brother, kodaline

Quand Lana sortit de la salle de bain, Louis était assis sur son lit, les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur. Il entendit vaguement son amie observer les fiches qu'il y avait sur son bureau. Sur son écran, il faisait défiler les dernières lignes de la dissertation qu'il venait de finir, et Lana l'avait rejoint parce qu'elle avait fait tout ses devoirs et que les autres étaient tous à la bibliothèque. 

Elle finit par s'asseoir sur le lit à côté de Louis, qui referma son ordinateur avec un soupire. 

- Fini ? demanda Lana. 

- Enfin, souffla Louis en se laissant tomber en arrière. J'ai cru que j'allais jamais la terminer. 

Lana leva les yeux au ciel, et se laissa tomber à côté de Louis, et demanda : 

- On regarde un film ? 

- J'ai encore une dissert' à faire. 

- Quoi !? Encore ? Heureusement que j'ai pas pris littérature moi. 

Louis pouffa devant l'exagération de Lana, et répondit : 

- C'est parce que je n'ai pas fait mes devoirs hier soir. Sinon, j'aurais tout fini.

- Mais tu étais tellement occupé à draguer Harry hier soir que tu n'as rien foutu. 

Louis grogna et attrapa son oreiller pour enfoncer son visage dedans pendant que Lana riait. Hier, en ne les voyant pas revenir, leurs amis étaient partis se coucher. Cependant, Niall avait entendu Harry raccompagner Louis, alors il avait envoyé un message à tout le monde, ce qui faisait que ce matin, le téléphone de Louis était inondé de textos de ses amis, qui voulaient savoir ce qu'il s'était passé hier soir. 

Il était impressionné, Lana était là depuis trois quart d'heures et c'était la première fois qu'elle en parlait. 

- Laisse moi tranquille, fit Louis dans son oreiller. 

- Non non, rit Lana en retirant le coussin du visage de Louis. Je veux savoir ce qui s'est passé hier soir. 

Louis tourna la tête vers Lana, les cheveux dans les yeux, puis soupira. 

- Rien, on a discuté. 

- Rien, on a discuté, répéta Lana en imitant Louis. Sérieusement ? C'était si nul que ça que tu ne te souviens pas des détails ? 

Elle approcha son visage de celui de Louis en faisant bouger ses sourcils, et Louis finit par rire en poussant la tête de Lana. 

- Okay, soupira-t-il en se releva en position assise. 

Lana poussa un petit cri aiguë et s'assit à son tour. Elle sautillait presque sur le matelas, et Louis pouffa avant de poser ses mains sur ses épaules en lui disant de se calmer. Elle arrêta de gigoter, mais son sourire était immense, et ses yeux était ronds et rivés sur Louis. 

- Il y a une sorte de tour au fond du parc, avec une vue sur la mer. Il m'a montré. 

- C'est trop bien ! s'écria Lana en serrant un coussin contre elle. Et après ? 

- On a discuté. 

L'excitation de Lana retomba d'un coup, comme son sourire, et elle demanda, presque déçue : 

- C'est tout ? 

- Ouais, répondit Louis en haussant les épaules. Après j'ai eu froid, il m'a donné un plaid et on rentré. 

- Tu vois ! Il t'a filé un plaid. C'est romantique, dit Lana en appuyant sur le dernier mot. 

- Tais-toi, râla Louis en posant sa main sur sa bouche pour qu'elle se taise. 

Lana réussit à le mordre, et il poussa un cri avant de retirer sa main. Lana lui sourit, fière d'elle, puis reprit : 

- Quand est-ce que tu l'embrasses, du coup ? 

Louis grogna et se laissa tomber en arrière, la tête dans le vide. Lana gloussa, et s'allongea sur le ventre à côté de lui en souriant. Louis tourna la tête pour ne pas la voir, ce qui la faisait rire.

