Chapitre 11
heart, sleeping at last
Il faisait presque noir dans le parc à présent, et Louis ne voyait ses amis que grâce à la lumière du téléphone de Niall, que le garçon avait posé par terre avec la lampe torche allumée. Zayn et Gigi s'étaient absentés plusieurs minutes plus tôt pour aller acheter à manger, et les sachets plastiques étaient à présent tous dans le sac de la jeune fille.
Louis aimait bien ce moment, même s'il commençait à être épuisé. Après avoir regardé tous les vêtements que Lana, Zayn, Niall et Liam avaient acheté, ils avaient entamé un débat sur les champignons sur la pizza, ce qui n'avait mené à rien. Seulement Niall qui avait boudé pendant une demi-heure parce que personne n'était d'accord avec lui. Louis avait failli s'endormir plusieurs fois contre l'épaule de Lana, et la jeune fille l'avait réveillé à chaque fois en riant.
A présent, il était adossé contre le tronc d'arbre, les yeux rivés sur Zayn, qui racontait une histoire d'horreur que personne ne trouvait géniale, mais personne n'avait encore eu le courage de lui dire. Niall était allongé, la tête posée sur les jambes de Lana, tandis que Gigi et Liam partageait une couverture, parce qu'ils avaient froid. Harry était assis à côté de Louis, assez proche pour que leurs épaules se touchent. Quelques fois, il posait son genou contre celui de Louis, mais le retirait immédiatement. Lui aussi était en train de s'endormir, Louis pouvait la voir en regardant sa tête partir sur le côté quelques fois.
Louis était surpris que Harry ne se soit pas enfuit une fois que le reste du groupe était arrivé. Il n'avait certes pas été le plus bavard, mais quand même. Comme il avait un peu discuté avec Gigi avant que les autres n'arrivent, il avait continué. Quand Zayn avait commencé à s'incruster dans la conversation, il s'était refermé, mais après quelques dizaines de minutes, il avait échangé quelques mots avec lui, ce qui avait fait sourire Louis.
Il ne savait pas trop ce qui s'était passé pour que Harry soit si ouvert, mais Louis aimait beaucoup ça. Même s'il n'était pas à l'aise, il aimait le voir discuter avec ses amis. Lana et Niall avaient échangé quelques mots avec lui, et seul Liam était resté silencieux avec le garçon.
Louis avait capté les regards qu'il lui envoyait, ne sachant pas vraiment comment les interpréter. Liam et Harry étaient amis au collège, ce qui faisait déjà au moins cinq ou six ans. Louis aurait pensé que, justement, Liam serait celui avec qui Harry serait le plus à l'aise, parce qu'ils se connaissaient déjà. Harry ne lui avait pas prêté attention, du moins Louis n'avait rien remarqué. Il avait déjà capté la tristesse dans la voix de Liam quand il lui avait parlé de Harry, et c'est ce qu'envoyaient ses regards. Comme s'il hésitait à aller vers Harry. Comme s'il ne le connaissait plus vraiment.
Louis passait une bonne soirée. Il avait fini tous ses devoirs, et une fois que Lana était là, elle l'avait aidé à réviser, avec Harry qui lisait les fiches de Louis en souriant et en hochant la tête tandis que le garçon récitait. Demain, c'était dimanche, ce qui voulait dire que Louis pouvait dormir. Tout allait bien, ça faisait du bien.
Il sursauta presque quand Harry posa doucement sa tête sur son épaule. Il tourna la tête, pensant d'abord qu'il s'était endormi, mais en voyant ses doigts jouer distraitement avec l'herbe, il sut qu'il était encore éveillé. Louis sourit, et essaya de se reconcentrer sur l'histoire de Zayn, même s'il n'y comprenait plus rien.
Louis se demandait si Harry faisait la même chose que lui. S'il réfléchissait, s'il pensait à lui en permanence et à comment il devait agir avec lui. Si, des fois, comme là, il arrêtait de réfléchir et faisait ce qu'il avait envie de faire.
En ce moment, en pensant au comportement de Harry aujourd'hui et à la soirée qu'il venait de passer, Louis serait presque d'avis à appliquer le conseil de Gigi. De faire ce qu'il pensait bien pour lui sans vraiment se soucier du après.
