Chapitre 12

Le sorcier blond déglutit nerveusement, puis reprit, cachant au mieux le tremblement de sa voix. Mieux valait cacher ses faiblesses et sa peur devant Voldemort, le mage noir n'hésitant pas à s'en servir pour torturer ou humilier ses fidèles.
— Lily Evans avait de sérieux arguments en notre faveur, Maître. Elle est prête à tout pour assurer la sécurité de son fils.

Voldemort renifla, ne semblant pas convaincu, mais sa magie se fit moins intoxicante et il baissa sa baguette. Il leva un sourcil moqueur et ricana.
— Oh voyons, Lucius ! Elle serait prête à tout ? Même à me rejoindre ?
— Elle ne porterait probablement pas votre marque, si c'est ce que vous voulez savoir, mais elle serait prête à vous rejoindre de façon à ce que son fils ne puisse pas être utilisé contre vous un jour. Elle n'a aucune amitié pour Dumbledore de son propre aveu, et ce depuis le jour où il a décidé de mettre le grappin sur son enfant.

Le mage noir fronça les sourcils, un peu surpris. Il avait du mal à croire à ce soudain revirement, surtout en sachant que le couple Potter était particulièrement proche de Dumbledore depuis leur sortie de Poudlard. Après un silence, Lucius reprit, plus calmement.
— Elle m'a parlé de la voyante qui a prononcé cette prophétie. Elle ne la porte pas en grande estime et pense que... c'est une mascarade.

Un regard noir de celui qu'il appelait Maître le fit continuer, un peu précipitamment.
— Cette femme récupérée par Dumbledore est une alcoolique notoire et visiblement son passe-temps favori est de prophétiser la mort de ceux qu'elle croise. De là à penser qu'elle a inventé cette prophétie pour obtenir un poste à Poudlard ainsi que la protection de ce vieux fou trop crédule...

Severus prit la parole, détachant soigneusement ses mots avec un mépris pour Trewlanney qu'il ne pouvait pas cacher.
— J'ai réussi à apprendre la raison pour laquelle Dumbledore s'est montré si négligent en la recevant à la tête de sanglier plutôt que dans son bureau à Poudlard. Lorsqu'il lui a donné rendez-vous, il ne comptait pas l'engager, ses références étaient... douteuses d'après ce que j'ai compris. Il faut croire que cette prophétie est arrivée à point nommé pour qu'elle devienne soudain la protégée du directeur de Poudlard.

Voldemort se pencha vers eux, suspicieux. Il les fixa l'un après l'autre, essayant de déterminer s'ils étaient réellement sérieux.
— Qu'êtes-vous en train de suggérer exactement, messieurs ?

Lucius souffla, craignant visiblement de recevoir un doloris. Puis, il se redressa légèrement, dans un élan de courage un peu stupide, et répondit avec un calme qu'il était loin d'éprouver.
— Je pense que cette prophétie a été montée de toutes pièces pour vous piéger, Maître. Dumbledore a dû penser que vous... vous précipiteriez pour tuer l'enfant et il a sûrement l'intention de... de vous en empêcher d'une façon ou d'une autre.

Le mage noir renifla et secoua la tête.
— Il a l'intention de m'arrêter ? Ce vieux fou n'a pas encore réussi jusqu'à ce jour ! Il oublie constamment que j'ai un certain nombre de soutiens ! Il oublie que je maîtrise la magie noire à la perfection et que ses petits tours de passe-passe ne pourront rien face à moi !

Lucius reprit, toujours aussi calmement, ignorant l'air furieux de Voldemort et essayant de ne pas reculer face à son aura écrasante.
— Tuer un enfant magique, surtout aussi jeune, serait particulièrement mal perçu par la société magique, maître. Il y aurait des Sang-purs qui cesseraient de vous soutenir pour vous être attaqué à...

Voldemort eut un vague geste de la main, agacé, le coupant brusquement.
— Quelques défections ne changeront pas grand-chose !

Severus se crispa légèrement, mais Lucius continua, d'une voix calme et posée.
— Maître. Vous gagneriez plus de soutiens en épargnant l'enfant. S'il est de votre côté, la prophétie n'a plus lieu d'être. Aucun risque que Dumbledore ne sorte un autre Sauveur de son chapeau. Si vous tuez l'enfant, qui empêchera le vieil homme de présenter un nouvel enfant en prétendant que vous avez fait une erreur ?

Cette fois, le mage noir resta silencieux, pensif. Après un temps qui sembla interminable aux deux hommes, il objecta, toute colère disparue de son ton.
— Et qui me dit que cette femme est digne de confiance ? Sa famille est moldue, après tout ! Et elle a épousé Potter, qui suit aveuglément Dumbledore !

Lucius répondit avec un sourire moqueur, visiblement fier de son petit effet.
— Elle a épousé Potter de façon moldue. Il n'y a eu aucune union sorcière. D'un point de vue magique, ils ne sont rien l'un pour l'autre.

Severus prit la parole à son tour, sans croiser le regard de Voldemort.
— J'ai grandi avec elle, Maître. Ses parents sont décédés il y a peu. Sa sœur déteste la magie plus que tout et la jalouse, et rien ne la rattache au monde moldu. Si elle donne sa parole, elle ne la trahira pas.

Voldemort émit un ricanement moqueur. Il devait avouer que ses deux Mangemorts avaient des arguments solides et que leur proposition l'intéressait. Cependant, il n'allait pas les laisser s'en tirer si facilement.
— Vraiment ? Pourtant il me semble qu'elle t'a abandonné, non ? Qu'est-ce qui me prouve qu'elle ne changera pas d'avis d'ici quelques années ? Que ce n'est pas une manœuvre désespérée pour élever celui qui doit me tuer sous ma protection ?


Immédiatement, Severus se tendit prêt à réagir. Lucius le stoppa d'un regard sévère et haussa les épaules avec un léger sourire.
— Je suppose qu'un serment inviolable vous protégerait, Maître. J'ai confiance en vous pour trouver la solution parfaite qui pourra contenter tout le monde.

Voldemort fixa longuement Severus et eut un sourire cruel. Puis il hocha la tête.
— Je vais y réfléchir. Je vous ferais savoir ce que j'ai décidé le moment venu.

Comprenant qu'ils étaient congédiés et qu'ils n'obtiendraient rien de plus, les deux hommes s'inclinèrent encore une fois avant de quitter le salon du manoir Jédusor. Le mage noir nota le regard inquiet de Severus, mais il l'ignora, décidant qu'il pourrait ainsi tester sa fidélité qu'il devinait vacillante...

Une fois seul, il se plongea dans ses pensées, réfléchissant soigneusement à la conversation qui venait d'avoir lieu et essayant de déterminer quelle pourrait être la solution qui lui serait la plus profitable.


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