont surexcitées. 

- Elles le sont toujours, non ? 

- C'est vrai, admit Louis avec un sourire. 

Harry sourit aussi, et tendit la main pour attraper les doigts de Louis, qui frôla sa peau du bout des doigts. Depuis quelques jours, ils se voyaient beaucoup, grâce à l'absence de devoirs. Le soir où Louis avait suivit Harry jusque dans sa chambre et avait attendu qu'il sorte de la salle de bain, ils avaient fini par jouer aux cartes, et ils avaient tellement rit et crié que les voisins avaient donné des coups dans le mur. Les deux autres jours, ils s'arrangeaient pour se voir le matin, quand c'était possible, et à la pause de midi. Ils esquivaient les autres et allaient manger dans le parc, soit sous un arbre, soit dans la tour avec vue sur la mer. D'ailleurs, ce jour-là, Harry avait perdu son téléphone, et ils avaient tout les deux été en retard en cours parce qu'ils l'avaient cherché partout. Le soir, ils restaient avec leurs amis, mais ne se gênaient pas pour s'échanger des regards et des sourires. 

Louis n'était pas resté dormir quand il avait passé la soirée chez Harry, et le garçon n'était pas non plus venu dans sa chambre. Ils n'avaient pas dormi ensemble depuis la dernière fois, et c'était juste parce que Louis ne savait pas comment proposer à Harry de rester. Mais il savait que ça allait venir petit à petit. Ce week-end déjà, ils allaient dormir ensemble, puisque Louis avait déjà réservé sa chambre avant que Harry ne se décide à venir, et il avait seulement pris un lit double. 

- Tu as déjà fait ton sac ? demanda doucement Harry. 

- Ouais, souffla Louis. Même s'il n'était pas aussi énorme que le tien. 

Harry gloussa, et Louis continuait : 

- Sérieusement, tu as vraiment besoin de six jeans et seize t-shirts pour cinq jours ?

- En fait, j'en ai prise dix-huit de chaque. 

Louis pouffa, pinçant les côtes de Harry. Celui-ci couina et se tordit pour s'éloigner de Louis. 

- On a encore le temps d'aller à la plage ? demanda Louis. Où tu veux encore rajouter quelques fringues dans ton sac ? 

- Mmh, laisse-moi faire trois valises de plus et je serai prêt. 

Louis rit, et roula les yeux en se levant. Harry resta allongé sur le matelas, et Louis lui lança son grand manteau bleu, qu'il reçu sur le visage. Harry rit et l'enfila alors que Louis mettait sa doudoune et attrapait son bonnet. Malgré le fait qu'Octobre ait déjà à peine commencé, il faisait déjà froid, et même si Harry et Niall se moquaient de lui, Louis tenait à mettre son bonnet. 

- Le bonnet est de retour, commenta Harry en sortant de la chambre.

Louis lui donna un coup dans le bras, et le laissa fermer la porte. Alors qu'ils se dirigeaient vers la cage d'escaliers, Louis attrapa les doigts de Harry, et qui sourit doucement. Il éclata de rire quand Louis faillit tomber dans les escaliers. 

Depuis le soir où Harry s'était enfermé dans la salle de bain, il n'avait plus été distant. C'était comme si ça n'était jamais arrivé. Louis pensait que c'était juste une mauvaise soirée, et que ça n'avait pas à influencer l'humeur de Harry pendant plusieurs jours. Louis était heureux que ça se soit passé comme ça. Que Harry réussissait à passer à autre chose. 

En sortant du campus, Louis et Harry se dirigèrent sur la plage, qui était juste à côté. Louis n'y était pas allé souvent, et il fallait dire que c'était une bonne idée que Harry avait proposé, ce matin, alors qu'ils faisaient leurs petits devoirs, histoire de s'en débarrasser. Il y avait peu de gens, et le vent soufflait fort, tellement que Harry fut obligé de s'attacher le cheveux alors qu'ils s'asseyaient dans le sable. 

- Je froid aux oreilles, maintenant, grogna Harry en terminant son chignon. 

- Il y a un truc pour ça, pour pas avoir froid, c'est... Mince, j'ai oublié... Ah ! Un bonnet. 

Harry donna un coup dans l'épaule de Louis, qui pouffa. Il soupira, et replia ses genoux contre son torse en regardant la mer en face de lui. Elle bougeait à cause du vent, et elle était du même bleu-gris que le ciel, tellement qu'il était dur de repérer l'horizon. 