Le problème, c'est qu'il ne savait pas ce qu'il y avait après. Peut-être que tout allait bien, ou peut-être qu'il allait se casser la gueule.
Et en même temps, peut-être que, alors qu'il pensait être précautionneux depuis le début, il faisait une connerie. Parce qu'il s'attachait à Harry, il le savait. Il ne pouvait pas faire semblant de ne pas le chercher des yeux quand il entrait dans une pièce et attendait Gigi à la sortie de ses cours dans l'espoir de l'apercevoir. Il allait faire ça jusqu'à arriver à un point de nous retour où il serait piéger et obliger d'avancer. A un moment, il ne pourrait reculer, il le savait. Ça ferait trop mal, sinon.
Et c'était repartit, il recommençait à penser.
Harry dut remarquer que Louis s'était raidi, parce qu'il releva la tête pour le regarder. Quand Louis rencontra son regard, il vit les sourcils froncés de Harry, et il sourit, comme pour lui assurer que ça allait. La lumière venant du sol, la mâchoire de Harry ressortait, et un côté de son visage était pratiquement dans le noir. Ses yeux étaient presque impossible à voir, mais Louis pouvait toujours les voir briller. Harry ne cessa pas de le regarder, et passa sa main dans ses cheveux. Puis il sourit doucement, et souffla :
- J'ai quelque chose à te montrer.
Harry commença à se lever, et lança un regard à Louis. Le garçon finit par soupirer et se leva, en lâchant :
- On revient.
- Ouais ouais, on sait, fit Niall en roulant des yeux.
Louis lui donna un coup de pied dans le mollet en riant, puis courut pour rejoindre Harry, qui commençait déjà à s'éloigner. Ils s'enfonçaient au fond du parc, et Louis lâcha :
- Non, je ne vais pas t'aider à construire une cabane, Harry.
Harry tourna la tête vers Louis en pouffant, et le garçon lui rendit son sourire. Les cheveux de Harry étaient un peu emmêlés, et Louis mentirait s'il disait qu'il n'avait pas envie de passer ses doigts dedans. Il le regarda marcher du coin de l'œil en souriant.
Ils arrivèrent au fond du parc, qui était délimité par de grands murs en pierre. Louis fronça les sourcils, ne sachant pas où Harry l'emmenait. Cependant, Harry lui fit un signe de la main pour l'inviter à le suivre, et ils slalomèrent entre les arbres jusqu'à arriver en face d'une sorte de petite tour. Louis écarquilla les yeux, ne s'attendant pas à trouver ça là. On aurait dit une tour de garde installée sur des remparts au Moyen-Âge, pourtant, elle était fabriquée avec les mêmes pierres que le mur. Elle était haute, mais pas assez pour dépasser les arbres, et il fallait vraiment aller au fond du parc pour la trouver.
Harry pouffa devant la réaction, et Louis referma la bouche pour tourner la tête vers lui et sourire. Harry le lui rendit, fier, et il lui fit un signe de tête en avançant vers la tour. Louis le suivit, et une échelle était posée contre la pierre pour accéder au bacon, et il grimpa à la suite de Harry. En haut, le garçon lui tendit la main pour l'aider, et Louis lui sourit avant de lui souffler un merci en arrivant sur le balcon.
La tour donnait sur la mer, qui était encore déchainée à cette heure là. Harry s'accouda à la rambarde pour observer la plage tandis que Louis balayait les alentours du regard. Des tapis étaient installés au sol, et des bancs et des coussins étaient éparpillés un peu partout. Il haussa les sourcils, impressionné, puis demanda :
- C'est toi qui a installé tout ça ?
- Mmh ?
Harry tourna la tête pour suivre le regard de lui, et répondit :
- Quasiment, mais pas tout. On est plusieurs à squatter ici, même si on ne s'est jamais croisé.
Louis hocha la tête, et vint le rejoindre contre la rambarde. Il s'accouda à côté de lui, et leurs coudes s'effleurèrent, les faisant sourire tout les deux. Le vent emmêlait les cheveux de Louis, et il rit doucement en voyant Harry obligé de s'attacher le sien qui revenaient devant son visage.