La veille, en s'endormant, quand il avait pensé à embrasser Harry, ce n'était qu'une pensée en l'air comme ça. A présent, il n'en pensait pas moins, mais il savait que maintenant que cette pensée avait percé son esprit, elle ne ressortirait pas de si tôt. Et depuis ce matin, il y pensait tout le temps, à embrasser Harry, alors il ne savait pas ce qu'il allait faire quand ils se verraient. 

Parce que ça, embrasser Harry, c'était typiquement le truc qui allait le faire fuir, et Louis ne voulait pas ça. 

- Tu as très envie de l'embrasser, je me trompe ? demanda Lana avec un sourire. 

Louis soupirant en tournant la tête vers elle, et répondit, les yeux à moitié fermés : 

- Je vais mourir. 

- Pourquoi ? rit Lana, amusée par son dramatisme. 

- Comment est-ce que je suis censé l'embrasser ? Harry ? Il va fuir dès l'instant où je vais m'approcher de lui. 

- Alors d'abord, tu t'approches de lui, tu mets tes mains sur ses joues et...

- Lana, la coupa Louis en levant les yeux au ciel, amusé. 

La jeune fille se coupa en souriant, et se retourna sur le dos, la tête dans le vide, de la même façon que Louis. Quand Louis disait qu'il allait mourir, c'était peut-être exagéré, mais pas tant que ça. Il s'en était rendu compte la veille, et maintenant, cette envie était omniprésente dans son cerveau. Et en même temps, l'autre envie qui était omniprésente était de ne pas faire fuir Harry. Il allait probablement mourir. 

- J'en sais rien, soupira la jeune fille. Tu le connais bien mieux que moi. 

- J'ai l'impression de ne pas du tout le connaître, parfois. 

Lana resta silencieuse. Louis avait l'impression que Harry était toujours un étranger. Il l'avait rencontré le même jour que Niall, et pourtant, il connaissait bien plus de choses sur Niall que sur Harry. Et pourtant. Même s'il ne connaissait que son nom de famille et la ville d'où il venait, autrement dit rien, il avait l'impression de le connaitre par cœur. Il savait reconnaitre quand il était stressé, quand il était heureux sans même qu'il n'ai besoin de sourire. Il savait voir quand quelque chose n'allait pas, ou quand, au contraire, tout allait bien. Il connaissait et comprenait ses réactions comme s'il l'avait toujours connu. 

Harry était quelque part entre l'étranger et la personne que Louis connaissait depuis toujours, et il était perdu. 

- Je ne suis même pas sûre qu'il fuira, reprit Lana. 

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? 

- Sérieusement, Louis ? Ouvre un peu les yeux. Ce mec n'a d'yeux que pour toi. Vraiment. Hier, quand on discutait, même s'il parlait avec Gigi et Zayn, il te regardait toutes les cinq secondes. Dès qu'on est arrivé, et il s'est précipité vers toi comme un enfant qui était terrifié, et tu l'as rassuré. 

Louis ne répondit rien. Tout ça, il le savait. Il avait bien remarqué le comportement de Harry, il avait le même. Harry avait sûrement remarquer le sien aussi, ce qui donnait un rendu assez ridicule. Simplement eux qui se tournait autour sans jamais se rapprocher. 

- Je veux dire, fit Lana après avoir réfléchit. Il se sent en sécurité avec toi. Ça crève les yeux. 

- Tu crois ? 

- J'en suis sûre. Il ne parle à personne d'autre qu'à toi. Il a peur de discuter avec les gens, et toi, il vient te voir dès qu'il en a l'occasion. 

- Ça ne change rien au fait que je ne le connais pas. 

- Ça ne change rien au fait que tu veuilles l'embrasser. 

Louis pouffa, et tourna la tête de Lana. Elle le regardait aussi avec un sourire doux, et Louis lâcha, histoire de détendre l'atmosphère : 

- Tu sers peut-être à quelque chose, au final. 

Lana ouvrit grand la bouche en signe de choc et Louis étouffa son rire contre son poing. Lana lui donna un coup de poing, puis commença à la chatouiller. Louis étouffa un cri et se tortilla pour échapper à Lana, qui était morte de rire. Bientôt, il fut à bout de souffle, et demandait à Lana d'arrêter. 