- Ça fait combien de temps que tu n'es pas retourné à Londres ? demanda Harry. 

- Cinq ou six mois, répondit Louis sans tourner la tête. Je ne suis pas rentré pour les grandes vacances. 

- Pourquoi ? 

- Mes parents ne voulaient pas que je ne vois pas les filles. Sans vraiment de raison. Ils avaient juste envie de me faire chier, à mon avis. Et le pire, c'est que ça a vraiment marché. 

- Et cette fois, ils sont d'accord ? 

Louis tourna la tête et la posa sur ses bras, eux-mêmes croisés sur ses genoux, et répondit : 

- Pour l'instant, oui. Mais tu sais, ils peuvent toujours ne jamais nous ouvrir une fois qu'on sera devant la porte. Ils l'ont déjà fait. 

- Vraiment ? 

Louis hocha la tête, et Harry demanda en fronçant les sourcils : 

- Et judiciairement, tu ne peux rien faire ? 

- Non, soupira Louis. Je suis juste leur grand-frère, pas leur tuteur légal. Mes parents peuvent toujours dire que je suis dangereux pour les filles, et judiciairement, c'est leur boulot d'éloigner toute personne dangereuse ou perturbatrice de leurs enfants. 

- Alors il faut juste attendre que les filles atteignent la majorité. 

- C'est ça. Il faut attendre cinq ans. 

Harry soupira et accrocha ses yeux à la mer. Louis observa la façon dont son menton était posé sur ses genoux, replié contre lui. Comme ses doigts dessinaient des cercles sur le côté de son genou, des mèches de cheveux retombant de son chignon et s'emmêlant avec ses cils à cause du vent. Louis sourit doucement, et il tendit la main pour effleurer ses doigts. Harry tourna la tête, surpris, mais sourit en accrochant ses doigts à ceux de Louis. 

- A quoi tu penses ? demanda Louis. 

- Rien, répondit Harry, mais Louis le regardant d'une façon qui le laissait savoir qu'il ne le croyait pas. D'accord, soupira le garçon en souriant. Je suis un peu stressé à l'idée de rencontrer tes sœurs.

- Elles sont un peu bizarres, mais pas méchantes, promis, fit Louis. 

Harry gloussant doucement en baissant la tête, et dit : 

- Et si elles ne m'aiment pas ? 

- Pourquoi est-ce qu'elles ne t'aimeraient pas ? 

Harry haussa les épaules et Louis caressa lentement ses doigts en disant : 

- Tu ne peux pas te faire détester par des gamines de treize ans, c'est impossible. Elles en particulier. 

Harry lui sourit, mais Louis ajouta : 

- En fait, elles vont sûrement te détester, parce qu'elles ont fait une description hypothétique et je leur ai dit que si elles avaient juste, elles auraient des glaces. Et je leur ai fait sous-entendre qu'elles avaient eu raison. 

- Elles ont dit quoi ? 

- Que tu étais petit, les yeux bruns et les cheveux blonds et courts. 

- Elles vont me détester, pouffa Harry. 

Louis hocha la tête, amusé, et Harry lui donna un coup de pied dans le tibia pour se venger. Louis protesta, mais il tira simplement sur la main de Harry pour l'obliger à se rapprocher de lui. Leurs épaules à présent collées, Harry demanda : 

- Comment elles sont, alors ? Tes sœurs. 

- Elles sont, commença Louis, épuisantes. Insupportables. Trop énergiques. Bruyantes. Le pire, c'est qu'elles pensent la même chose de moi, alors que je suis un ange. 

- Absolument, répondit Harry. 

Louis sourit, et alors que Harry caressait distraitement sa main, il dit : 

- A la base, je voulais pas une petite sœur, mais un petit frère. Alors quand ma mère m'a annoncé qu'elle attendait deux petites filles, j'étais super déçu. Mais maintenant, je me rends compte que si elles n'avaient pas été exactement ce qu'elles sont, je ne sais pas comment j'aurais fait. A vrai dire, je ne suis même pas sûr que je serais ici, sans elles. J'avais sept ans quand elles sont nées, et tous les soirs, elles étaient la raison qui me poussait à courir pour rentrer chez moi. Elles m'ont accompagné à mes rentrées des classes quand elles n'allaient pas encore à l'école. Elles m'ont obligé à apprendre à faire des tresses pour leur en faire alors qu'elles n'avaient que deux ans. Elles m'ont tiré à chacun de leurs matchs quand elles faisaient du handball, et je faisais semblant de ne pas vouloir y aller. Après que j'ai dit à mes parents que j'étais gay, c'était elles qui me gardaient à manger quand j'étais en cours où chez des amis, c'est elles qui m'offraient des cadeaux pour mon anniversaire. C'est elles qui m'ont félicité pour mon examen en fin de lycée, pour mon entrée à la FAC. Et c'est aussi elles qui m'ont obligé à départager Lana Del Rey et Taylor Swift parce qu'elles n'étaient pas d'accord si qui des deux était la meilleure. 