- Tu te sens moins stressé pour les examens ? demanda Harry.
- Carrément, sourit Louis. Grâce à toi, en partie.
Il vit Harry sourire timidement, avant de reprendre, les yeux perdus dans les vagues en face d'eux :
- Ils sont quand ?
- La semaine prochaine. Vendredi.
- Tu as encore le temps.
Louis sourit. Pourtant Harry ne disait rien de spécial, quelque chose qui, si elle était sortie de la bouche de Niall ou de Lana, n'aurait fait aucun effet à Louis.
- Et toi ? La médecine, ça va ? J'ai vu tout les squelettes et les trucs bizarres, ce matin.
Harry pouffa en baissant la tête, puis regarda Louis et sourit :
- Ça va. C'est très dur, mais ça va encore.
- Heureusement que tu étais là, tout à l'heure, parce que je commençais à sérieusement avoir peur que Gigi me jette son ordinateur à la tête.
- Je sais, je suis un héros.
- Au moins, répondit Louis en roulant des yeux.
Harry rit en lui donna un coup de poing dans l'épaule. Louis ne se souvenait pas l'avoir entendu rire comme ça après la soirée. Quand ça voix partait dans les aiguës et que c'était comme s'il n'y avait personne d'autre à côté. Cette fois, il s'arrêta rapidement en se mordant la lèvre, comme s'il regrettait d'avoir ri, mais cela suffit à faire sourire Louis.
- Tu as passé une bonne soirée ? demanda Louis.
- Ouais, souffla Harry. Gigi est sympa. Zayn aussi, quand il ne raconte pas d'histoire.
- Je suis d'accord, pouffa Louis, j'ai cru que j'allais m'endormir.
- Moi aussi, fit Harry. Lana et Niall ont beaucoup trop d'énergie.
- Je sais. Niall est encore pire quand il a trop bu. Et Lana quand elle n'a rien bu.
- D'où tu les connais ?
- Niall est mon voisin de chambre, ce qui veut dire que j'entends tout le bordel qu'il fait dans la nuit quand il n'arrive pas à dormir, répondit Louis en faisant rire Harry. Lana et Zayn sont les personnes qu'il a rencontré pendant son année sabbatique à Dublin, alors il me les a présenté. Gigi et la petite-amie de Zayn, et Liam son meilleur ami, alors ils nous collent. Parce qu'on est trop cools.
- Mmh, je vois, gloussa Harry.
Louis rit en baissant la tête, grattant la pierre avec ses ongles. Il écouta la respiration de Harry se mêler aux vagues qui s'écrasaient sur le sable en souriant. Et de tout les endroits où il avait été avec Harry, c'était de loin son préféré. Ils étaient seuls, et même s'il savait que ce n'était pas vrai, on aurait dit qu'il n'y avait personne à des kilomètres. C'était apaisant. Il savait que Harry ne se renfermerait pas. Il se renfermait rarement quand il était juste avec lui.
- Envois-moi un message quand tu as les résultats des examens, reprit Harry.
Louis releva la tête, surpris, mais Harry lui souriait doucement. Il repensait au garçon qui lui avait tenu la porte au commissariat il y a quelques semaines de ça. Louis n'avait pas l'impression que c'était la même personne. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé. Pourquoi Harry agissait comme ça avec lui, alors qu'il se comportait comme un connard, avant.
Et il voyait bien cette chose qui brillait dans ses yeux. Ce sourire idiot qu'il ne pouvait pas s'enlever des lèvres. Il le voyait balayer la cafétéria du regard quand il entrait avant d'arrêter ses yeux sur Louis. Il le voyait sourire à chaque fois qu'il le croisait dans les couloirs. Il le voyait hésiter à venir le voir à chaque fois.
Ils faisaient la même chose tout les deux, et ils savaient très bien ce que cela voulait dire. En tout cas Louis le savait. Et en capturant le regard de Harry qui était fixé sur ses doigts qui grattaient la pierre, il était sûr que Harry savait aussi.