Ce fut à ce moment-là que son téléphone sonna. 

Lana se redressa, et posa ses yeux sur l'appareil de Louis, sur sa table de chevet. Ils échangèrent un regard, et Lana commenta : 

- Si ce n'est pas lui, je pleure. 

- Sans exagération. 

- Aucune. 

Louis se releva pour attraper son téléphone. Il alluma l'écran pour voir la notification, et lâcha : 

- C'est pas Harry. 

- C'est vrai ? demanda Lana, toute l'excitation ayant quitté sa voix. 

- Non. 

Lana ouvrit grand ses yeux et se précipita vers Louis pour vérifier. Et, effectivement, au dessus du message qu'il venait de recevoir, il y avait le nom de Harry. 

Harry, 15h43 - Je peux venir travailler dans ta chambre ? J'arrive pas à me concentrer.

Lana étouffa un nouveau cri en lisant le message et sauta du lit en déclarant : 

- Il faut que j'y aille. Range le bordel sur ton bureau et fais ton lit. Ça va être top ! Tu vas assurer. Ne pense pas trop, sauf à te laver les dents. J'y vais. Appelle-moi quand il part pour me raconter ! 

Louis pouffa, et Lana déposa un baiser sur sa joue avant de disparaitre. Louis leva les yeux au ciel en secouant la tête. Il répondit à Harry, et s'allongea sur son lit en soupirant.

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ceilings, lizzy mcalpine

Quand Harry toqua à la porte, Louis trainait sur son téléphone, et sauta presque sur ses pieds. Son cœur battait tellement fort qu'il sentait le sang battre dans ses tempes. Lana était partie depuis cinq minutes, et il avait fait tout ce qu'elle avait dit. Il avait refait son lit, rangé son bureau, et avait même passé un petit coup de balais. C'était ridicule. C'était la première fois que Harry venait dans sa chambre, et il ne savait pas pourquoi il était si stressé. 

En fait, il le savait précisément. 

Il ouvrit la porte, et rencontra la regard de Harry. Il sourit presque tout de suite, et le garçon le lui rendit. Ses cheveux retombaient sur ses épaules habillées d'une chemise ample noire. Il avait son ordinateur sous le bras, et ses yeux brillaient alors qu'il souriait. 

- Salut, fit Louis. 

- Salut. Désolé si je te dérange. 

- Pas du tout, répondit précipitamment Louis. Viens, entre, ajouta-t-il en s'écartant. 

Harry s'exécuta en le remerciant, et Louis referma la porte derrière lui. Il passa sa main dans ses cheveux alors que Harry posait son ordinateur sur le lit, balayant sa chambre du regard. 

- C'est... Une chambre typique d'un étudiant en littérature, commenta-t-il en souriant à Louis. 

- La tienne est très typée médecine, si tu te faisais du soucis, répondit Louis. 

Harry pouffa en secouant la tête, et Louis le regarda enlever ses chaussures et s'asseoir en tailleur sur le lit, son ordinateur sur les genoux. Louis sourit en repensant au commentaire de Lana, qui avait dit que Harry se sentait en sécurité avec Louis. Il n'était pas sûr qu'il serait là si ce n'était pas le cas. 

Il secoua la tête pour sortir de ses pensées, et s'assit lui aussi sur son lit, en face de Harry, le dos contre la tête de lit. Il récupéra son ordinateur, et pendant qu'il était en train de s'allumer, il demanda : 

- Qu'est-ce que tu as à faire ? 

- Une dissertation, comme d'habitude. 

- Le truc de quatre-vingt pages sur le paracétamol ? devina Louis, repensant à ce que Gigi avait dit, l'avant veille. 

- Il en faut quinze, Louis, fit Harry en posant les yeux sur lui. C'est pas la fin du monde. 

- Mouais. J'arrive toujours pas à savoir si vous, les mecs qui font médecines, vous êtes des génies ou des tarés. 

Harry prit une seconde pour lever ses mains au dessus du clavier et plisser les yeux, avant de répondre : 

- Certainement les deux. 