- Et tu as choisis qui ? 

- Personne, parce que je suis un grand frère modèle et que je n'ai pas de préférée. 

Harry pouffa, et Louis sourit aussi, amusé. Des frissons se créaient sur sa peau, mais il ne savait pas si c'était le vent où le contact avec celle de Harry qui les engendrait. Il sortit son téléphone pour s'assurer qu'ils n'étaient pas en retard pour prendre leur train, puis demanda à Harry : 

- Tu as des frères et sœurs ? 

- Hum, déglutit le garçon. Non. J'imagine que mes parents étaient déjà assez déçus avec moi. 

- Ce n'est pas vrai, répondit Louis. 

- Comment est-ce que tu peux le savoir ? 

- Parce que je sais que personne ne peut être déçu d'être dans ta vie. 

Harry s'apprêtait à répondre quelque chose, mais il referma la bouche. Louis le regarda entourer ses genoux de son bras libre, et il se risqua à dire : 

- J'aimerais bien rencontrer tes parents. Un jour. 

Harry le regarda en soupira, et hocha la tête. Louis le vit se mordre la lèvre avant de dire : 

- J'ai un peu peur de les rappeler, à vrai dire. 

- Pourquoi ? 

- J'en sais rien, répondit Harry en haussant les épaules. Ça fait longtemps. Presque deux ans et demi que je ne leur ai pas donné de nouvelles. 

- Ils t'appellent souvent ? 

- Ça dépend. Des fois, une fois par mois, des fois, tous les jours. Et je n'arrive pas à leur répondre. Je ne sais pas pourquoi. 

Louis le regarda un instant, et lâcha la main de Harry pour glisser son bras autour de sa taille et souffler : 

- C'est pas grave. Ça viendra, ne t'inquiète pas. 

Harry murmura une affirmation, et il baissa la tête vers Louis, qui la releva. Les mèches de Harry étaient balayées devant son visage, ce qui fit rire Louis. Il essaya de les remettre derrière ses oreilles, mais le vent rendait le tout difficile. Et quand il réussit enfin, Harry l'embrassa, gâchant tout le travail de Louis. 

Harry glissa sa main dans la nuque de Louis, qui sourit en répondit à son baiser. Il resserra son étreinte autour de sa taille, et posa sa deuxième main sur la joue du garçon. Harry fit tomber le bonnet et emmêla ses doigts dans les cheveux de Louis, et s'excusa doucement quand celui-ci grogna alors qu'il lui tirait les cheveux. Louis ouvrit sa bouche contre celle de Harry, qui se fondit un peu plus contre lui, le serrant si fort qu'il lui faisait presque mal. Mais Louis ne s'en plaignait pas, loin de là. Harry ne l'avait encore jamais embrassé comme ça. Comme si rien d'autre n'avait d'importance. 

Quand ils se séparèrent, Harry avait les lèvres rouges, et Louis sourit en les effleurant du bout des doigts. Harry pouffa doucement en le voyant remettre son bonnet, et sans rien dire, et se blottit contre lui, la tête sur son épaule. Louis entoura ses épaules de son bras, jouant distraitement avec ses cheveux en écoutant les vagues s'échouer sur la plage ou sur les rochers, plus loin. 

- Tu sais, finit par dire Harry, ce n'était pas vraiment dans mes plans de cette année, te rencontrer, mais j'en suis plus qu'heureux. 

Louis sourit, et déposa un baiser dans les cheveux de Harry. Mais en se redressant, son sourire tomba doucement. Son sourire tombait doucement et lentement alors qu'il s'en rendait peu à peu compte. 

Rencontrer Harry ne faisait pas vraiment parti de ses plans non plus. Pas plus qu'il n'avait prévu de tomber amoureux de lui. 





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