Ils étaient tous les deux effrayé. Louis ne savait pas de quoi Harry avait peur. Si Harry n'était pas comme ça, n'était pas aussi compliqué à comprendre, Louis l'aurait déjà embrassé depuis longtemps. Louis n'aurait pas si peur de la suite si Harry n'était pas si instable. Et au fond, peut-être qu'il lui en voulait un peu. Il répétait toujours qu'il n'avait pas l'âge pour être responsable, et il aimerait agir comme tel, mais Harry ne lui en laissait l'occasion. Réfléchir autant que ça ne faisait pas parti des plans de Louis en arrivant à la FAC.
Mais d'un autre côté, c'était Harry. Et Louis était persuadé qu'il valait le coup.
- Ouais, souffla Louis. Et toi, envois-moi un message quand tu es libre, pour qu'on se voit. Je ne suis pas très doué pour te trouver, au final.
- Pas besoin de me trouver. Je suis là.
Louis sourit doucement, et Harry le lui rendit. Il était magnifique, comme ça. Les cheveux attachés en un chignon brouillon, le visage éclairé par la lumière de son téléphone, le t-shirt froissé au cause d'être resté contre l'arbre toute l'après-midi. Son sourire était presque immense sur ses lèvres, et ses fossettes étaient présentes sur ses joues pendant que ses yeux brillaient. Les mèches qui étaient trop courtes pour être prises dans son chignon volaient devant son visage, ce qui fit rire Louis.
- Comment vont tes sœurs ? reprit Harry.
- Oh, toujours aussi insupportables, gloussa Louis. Je m'inquièterais, si elles ne l'étaient pas.
- Vous vous entendez bien ?
- Ouais, souffla Louis en souriant. Les soirs de week-ends, je leur faisais des tresses en regardant des Disney.
- Ça fait vingt ans que tu es une petite fille de huit ans, en gros.
- Vas te faire foutre ! s'exclama Louis en lui donnant un coup de poing dans l'épaule.
Harry éclata de rire. Il éclata vraiment de rire, et c'était la première fois que Louis le voyait faire ça depuis la soirée. Ce soir de rire qui emplissait l'espace, peu importe qui se trouvait à côté. Le ventre de Louis se retourna.
Harry s'en rendit compte, et il se stoppa subitement, se mordant la lèvre. Lui aussi avait les yeux écarquillés, comme si lui aussi était surpris. Il baissa la tête vers ses doigts, et lâcha :
- Désolé.
Louis fronça les sourcils.
- Pourquoi tu t'excuses ?
Harry releva la tête, et ouvrit la bouche, mais aucun mot ne sortit. Alors il sourit à Louis, et se s'accouda à nouveau à la barricade. Louis sourit en le regardant faire, et posa son menton dans le creux de sa main en regardant en face de lui. Il ne savait pas depuis combien de temps ils étaient là, mais ça lui importait peu. Avant, alors qu'il était assis avec ses amis, Louis était à deux doigts de s'endormir, mais à présent, il était bien éveillé. Il aurait pu passer toute la nuit ici. Il se sentait bien.
Il y avait lui, Harry, la lune et la mer, et c'était bien.
- Est-ce que je dérangeais, tout à l'heure ?
- Comment ça ? demanda Louis.
- Je me suis un peu incrusté dans votre soirée, alors...
- Ne t'inquiète pas, il n'y a pas de soucis. Je suis sûr qu'ils t'ont trouvé sympa.
- Ouais, répondit distraitement Harry.
Louis le regarda baisser la tête et jouer avec ses bagues, et la question qu'il se posait franchit ses lèvres sans qu'il n'y fasse vraiment attention :
- Pourquoi est-ce que tu n'arrives pas à te faire des amis ?
Harry releva la tête, surpris. Il finit par soupirer, et regarda en face de lui en haussant les épaules.
- J'en sais rien. J'ai du mal à aller vers les gens. Et une fois qu'ils sont là, je n'arrive pas à garder contact. Je foire tout.
- Tu n'as rien foiré. Regarde, je suis là.
- C'est parce que tu t'obstines à me chercher, ça, pouffa Harry. Je ne t'aurais pas parlé si tu n'étais pas venu me parler, pendant la soirée étudiante. Et à toutes les autres.