Louis pouffa en levant les yeux au ciel, et baissa les yeux sur son ordinateur. Harry fit de même, et se remit à taper sur son clavier. Alors que Louis lisait son sujet, il jeta un œil à Harry, qui semblait concentré sur sa tâche.

- Tu ne mets pas tes lunettes ? demanda-t-il, amusé. 

Harry soupira, et lâcha : 

- J'aurais dû les cacher quand tu es venu. Et oui, je les ai, mais elles sont immondes. 

- Arrête, fit Louis en levant les yeux au ciel. Je suis sûr qu'elle te vont bien. Et puis si tu ne les mets pas, tu vas te tuer les yeux, et tu vas être obligé de les porter tout le temps et de les montrer à tout le monde. 

- Tu sais vraiment comment obtenir ce que tu veux, hein ? répondit Harry en soupirant. 

Louis lui lança un sourire angélique, et Harry pouffa en sortant ses lunettes de sa poche et les mit sur son nez. Et, ok, de simples lunettes de devraient pas faire autant d'effet à Louis, et son ventre ne devrait pas se retourner comme ça. Harry mit une des ses boucles derrière son oreille pour remettre ses lunettes correctement, et Louis mordit la joue. 

- Tu es content ? reprit le garçon. 

Louis secoua légèrement la tête pour se sortir de sa contemplation, et se dépêcha de sourire, espérant que Harry n'avait rien remarqué. 

- Très. 

Harry sourit, et se reconcentra sur l'écran de son ordinateur. Louis, lui, pour un raison étrange, n'arriva pas à détacher ses yeux de lui. C'était comme ça. Ses yeux étaient aimantés à Harry et il ne pouvait rien y faire. Il était vraiment désolé. Désolé pour tout le monde, parce qu'ils n'avaient pas la chance de connaitre Harry. Enfin, pas que Louis le connaissait sur le bout des doigts. Ils n'avaient pas la chance de l'avoir là, juste en face d'eux, des lunettes sur le nez, un léger sourire aux lèvres. Louis savait que Harry souriait parce qu'il savait qu'il le regardait. Louis n'en n'avait rien à faire. 

Il finit par se remettre au travail, et bientôt, seulement les bruits de clavier remplir la pièce. Louis mâchait distraitement sa langue en relisant son premier paragraphe tandis que Harry ne relevait jamais ses mains de son clavier, semblant écrire dix milles mots dans la minutes. Quelques fois, les yeux de Louis dérivaient vers lui, et il voyait ceux de Harry faire pareil. Il ne savait pas vraiment si Harry était là parce qu'il n'arrivait pas à se concentrer ou parce qu'il voulait voir Louis. 

Dans tout les cas, Louis était content. Parce que Harry était là. 

Son téléphone sonna soudainement, et il se pencha pour le récupérer. C'était un message de Niall, qui lui demandait si lui aussi avait reçu un message du commissariat. Louis fronça les sourcils et vérifia sa messagerie vocale avant de répondre négativement. D'après Niall, quelques personnes avaient été rappelé pour faire une reconstitution de la soirée, afin d'essayer de se souvenir ce qu'il s'était passé, la plupart des gens présents étant trop bourrés pour s'en souvenir. Louis dit à Niall de le tenir au courant, et reposa son téléphone à côté de sa cuisse. Il croisa le regard de Harry, qui avait relever la tête pour voir ce qu'il faisait, et lui sourit avant de se replonger dans sa dissertation. 

Une demi-heure, et trois paragraphes plus tard, son téléphone sonna à nouveau, et c'était encore Niall. Louis lit attentivement son message en souriant, amusé. 

Niall, 16h28 - Bon, apparemment, toi et Harry êtes innocentés, parce que votre alibi tient la route. Quelqu'un a même confirmé que la chambre où vous étiez était verrouillée, alors la gendarmerie n'avait pas besoin de vous faire venir pour une reconstitution. 

Niall, 16h30 - Donc je me fais chier tout seul. 