- Je suis lourd, écoute. Ce n'est pas faute.
Harry pouffa en secouant la tête, les yeux rivés sur Louis. Puis il jeta un coup d'œil à ses bagues, qu'il remettait en place, et lâcha timidement :
- Je suis content que tu sois venu me parler, ce soir-là.
- Pendant la soirée étudiante ?
- Ouais. Et celle chez Jessica. Et toutes les autres. C'est cool, d'avoir quelqu'un à qui parler. C'est sympa. J'aime bien.
Louis sourit, trouvant Harry bien trop mignon pour son propre bien. Il hocha la tête, et dit :
- Alors tu pourrais, j'en sais rien. T'asseoir à côté de Gigi en cours, répondre quand elle pose une question. Et comme ça, peut-être que tu auras deux personnes.
- Ou peut-être que je réussirai à te remplacer, hasarda Harry avec un léger sourire.
- Si je ne t'avais pas déjà dit d'aller te faire foutre, je l'aurais fait, répondit Louis en plissant les yeux.
Harry le regardait avec un sourire moqueur, et Louis leva les yeux au ciel. Ils regardèrent la mer pendant quelques secondes, jusqu'à ce que Louis frissonne à cause d'un coup de vent en peu plus fort que les autres.
- Tu as froid ? demanda Harry. Je suis sûr qu'il doit y avoir des plaids, par là.
- Ça va, Harry.
- Tu es sûr ?
Louis hocha la tête, et Harry le regarda encore quelques secondes, près à lui apporter un plaid. Cela fit sourire Louis.
- J'aime bien cet endroit, lâcha-t-il.
- Ouais, moi aussi, répondit Harry. C'est un peu dramatique quand il ne fait pas beau et que les vagues s'écrasent à cause du vent, mais quand il n'y a aucun nuage à l'horizon, je te promets que c'est magnifique.
- Ça me fait penser à toi.
- Pourquoi ? demanda Harry en souriant.
Louis se mordit la joue. Il ne savait pas vraiment s'il pouvait le dire sans que Harry se referme sur lui-même. Mais après tout, aujourd'hui avait l'air d'une très bonne journée, et Louis ne voyait pas d'autre moment pour le lui dire.
- Parce qu'il y a des jours où tout va bien, où il n'y a aucun nuage à l'horizon et tu n'arrêtes pas de sourire, comme aujourd'hui. Et il y en a d'autres où tu ne souris plus et où j'ai l'impression que tu es à des kilomètres de moi et que je ne peux pas t'atteindre. Je ne sais pas pourquoi.
Harry prit un grande inspiration, et se redressa sur la barricade. Il ferma les yeux quelques secondes, et quand Louis crut vraiment qu'il allait partir, il rouvrit les yeux pour les plonger dans ceux de Louis, et articula :
- Parce que le ciel a débordé. Certaines fois j'agis comme si je n'étais pas en train de me noyer à l'intérieur, mais à chaque fois, ça me rattrape, j'ai mal au yeux et je ne peux plus respirer.
Louis fronça les sourcils et hocha la tête, pas certain de tout avoir compris. Il savait que quelque chose n'allait pas chez Harry. Il ne savait pas quoi. Il y avait ce truc dans sa tête avec qui il se battait, et Louis ne savait pas depuis combien de temps c'était là. D'après Liam, il n'était pas comme ça au collège. Peut-être que ce Harry, il n'existait que depuis peu de temps. Peut-être qu'avant, il était un jeune homme comme les autres et qu'il allait faire la fête avec ses amis le dimanche soir et arrivait avec la gueule de bois en cours le lundi matin.
Louis aurait aimé le rencontré plus tôt. Il savait que beaucoup de gens disaient ça de beaucoup de gens. Ce n'était pas pourquoi gagner du temps, non. Simplement pour voir à quoi ça ressemblait. De quoi Harry avait l'air en souriant tout le temps, portant des vêtements colorés du haut de ses quatorze ans. De le voir saluer tout le monde dans la cours de l'école en arrivant et lancer des avions en cours.
Louis disait que vingt ans n'était pas un âge pour être responsable, mais Harry l'était bien trop. Quelques fois, Louis avait du mal à croire qu'il n'avait que vingt ans. Il ne avait pas ce qu'il avait vu, ni ce qu'il avait vécu, et seule l'image que Harry en train de dormir ce matin et ses gloussements lui rappelait que deux ans auparavant, il était au lycée, de la même façon que Louis.
Quand Louis frissonna une seconde fois, Harry tourna la tête vers lui, et sourit doucement. Louis était surpris qu'il ne soit pas devenu froid en entendant ce que Louis lui avait dit. Il croisa le regard de Louis, et demanda :
- On rentre ?
Louis hocha la tête en entourant son torse avec ses bras dans l'espoir de se réchauffer. Harry le regarda quelques secondes, puis, comme il était lui aussi en t-shirt, il s'éloigna un instant de l'autre côté de la tour pour revenir avec un plaid. Il le posa sur les épaules de Louis, qui sourit en le remerciant.
Harry descendit en premier, et aida Louis à descendre à son tour. Quand ils traversèrent le parc dans le sens inverse, il n'y avait plus personne, et Louis comprit pourquoi en voyant qu'il était déjà minuit passé. Ils entrèrent dans le bâtiment des dortoirs, et commencèrent à grimper les escaliers en faisant le moins de bruit possible. En arrivant au troisième étage, Louis se tourna vers Harry pour lui dire bonsoir, et le garçon commença à avancer sur le palier. Louis fronça les sourcils en le regardant, et Harry répondit :
- Je te raccompagnes. C'est sur ma route.
Louis pouffa, et ils avancèrent jusqu'à la chambre de Louis. Une fois devant sa porte, Louis se retourna vers Harry, pour lui sourire :
- On se voit demain ?
- Hum, ouais, si j'ai le temps avec tout mes devoirs. Je ne sais pas trop si j'aurais terminé alors... Je t'enverrai un message, finit-il par dire.
- Tu apprends vite, fit Louis, faisant semblant d'être impressionné.
Harry leva les yeux au ciel, amusé, et reposa ses yeux sur Louis en disant timidement :
- J'ai passé une bonne soirée.
- Moi aussi, sourit Louis de la même façon.
- Désolé si tu voulais rester avec tes amis. J'aurais dû te demander avant de...
- Harry, le coupa Louis. Je viens de te dire que j'ai passé une bonne soirée. Il n'y a aucune raison de t'excuser.
Harry hocha la tête, et ils restèrent là à se regarder pendant quelques secondes. Puis Harry écarquilla les yeux, et bafouilla tout en reculant :
- Je devrais peut-être y aller. Euh, on se voit demain... Peut-être ? Je t'envois un message, j'ai compris. Bonne nuit !
- Bonne nuit, répondit Louis, amusé.
Louis regarda Harry s'éloigner, puis il déverrouilla sa porte et entra dans sa chambre. Il n'alluma même pas la lumière, enleva juste son pantalon et son t-shirt pour les jeter quelque part dans le pièce et s'écroula sur son lit, un immense sourire tatoué au visage. Il avait vraiment passé une bonne soirée. Il aurait aimé trouver un bouton pour arrêter le temps et rester là-bas encore quelques années.
Il était tellement heureux qu'il en oublia presque les mots de Harry, qui ressemblaient plus à une énigme que le garçon lui-même. Mais Louis était de bonne humeur. Il n'en n'avait retenu qu'une chose.
Avant de s'endormir, il se dit que s'il devait plonger pour embrasser Harry, il le ferait sûrement. C'était le principe même de l'irresponsabilité. Louis s'en foutait.
✰
Bonjour à toutes et à tous ! Comment allez-vous ?
Je suis très contente de vous partager ce chapitre aujourd'hui, parce qu'en plus d'être très mimi, il marque aussi un tournant dans l'histoire ! J'espère que vous avez aimé.
Que pensez vous des rapprochements de Louis et Harry ?
Et des pseudos révélations de Harry ?
On se retrouve vendredi pour le prochain chapitre, j'espère qu'il vous plaira <3
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