Niall, 16h30 - J'ai le droit de dire que coucher avec Harry était une bonne décision sans que tu me tapes ? 

- C'est qui ? demanda Harry. 

Louis releva la tête, et remarqua que Harry souriait, sûrement amusé par les gloussement de Louis quand il lisait les messages de Niall. Il répondit rapidement à son ami, et répondit en éteignant son téléphone : 

- Niall. Il est à la gendarmerie. 

- Oh, fit Harry, son sourire disparaissant sur ses lèvres. Ok.

Il baissa les yeux en déglutissant, et Louis se mordit la joue, se disant qu'il n'aurait pas dû dire ça. Il savait que cela rendait Harry... Etrange. Mais en voyant Harry relever les yeux pour lui sourire brièvement, il ne put s'empêcher de demander : 

- Tu connaissais Jessica ?

Harry releva la tête, les yeux ronds, comme s'il était surpris. Louis regretta sa question, en voyant Harry ouvrir la bouche sans sortir aucun son. Le garçon évita le regard de Louis, et répondit : 

- Ouais, depuis pas mal de temps. Enfin, je ne la connaissais pas vraiment. On était dans la même classe depuis qu'on avait trois ans, mais on ne fréquentait pas les mêmes gens, alors on n'a jamais vraiment discuté de trucs sérieux autres que les cours. Elle... commença-t-il en haussant les épaules. Elle a toujours fait partie du décor. 

Louis hocha doucement la tête alors que le regard de Harry rencontra le sien. Il se rendit compte que ses yeux verts étaient remplis de larmes. Il s'en voulait presque d'avoir posé la question, mais au moins, c'était plus clair. Il voulait dire à Harry qu'il était désolé pour lui, qu'il aurait aimé que ça se passe autrement, mais ses mots restèrent coincés dans sa bouche. A la place, il lâcha : 

- Ça doit faire bizarre. 

- Ouais, souffla Harry en baissant les yeux. Est-ce qu'on peut arrêter d'en parler ? S'il te plait.

- Oui, désolé, répondit précipitamment Louis.

Il vit Harry sourire doucement en remettant ses lunettes en place. Puis il baissa les yeux vers son ordinateur, et Louis le vit fermer les yeux, hésiter, avant de le regarder à nouveau et dire : 

- Je suis désolé pour avant-hier. 

- Pourquoi ? demanda Louis, perdu. 

- Tu n'étais pas obligé de venir me chercher au bar, je n'aurais pas dû te laisser me raccompagner. Je n'aurais pas dû te demander de rester. 

- Ce n'est pas grave, Harry. 

- Si. J'ai l'impression d'être un gamin dont tu dois prendre soin et qui ne fais rien d'autre que te gêner. 

- Eh, fit Louis posant sa main sur le genou de Harry. Tu as le droit d'avoir besoin d'aide. 

- Je n'avais pas à t'obliger à m'aider. 

- Tu ne l'as pas fait. Je t'ai aidé parce que j'en avais envie. 

Harry hocha la tête, et Louis timidement avant de retirer sa main. Il vit Harry baisser les yeux à l'endroit où elle était posée, avant de retourner à son travail. Louis soupira. Il s'adossa à la tête de lit, et essaya de finir sa dissertation.

Est-ce qu'il avait vraiment eu envie d'aider Harry ? Bien sûr que oui. Il aurait fait tout ce qu'il lui aurait demandé si ça avait pu enlever les larmes qu'il avait dans les yeux, ce soir-là. Il avait semblé si désespéré. Louis pensait que tout ce qui passait dans sa tête, Harry avait la carrure et les épaules pour les supporter, mais c'était faux. Il l'avait dit lui-même. Il était en train de se noyer, de se faire écraser pas un poids dont Louis ne connaissait même pas la cause.

Et Louis n'avait pas envie que Harry se noie. Il avait envie qu'il reste là, avec lui. 

Ils ne mirent pas longtemps à finir leurs devoirs, et Harry avait fermé son ordinateur et l'avait posé sur le bureau de Louis. Le PC de Louis, lui, était posé entre deux, et dessus était lancé le deuxième film de Cars. Ils étaient tous les deux adossé contre le tête de lit, et leurs épaules s'effleurant quand ils riaient. 

- Attends, j'ai pas compris, fit Louis, les yeux sur l'écran. Pourquoi il a une moustache, lui ? 

- Parce que c'est un espion, répondit Harry, comme si c'était évident. 

- Et qu'est-ce que ça a à faire avec la moustache ? 

- Les espions ont une moustache. 

- Les voitures n'ont pas de moustaches. 

Harry tourna la tête vers Louis, une expression blasée au visage. Louis sourit, et protesta : 

- Quoi ? Il est pas logique, ton film. 

- On regarde des voitures qui parlent depuis une heure et le film est pas réaliste juste parce qu'une voiture a une moustache ? 

- J'ai déjà vu des voitures parler, répliqua Louis. 

- Quand ça ? Quand tu étais bourré ? demanda Harry en riant. 

- Pas du tout. Je ne vois pas de quoi tu parles.

Harry gloussa en retournant sa tête vers l'ordinateur. Il ne restait plus que dix minutes au film, et Louis les passa comme il l'avait fait pour l'heure et demi précédente : en jetant des coups d'œil à Harry toutes les cinq minutes. Le garçon était plongé dedans. Il avait les bras entouré autour de son torse et jouait distraitement avec le pull qu'il portait - alors qu'il ne faisait pas du tout froid. Il avait gardé ses lunettes et les remettait parfois en place, faisant sourire Louis. 

Quand le générique s'afficha à l'écran, les yeux de Louis étaient sur Harry, et il le regarda s'étirer en baillant. Puis il consulta l'heure, et déclara : 

- Je devrais peut-être y aller, il est presque dix-neuf heures. Tu dois vouloir rejoindre tes amis. 

- Ils sont à la bibliothèque depuis quatorze heures, répondit Louis en souriant doucement. Et Niall doit être en train de se plaindre, alors non, je n'ai pas du tout envie de les rejoindre. 

Harry sourit, et revint s'assoir à côté de Louis. Le garçon ferma son ordinateur, espérant que Harry ait compris son sous entendu, qui était qu'il avait envie de rester avec lui. Harry posa sa tête contre le mur derrière lui, et demanda : 

- Pourquoi est-ce qu'ils font leurs devoirs depuis quatorze heures ? 

- Parce qu'il y a Gigi. Qui a vingt ans mais ressentit quarante-trois. 

Harry s'esclaffa en baissant la tête, et avoua : 

- J'ai passé une bonne après-midi. Merci de m'avoir laissé rester. 

- Merci d'être venu. 

Harry releva la tête en souriant doucement, et Louis ne sut pas ce qui se passa à cet instant dans son esprit, et il bafouilla : 

- Ecoute, je suis désolé mais... Enfin... C'est juste que...

Harry fronça les sourcils, amusé par les propos de Louis. 

Louis, lui, ne l'était pas. Il ne comprenait pas. Il avait vu chaque centimètre carré de la peau de Harry il y avait quelques semaines pus tôt. Et bien qu'ils ne se soient pas embrassés, il se souvenait bien avoir embrassé son cou pendant de longues minutes. Il ne comprenait pas pourquoi tout devenait plus confus quand il voulait l'embrasser. Peut-être parce que c'était plus intime. Ça l'était aux yeux de Louis. Bien plus que le sexe. 

Et peut-être qu'il ne comprenait pas ce qui se passait dans son cerveau, mais cela ne l'empêcha pas de se pencher vers Harry. Ses yeux louchèrent vers les lèvres du garçon, qui s'étaient entrouvertes, et il ferma les yeux, à deux doigts de l'embrasser. 

Mais Harry posa une main sur son torse pour l'arrêter, et Louis ouvrit brusquement les yeux, sachant qu'il avait fait une connerie. 

- Louis, soupira Harry. 

Le ventre de Louis se tordit, et cette fois, c'était tout sauf agréable. Il avait juste envie de s'enterrer sous terre et de plus jamais ressortir. 

- Je ne veux pas coucher avec toi, termina Harry. 

Louis écarquilla les yeux, ne s'attendant pas à cette réponse. Son visage était à quelques centimètres de celui de Harry, et la main du garçon toujours sur son torse. 

- Je ne veux coucher avec toi, Harry, répondit Louis. Je veux juste t'embrasser. Même si je ne sais pas trop ce que ça veut dire. 

Il retint sa respiration alors que Harry détaillait son visage. Il sentait son souffle s'échouer sur son visage, et il avait le sentiment que tout n'était pas encore perdu. Harry ne s'était pas encore enfuit. 

Le souffle de Harry se coupa soudainement, et il raccrocha son regard à celui de Louis, qui lui, recommença à respirer. Harry mit quelques temps à réagir, mais il finit par hocher la tête, et se fut lui qui brisa les derniers centimètres entre eux.

Le cœur de Louis explosa quand ses lèvres touchèrent celles de Harry. Il posa sa main sur sa joue, et sa peau le brûla à ce toucher. Harry agrippa le t-shirt de Louis alors qu'il l'embrassait doucement, et Louis fit glisser sa main sur son bras jusqu'à la poser sur la sienne. Harry portait encore ses lunettes, et quand elles descendirent sur son nez, Louis les remonta avec son pouce, faisant sourire le garçon contre ses lèvres. 

Quand la langue de Harry caressa sa lèvre inférieure, Louis crut qu'il allait mourir à cause de la décharge électrique qui traversait son ventre. Il mit quelques secondes à réagir, et il glissa sa main jusqu'à la nuque de Harry avant d'ouvrir la bouche. Il soupira quand sa langue rencontra celle de Harry, et encore plus quand la seconde main du garçon vint se perdre dans ses cheveux. Louis pencha sa tête, et Harry étouffa un léger gémissement contre ses lèvres. 

Avec son pouce, Louis caressait la main de Harry. Il sourit quand le garçon se mordit la lèvre, et alors qu'il s'éloignait pour s'excuser, Louis l'attira à lui pour l'embrasser encore une fois. Harry enroulait les mèches de cheveux de Louis autour de ses doigts et souriait quand Louis jouait avec ses lunettes.

Et cette fois, pour la première fois depuis que Louis le connaissait, Harry n'avait pas l'air de se noyer. 

Quand ils se séparèrent pour reprendre leurs souffles, Louis sourit timidement à Harry, qui avait les lèvres et les joues rosées. 

- Tu sais ce que ça veut dire, lâcha Harry en croisant le regard de Louis. 

- Quoi ? 

- Vouloir m'embrasser. Tu sais ce que ça veut dire. 

Louis déglutit, et demanda : 

- Et toi ? Répondre à mon baiser, tu sais ce que ça veut dire. 

- Ouais, répondit Harry en baissant les yeux. Je le sais depuis pas mal de temps, en fait. 

- Ça fait pas mal de temps que tu sais que tu veux m'embrasser ? sourit Louis. 

- Depuis que tu m'as raccompagné dans ma chambre, avant-hier. 

Louis ne pouvait s'empêcher de sourire. Harry releva la tête pour rencontrer son regard, et glissa sa main dans la nuque de Louis pour l'embrasser à nouveau. Et tout ça, ces baisers, ça ne rendait pas la chose moins effrayante. Au contraire. Mais Louis aimait ça. Louis aimait ce qui était en train de se passer. Et il espérait que Harry aimait ça, parce qu'il ne comprit pas pourquoi, alors qu'ils s'éloignaient de quelques millimètres, Harry se battait pour réprimer son sourire.

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Bonjour à tous et à tous ! J'espère que vous allez bien !

Voilà pour ce chapitre du jour, qui est pour le coup intéressant haha. Comment l'avez-vous trouvé ?

Des prédictions pour la suite ?

Je vous retrouve la semaine prochaine pour le prochain chapitre, sûrement seulement vendredi, mais je pourrais peut être avoir du temps pour poster mardi ;)